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Episode 161: La fin d'une quête

Nov 20, 202213 minEp. 161
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Elle les collectionnait. Toutes. Avec une patience infinie et un acharnement qui virait à l'obsession. Elle collectionnait les verges, comme d'autres collectionnent les Rolex. Et elle les exposait, juste pour le plaisir des yeux...

Transcript

"La fin d'une qu�te" Vous �coutez D�ferlante. Podcast provocateur... de plaisir. Ah, je suis si contente de vous retrouver. Je sors d'un gros refroidissement, j'ai m�me eu un arr�t maladie � mon travail, ma voix n'est toujours pas bien remise, mais je n'allais pas vous faire patienter encore 10 jours. Bon, allons-y pour cet �pisode. *** Elle les collectionnait. Toutes. Avec une patience infinie et un acharnement qui virait � l'obsession. Elle collectionnait les verges, comme d'autres collectionnent les Rolex. Elle les exposait, juste pour le plaisir des yeux... En tant qu'artiste consacr�e, dont les toiles se vendaient assez cher, elle avait l'alibi parfait pour faire des moulages de toutes les verges �gar�es dans son lit, aussi bien au repos qu'en �rection. Chacun de ces p�nis avait une histoire. L'histoire d'une rencontre, d'une �motion, d'un regard, d'une peau qui fr�mit et d'un espoir. Une histoire parfois triste, parfois tendre, parfois juste dr�le... Mais une histoire qu'elle �tait la seule � conna�tre. Dans sa maison, au premier �tage, dans la grande pi�ce qui aurait pu lui servir de dressing, pour y exposer de fa�on bien bourgeoise les escarpins, les chemisiers en soie, les pulls en cachemire qu'elle aimait tant et tous les sacs sigl�s, eh bien... dans cette pi�ce, elle avait choisi d'enchanter le regard autrement. Il y avait des �crins en bois blond, � devanture vitr�e, des �crins empil�s les uns sur les autres, pour couvrir les murs � hauteur du regard. Des casiers illumin�s de l'int�rieur, et soigneusement ferm�s � clef. A l'int�rieur de chaque casier, sur un socle en velours, tr�naient des sculptures en silicone, plus vraies que nature. Elle r�alisait elle-m�me dans son atelier, gr�ce � une machine tr�s sophistiqu�e de cr�ation en 3D, mais elle le faisait � partir de ses moulages. En avant plan, dans chacun des casiers, il y avait toujours la verge au repos, alanguie, indiff�rente � l'admiration. Ou simplement fatigu�e apr�s l'amour. C'�tait une invitation pour le regard. Une invitation � la r�verie. Pleine de promesses. On s'amusait � deviner les traits prochainement tendus, on s'amusait � sous-peser le p�nis, son �lan, sa force, sa fa�on d'�jaculer, glissante ou � soubresauts ou peut-�tre en saccades. En arri�re plan, l�g�rement sur�lev�e, et tournant sur elle-m�me, on pouvait voir la verge dans sa version �rig�e. Dans toute sa splendeur, elle accrochait le regard. Un �lan puissant, �tir� vers quelque part, vers quelque chose, comme un appel inconnu et secret et la promesse d'un plaisir non-dissimul�. Et l�... on en avait plein la vue. On pouvait voir clairement les veines, l'arrondi du gland, la finesse de la fente, le frein, les plis, la grosseur, l'�paisseur. On comprenait enfin la force animale pr�te � s'�lancer, dans une sorte de beaut� brute, primitive, juste parfaite pour le remplissage d'un bas-ventre ou d'un cul bien rond, moelleux ou rebondi, selon le cas. Oh, elle avait commenc� sa collection il y a des ann�es. Lorsque l'amour de sa vie avait quitt� ce bas-monde pour repartir dans les �toiles. Une maladie vilaine et fulgurante l'avait emport� vite fait. Faire l'amour avec lui a toujours �t� la plus belle chose qu'il lui soit arriv� dans cette vie. Alors, naturellement, bien avant de conna�tre l'existence m�me de la maladie, elle avait fait des moulages de son p�nis, juste pour rigoler. Juste pour le plaisir innocent, d'une oeuvre d'art... tr�s intime. Mais ensuite, en quelque semaines � peine les choses sont all�es trop vite, son amour �tait mort. Mort et enterr�. Et la seule chose tangible qui restait de leur passion, c'�taient les moulages de cette verge merveilleuse, dans toute sa mollesse paresseuse et aussi dans toute sa beaut� conqu�rante. Apr�s l'enterrement, l'id�e de la collection s'�tait impos�e d'elle-m�me, comme une �vidence. A vrai dire, elle avait encore envie de sucer cette verge qu'elle avait tant aim�e. Alors, elle chercha un moyen, et on lui parla de cette machine de fabrication en 3D. Elle se passionna pour les diff�rentes qualit�s de silicone, jusqu'� en trouver un dont la texture �tait parfaite, cr�dible. Un toucher velout� qui faisait illusion: on aurait dit de la peau, plus vraie que nature. Puis, sur sa lanc�e, elle chercha fr�n�tiquement, � retrouver une verge toute aussi belle, et un amour tout aussi fort. Mais elle ne les avait jamais trouv�s, alors qu'elle vieillissait et que sa collection achevait de remplir cette grande pi�ce. Il ne lui restait qu'un casier vide, un seul. C'�tait son chagrin. Pendant tout ce temps, elle avait gard� espoir, elle avait inlassablement recherch� une verge � la hauteur de son souvenir. Mais non, non... malgr� les amants encha�n�s les uns apr�s les autres, non! elle n'avait toujours pas trouv�. Et ce dernier casier vide la remplissait d'angoisse. Cette qu�te semblait toucher � sa fin. Et elle, elle n'avait toujours pas trouv�... Un jour, certains mod�les choisis par ses soins, firent l'objet d'une exposition, dans une galerie tr�s en vue. Tr�s anarchiste. Elle fut surprise de constater l'�moi que ces verges en silicone avaient provoqu�. On la disait folle. On la trouvait g�niale. Apparemment, l'expo avait eu �norm�ment de succ�s. Alors que, franchement... le public, et m�me les critiques, - ces gens qui ne faisaient rien, mais qui avaient un avis sur tout - ils ne voyaient que la surface des choses. En v�rit�, ils ne savaient rien, ni sur les hommes qui lui avaient servi de mod�les, ni sur leurs nuits d'amour. Ces verges, elle les avait aim�es, pour une nuit ou pour un an, avec la m�me passion. Le m�me d�sir. Toujours emport�e par la m�me qu�te. Sa bouche les avait toutes go�t�es, profond�ment suc�es, longuement l�ch�es, goulument aval�es et puis l�ch�es encore. Son cul avait �t� pris parfois timidement, parfois fermement par ces verges fouineuses, et donneuses de plaisir fi�vreux. Elle avait tant joui sur des mots d'amour... sur des r�les et des pleurs. Sur des compliments aussi... "- Oh, ma belle, j'aime m'enfoncer dans ton derri�re d'Amazone dompt�e." ou encore " - Ah, le velours de ton cul fait hurler de plaisir ma t�te de gland satin�e." Ah oui, elle avait aim� chacune de ces verges. Chacun des coups de rein qui l'avait pistonn�e et martel�e, elle avait aim� clamer du plaisir � haute voix, ou � g�missements assourdis dans des draps froiss�s. Toutes ces ann�es, pas une verge n'avait quitt� sa maison avant d'�tre d�ment immortalis�e. Au repos et en �rection. Quand elle trouvait le bon moment pour leur en parler, ah, ces hommes avaient soudainement le regard lubrique-enchant�-excit� � l'id�e de donner leur empreinte p�nienne. Ou "p�nissi�re"? (je pense que c'est plus joli) Se rendre � cette artiste pour le moins excentrique. En tout cas, bizarre dans ses pr�f�rences. Et clairement meilleure suceuse devant l'Eternel. Parce que, voyez-vous, s'il fallait � tout prix une p�n�tration, elle n'aimait plus que la fellation ou la sodomie. C'est tout. Son vagin s'�tait �teint le jour o�, quelque jours apr�s l'enterrement de l'homme de sa vie, elle s'�tait r�veill�e un bon matin... ensanglant�e. "Fausse couche" avait dit le m�decin. Elle avait perdu leur b�b�. Aussi, elle avait fait une croix sur son vagin. Mais... tout cela �tait loin d�j�. De longues ann�es en arri�re, alors n'en parlons plus. Des ann�es patiemment remplies de p�nis immortalis�s. Etrange, comme elle se souvenait de tous les d�tails: la texture de la peau, l'odeur, les veines, les poils, les grains de beaut�, le go�t du sperme. Au milieu de sa salle d'exposition priv�e, elle avait install� une m�ridienne en ska� bordeaux, et une table basse � c�t�. L'apr�s-midi, elle aimait venir lire ou �couter de la musique au milieu de tant d'amours. Parfois, elle levait les yeux et repensait � un parfum, un timbre de voix, un �clat de rire, un r�le de jouissance. Un d�tail de rien du tout... pouvait lui faire revivre des moments charnels et magiques, pass�s dans les bras de l'homme dont elle admirait la verge silicon�e. Mais elle se sentait vieille. Elle �tait fatigu�e de vivre, ses sentiments �taient mitig�s. Des tendresses de toutes sortes, et parfois du d�sespoir. Tendresses pour tous ces �clats de vie, de sexe et d'amour, sagement enferm�s dans les casiers du souvenir. Elle avait tant aim�, tant joui. Et d�sespoir d'�tre arriv�e quasi au bout de cette qu�te, sans avoir trouv� l'apaisement, l'oubli. Sans avoir pu anesth�sier sa douleur de vivre. Et ce jour-l�, allong�e sur sa m�ridienne en ska� bordeaux, son th� refroidissait, son livre tombait � terre, mais elle rendit en souriant son dernier souffle, impatiente de rejoindre enfin son plus grand amour. *** Vous avez �cout� D�ferlante, le podcast du d�sir.
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