Envies et r�ticences
Vous �coutez D�ferlante, podcast provocateur... de plaisir.
***
Elle �tait encore attendrie, douce,
toute l�g�re sur son nuage de jouissance.
La soir�e avait �t� inattendue,
avec un c�t� irr�el, et pourtant tr�s physique.
Elle avait ressenti chaque instant.
Chaque �motion. Chaque frisson.
Il �tait arriv�, comme convenu, � 19h.
Ras� de pr�s, serein, une belle rose blanche � la main.
C'est b�te, mais la rose lui avait vraiment fait de l'effet.
Ce n'�tait pas un bouquet, pour en faire trop.
Ce n'�tait pas les mains dans les poches non plus,
avec un air de "je m'en fous..."
Non, juste une belle rose blanche,
qui amor�ait d�licatement la rencontre des corps.
Elle avait cuisin�. Pour lui.
Elle ne cuisinait pour personne d'autre que ses enfants.
C'�tait donc un effort et un stress.
Ils avaient longuement �chang� par messages.
Parfois, m�me des messages vocaux.
Depuis quelque semaines, elle avait envie de le rencontrer.
Un jour, elle avait pris son courage � deux mains pour lui �crire:
"- J'aimerais vous rencontrer."
Il avait r�pondu:
"- Toute l'impatience est pour moi."
C'�tait un peu gauche, mais original. Et s�rement sinc�re.
Et �a disait bien ce que �a disait.
Ils avaient �chang� au sujet du rendez-vous,
il avait d'abord propos� un rdv � l'h�tel.
Mais il avait senti sa r�ticence, alors il avait
ajout� tendrement: "c'est peut-�tre trop impersonnel?"
Pour finir, elle lui avait donn� son adresse, en pr�cisant:
- N'apportez rien, je m'occupe de tout.
Dans le doute, elle avait pr�vu large.
Aussi bien � boire, qu'� manger.
Au final, cuisiner l'avait aid�e � ne pas trop y penser.
A ne pas anticiper cette soir�e qui se voulait avant tout sexy.
Une rencontre des corps et, avec un peu de chance, des �mes aussi.
Pendant le repas, c'est elle qui avait parl� le plus.
Des choses qui devaient absolument �tre dites,
qu'il devait entendre, pour �viter les malentendus.
Elle avait d�crit son corps et sa fa�on de fonctionner.
Cette alliance �trange entre son sexe et son cerveau...
Et cette d�fense acquise, � son corps d�fendant,
et � contre-coeur aussi:
quand les �motions devenaient trop fortes,
quand les sensations se bousculaient,
c'�tait comme si quelqu'un venait tout � coup
rabattre, refermer les volets du ressenti,
tracer une croix sur les �motions,
et alors... le faire-semblant prenait la rel�ve.
Une fois ce m�canisme de protection enclench�,
impossible de revenir en arri�re,
de l�cher prise, de se rel�cher.
La t�te avait beau commander, le corps n'ob�issait plus.
Alors, elle lui avait dit:
- Il vous faudra �tre attentif,
parce que malgr� moi,
j'ai perfectionn� ma technique � merveille.
En effet, une fois la sensibilit� �teinte,
elle simulait � la perfection.
On se faisait facilement avoir.
Elle aussi, d'ailleurs, parfois, elle y croyait.
Mais le froid qui traversait � la fin tout son corps,
d�mentait sans effort les illusions fi�vreuses.
Pendant tout son discours,
il avait juste regard� son verre,
son assiette, concentr� et s�rieux.
Puis, sans rien ajouter, ni rien demander de plus,
il avait plong� son regard dans le sien.
On pouvait y voir la bont�. Le d�sir.
Et c'�tait beau et rassurant. Elle s'entendit soupirer d'aise.
Apr�s cela, le repas fut joyeux,
ponctu� de belles musiques, de rires,
d'une complicit� naturelle, sans forcer.
Il s'�tait, � un moment donn�,
rapproch� d'elle pour l'inviter � danser.
Et son bras autour de sa taille lui avait donn� des frissons.
Son parfum sentait bon. Il �tait plus grand qu'elle.
Et ses doigts se promenaient doucement,
le long de son dos nu, comme pour cr�er un lien.
La chair de poule revenait par vagues
� chaque fois que ses doigts remontaient
le long de la colonne vert�brale.
Avec un doux r�pit, quand ils glissaient vers
le creux des reins.
Elle avait envie de l'embrasser dans le cou,
mais... elle h�sitait.
H�siter �tait devenue une seconde nature.
S'abstenir m�me.
Ouf, sauv�e par la fin de la m�lodie.
Il avait demand�: "mais o� se trouve la salle de bain"?
Alors, elle avait indiqu� les toilettes du rez-de-chauss�e.
En souriant, il avait reformul� sa question:
- O� se trouvent la salle de bain et la chambre?
- Ah, au premier �tage.
Sans l�cher sa main, il prit les escaliers. Elle le suivit le coeur battant.
Une fois dans sa chambre, le lit lui sembla soudainement immense.
Alors qu�elle y dormait chaque nuit.
Il �tait impeccablement fait, des draps en satin de coton sans aucun pli.
Une perfection trompeuse.
Elle voulut bri�vement rappeler l'essentiel:
- Pas de p�n�tration.
Mais sa bouche, pos�e contre sa clavicule prit les devants pour la rassurer:
- Oui, je sais, sans p�n�tration.
Dans son dos, ces mains d'homme d�firent la tirette de la robe.
Les bretelles gliss�rent des �paules.
Elle �tait toute nue en dessous.
Elle avait tellement h�sit� �-propos des sous-v�tements,
que pour finir, elle avait pr�f�r� ne pas en mettre.
Du coin de l'oeil, elle put constater l'�clat dans son regard.
Ou du moins une sorte de gourmandise souriante.
Coquine et rassurante.
Il fit en sorte que la robe glisse lentement le long du corps
pour atterrir avec un petit bruit sur le plancher.
Le souffle court, elle pr�f�ra s'asseoir sur le bord du lit.
Sa t�te tournait un peu.
Elle avait envie de se mettre en boule,
et de se cacher sous la couette.
Calme, il enleva son pull, tr�s doux,
qu'il portait � m�me la peau, surement du cachemire.
Il prit un oreiller, le mit par terre
et s'agenouilla devant elle.
Ses doigts avaient repris leur glissade dans le dos.
Elle �vita son regard, mais d'instinct,
elle redressa son dos, rentra son ventre
et poussa sa poitrine en avant.
C'est alors qu'il posa ses l�vres dessus.
Ses bras l'enrobaient pendant que sa bouche
couvrait de baisers chaque centim�tre de peau:
le cou, le d�collet�, les seins, le plexus,
le ventre, les c�tes, pour revenir encore,
dans une sorte de boucle sensuelle, au point de d�part.
Il frottait son visage tendrement
contre sa peau, il se cachait dans les recoins
et les plis. Dans l'arrondi des seins.
Progressivement, elle se laissa choir en arri�re,
en travers du lit, rassur�e sous ses baisers.
Une main continuait � la caresser,
pendant que l'autre, habile, enlevait
la ceinture, les chaussettes, ouvrait le bouton du pantalon.
Mais... sans aller plus loin.
Puis, il commen�a � caresser ses jambes.
D'abord, du bout des doigts, pour remonter vers son sexe,
et ensuite, les mains � plat pour redescendre.
Ou l'inverse. Le dos des mains venaient glisser
sur l'int�rieur de ses cuisses, doucement, comme pour les �carter.
Et l�, c'�tait bon et chaud et doux.
rogressivement, elle �carta ses genoux,
mais au bout d'un moment, elle sursauta malgr� elle,
alors il comprit.
Les d�fenses s'�taient activ�es.
Les volets allaient �tre referm�s sur les �motions.
Et le faire-semblant allait s'enclencher.
Il arr�ta les caresses,
pour venir juste s'allonger � ses c�t�s.
Remonter ensemble enti�rement sur le lit.
Juste se blottir dans les bras.
Elle put le renifler, le l�cher,
comme un petit animal
qui se m�fie d�un pi�ge trop aguichant.
Il lui laissa le temps d'apprivoiser ses r�ticences,
et de reconna�tre ses envies.
Il se mit enti�rement � sa disposition.
Ah, se laisser contenir dans cette �treinte,
�couter battre son coeur, sentir le contact des poils
de son torse, se dire que son ventre coll� au sien
lui faisait du bien?
Prendre, contre toute attente,
l'initiative de glisser une jambe entre les siennes.
S'embo�ter tout pr�s, peau contre peau.
Et se laisser bercer par cet homme aux bras muscl�s,
� la peau douce,
qui lui caressait calmement les cheveux.
Retrouver une respiration l�g�rement plus ample.
Et avoir, petit � petit, envie de l'embrasser � son tour.
De le caresser aussi, de laisser ses doigts d�couvrir sa peau.
Renoncer bri�vement aux r�ticences...
Juste effleurer, toucher d�licatement l'�piderme,
et glisser tout contre ce corps d'homme
qui l'attirait autant qu'il lui provoquait des craintes.
Elle se laissa l�g�rement emporter.
De sa bouche, elle le couvrit de baisers.
Ses mains prenaient possession de ce corps masculin,
� la fois totalement �tranger,
mais aussi tellement familier, rassurant.
Elle notait avec plaisir sous ses doigts
les muscles, les veines, la chaleur, le grain de peau.
Lov�e contre lui, elle s�enivrait de son odeur.
Tout cela faisait du bien.
En descendant, sa main rencontra le tissu du pantalon.
Elle eut un moment de doute, d�h�sitation.
Sa main resta suspendue au dessus du bassin,
et en fermant les yeux, elle d�cida de la poser.
Sur lui. Sur son sexe.
Et ne plus bouger. Juste guetter l�effet.
Le premier effet qu�elle constata, c��tait l��rection.
Le sexe �tait dur, grand, courb�, l�g�rement de travers,
� l'abri dans le sous-v�tement et le pantalon.
Il avait s�rement remarqu� qu�elle ne respirait quasi plus.
Alors, il avait fait bouger sa verge, un petit sursaut vers le haut.
Et... surprise, elle avait retir� d'un coup sa main.
Avant de lire l�espi�glerie dans son regard rieur.
La petite lampe de chevet l��clairait un peu de biais,
et il semblait tout � coup
avoir des rayons de soleil dans ses yeux.
Aussi, elle �clata de rire,
soudainement amus�e par ses propres r�ticences.
M'enfin! elle �tait bien dans ses bras.
Il n'y avait rien � ajouter, rien � enlever � ce moment intime.
Et puis, dans cette d�tente,
quelque chose s'�tait d�clench�,
une sorte de glissade parfaite, d'attraction.
Une recherche du corps de l'autre, de son souffle.
Une envie de donner, de faire sien, de poss�der.
L'�change de regards et d'�nergies dura longuement.
Sans p�n�tration mais avec un immense d�sir partag�.
Epuisement, � la fin.
Et maintenant, encore attendrie, douce,
et toute l�g�re sur son nuage de jouissance,
elle le regarde se rhabiller.
Il sourit comme un gamin.
Il est tard d�j�.
Elle l'accompagne jusqu'en bas, vers la sortie.
Sur le pas de la porte, il demande d'une voix rieuse:
"- On va se revoir?"
Elle lui r�pond presqu'en chuchotant:
"- Oui, je crois, j'aimerais bien."
Il l'embrassa alors tendrement dans le cou,
et elle... elle lui tendit gauchement l'enveloppe.
3h, 450 EUR.
***
Vous avez �cout� D�ferlante, le podcast du d�sir.
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