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Episode 170: Dans le corps de Darius

Mar 12, 202318 minEp. 170
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Episode description

Je n’ai pas de rapport particulier à la masturbation, mais... je l’ai beaucoup pratiquée après l’avoir découverte. Je n’avais pas de rapports sexuels, mais la sexualité m’intéressait d'autant plus. Assez jeune j’ai toujours eu l’esprit curieux, et peut-être même un peu pervers pour ce qui concerne le cul.

Transcript

"Dans le corps de Darius" Vous �coutez D�ferlante, podcast agitateur... d'�motions. L'�pisode de ce soir est le 3�me d'une tr�s belle s�rie de r�cits intimes, exclusivement consacr�e au corps masculin, � ses ressentis, � ses craintes. A ses �motions. Je voulais en savoir plus sur le corps masculin, alors j'ai pos� quelque questions, et des hommes m'ont courageusement confi� leur histoire... Et dans "confier" il y a confiance. Alors, je tiens � remercier Darius, de m'avoir racont� son exp�rience. Coeur en col�re, corps en bataille, peurs au ventre, et par-dessus tout... le courage de vivre et l'envie de bien faire. J'esp�re que ces r�cits intimes, sinc�res, parfois crus permettront aux femmes de mieux apprivoiser la partie cach�e de l'iceberg des �motions masculines. Allons-y pour ce nouvel �pisode. *** Pourquoi j'ai choisi le pr�nom Darius? Pour plusieurs raisons: d'abord, le c�t� imp�rial (donc un peu m�galo), ensuite la signification: Darius signifie � d�tenteur du bien � en perse. Darius c�est aussi un jeu d�arcade de 1986 dont la direction artistique me fascine, notamment la bande son de Hisayoshi Ogura. Depuis mon plus jeune age j�avais vite �t� class� dans la cat�gorie �en surpoids� puis dans l'ob�sit� et enfin dans l�ob�sit� massive. Mon corps et mon apparence ont toujours �t� un pr�texte de discrimination. Enfant, j�ai �t� harcel� pour �a. Une fois arriv� � l�adolescence j�avais une opinion tr�s n�gative de mon corps. De plus, le harc�lement n�a jamais vraiment cess�. La soci�t� est ouvertement grossophobe, par cons�quent les ados le sont aussi. Au moment ou les camarades de classe se b�cotaient dans les boums, moi j��tais le gage dans les jeux d�action ou v�rit�, �dis-nous un secret honteux sur toi, ou sinon, tu embrasses Darius�... Pendant des ann�es, j'�tais persuad� que je n��tais ni baisable, ni m�me aimable. Premiers bisous � 15 ans avec une fille dont j��tais super amoureux et qui � du litt�ralement m�expliquer en MAJUSCULES ET SOULIGNE qu�elle avait envie de m�embrasser, tellement j��tais incapable de voir que je pouvais plaire. Je n�ai pas eu de copine avant mes 23 ans, tant il m'a �t� compliqu� de croire en mes capacit�s de s�duction. Je n�ai pas de rapport particulier � la masturbation, mais... je l�ai beaucoup pratiqu�e apr�s l�avoir d�couverte. Je n�avais pas de rapports sexuels, mais la sexualit� m�int�ressait d'autant plus. Assez jeune j�ai toujours eu l�esprit curieux et peut-�tre m�me un peu pervers pour ce qui concerne le cul. Je fantasmais beaucoup, je dessinais, je consommais de la pornographie, donc je me masturbais souvent. Mon corps aujourd'hui? A quoi ressemble-t-il? Apr�s une op�ration de chirurgie bariatrique j�ai perdu 105 kg en espace de deux ans. Aujourd�hui j'ai un corps "norm�" je crois, je suis pass� de la taille de v�tements 7XL � la taille Medium. Par contre... � poil, j�ai la peau qui pend d�un peu partout alors j�envisage la chirurgie r�paratrice. L��volution est immense depuis deux ans, spectaculaire m�me. J�ai �t� gros, puis extr�mement gros pendant presque 40 ans de ma vie, et soudain, en un seul clin d�oeil me voici dans la norme. J�ai pass� des ann�es � accepter mon corps ob�se, � devoir le d�fendre et le justifier, j�ai beaucoup milit� contre la grossophobie et �a n�a pas �t� simple de me d�faire de cette impression �trange de me trahir moi-m�me, en ayant perdu tout ce poids. J�avais fait des �valuation psy avant mon op�ration, on m�avait averti de l�ampleur de la reconstruction narcissique qui pouvait d�couler d�une telle intervention chirurgicale. Mais... je ne m�attendais pas � de tels d�g�ts psychologiques. Si physiquement je ne me suis jamais senti aussi bien dans mon corps, j�ai n�anmoins sous-estim� mes traits hyper-sensibles, plut�t neuro-atypiques qui... combin�s � une probable crise de la quarantaine font que finalement, je paie tr�s cher ce changement sur le plan mental. J�ai par ailleurs d�couvert mes capacit�s athl�tiques, des capacit�s que je n�avais jamais eues jusque la, et qui m�ont donn� go�t � l�activit� physique et au sport. Des capacit�s athl�tiques... qui d�sormais me servent aussi au lit. M�me si j�ai l�impression d�avoir toujours eu des �performances� sexuelles assez correctes, ma transformation m�a donn� des capacit�s de souplesse, de force et d�endurance (ah, le cardio!) qui m'�tonnent moi m�me! J�ai la peau qui pendouille, mais je ne me suis jamais senti aussi confiant dans mon apparence, je prends maintenant plaisir � me voir dans un miroir et je peux enfin prendre plaisir � m�habiller comme je le souhaite, ce qui avait toujours �t� une grande frustration quand j��tais gros. Une autre transformation survenue apr�s mon op�ration, c'est au niveau de mon sexe. Auparavant enfoui dans mon gras, j�avais un sexe que j�estimais juste � la taille moyenne. Mine de rien... ma perte de poids m�a fait gagner environ 6cm (oui, j�ai mesur�) au point qu�aujourd�hui, je pr�f�re utiliser les pr�servatifs �grande taille�. Honn�tement, je n�ai pas � me plaindre, je suis tout � fait satisfait de ma morphologie g�nitale.� En terme de signes distinctifs, disons que j�ai un sexe plut�t long, moyennement �pais. J�ai commenc� � m��piler int�gralement le sexe et les testicules il y a d�j� un moment, d�abord par convention �libertine�, et depuis je continue, surtout parce que �a me plait. Je suis en g�n�ral ras� ou au moins tondu court. Concernant les �rections... c�est un autre sujet. Je suis un grand hyper-sensible, j�ai souvent du mal � g�rer mes �motions et du coup � bander sur commande. Je suis un mec qui doit d�sirer et qui doit �tre � l�aise avec la personne en face pour bander, ce qui fait que je bande rarement au premier rendez-vous, dans des situations plut�t stressantes, ou m�me dans un contexte libertin o� je ne me sens pas � l�aise ou en s�curit�. Ca peut para�tre �trange, vu que c�est moi qui ai amen� le sujet du libertinage dans notre couple et qui l�ai propos� en premier, avant que cela devienne une d�cision commune. Mais � l�image de ma personne, cette envie de ma part est ambigu�. Je suis � la fois un grand pervers, un grand fantasmeur, et paradoxalement un n�vros� sensible et rempli de peurs. Mais n�est ce pas l�, la vraie d�finition du courage? Par contre, avec mon amoureuse, avec qui je suis en couple depuis bient�t 10 ans aucun probl�me d'�rection. Il me suffit g�n�ralement de me coller contre elle pour avoir spontan�ment une incontr�lable �rection dans les secondes qui suivent. Ma r�cente transformation reste la plus grande �preuve que mon corps ait pu traverser. Vous savez? mon corps et moi, on avait un pacte: je ne l'emb�tais pas trop, il ne m'emb�tait pas trop. Apr�s l'op�ration, dans la salle de r�veil, il y a eu directement la douleur et ce corps qui me disait: "- Hey mais qu�est ce que t�as foutu?!? C�est hyper violent l�!" Se faire mal pour finalement se faire du bien. Mes troubles du comportement alimentaire m�avaient toujours servi de "m�canisme de compensation" et d�un coup � BIM � je n�avais plus cette s�curit�. Plus aucun moyen d�avaler ma frustration, mon angoisse, mes peurs. Alors non, je n�ai pas d�velopp� d�autres d�pendances pour compenser encore une fois, mais je me retrouve carr�ment � poil devant tout �a et je cherche encore comment y faire face. Pour cette raison, il y a un peu moins de deux mois, j�ai commenc� un traitement avec des antid�presseurs. Et il me permet d�y voir plus clair, de me d�tacher de ma souffrance psychique et d��tre un brin plus objectif face � mes probl�mes. Face notamment � la possessivit�, la jalousie due � un m�canisme de d�pendance affective certainement, mais qui a toujours �t� l�, en toute honn�tet�. Et cela n�est pas sans me poser un terrible conflit int�rieur: d'une part, mes convictions libertaires et pro-f�ministes et d'autre part, ces �motions sombres qu�on ne m�a jamais appris � g�rer. Moi et mon corps, on apprend � se conna�tre, 40 ans sans se parler alors qu�on �tait tout le temps dans la m�me pi�ce. J�ai compl�tement chang� de morphologie forc�ment, mais dans ma t�te, j'ai encore du mal � dire quand je vois par exemple, un v�tement si je rentre dedans ou pas, tellement mes rep�res ne sont plus les m�mes. Mais je vais bien... Je m�aime beaucoup plus qu�avant et surtout j�habite enfin mon corps, lui que je consid�rais par le pass� juste "le Uber de mon esprit". Que dire d'autre? Apr�s le travail que j�ai fait pour ranger ma t�te chez le psy, j�ai ressenti le besoin de trouver une th�rapie du corps: alors, j�ai choisi la boxe. Des cours de Muay Thai. Un jour, je me suis pris une racl�e et j�ai aim� �a! Apr�s tout... quoi de mieux pour se situer dans l�espace et ressentir les limites de son enveloppe corporelle... que de se heurter physiquement au monde et de se prendre des coups? J�y vais, je paie, on me fait mal et j�y retourne une ou deux fois par semaine. Moi qui �tais si s�r de ne pas aimer la douleur, je suis devenu maso ou quoi? Mais quel m�rite y a-t-il a affronter le danger si on ne ressent pas la peur? S'il y a une chose que j�ai apprise sur moi avec les ann�es et que je tiens pour ma plus grande force: c�est mon opini�tret�. Si j�ai r�ussi � pousser la porte d�un club de boxe rempli d�hommes bien plus jeunes que moi et bien plus athl�tiques sans avoir peur de leur regard, c�est justement gr�ce � cette id�e que j�ai prise pour devise: "si l�on doit me juger, j�aimerais qu�on le fasse non pas au nombre de mes victoires, mais plut�t au nombre de fois o� je suis tomb� et, surtout, au nombre de fois o� je me suis relev�". Alors, au jeune homme de 20 ans � la forme olympique, moi j�ai envie de dire : "- Mec, j�ai plus de 40 ans moi! J�ai perdu 100 kg et je suis l� avec toi � faire des abdos, alors, qui de nous deux a le plus de courage?" Partant de l�, j�essaie de vivre malgr� mes peurs et mes ins�curit�s. Sans jamais l�cher l�affaire, m�me se je dois me casser la gueule 100 fois avant d�y arriver. A vrai dire, je d�couvre tous les jours des choses sur moi, et sur mon corps. Ce corps que j'ai beaucoup n�glig� par le pass�. Je devrais dire que le point de rupture s�est fait il y a environ 5 ans, quand mon amoureuse est tomb�e enceinte pour la premi�re fois et que nous avons perdu cet enfant avant terme. C��tait la goutte d�eau qui a fait d�border le vase de mes �motions. D�un coup, une barri�re s�est bris�e et je me suis mis � "ressentir", ce que je n�avais jamais vraiment fait auparavant. C�est � cette �poque-l� que j�ai d�cid� de me faire op�rer. Et puis, il faut bien se dire que dans le regard qu�un homme porte sur son corps il y a celui du p�re arch�typal, celui qui cr�e la masculinit� toxique. J�ex�cre la masculinit� toxique! Ce regard qui juge en permanence et qui pousse les hommes � se mettre en concurrence et � se juger sur des crit�res de virilit� mais... bidons! "Qui est le plus fort, qui pisse le plus loin, qui a la plus grosse bite, qui domine l�autre?" La sensibilit� est consid�r�e comme un d�faut, une tare, et il devient normal et pr�f�rable d�enfouir ses �motions et d�arborer un masque sto�que et sup�rieur. La masculinit� toxique assoit le patriarcat, asservit et intoxique les hommes et aussi, opprime les femmes.� Dans ce contexte, comment me sentir bien dans mon corps si � l�adolescence l�ob�sit� me fait pousser des seins et des fesses au lieu d'avoir des gros muscles virils? Comment me sentir viril moi, qui suis d�j� hypersensible, avec un p�re qui n�a jamais su assumer ses �motions? (car lui aussi, il a �t� �lev� dans la masculinit� toxique) Un p�re qui m�a souvent reproch� d��tre trop douillet, trop fragile, pas assez combatif. Aujourd�hui, tant bien que mal, je d�couvre le plaisir de se sentir bien dans son corps, d�en prendre soin et il me le rend bien. Alors, le sport oui... je pense reprendre. Je n�ai pas repris depuis un moment, � cause de mon �tat d�pressif s�v�re. Enfin... quel serait mon conseil pour les jeunes? il y a mille mani�res de donner du plaisir � son partenaire, � sa partenaire autrement qu�avec son sexe et la p�n�tration, donc... m�me si vous doutez de vos capacit�s de taille, de performance, de charme ou que sais-je? Soyez juste imaginatif et � l��coute de l�autre. C�est avant tout comme �a qu�on fait bien l�amour, j�ai l�impression. *** Vous avez �cout� D�ferlante, le podcast �rotique qui vous met � nu.
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