¶ Introduction et fascination pour Newport Beach
La vie tranquille à Newport Beach en Californie. est bousculée par l'arrivée de Ryan chez la famille Cohen. C'est un jeune délinquant qui tombe rapidement amoureux de Marissa Cooper, la riche voisine des Cohen, la fille la plus populaire du lycée. Leur amour est intense, mais leur relation est compliquée entre dispute et rupture. C'est le quotidien mouvementé des personnages de la série américaine Newport Beach. Adolescente, Eden reste longuement scotché devant cette série.
Elle rêve d'histoires d'amour immodérées et de happy endings. Mais transformer la réalité en série télévisée n'est pas toujours une bonne idée. Vous écoutez Transfer, épisode 355. Un témoignage recueilli par Benjamin Septemours avec Cyprien Ligère.
¶ Adolescence, séries et premier coup de cœur
On est en 2009, j'ai 14 ans et je suis en quatrième dans un collège catholique privé en banlieue parisienne dans le 78. Je ne suis pas une fille très populaire. Je ne me trouve pas très belle. J'ai des bagues, les cheveux courts, pas très souvent propres et des boutons d'acné. Je grandis avec une passion pour toutes les teen séries un peu drama, genre Newport Beach, Les Frères Scott.
Et je développe une passion, voire une obsession pour les happy endings et les histoires d'amour qui se finissent bien. Tous les soirs, pour rentrer chez moi, je prends le ramassage scolaire dans lequel il y a ce garçon qui s'appelle Léo, qui est... Un copain, un camarade, on se taquine un peu parce que c'est l'époque, les garçons battent les filles et vice-versa. Mais rien de très ambigu, c'est un peu un adolescent comme moi.
Pas populaire, pas impopulaire non plus. Rien de spécial entre nous, rien d'ambigu. On s'entend bien, mais ça s'arrête là. Je descends un jour à son arrêt de bus parce que j'ai une amie qui habite pas loin. Il habite dans une résidence où il y a une immense prairie. Nous, en quatrième, c'est exceptionnel. On a un parc géant à notre disposition.
Lui, ce jour-là, il termine une heure plus tard. On le croise pendant qu'il rentre chez lui, on l'interpelle, on lui propose de passer un peu de temps avec nous. En vrai, on rigole bien, c'est cool. Je dors le soir chez ma meilleure amie et je me réveille en sueur. Pendant la nuit, parce que je rêve de lui cette nuit-là. Je rêve qu'on est en couple, mais un rêve hyper crédible, pas du tout romancé. On est en couple comme des gens de 14 ans, on se tient timidement la main.
On se smack, rien d'interdit. Et ça me met super mal à l'aise. Je n'ai jamais envisagé ce garçon de cette manière.
¶ La première déclaration d'amour et le rejet
Mais en fait, à partir de ce jour-là, je l'ai dans la peau. Ça m'angoisse. Je fais tout pour le croiser, pour le voir. Mais super maladroitement parce qu'on n'a jamais eu une... plus d'une relation de « on se taquine dans le bus ». Et là, je me retrouve juste à penser tout le temps à lui. Donc, je veux tout le temps le voir.
Je fais en sorte de recréer des moments comme celui qu'on a passé avec mon ami quelques jours plus tôt. Je sonne régulièrement chez lui pour lui proposer de sortir avec nous, toujours avec une copine, parce que je ne veux pas trop me faire griller. Parfois, il accepte. Parfois, juste, il a d'autres choses à faire. On s'entend bien, mais voilà, lui, il m'aime bien, mais il m'aime bien. Il n'est pas amoureux de moi.
Et je cherche à créer absolument ces moments. Donc en fait, je sonne tout le temps chez lui, au bout d'un moment. Et un jour, je me rends compte que je n'arriverai pas à communiquer avec lui. Je n'arriverai pas à juste être un peu dans la séduction. Je suis en quatrième, je suis maladroite, je suis un peu timide, donc je décide de lui avouer tout simplement ce que je ressens pour lui.
Ce jour-là, je décide de m'habiller super bien Je mets une jupe avec des volants, des dentelles, une paire de Asics parce que je trouve que c'est hyper cool de porter des baskets avec une jupe un peu habillée. Et je vais le voir et je lui dis tout simplement que je l'aime dans le couloir de l'école. Et lui, il n'a pas de réaction, il me rit au nez. Je ne suis pas hyper surprise parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il m'aime en retour.
Mais ça me fait quand même énormément de peine. Je rigole un peu, mais je rigole pas très longtemps et je finis quand même par pleurer. Je suis déjà tombée amoureuse, mais gentiment, lui, c'est la première fois que j'aime comme ça. Je l'appelle mon premier amour, c'est lui que j'envisage. Je regarde souvent par la fenêtre et il y a une...
Un appartement avec des petites guirlandes et des lumières. Et je me dis que plus tard, ce sera notre appartement quand on sera mariés et qu'on aura des enfants.
¶ Gérer le chagrin et l'obsession
À partir de là, on continue à se parler, on reste amis. Mais moi, je suis toujours amoureuse de lui. Maintenant, il le sait, c'est dit. Donc à partir de là, moi, je... J'agis comme si lui, il devait un peu dealer avec ma souffrance et il y a quelque chose d'établi. Pendant que je fais mon deuil, il doit être un peu...
Plus attentif à ce que je ressens, à ne pas me froisser, à ne pas me heurter. Mais ça se heurte malheureusement avec ses plans à lui parce qu'il est dans la même classe qu'une fille et qui commence à flirter. Et j'apprécie pas du tout. Moi, j'ai pas fait mon deuil, donc il est pas question pour moi qu'il flirte avec une autre fille tant que je ne suis pas remise.
Clairement, je confronte lui et la fille en leur disant que c'est pas cool, que c'est absolument pas respectueux vis-à-vis de ma souffrance et de mes sentiments. Et en fait, il y a un peu ce truc établi où quelque part... Ils sont désolés. Moi, ça me va très bien, ça m'arrange. Si je peux me victimiser et en plus recevoir de l'attention, je suis ravie. Et en plus, si ça les sépare, ça m'arrange deux fois plus.
Dans chaque classe de la promo, il y a une vitre, donc on voit à travers. Et moi, quand je finis les cours un peu plus tôt, je me poste devant leur classe. J'attends des copines qui sont dans leur classe, mais surtout, je les regarde. Ils sont voisins de classe et je les regarde avec mon regard sombre. Je les empêche clairement de flirter. Ça me dérange, je ne suis pas remise.
Il n'y a pas moyen que j'assiste à ça, ça ne me correspond pas. Ils me voient à la fenêtre et ils sont en train de se chamailler. Et en me voyant, ils arrêtent. Quelques mois plus tard, on est en février 2010.
¶ L'escalade de l'intrusion
C'est les vacances d'hiver. À ce moment-là, il fait hyper froid. Il neige énormément. On a clairement deux semaines, pas d'école. Moi, c'est inenvisageable de ne pas le voir pendant deux semaines parce que... sans surprise, je l'aime toujours, je n'ai pas fait mon deuil. Et je continue à me rendre régulièrement chez lui, à sonner chez lui pour provoquer des moments ensemble où on va...
On va juste sortir, se balader, faire des choses. Lui, il est content de me voir une fois de temps en temps, mais moi, je vais sonner chez lui quotidiennement. Il y a des moments où il n'a pas envie et je sonne vraiment. tous les jours chez lui pour le voir, ça l'agace. Il y a clairement des moments où il ne me répond pas, il fait semblant de ne pas être là. Et en fait, ça finit aussi par agacer son frère qui est au lycée, donc il a deux, trois ans de plus que nous.
Je ne me rends pas compte dans ma tête. Je ne fais rien de mal, je veux juste le voir. Donc tous les jours, je vais sonner. On n'a pas de téléphone portable. Lui, en plus, il n'a pas Facebook, donc je ne peux pas le contacter, lui dire « Hello, je peux passer chez toi ». Donc, moi, mon seul moyen de le voir, c'est d'aller sonner, voir s'il est chez lui.
Nous, c'est un truc qui se fait un peu aller sonner aux interphones des uns des autres. Coucou, machin est là, est-ce qu'on peut sortir ? J'ai pas l'impression d'aller trop loin en faisant ce que je fais. Pour moi, c'est justifié. Et un jour, il ne me répond pas. Je tourne la poignée de la porte. Et en fait, c'est ouvert. Donc, si c'est ouvert, c'est que je peux entrer.
Moi, je ferme ma porte si je veux qu'il n'y ait personne qui rentre. Donc, j'appelle en bas de chez lui. Ça ne répond pas. Donc, je monte à l'étage. Et il était couché en train de faire une sieste tranquillement. Et moi, je le réveille en lui disant « Coucou Léo, ça va ? On fait un truc ? » Et là, c'est trop, il pète un plomb. Il me dit, tu fais quoi ? Ça va pas ? Non, on fait pas un truc. Et en fait, c'est à son frère qui arrive un peu en trombe, en entendant qu'il se passe quelque chose.
Il dit qu'est-ce qu'il se passe ? Léo est hyper énervé, il dit qu'il se passe qu'elle est dans ma chambre, genre tu fais la sortir. Donc son frère qui ne peut juste pas me voir parce que je suis intrusive, pour lui je suis une gamine hyper lourde.
qui squatte tout le temps chez eux, il me dit mais avec plaisir. Et en fait, il me prend par la force, il me porte et il me met dehors. Et sur le coup, je suis dévastée. Je ne comprends pas. Moi, je ne fais rien de mal. Je suis venue pour le voir, pour passer du temps avec lui. Il me vire de chez lui. En plus, il fait moins deux, ça caille, il neige.
Je comprends pas, je suis dévastée. Et le soir, je prends mon journal intime dans lequel j'écris ce qui vient de se passer. Je suis hyper choquée et j'écris que je lui pardonnerai jamais. Mais je ne suis pas trop rancunière parce que le lendemain, je reprends mon journal intime et j'écris que c'est bon, je lui ai pardonné. Alors qu'il ne m'a pas demandé pardon et qu'il n'y a pas trop de sujets. Mais bon, je décide quand même de lui pardonner parce que...
Si je ne peux pas passer deux semaines sans le voir, je peux encore moins passer deux semaines en lui faisant la tête. Ça veut dire qu'on ne se parle plus, c'est horrible. Donc je lui pardonne.
¶ Après le rejet : musique et reprise de contact
Après cet épisode, je me calme sur la sonnette. Je ne vais plus trop chez lui. Mes notes se dégradent. Je ne suis pas très concentrée sur l'école parce que moi, je pense à lui. Du coup, mes parents, ils n'apprécient pas trop la situation et ils me punissent plus ou moins. En tout cas, je dois me calmer sur les sorties. Donc à partir de ce moment-là...
J'écoute beaucoup de musique, beaucoup Taylor Swift, notamment son premier album avec la chanson Love Story. Et ça m'inspire. Je fais de la guitare et je décide un peu de faire des chansons. Et bien que je me sois quand même calmée sur la sonnette, je vais quand même toujours un peu zoner près de chez lui dans l'espoir de le croiser.
Et j'y vais avec ma guitare, je me pousse dans la prairie, petite fleur dans les cheveux, et je chante en me disant ce serait trop cool qu'ils me voient et qu'ils se disent « Ouais, trop bien, elle fait de la musique, trop cool. » Ça n'arrive pas. Il se passe quelques semaines, on s'entend bien, mais je me suis quand même calmée sur le harcèlement.
À tel point que je finis par sortir avec un garçon que je n'aime pas plus que ça, mais avec qui je m'entends bien, dans l'espoir un peu d'oublier Léo. Je sors un peu avec ce garçon qui n'est pas dupe. Il capte très bien que moi, je suis toujours amoureuse de Léo. Et du coup, ce garçon me trompe. Mon égo en prend un petit coup, mais en même temps, je suis un peu soulagée aussi parce que moi, je veux sortir avec Léo de toute façon.
Et arrivent les vacances de Pâques. Léo a un téléphone portable maintenant. Donc c'est chouette, on peut s'écrire quelques messages. On s'entend bien. De mieux en mieux, la relation est devenue un peu plus saine. Encore une fois, je me suis calmée. Et quand il rentre de vacances, il me fait un cadeau. Il a pris une bouteille d'alcool dans laquelle il a glissé des petits mots.
J'essaye de récupérer ces petits mots et je ne veux pas casser la bouteille parce que c'est le premier cadeau que Léo me fait. Mais je n'arrive pas à récupérer les petits mots. Je m'y prends avec des baguettes, des trucs. Je mets beaucoup de temps à récupérer les petits mots et je m'aperçois que c'est un peu des petits mots doux, des petits mots très mignons, des déclarations d'amitié, mais un peu ambiguës.
Là, je me dis que cette fois, c'est la bonne, qu'on devrait quand même tenter le coup et sortir ensemble. En plus, je suis contente parce qu'on m'a retiré mes bagues, mon appareil dentaire, donc je me sens quand même un peu plus confiante. Confiante, mais pas trop. Je ne vais pas lui avouer mes sentiments cette fois-ci. Non, parce que c'est trop risqué. Je vais envoyer ma copine pour lui demander s'il veut sortir avec moi. Elle y va. Moi, j'attends dans les toilettes pour filles.
Ma copine a cours et me dit... Il a dit oui, il a dit oui. Moi, je n'en reviens pas, donc je sors dans la cour de récré. Là, je le vois, il s'approche de moi et il me dit qu'il a accepté de sortir avec moi. Et là... Il m'embrasse et c'est passionné, c'est exceptionnel. J'ai ma belle fin, enfin. C'est génial et il se passe à peu près un mois avant les vacances d'été et on passe un mois de rêve.
On sort ensemble, on s'envoie des messages, des textos d'amour. Il m'écrit régulièrement JTM par texto. Moi, je suis trop contente. Parfois, il met même JTM, JTM, JTM. Alors là, x3, je n'en reviens pas. On a même notre premier baiser mutuel avec la langue. Tous les deux, c'est une première fois. C'est notre première fois, c'est vraiment génial.
¶ La relation, l'été et la rupture
Et puis arrivent les vacances d'été où là, moi, je reste beaucoup en banlieue. Lui, il part pendant les deux mois. Donc, on se dit qu'on va s'écrire. qu'on va tenir la distance. Il s'en va. Pendant l'été, je lui écris. Il ne me répond pas trop, voire jamais. Il est assez évasif et quand il me répond, c'est à des horaires... à 4h du matin, clairement un moment où on ne va pas pouvoir entamer une discussion. Et moi, ça me fait énormément de peine. Je sens qu'il y a un fossé qui se creuse.
Je sens que, clairement, on ne tient pas la distance. Mais il y a aussi une part de moi qui est dans le déni et qui se dit que je me fais des films, que c'est rien, que c'est juste que... il n'a pas de réseau là où il est ou qu'il est avec sa famille et que les choses reprendront leur cours quand on se reverra, que de toute façon, en se revoyant, les sentiments reviendront naturellement.
Et à la rentrée, on passe en classe de troisième, on est dans la même classe cette fois-ci, et en fait, rien ne change, il m'ignore complètement. Et moi, ça me brise le cœur. Il y a une partie de moi qui ne comprend pas, mais en même temps... Je ne suis pas bête, je comprends quand même qu'il ne veut plus être avec moi, mais qu'il ne va pas du tout prendre son courage à deux mains et me le dire. Je pense qu'il m'ignore clairement parce qu'il a juste envie de se faire larguer.
Moi, je lui donne ce qu'il veut, je le quitte parce que je ne vais pas faire semblant d'être dans une relation qui n'en est pas ou qui n'en est plus. Ça me fait trop de mal, cette situation. Donc voilà, je le quitte.
¶ L'obsession post-rupture et la tension amicale
la déprime reprend de plus belle. À tel point que parfois, juste je me porte malade pour rentrer chez moi et pour pleurer dans mon coin, écrire dans mon journal intime, que ça va pas. Moi, je le vois en plus, il se met à flirter avec d'autres filles où juste, en fait, il a le malheur de dire qu'une fille est jolie dans la classe. Mais déjà, moi, je me sentais légitime.
quand on sortait pas ensemble, à juste ne pas être d'accord avec ce genre de propos et de comportements. Là, on vient de se séparer. Je me sens hyper légitime à juste lui dire non. Non, non, par contre... Là, on vient à peine de se séparer. Moi, je suis hyper triste. Tu ne dragues pas d'autres filles. En tout cas, je ne veux pas apprendre ça. Ce n'est pas possible pour moi.
Et là, l'obsession, elle reprend, elle se réinstalle à tel point que mes notes, là, ça devient encore plus catastrophique. Et là, pour le coup, mes parents me sanctionnent. Je suis assignée à résidence. J'en profite pour reprendre ma guitare et réécrire des chansons d'amour, mais des chansons tristes cette fois, pendant que les gens sortent le samedi soir.
Moi, je suis en train de geeker sur GarageBand et d'enregistrer ma petite chanson. Mais en fait, c'est horrible parce que je gagne quand même pas mal la sympathie. de ses amis. On est quand même sortis un peu ensemble avec Léo, donc je suis restée un peu proche de ses amis qui me disent que tous les samedis, ils font des soirées et que Léo l'embrasse.
deux, trois, parfois plus de filles ou qui flirtent ou même qui boivent de l'alcool. Alors moi, je suis hyper choquée. Déjà, je n'ai pas le droit de sortir, donc je ne bois pas d'alcool. Et ensuite, j'ai pas le droit de sortir, donc j'embrasse pas non plus les garçons. Ça me choque déjà qu'ils fassent ça. En plus...
Ils se péchouent. Donc en fait, ils ne sortent même pas ensemble. Il n'y a pas de sentiment. C'est juste de l'attirance physique. Moi, je ne comprends pas et ça me brise le cœur. Donc j'en écris des chansons. Tous les soirs, j'appelle mes copines. en leur disant que ça va pas. Et aussi, je leur dis, au-delà de leur dire que ça va pas,
Je leur raconte toute la journée en détail, en disant « Voilà, Léo m'a prêté sa gomme aujourd'hui, vous pensez que ça signifie quelque chose ? » J'analyse chacun de ces détails, je les passe au peigne fin. Le soir, je vide mon sac auprès de mes copines, je leur demande leur avis. Au bout d'un moment, leurs parents, quand j'appelle, disent « Ah non, elle n'est pas rentrée encore ».
Et mes copines finissent juste par craquer et par me dire « En fait, on n'en peut plus, on en a marre de ton obsession, on en a marre que tu parles tout le temps de ce mec. Nous, on a une vie, tu ne t'y intéresses pas, tu ne penses qu'à cette histoire. »
Ça te rend dingue et ça nous rend dingue. Donc, ma copine menace un peu de me tourner le dos si l'obsession ne cesse pas. Moi, je n'ai pas envie de perdre mes copines, donc je me tais. Je n'ai pas le choix. J'arrête de parler de Léo. Et en fait, à force d'arrêter... Parler de lui, je finis un peu par moins y penser, tout simplement. Et avec Léo, on est quand même dans la même classe. Donc si déjà on était devenu un peu copain l'année dernière, là, encore plus, on s'entend bien.
¶ Jalousie, manigances et nouvelle rupture
On traîne un peu ensemble, on finit par redevenir amis. Un jour, Léo commence à sortir avec Ariane. qui est une fille plus âgée. Elle est déjà au lycée, dans un autre lycée. Donc je crève de jalousie. Mais j'ai toujours pas trop le droit d'en parler. Donc je crève de jalousie intérieurement.
Je ne m'exprime pas trop sur ce sujet, même si ça me fait de la peine. Je garde la face et je vais même jusqu'à dire à mes copines « Ah bah non, c'est super pour lui. En plus, elle est super belle, elle a l'air super sympa. » Mais je ne perds pas quand même mon objectif de vue. Léo me présente Ariane et je me lis sournoisement d'amitié avec Ariane. Je raconte quand même un peu l'histoire.
Je lui fais part quand même de mes peines, de mes sentiments, de mes souffrances. Ariane, elle est assez touchée, en vrai, par ce que je lui raconte. Mais bon, il n'est quand même pas question qu'elle quitte Léo parce qu'il ne faut pas pousser. Mais elle est quand même assez touchée, on se lit d'amitié, elle et moi, à tel point qu'elle finit un peu par m'inviter aux soirées avec leurs amis communs. Elle m'invite aussi à dormir chez elle de temps en temps, après les soirées.
Elle se confie aussi beaucoup à moi. Aux soirées auxquelles on va, moi, j'embrasse des garçons pour la première fois. De préférence sous les yeux de Léo, parce que sinon, ça n'a pas d'intérêt. Voilà, moi, mon but... Et quand même toujours de le piquer, d'exister, d'être vue, de créer quelque chose. Et en fait, je me suis tellement rapprochée d'Ariane et de toute cette petite bande.
qu'ils finissent par m'avouer, par me confier qu'Ariane a trompé Léo. Et ils me demandent de garder ça pour moi. Mais moi, je suis devenue amie avec Léo. Ça me met dans une position délicate. Ça ne m'arrange pas du tout de garder ça pour moi. Donc, je décide quand même d'en faire part à Léo qui, ni une ni deux, se rend chez Ariane, sonne chez elle.
et s'énerve et la quitte. Donc j'avoue quand même auprès de la petite bande que je m'étais faite, le masque tombe. Il capte tous un peu mes attentions. Mais moi, je m'en fiche parce que je veux récupérer Léo et qu'avec Léo, on est plus proche que jamais. Je suis désolée d'avoir causé ce mal, mais ce n'est pas mon problème. Après sa rupture, je demande à ma meilleure amie de prêter ses identifiants Facebook. Très gentiment, elle accepte que ça puisse me permettre de parler avec Léo de son compte.
en me faisant passer pour elle et en lui soutirant quelques informations que manifestement je ne peux pas lui soutirer avec ma vraie identité. Donc le soir, je me connecte sur Facebook, je parle avec Léo. J'utilise deux navigateurs différents pour pouvoir me connecter à la fois sur le compte de ma meilleure amie et à la fois sur mon compte.
pour qu'on puisse être toutes les deux en ligne en même temps, lui parler en même temps et ne pas éveiller les soupçons de Léo. Il n'y a pas l'une est sur Facebook pendant que l'autre n'y est pas et vice-versa. On est toutes les deux connectées en même temps. Enfin, je suis connectée avec les deux comptes et je lui parle régulièrement. du compte de ma meilleure amie, qui connaissait quand même déjà un petit peu. Et on se rapproche, enfin, il se rapproche de ma soi-disant meilleure amie.
On finit par être proches. Parallèlement, lui et moi, donc le vrai moi et lui, on se rapproche encore plus. Et à un moment, je sens que c'est la bonne. J'ai gagné sa confiance du compte de ma meilleure amie. Je lui dis « Mais qu'est-ce qui se passe entre vous ? Il y a un truc, non ? » Au début, il est un peu suspicieux, mais finalement, il finit par avouer qu'en fait, il est fou amoureux de moi, mais qu'il ne sait pas comment me le faire savoir parce que...
Il m'a fait déjà beaucoup de peine, que ça a été très compliqué entre nous. Donc, il est amoureux de moi et je suis hyper contente. Je pleure de joie. C'est la première fois de ma vie que je pleure de joie.
¶ Enfin en couple : la relation saine
Et on se met en couple officiellement. Et c'est génial. C'est trop bien. C'est encore mieux que ce que je m'étais imaginé. Le fait d'être avec lui, ça apaise quand même pas mal l'obsession parce que je suis ancrée dans la réalité cette fois. Donc, en fait, la relation étonnamment et contre toute attente est une relation super saine.
Pas mal basé sur la confiance. Moi, tout ce que j'ai fait pour en arriver là, je m'étais un peu promu de jamais lui dire parce que je me suis dit qu'il allait flipper. Mais en fait, non, je lui raconte tout. Sans aucune crainte qu'il me juge, parce que je ne sais pas, on est juste bien ensemble et que je lui fais confiance, qu'il me fait confiance. En fait, on finit juste par rigoler de ce plan. de ces multiples plans diaboliques pour qu'on soit finalement ensemble.
On reste ensemble, heureux, pendant un an et demi. Cette fois-ci, il ne me ghoste pas pendant tout l'été. Il n'écrit plus JTM, mais il écrit Je t'aime dans ses textos. Donc déjà, on a quand même un step bien au-dessus. Maintenant, il s'exprime bien, moi aussi. Et au bout d'un an et demi, on se sépare parce que je me sens plus amoureuse de lui. On est au lycée et moi, je réalise que je suis...
¶ La fin de la relation et leçons apprises
plus amoureuse de lui parce que je développe des sentiments pour mon voisin de classe. C'est assez difficile et assez horrible de ressentir ça parce que... Moi, ça fait trois ans que je cravache pour qu'on ait cette relation. Donc, y renoncer, y mettre un terme, j'ai quand même hyper peur de prendre la mauvaise décision, d'aller vers quelque chose d'inconnu et de sortir de...
de cette zone de confort et de cette bulle qu'on s'est créée. On se sépare, je le quitte, mais ça me fait énormément de peine. La rupture n'est pas aussi concise que ça. On se quitte, mais on se réembrasse pour finalement vraiment se quitter. Il y a des moments de doute par la suite, mais en tout cas, il y a cette rupture qui n'est pas facile. mais qui marque un peu la fin de ce premier amour pour moi. Après notre séparation, on reste amies tous les deux.
Et à la fin de l'année scolaire, lui, il déménage et moi, je change de lycée. On reste un petit peu en contact jusqu'à ce qu'on se perde de vue et il n'y a pas si longtemps, moi, je retombe sur mes journaux intimes qui retracent toute cette histoire. et toute la folie dans laquelle je m'étais mise. Et je lui ai écrit en disant que je me rends compte que c'était abusé et que je suis désolée.
Et en fait, lui, il a une réaction assez ironique. Il ne m'en veut pas du tout. Ça le fait un peu marrer d'y repenser. Il me dit que pas de problème, que lui aussi, il a commis des erreurs. qui n'était pas parfait, mais que c'était cool. On prend un peu des nouvelles. J'ai appris qu'il avait quelqu'un dans sa vie, et cette fois, je suis réellement heureuse pour lui.
Aujourd'hui, je fais de la musique et j'en fais mon métier. Ce qui a vraiment cultivé cette passion pour moi, c'est aussi cet épisode. parce que je compose beaucoup de chansons d'amour triste. C'était un peu les prémices à l'époque. Mon amour pour ces dramas, ces happy endings et garage band. menée ici. Et d'ailleurs, il y a même une chanson que je lui avais composée à l'époque, que je continue encore à jouer quand je fais des concerts. Et je l'ai même sortie sur un EP récemment.
Sur le plan des relations, je les aborde vraiment différemment. Déjà, à l'époque, j'ai quand même déployé beaucoup d'énergie pour cette relation et aujourd'hui... Je n'ai plus du tout ni le temps, ni l'envie, ni l'espace mental de déployer autant d'énergie. Donc, je ne vais pas trop vers les personnes qui m'intéressent. Je rêve en silence. J'attends qu'il vienne à moi. Je suis assez dans l'attente. Je suis un peu plus timide.
J'y vais moins avec les gros sabots. Et à la fois, tant mieux, franchement, pour tous les garçons de cette planète. Sous-titrage Société Radio-Canada Sous-titrage ST' 501 Chargée de pré-production, Astrid Verdun. Prise de son, montage et habillage musical, Victor Benhamou. L'introduction a été écrite par Sarah Koskiewicz et Benjamin Septemours.
Elle est lue par Aurélie Rodriguez. Retrouvez Transfert tous les jeudis sur Slate.fr et sur votre application d'écoute préférée. Découvrez aussi Transfert Club, l'offre premium de transfert. Deux fois par mois, Transfer Club donne accès à du contenu exclusif, des histoires inédites et les coulisses de vos épisodes préférés. Pour vous abonner, rendez-vous sur slate.fr slash transferclub. Sous-titrage Société Radio-Canada