Bienvenue dans ce hors-série, un hors-série directement en lien avec l'épisode 38 intitulé l'hyperfragilité émotionnelle. Alors si tu n'as pas pris le temps encore d'écouter l'épisode 38, je t'invite... cordialement à l'écouter, à prendre ce temps, surtout si tu veux comprendre de quoi je parle dans ce hors-série. Donc certains d'entre vous...
Après l'écoute de l'épisode 38, donc vous m'avez répondu, Yannick, on comprend ce que tu nous racontes, mais on fait quoi alors ? On se laisse marcher sur les pieds, sans rien dire ? On fait le canard, on s'écrase ? Pour que vous compreniez le contexte, dans la plupart de ces cas, ces personnes qui m'ont répondu me parlent bien évidemment de leur envie de réagir aux comportements de certaines racailles dans la rue, dans les transports.
Alors, pour préciser mon propos, ce que je veux vous faire comprendre, c'est qu'il y a une énorme différence entre agir et réagir. Dans le premier cas, tu as analysé rapidement la situation, les éventuelles conséquences de ton action et donc en conscience, en connaissance de cause, tu décides d'agir. c'est-à-dire de répondre par exemple verbalement ou physiquement à la situation à laquelle tu es confronté. Dans l'autre cas, tu ne contrôles rien.
Tu es guidé uniquement par le débordement de tes émotions. Ce n'est pas toi qui décides d'agir. Tu ne fais que réagir. Réagir à quoi ? À la situation. au stimuli que tu captes, au stimuli de la situation ou de la personne en face de toi. Donc en fait, tu viens de te faire hacker mon ami, tu viens de te faire hacker ton système, ton ennemi a pris le dessus.
Même si tu ne veux pas te l'avouer, ton ennemi a pris le dessus, tu as déjà perdu ton combat. Et donc qu'est-ce qui se passe ? Tu ouvres ta bouche, tu insultes peut-être à ton tour, tu réagis physiquement sans conscience.
de là où ta réaction peut te conduire et c'est contre ce dernier cas que je souhaite vous mettre en garde parce que votre réaction va forcément en amener une autre en retour parce que la personne en face de toi tout comme toi elle se laisse complètement manager par ses états émotionnels et à ce moment précis Au moment où tu réponds, tu n'as aucune idée de l'ampleur de l'éventuel retour de flamme que tu peux recevoir. Est-ce que tu vas être capable de gérer ce retour de flamme ?
est-ce que tu es prêt au sacrifice qu'il va peut-être te demander est-ce que tu es prêt à en payer le prix que ce soit physiquement psychiquement ou judiciairement dans le premier cas t'as peut-être fait comme on dit le canard mais au final tu as remporté le combat t'es pas tombé dans le piège tendu par l'ennemi dans le second tu t'es jeté la tête la première dedans
Alors je vais te donner un cas concret pour que tu saisisses un petit peu mon propos. Tu marches dans la rue avec ta femme. Elle se fait siffler par un individu. Tu fais quoi ? Tu t'emportes ? Tu réagis ?
où tu passes ton chemin questionne toi qui est cet individu qu'a-t-il dans ses poches quel est son état d'esprit son vécu son état psychique jusqu'où est-il prêt à aller est-il vraiment seul ou est-ce que ses potes sont au coin de la rue si tu n'as pas très rapidement les réponses assurées à ces questions tu ne peux pas prendre la décision d'agir et de répondre le risque est bien trop grand Parce qu'imagine, tu réponds.
C'est-à-dire que tu fais le bonhomme, tu bombes le torse, tu commences à l'insulter, il t'insulte en retour, tu t'approches de ce connard qui a fait une remarque sur ton passage, il a fait une remarque déplacée à ta femme. Pas de chance, en fait, parce que le mec vers lequel tu t'approches, c'est un sociopathe. Il a un tournevis sur lui et il te plante. Ou alors, ses trois potes sont juste là au coin de la rue à l'affût et ils tombent dessus.
et te fracassent tu fais quoi maintenant il est où le bonhomme combien de temps tu penses pouvoir tenir avec une hémorragie importante est-ce que tu sais d'ailleurs comment on stoppe une hémorragie même si tu sais comment on fait est-ce que tu auras les nerfs suffisamment solides pour faire ce qui doit être fait et ta femme ta femme que tu voulais soi-disant protéger dont tu voulais protéger l'honneur
Qu'est-ce qu'elle devient ? Est-ce que tu es prêt à faire ce sacrifice pour une remarque déplacée ? Est-ce qu'insulter à ton tour cet homme ou tenter de lui en mettre une va prouver quoi que ce soit sur ta valeur ? Ou encore régler le problème de l'insécurité dans notre pays. Non. Tu vas juste prouver à ton ennemi que tu es très facilement accable. Et si ton ennemi identifie cette faille, tu seras encore et toujours à sa merci. Exactement comme dans un combat de boxe.
Si ton adversaire, parce qu'il te connaît, il t'a un tant soit peu étudié, a repéré que juste avant de mettre un crochet du droit, tu baisses ta garde, il n'a qu'à provoquer ce crochet et saisir l'opportunité pour te placer un bon chaos. Donc comprends que ton tempérament sanguin, ta volonté de montrer que tu as un vrai bonhomme, un mal alpha, n'est une force que pour te mousser auprès de tes potes, auprès de tes groupies qui voudraient te ressembler.
Pour un guerrier averti, un ennemi réel, ta propension à démarrer au quart de tour, à surréagir dès qu'on appuie sur le bouton de ton ego, c'est une aubaine. Parce que si demain, je veux te faire du mal, Savoir qu'à la moindre critique sur Facebook ou sur Instagram, tu vas exploser et te laisser complètement emporter par tes émotions est une aubaine pour moi.
Une fois dans la pente, j'aurais plus qu'à te pousser un petit peu pour t'amener à dire ou faire ce que je souhaite, pour me permettre de te faire le mal que j'ai envie de te faire. Tu comprends ? Ensuite, j'ai aussi observé que les gens sont bien plus facilement enclins à vouloir prouver leur valeur lorsqu'ils sont confrontés à un conflit d'égo.
par exemple une queue de poisson, une place de parking qu'ils viennent de se faire piquer, ou encore lors d'un clash sur les réseaux sociaux, que lorsqu'ils sont vraiment confrontés à une véritable situation de danger vital. où là, agir ne devrait plus être un choix et où, en fait, leur vraie valeur pourrait justement être très utile, que ce soit pour se protéger eux-mêmes ou pour venir en aide à une personne en difficulté dans la rue.
Regarde autour de toi. Regarde les gens réagir au quart de tour pour une queue de poisson, un commentaire de merde sur les réseaux et ne pas bouger. Le petit doigt lorsqu'une personne fait un malaise cardiaque dans le métro ou se fait violer dans la rue. regarde autour de toi les mecs faire les mal alpha pour une place de parking et perdent complètement leurs moyens perdent complètement pieds et ne pas agir
lorsqu'ils sont témoins d'une victime qui saigne abondamment. Pourquoi ça se passe comme ça ? Parce que la plupart des gens sont complètement dirigés par leurs émotions, dans un conflit d'ego. Les émotions qu'ils ressentent sont gérables. Leur intensité est acceptable. Ça leur rappelle vaguement ce qu'ils ont ressenti en regardant un film d'action ou la dernière fois qu'ils ont clashé quelqu'un sur les réseaux. Et ils ont donc...
l'impression que ça va se passer comme dans le film ou comme sur les réseaux sociaux s'ils réagissent à cette situation bien réelle dans la rue et qu'ils commencent à à bomber le torse et à faire le bonhomme par contre une vraie situation où leur vie ou celle d'autres personnes est en danger une agression avec armes des blessures qui saignent abondamment un accident de la route
Un attentat, de la violence en réunion, un viol, des morts. L'émotion qu'il ressent à l'heure est bien plus forte que sur un conflit d'égo. Il n'y a plus de doute, on n'est pas dans un film ou sur les réseaux. Et là, qu'est-ce qui se passe ? Eh bien, leur cerveau se met en protection. Il y a un clapet, comme une sorte de clapet qui va se fermer. Et là, c'est la sidération. Ils ne peuvent plus ni bouger, ni parler et ils subissent.
Parce que la plupart des gens n'ont jamais été confrontés à ce style de violence. Ils ne pensent même pas que ça puisse leur arriver un jour. Ils savent que ça existe. Ils ont lu des articles sur X, sur Instagram ou dans certains journaux, mais ils étaient bien confortablement assis, le cul posé sur leur canapé, bien au chaud chez eux.
en fait à ce moment où l'émotion devient vraiment trop forte eh bien pour se protéger l'être humain s'extrait psychiquement de la scène qu'il est en train de vivre et c'est pour ça que voyaient des gens ne pas bouger un petit doigt ne serait-ce même pour alerter les secours lors d'une agression c'est pour ça que sur des images d'altercations verbales très violentes dans les transports Les gens restent assis et regardent leurs chaussures, au risque de se prendre un mauvais coup.
C'est pour ça que sur une vidéo que j'ai vue récemment sur X, lorsque la racaille qui squattait sa maison illégalement est sortie très agressive avec un marteau dans les mains, et bien le propriétaire qui était juste à côté d'elle, Qu'est-ce qu'il a fait ? Il a baissé le regard, les bras le long du corps, il n'a même pas cherché à fuir. Il était complètement à la merci de ce qu'aurait pu faire ce sauvage. Donc comme je vous l'expliquais dans d'autres épisodes,
Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'être humain est devenu un animal domestique. Tous ses instincts de survie lui ont été retirés. Donc vous avez juste à observer ce qui se passe avec un animal domestique. Observe ce qui se passe si tu hausses le ton de la voix devant un petit chien domestique. Qu'est-ce qui va se passer ? Il va baisser le regard, ses oreilles vont tomber, il va avoir la queue entre les jambes et va se faire pipi dessus.
Eh bien pour la plupart des êtres humains, c'est exactement la même chose. Donc au final, on fait le canard ou le bonhomme ? On réagit ou pas ? Eh bien ça dépend en fait, ça dépend. Est-ce que tu es apte ?
à avoir suffisamment de discernement pour jauger rapidement les bénéfices risques est-ce que t'es apte à assumer si en retour ça part en couille est-ce que tu es formé pour ça comprends qu'intervenir c'est tout sauf réagir et se mettre soi-même en danger pour ensuite se retrouver dans la position de victime tu n'aideras personne la mâchoire brisée ou avec un tournevis planté dans les poumons
Parfois, en ne réagissant pas, tu montres ta vraie force. Alors qu'en laissant ton ego prendre le contrôle, tu montres ta plus grande faiblesse. En fait, En ne réagissant pas, tu agis. Alors, est-ce que pour autant, on doit tout laisser passer ? Non. Est-ce que nous ne devons rien laisser passer, au contraire ?
Eh bien non plus. Il faut être conscient de ce qui se passe en toi dans une situation où ton ego est titillé. Et ne pas être déjà capable de faire cette différence entre un conflit purement d'ego ou un conflit vital. Et ne pas tomber systématiquement dans le piège que cet égo vous tend en vous plongeant dans une émotion qui pourrait vous faire perdre le contrôle. Par exemple la colère. Donc dans cette situation...
Vous devez être capable de très vite peser les bénéfices, risques, et sincèrement, dans 99% des cas de conflits d'égo. Et réagir, c'est un aveu de faiblesse. Vous pensez prouver votre force, mais c'est juste un aveu de faiblesse. Vous montrez votre hyperfragilité émotionnelle dont je vous parle dans l'épisode 38. Vous montrez que vous êtes capable de donner les pieds plein pouvoir à un sombre inconnu.
qui vous parle comme une racaille dans la rue, et le laisser complètement prendre le contrôle de votre état émotionnel et donc de votre réalité. Par contre, si tu décides... de réagir, c'est que tu as analysé la situation. Et que tu sais que tu vas avoir le dessus. Même si, je te mets à l'aise, tu ne peux pas le savoir à 100%.
Est-ce que c'est être faible d'agir comme ça ? Non, c'est être intelligent. Pour ton information, c'est de cette manière-là que les Vikings... décidaient ou non de passer à l'attaque avant de lâcher les guerriers ils attendaient d'être sûrs de remporter la bataille facilement est-ce que c'est lâche non c'est être intelligent
Encore lui, ce grand général chinois du VIe siècle avant Jésus-Christ. Qu'est-ce qu'il disait ? Écoute bien. Le guerrier victorieux remporte la bataille, puis part en guerre. le guerrier vaincu part en guerre puis cherche à remporter la bataille est-ce un aveu de lâcheté non c'est une grande preuve d'intelligence un guerrier victorieux est un guerrier vivant
et qui a encore son intégrité physique. C'est un guerrier qui a appris à canaliser son feu intérieur et ne pas laisser son guerrier et son amant en excès, ses archétypes en excès, prendre le dessus. sur lui, sur sa psyché. C'est en effet aussi un guerrier, un guerrier victorieux, c'est aussi un guerrier qui fait face au combat. D'accord ? C'est indéniable. Un guerrier victorieux, c'est un guerrier qui à un moment donné fait face au combat, mais au vrai combat, au combat important.
Pas le petit combat d'ego, de coque. Celui-là, il le laisse aux belliqueux sanguins qui finiront tous par remplir les morgues ou les urgences traumatiques. Donc en conclusion, réagissez. le moins possible, agissez le plus possible. Pour ça, apprenez à vous connaître connaissez vos talons d'achille émotionnels ayez conscience par quelle porte d'entrée émotionnelle votre ennemi peut vous hacker apprenez ensuite à gérer
Votre feu intérieur, messieurs, et équilibrez vos archétypes du guerrier et de l'amant. Réappropriez-vous votre masculinité de la manière la plus mature possible. Réappropriez-vous aussi la violence. l'accompagne. Domestiquez l'animal en vous, c'est être primitif en vous, de manière à ce que lorsque vous en aurez besoin, il puisse être votre meilleur allié. Troisième point, apprenez à faire la différence entre un conflit d'ego ou un conflit vital. Et ensuite, préparez-vous, faites-vous former.
Entraînez-vous à être conscient de votre environnement, à pouvoir gérer un conflit verbal, à pouvoir gérer différents styles de conflit physique, du plus anodin au plus violent. Et apprenez aussi à gérer les répercussions de ce style de combat. Vos blessures, par exemple. Et enfin, je ne peux que vous conseiller d'étudier Le livre dont je vous avais déjà parlé dans plusieurs épisodes, L'art de la guerre de Sun Tzu. A très bientôt.