A la recherche du d�sir perdu...
Vous �coutez D�ferlante,
podcast provocateur de plaisir.
L'�pisode de ce soir est ce fameux �pisode
que je vous avais promis.
Celui qui est � l'origine des 3 minutes
du projet Arte radio.
Le texte a �t� l�g�rement remani�.
Et j'ai fait de mon mieux
pour ajouter au montage la voix masculine.
Et les gla�ons.
Bon, allons-y pour ce nouvel �pisode.
***
Je suis � la recherche de mon d�sir perdu.
Et sur ce chemin, je ne crois plus
aux contes de f�es de monsieur Disney.
"Ils v�curent heureux et eurent beaucoup d'enfants..."
Ouais, trop beau pour �tre vrai.
Pour certains, peut-�tre!
Mais nous, dans la vraie vie,
nous avons v�cu heureux pendant 15 ans,
et nous avons eu juste 2 enfants.
Sauf que... l� on ne sait plus o� on en est.
Et ce fichu Monsieur Disney
il ne dit pas ce qui se passe
si dans un couple le d�sir s'en va.
Parce que voyez-vous...
"Avec le temps va, tout s'en va..."
Alors, cet apr�s-midi, je suis � sa recherche.
Je me trouve dans une belle chambre d'h�tel
avec un jeune homme qui pourrait �tre mon fils.
Sauf qu'il n'est pas mon fils.
Il est mon amant. Ou presque.
C'est un "escort" et aujourd'hui,
c'est notre premier rendez-vous.
Je suis morte de trouille,
mais le fait d'avoir d�j� pr�par�
l'enveloppe avec l'argent me rassure.
Elle est d�j� dans le tiroir de la table de nuit,
de mon c�t� du lit. Alors, tout va bien.
Quand ce sera fini, rien ne pourra me retenir.
je paie mon plaisir et je m'en vais. Libre.
Lui, il est l� pour me faire jouir. Moi aussi...
Euuh, je veux dire... moi aussi, je veux qu'il me fasse jouir,
je suis l� pour �a.
"Il faut bien que le corps exulte", chantait Brel.
Mais moi, j'ai peur de ne plus savoir faire.
D'avoir tout oubli�.
De ne plus retrouver la voie vers la jouissance.
Lui :
Il fait si chaud, je vais regarder
ce qu'il y a dans le minibar, je reviens.
Je le regarde: il est enti�rement � poil,
son corps est �tonnant de jeunesse,
avec des fesses muscl�es, rebondies,
un ventre plat et des tablettes vaguement dessin�es.
Il n'est pas athl�tique comme dans les magazines,
mais il me fait envie. Tr�s envie.
Lui:
J'ai trouv� une eau gazeuse-citron, c'est tr�s rafra�chissant
Vous en voulez une?
A vrai dire, j'en suis troubl�e.
Son insouciance me pla�t.
Son regard neuf, pos� attentivement sur moi.
Il est comme une page blanche,
sur laquelle nous allons �crire notre premi�re histoire.
Nous n'avons pas de chagrins en commun.
Juste le d�sir de jouir.
Je n'ai pas soif, j'ai plut�t peur.
J'ai tout de m�me des doutes:
dont celui de ne plus savoir comment on fait,
celui de ne pas reconna�tre ce qu'on ressent quand on jouit.
Si j'arrive � jouir.
Je suis l�, allong�e, presque nue,
dans cette chambre o� il fait si chaud.
Les rideaux sont tir�s pour contenir le soleil mordant.
Et dans la p�nombre,
mon corps semble plus beau qu'en pleine lumi�re...
Plus beau qu'il ne le serait sur une plage, par exemple,
aux c�t�s de toutes les jeunes filles �clatantes de jeunesse,
mais bizarrement �cras�es par des complexes.
Moi, je n'ai pas de complexes �-propos de mon corps,
il m'aura bien servi,
il aura bien souffert,
il m'aura fait avancer dans la vie.
Il me pla�t � moi, tel qu'il est.
Imparfait. Plus �g�.
Il me ressemble.
Lui :
il fait trop chaud, j'aimerais vous rafra�chir.
Ah, mais il fait quoi exactement, ce jeune homme?
Et c'est quoi ce sourire espi�gle?
D'accooord... il prend un gla�on dans sa bouche.
Il s'approche du lit, le regard p�tillant
avec une id�e coquine derri�re la t�te.
Gamin, va!
Il s'allonge � mes c�t�s. Ah, ses l�vres sont glac�es
et leur contact sur ma clavicule m'�lectrise.
Ca me rappelle mon premier baiser, un soir d'�t�!
Apr�s une promenade, main dans la main.
Nous avions 16 ans, il avait voulu m'embrasser,
il �tait �mu, et moi encore plus.
Nos t�tes ont tourn� gauchement,
et il a embrass� ma clavicule.
J'ai sursaut�. Ou frissonn�?
On a souri tous les deux g�n�s, on s'est longuement regard�,
et ensuite seulement nos bouches se sont trouv�es.
Dans la m�me respiration.
Pour ne faire qu'un souffle.
j'avais tellement aim� ce baiser.
Et j'ai su, sans l'ombre d'un doute,
que je coucherais avec ce gar�on, le moment venu.
C'�tait lui et personne d'autre,
que je voulais pour ma 1re fois.
Lui :
j'adore vos seins, ils sont si grands, si lourds et pourtant si ronds.
Ahhh, ses l�vres descendent glac�es sur mes t�tons frip�s...
c'est agr�able et �trange en m�me temps.
Je connais ce contraste.
Ca me rappelle la 1re fois que j'ai allait� mon fils.
N� depuis un quart d'heure � peine, sa bouche
avait trouv� le chemin du mamelon de fa�on instinctive.
Il s'en �tait empar� goulument, comme si c'�tait un d�.
Une question de survie.
De vie. Et d'amour.
Je l'avais regard� faire, patiemment.
Exactement comme je regarde maintenant ce jeune homme.
Puis, de la m�me fa�on, j'ai ferm� les yeux, heureuse.
Ohh, le petit vilain-coquin!
apr�s avoir fait des ronds mouill�s autour du nombril,
il a d�pos� le gla�on sur mon ventre.
Dans le creux du nombril.
Sagement lov� sur ma jolie brioche hormonale.
Parce que... c'est d'abord le ventre qui montre l'�ge d'une femme.
Pas le visage.
C'est le ventre qui raconte la vie d'une femme.
Le mien est d�sormais arrondi,
apr�s les grossesses il n'a plus jamais
retrouv� se verticalit� toute plate.
Mais, tout compte fait, comme la Terre, la femme est ronde.
Comme la Terre, la femme donne la vie.
Elle l'abrite, et la prot�ge de son corps,
avant d'en faire cadeau au monde.
Ahh, mais ce gla�on d�gouline de partout,
m'enfin... les draps seront tremp�s.
Sa bouche descend vers le bas-ventre,
Et moi, j'ai tellement chaud, je transpire.
Ca doit �tre les fichues bouff�es de chaleur.
Il fait glisser glisser lentement
ma petite culotte en soie.
Je suis g�n�e.
Je sais que ma culotte est tremp�e,
et je rougis � l'id�e qu'il s'en rendra compte aussi.
Lui :
votre sexe est tellement beau, j'en ai envie, je peux?
En alternance avec les pics de ma libido,
ces bouff�es de chaleur me font traverser
les fameuses montagnes russes de la m�nag�re de 50 ans.
Je ne suis pas m�nag�re, mais j'ai 50 ans.
B�tement, je respire petit, je bouge � peine,
j'ai peur que le gla�on ne tombe de mon nombril.
Mais pourquoi je me pr�occupe maintenant
des draps de l'h�tel? Mon esprit vagabonde.
Reviens!
Machinalement, j'�carte les cuisses
et au contact de sa langue froide
contre ma vulve glabre, je ne peux emp�cher
l'arc �lectrique de me traverser.
Dans cet �lan, comme je l'avais pr�vu,
le gla�on tombe du nombril.
Sa langue fouineuse ravive des �motions.
Et tout me revient � l'esprit et dans les tripes:
premi�re masturbation,
premier orgasme solo,
accouchement avec �pisiotomie,
recoudre le tout,
fil qui l�che pour cause d'allergie,
recoudre encore,
souffrir le martyre,
faire pipi le coeur serr�,
marcher comme un canard fatigu�,
cicatriser sans vraiment gu�rir,
et au fil du temps...
lentement oublier � quoi elle sert cette vulve?
Lui foutre la paix
et � force de la prot�ger autant,
la croire en fait purement d�corative...
Ahhh, la douceur de cette langue glac�e
contre mes l�vres chaudes.
Sans avoir eu le temps de la voir venir,
je suis renvers�e par la D�ferlante.
Par une �motion, un d�sir.
Submerg�e par les souvenirs de ma vie de femme,
aussi bien les tristes que les joyeux.
Des souvenirs, tout en sanglots contenus.
Tout en pudeur.
Enfin... lav�e de mes doutes,
je fais le choix de cette esp�rance...
celle de jouir � nouveau.
Sans craintes, lib�r�e.
Alors, mes mains agripp�es dans les cheveux du jeune homme,
je me dis "oh oui, Brel... il avait raison".
Alors, mon corps put enfin exulter.
***
Vous avez �cout� D�ferlante, le podcast du d�sir.
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