¶ Intro / Opening
Quand Michel rencontre Harry sur une aire d'autoroute, il est d'abord simplement content de retrouver un ancien camarade du lycée. Harry n'a jamais oublié Michel et se souvient combien celui-ci était doué pour l'écriture. Sans que Michel y prenne garde, Harry s'immisce dans sa vie jusqu'à l'isoler de celles et ceux qui comptent.
Cette histoire, c'est celle du film « Harry, un ami qui vous veut du bien » de Dominique Molle, sorti en 2000 et récompensé par 4 Césars. Yasmine aussi a des amis qui lui veulent du bien. Une en particulier, qui sait être là. quand la vie devient trop compliquée. Vous écoutez Transfer, épisode 363, un témoignage recueilli par Laura Taouchanov.
¶ Les Débuts à l'École de Commerce
L'année de mes 18 ans, je quitte la banlieue parisienne et la maison où ça ne se passe pas très bien pour aller faire mes études à Angers dans une école de commerce après un semestre en études de médecine où je ne me sentais pas à ma place. Très rapidement, l'ambiance festive de l'école de commerce me happe. Je viens d'un milieu et d'une culture où on ne boit pas beaucoup d'alcool. Pour la première fois, je découvre les soirées alcoolisées et j'en consomme beaucoup.
On fait beaucoup la fête et je me fais quelques amis de soirée. Lors du premier cours d'anglais, le prof nous demande de raconter pourquoi est-ce qu'on parle aussi bien anglais, parce qu'on est dans un des meilleurs groupes de l'école. Donc on passe tous au tableau.
Moi, j'explique que je suis née au Maroc, que j'ai de la famille en Suède, que l'anglais, c'est un peu la seule langue qui nous permet de communiquer, donc que c'est comme ça que j'ai appris l'anglais. Et à ce moment-là, il y a un garçon dans la salle qui me regarde et qui lève les yeux au ciel.
Il est très beau, il a des cheveux blonds châtains. Il est très grand. Enfin bref, il a une espèce de charisme ou une aura que j'ai rarement vue. Et tout de suite, je me dis, il faut absolument que je connaisse ce mec. Et surtout, il me plaît énormément physiquement. Je suis hyper fan de Elvis Presley. Il a une mèche comme Elvis. Le fait qu'il me regarde comme ça, de manière hautaine, ça m'intrigue. C'est qui ce mec, en fait ?
Pourquoi il m'en garde comme ça ? Et en même temps, il y a un côté de moi qui a envie d'appartenir à cette catégorie de personnes qui se permet de regarder les autres de haut. Je vois ça un peu comme un défi. Il faut absolument que je devienne amie avec cette personne, ou en tout cas que je le côtoie.
Progressivement, je commence à me renseigner sur lui. Je demande un petit peu autour de moi. J'apprends son prénom. Et j'apprends aussi qu'il organise très régulièrement des soirées dans son appart avec des thèmes US, des choses un petit peu à l'américaine.
Et forcément, je me dis, il faut absolument que je me fasse inviter à ces soirées-là. Je repère un petit peu qui est ami avec lui et je me rapproche d'une fille qui est très proche de lui et on devient amie. Elle prêche un peu pour ma paroisse pour qu'on soit un peu dans la même bande.
¶ Premiers Pas Intimes et Signes Alarmants
Donc je réussis à me faire inviter à une de ces soirées. Forcément, c'est une soirée d'école de commerce. Il y a beaucoup de monde, on boit beaucoup, on fait des jeux d'alcool. Et puis à un moment donné, j'arrive à le prendre à part et on se retrouve sur le balcon, on fume une clope et il me raconte que sa mère est malade, qu'elle a un cancer. Et il commence à se confier. Moi, je lui dis que j'ai perdu ma mère d'un cancer quand j'étais enfant, que je comprends ce qu'il traverse.
Lui aussi a fait médecine et il a dû abandonner parce que sa mère était trop malade et qu'il devait l'accompagner à ses chimiothérapies. Donc voilà, on se découvre plein de points communs qui nous rapprochent beaucoup et cette conversation sur le balcon...
reste un peu comme un moment suspendu où on est très déconnecté des autres. Après cette soirée, je me rends compte que je suis complètement in love. J'essaye de le revoir par tous les moyens. Je me rapproche de ses amis, je leur demande ce qu'ils font de leurs après-midi.
Un jour, on va au cinéma et lorsqu'il se rend compte que je suis là, il fait demi-tour. J'ai peur qu'il m'échappe. Ça me fait de la peine de savoir qu'il n'est pas réceptif pour le moment. Mais en même temps, je suis persuadée que j'ai eu accès à une...
part de sa personne que les autres ne voient pas. Ce qu'il montre à l'extérieur, finalement, c'est que de la façade. Et donc, je me fais réinviter en soirée, on repasse des moments ensemble, et puis il arrive un jour où on se rapproche, on s'embrasse. On va dans sa chambre, il est très alcoolisé. Je l'aide à s'allonger dans le lit, je lui enlève ses chaussures, je lui déboutonne sa chemise et à ce moment-là, il m'arrête. Et il me dit non, arrête, je suis complexée. Et là, je fous encore plus.
Parce que je vois sa part de vulnérabilité et qu'au fond, moi aussi, je le suis. Donc ça nous fait encore un point commun supplémentaire qui me rapproche encore plus de lui et qui me rend encore plus amoureuse. Le lendemain matin, je le sens un peu froid, distant.
Je me fais un peu discrète, il va prendre sa douche. Je l'attends dans le salon, il y a son téléphone qui est là et je vois qu'il reçoit des messages de ses potes. Il y a un des messages qui est « Ah, t'es encore avec couscous Boulette ? » J'hallucine, quoi.
Forcément, ça m'intrigue un peu. J'ai envie de regarder les autres messages et je vois que lui aussi, il n'est pas très sympa dans ses messages. Mais en même temps, je viens de passer cette nuit incroyable avec lui et je n'ai pas envie que ça s'arrête là. Donc, je décide de faire comme si de rien.
Il ne doit pas encore avoir conscience de ce qu'on est en train de vivre. Je décide de ne pas lui en parler pour l'instant. Il sort de la douche. On est dans un très grand appart. Et il retourne sur le balcon pour fumer une clope. Et quand il revient, je sens qu'il s'est détendu.
Ça va mieux et il me propose de me ramener chez moi. Moi aussi, ça me détend, je suis contente. Arrivé à côté de ma résidence étudiante, il me dépose un petit peu plus loin parce qu'il ne veut pas qu'on nous voit. Mais dans la voiture, il m'embrasse. Je rentre dans ma résidence et dans les couloirs, je saute. Je suis hyper contente.
¶ Couple Officialisé et Choc des Milieux
Je vais voir une de mes copines qui habite là et je lui raconte tout ce qui vient de se passer. Que je sais que c'est l'homme de ma vie et que ce mec-là, même si j'ai 18 ans, je sais que je vais l'épouser et j'oublie complètement les messages que j'ai lus. On est début décembre, on va boire des verres en terrasse.
On est avec tout notre groupe d'amis maintenant. On fait des soirées assez régulièrement. Et là, on prend des bouteilles. On est en train de discuter. Tout le monde nous charrie un peu. Quand est-ce que vous allez officialiser ? C'est ridicule. Timidement, j'exprime que je suis assez pour.
Mais lui, pas trop. Et il décide, je ne sais comment, de changer son statut de relation sur Facebook. Et donc, il met qu'on est ensemble, mais il met en relation libre. Mais pour moi, c'est déjà une petite victoire. Il a juste envie d'amuser la galerie. C'est un mec qui n'est pas du genre à voir plein de meufs. Il est de sa mère qui est malade. Je sais qu'au fond, on est en couple. Quelques semaines plus tard, je vais chez ses parents au bord de l'océan Atlantique.
Et là, il me présente comme une amie. Il vient d'un milieu catholique. J'aurais probablement pas le droit de dormir avec lui dans son lit s'ils apprennent qu'on est en couple. Donc c'est mieux qu'ils disent qu'on est juste potes. Ce qui nous permettra de dormir ensemble. C'est clairement ma préférence. Donc je dis OK. Je rencontre pour la première fois ses parents, son milieu, une grande belle maison d'architectes. Tout est beau, tout est propre. Il y a un vrai esprit de famille.
Et je me dis que c'est ça, la normalité, en fait. Parce que moi, je compare avec mon enfance, qui a été plutôt chaotique. Après la mort de ma mère, ça ne s'est jamais vraiment bien passé à la maison. Ce n'était pas très stable. Et lui, malgré la maladie de sa mère, on passe des bons moments.
Pendant le week-end, on dort ensemble. Dans l'action, j'oublie une de mes culottes. En lavant les draps, sa mère la retrouve. Elle lui dit qu'elle a compris qu'on était ensemble, mais on n'en parle pas trop ouvertement. Et moi, je sais qu'au fond, elle m'accepte.
Elle a été hyper sympa pendant le week-end. Avec le père, c'était plutôt différent. Il était froid, distant. C'est le père de famille, c'est lui qui travaille. Il est médecin comme mes deux parents. Il n'est pas trop là. Quand j'en reparle avec mon copain...
Je lui demande ce que son père a pensé de moi et il me dit « il a dit que t'avais un gros cul ». Je suis assez surprise. Quand mon copain me dit ça, je le crois pas, je me dis « il me fait encore une blague ». Après avoir rencontré ses parents, je raconte à mon copain comment ça se passait à la maison quand j'étais petite, la violence, l'absence de mon père, le fait qu'après le décès de ma mère, il partait très souvent longtemps, il me laissait seule avec mon petit frère dont je m'occupais.
À ce moment-là, je me rends compte vraiment qu'on vient de deux mondes différents et que mon copain, c'est aussi l'antithèse de mon père, en fait. Avec moi, c'est quelqu'un de doux, de compréhensif, malgré ses côtés un peu fougueux et blagueurs. Et même physiquement, c'est complètement l'opposé de mon père, qui est un homme petit, très mince, alors que mon copain est très grand, il fait 1m95, c'est une armoire. Finalement, un rempart contre mon père, s'il en venait à être violent.
une nouvelle fois. Comparé à la vie que j'avais à la maison, le quotidien avec mon copain, il est hyper doux. On vit un peu comme des trentenaires. D'ailleurs, je ne vis plus du tout dans ma résidence étudiante. Je suis très souvent chez lui.
On a la voiture, on fait quelques week-ends en bord de mer chez ses parents, on fait nos petites courses, on reçoit à dîner, on fait des apéros, on fait beaucoup la fête. Je ne rentre presque plus chez mon père et finalement, je suis très heureuse. Progressivement, je rencontre ses amis.
¶ Insécurité, Amis Toxiques et Infidélité
Ses fameuses amies qui m'avaient appelée Couscous Boulette. Il a beaucoup d'amis filles et elles sont toutes hyper belles. Elles correspondent aux standards de beauté. Elles sont minces, elles sont blondes. Elles viennent de milieux très aisés.
Elle s'habille chez Maj, Sandro. Ça me complexe vachement. Je viens de ma petite banlieue, j'ai dû faire un prêt pour payer mon école de commerce. Il y a des mois, mon père ne m'envoie même pas d'argent pour vivre. Et forcément, je ne me sens pas à ma place.
Elle me le rappelle très régulièrement. Je fais tout pour la ressembler et je fais tout aussi surtout pour lui plaire parce que je sais que lui, son style, c'est des filles comme elle. Je passe deux heures tous les matins à me lisser les cheveux.
À sa demande, je fais attention de ne pas trop m'exposer au soleil, de ne pas trop bronzer, parce que ça fait trop arabe. Je fais tout pour emprunter les codes de ce milieu dont je ne viens pas. Mon seul objectif, c'est de lui plaire. Il m'envoie des photos.
Elles sont à califourchon sur lui, dans des posts suggestives, un peu pour me foutre le seum. Déjà, je suis hyper complexée et en plus, j'ai peur de le perdre. On est toujours en relation libre sur Facebook. Ce qui fait que ses potes me fait péter un câble. mais je suis complètement amoureuse. Je tiens le coup. Un week-end, on va en boîte avec ses amis. Dans la soirée, on se prend la tête, je ne sais plus pourquoi, avec ses potes. Elle commence à m'insulter.
Et moi, je suis trop mal. Je me mets à pleurer. Elles sont horribles avec moi. Elles me disent des trucs qui me font beaucoup de peine. Il dit rien. Il est là, mais il n'agit pas. On prend la voiture pour rentrer complètement bourrée. Et je suis à l'arrière. Je pleure. Il y a le copain de sa pote qui est à côté de moi et comme je ne suis pas bien, il me prend la main. Il me console sur le trajet. Arrivé chez ses parents, tout le monde va se coucher.
Et lui, il est très mal, il est très alcoolisé. Il demande d'aller chercher une bassine. Je m'occupe de lui, il vomit. Et je sors de la chambre pour nettoyer la bassine. Et là, je croise le copain de sa pote qui est là et qui m'embrasse. Je retourne dans la chambre, je remets la bassine, puis j'entends toquer à la porte. En ouvrant, il y a le copain de sa pote qui est là, et on finit par s'embrasser encore plus et par coucher ensemble. Le lendemain, je me réveille à côté de...
¶ Rupture, Réconciliation et Épreuve de la Grossesse
Mon mec, je suis hyper mal. Je me rends compte de ce que j'ai fait, je ne comprends pas trop pourquoi. Il y a une part de moi qui en veut à mon mec de ne pas m'avoir défendu la veille avec ses potes. Et une part de moi qui culpabilise de ce que je viens de faire. Ce mec m'a donné...
de l'attention et le réconfort que mon mec n'a pas su me donner à ce moment-là. Je coupabilise trop et je finis par lui dire. Il me vire de chez lui. Je suis complètement dépoussolée, je rentre à Paris, chez mon père. Pour moi, c'est le cauchemar. Je n'ai pas envie d'être là. Je viens de perdre le mec que j'aime. Je viens de faire de la merde. Pendant trois semaines, je ne bouffe rien.
On est en plein été, c'est les vacances. La rentrée approche, je sais que je vais le revoir à l'école. Mais en attendant, il me donne presque pas de nouvelles. Le seul truc qu'il me dit, c'est qu'il a fini par le dire à ses parents et que son père a dit « De toute façon, c'est toutes des putes ».
Et du coup, moi, c'est un peu comme ça que je me sens aussi. Je me dis que son père a peut-être raison. Les cours reprennent. J'arrive à Angers. Progressivement, l'état de santé de sa mère s'aggrave. Elle est admise à l'hôpital. À l'automne 2013, elle décède. Il n'en parle à personne. Et ensuite, il s'enferme et je suis la seule qui l'accepte de voir. Et en fait, on se réinstalle dans le quotidien dans lequel on était avant et il décide de me pardonner et on décide d'oublier ce qui s'est passé.
Un jour, je ne me sens pas hyper bien au réveil. J'ai des nausées, les odeurs me gênent. Mon copain se met du parfum et vraiment, je me sens hyper mal. Et quelques jours plus tard, je me rends compte qu'en fait, je n'ai pas eu mes règles depuis un moment. Je fais des tests de grossesse et en fait, je suis enceinte. J'ai peur et en même temps, je suis tellement amoureuse de mon copain que je me dis, en fait, pourquoi pas ? J'ai toujours rêvé en plus d'avoir une vraie famille.
Je pense à l'éventualité de garder ce bébé. Pour lui, c'est hors de question. Il a du mal à en parler, alors que moi, je n'arrive plus trop ni à manger, ni à boire. Lui, il sort beaucoup, il fait beaucoup la fête. En plus, j'apprends que je suis à la 11e semaine de grossesse.
Je suis assez proche du délai. Je me sens un peu seule dans cette épreuve. Je ne comprends pas trop son comportement. En sortant de la clinique après l'avortement, je vois qu'il est là. Il s'en voulait de ne pas m'avoir accompagnée. Je lui en veux terriblement. Et cette épreuve, même si elle est hyper dure à passer, elle est la preuve que notre couple est fait pour durer. Pour moi, le fait d'être tombé enceinte de lui, c'est que c'est l'homme de ma vie. La vie reprend son cours.
¶ Études à l'Étranger et Retour à la Fête Parisienne
On poursuit nos études, on arrive à obtenir tous les deux un échange à l'étranger pour faire un double diplôme. On fait un stage au Canada, on s'amuse énormément, on est dans une boîte qui organise des voyages et des soirées pour la communauté expat. Et on rencontre pas mal de potes, dont une nana qui fait des études dans la mode et qui s'appelle Lison.
On sent que c'est quelqu'un d'assez introverti, d'assez complexé, mais elle a un truc, elle est franco-américaine, moi je la trouve stylée, elle a grandi dans une banlieue un peu chic, parle très bien anglais, elle s'habille bien. Avec notre boîte, on organise un voyage à New York.
Mon copain, il est allé à New York plusieurs fois avec sa famille. Son frère habitait là-bas. Donc, il connaît bien la ville. Et puis, Lison aussi, elle connaît bien puisqu'elle est américaine. Et donc, on visite New York ensemble. Ils nous guident un petit peu tous les deux.
C'est vraiment là qu'on se rapproche. À Montréal, on continue de se voir assez régulièrement avec elle et on passe de très bons moments ensemble. Avec mon copain, on décide de finir nos études au Canada, mais on n'aime pas trop. Donc on décide rapidement de rentrer en France et de nous installer à Paris. On trouve un appartement dans le Marais et on s'installe là ensemble. Entre temps, je trouve un CDI, lui aussi. Tout est parfait, j'ai les moyens de suivre.
Et on commence notre vie de jeunes actifs parisiens avec beaucoup d'excès et de festivités. On est pris dans le cycle infernal de la fête, des soirées, on se met à essayer plein de drogue, on relâche la pression après le taf.
¶ Volonté d'Engagement et Séparation
On voit même dans des clubs de strip-tease, on essaie la coke. C'est une période pas très glorieuse. Moi, en parallèle, mes potes du lycée commencent déjà à se fiancer, à se marier, à avoir des enfants.
Moi, même si j'ai 24 ans, j'ai envie de me poser, j'ai envie de construire quelque chose avec lui. Ça fait déjà sept ans qu'on est ensemble et ma vie dans ce petit studio parisien ne me plaît pas du tout. Je dis qu'il faut qu'on avance. J'essaye aussi de nous sortir un peu de ce cycle de soirées, de fêtes.
Mais lui, il est très content d'être dans cette folie parisienne. Ça le saoule de penser à s'engager. Il trouve que c'est un peu un truc de prolo, de se marier hyper tôt, donc il n'a pas envie de faire ça. Et je me rends compte que je ne suis pas du tout heureuse, donc je préfère qu'on fasse une pause.
Au TAF, on me propose une mission en Suisse et je décide de l'accepter. Je pars tous les lundis à 6h du matin et je rentre tous les vendredis à 22h30. Ça m'éloigne de notre quotidien, de mon copain et... Je prends du recul, je remets vachement en question notre relation, à tel point qu'un week-end, je rentre à Paris, je lui dis pas, je dors chez une amie, et je finis par lui demander qu'on se retrouve dans un café et lui dire que je préfère qu'on arrête.
Je ne réalise pas trop ce que je suis en train de faire. Je suis en colère contre lui, de me faire autant attendre. Et quand je lui dis, je vois qu'il est très triste, mais il accepte.
¶ Reprise de la Relation et Engrenage Festif
Pendant quelques semaines, je sors beaucoup, je chope des mecs en soirée et je fuis ce mec qui n'a pas envie de s'engager avec moi et qui ne me donne pas ce que je veux. On finit par se recroiser à une soirée de potes en commun et on s'embrasse de nouveau. Il est toujours dans ma tête.
Mais en même temps, je sens que je n'ai pas envie de sacrifier ma liberté pour quelqu'un qui ne sait pas vraiment ce qu'il veut avec moi. La fin de la mission en Suisse s'approche. Je ne sais pas trop ce que j'ai envie de faire, mais je me persuade qu'il faut que je retente.
Par contre, si on se remet ensemble, c'est un ultimatum. Je veux qu'on se paxe, je veux plus de cette vie de célibataire alors qu'on est en couple. Donc lui, il accepte pour le paxe et il accepte même qu'on déménage du marais pour avoir un appartement plus grand. Donc je me dis ça y est, on va enfin pouvoir être heureux. Mais qui dit grand apart, dit aussi vie hyper festive, à beaucoup recevoir comme on avait l'habitude de faire, à faire des soirées et avoir un mode de vie pas sain du tout.
¶ Apparition des Symptômes et Diagnostic du Cancer
Pas de sport, on glande à la maison, on passe nos journées à regarder des séries, on est en gueule de bois le week-end. Et donc, on est à fond tous les deux. Et lui, il finit par faire un burn-out et il se met en arrêt maladie. De mon côté, ça ne va pas trop non plus.
Ça fait plusieurs mois que je tousse, je ne me sens pas très bien, je transpire beaucoup la nuit, j'ai plein de symptômes un peu bizarres. Et quand je vais voir les médecins, ils me disent que je fais une allergie à la pollution. Rien de bizarre, quoi.
Un week-end, je pars dans le sud pour le VJF d'une de mes amies. Toutes les chambres sont prises. Moi, je suis sa témoin. Je me sacrifie, je dors sur le canapé. En pleine nuit, je n'arrête pas de tousser. J'ai une douleur intense qui me prend au niveau des côtes.
Ça me fait vraiment super mal. Je n'ai jamais ressenti une douleur aussi forte et je me dis qu'en rentrant à Paris, j'irai à l'hôpital. J'en parle à mon père qui est médecin et qui me dit « Prends Doliprane, ça va aller. » Mais moi, j'ai toujours mal. Le lundi arrive.
Au boulot, j'ai un truc à rendre, donc il faut que je bosse. Je vais à l'hôpital, je suis dans la salle d'attente, mais je bosse sur mon ordi. Et le médecin qui vient de me faire passer une radio m'annonce qu'il va falloir me garder pour des examens complémentaires. Pourquoi ? Il refuse de me dire au début.
Et après, il me dit, il faut qu'on vous garde au moins trois, quatre jours. Il y a des risques de tumeurs. Je n'arrive pas trop à réfléchir et je me dis, il faut que j'appelle mon père. Je reprends mon téléphone et mon père me dit de venir tout de suite à la clinique où il travaille.
Donc j'y vais, il me fait passer des examens et il me dit qu'il y a deux scénarios possibles. Soit j'ai une infection importante, type tuberculose aggravée, soit c'est plus grave et il faut que je fasse une biopsie pour vérifier ce que c'est.
Je le sens hyper stressé. J'ai rarement vu mon père comme ça. Il fait les 100 pas devant la porte de la chambre où je suis. Il m'envoie sa collègue pour m'annoncer les trucs parce que lui, il n'arrive pas à me le dire. Il finit par me dire qu'on va m'envoyer dans un centre de chirurgie cardiaque en banlieue, faire une biopsie parce que...
J'ai une masse au niveau de la poitrine, il faut écarter la possibilité d'un cancer. Deux semaines plus tard, je me fais opérer. Au moment du réveil, je suis seule dans la chambre. J'appelle mon père, il est dans la voiture avec mon frère et ils arrivent.
Et là, le médecin rentre dans la pièce et il me dit que le diagnostic est tombé. C'est bien un cancer. Je ne comprends pas pourquoi il m'annonce ça alors que je suis toute seule. Je rappelle mon père, il est presque là et il m'aide à me rhabiller.
¶ Vie avec le Cancer et Soutien Inattendu
Je rentre à l'appart et sur la route, j'appelle le meilleur ami de mon copain et je lui dis qu'il faut qu'il aille à l'appartement pour l'aider parce que j'ai une mauvaise nouvelle à lui annoncer et qu'il aura sûrement besoin de lui. Arrivé à l'appart, c'est le meilleur ami de mon copain qui arrive à lui dire.
Et on est tous là dans le salon. Et c'est une nouvelle qui tombe à un très mauvais moment de notre vie parce qu'on a un mode de vie complètement chaotique. Lui, il vient de faire un burn-out, il est très malheureux. On ne s'attendait pas du tout à ce que ça nous tombe dessus. Et forcément, ça fait remonter plein de mauvais souvenirs, de sa mère, de la mienne. Donc on prend le truc de plein fouet et on réalise pas trop ce qui nous arrive.
Entre le moment de l'opération et le moment où je commence les traitements, c'est l'été, on a des mariages, je dois acheter des robes et faire comme si de rien et j'y arrive pas du tout. On essaie de tenir le coup comme on peut. je commence la chimiothérapie. La majorité de mes potes sont plutôt des gens qu'on voit en soirée, le week-end, pour faire la fête. Très peu de personnes qui savent comment réagir face à l'annonce de mon cancer.
Il y a des gens qui décident de prendre leur distance, d'autres qui se mettent à psychoter en me disant « Ah, moi aussi j'ai une boule à cet endroit-là ». Avec mon traitement, mes cheveux commencent à tomber dans la nuit. tellement que je dois porter une perruque le lendemain. J'ai une amie qui me dit « Ah, mais ça te va trop bien. Je pense que moi aussi je vais me mettre à porter une perruque parce que, regarde, mes cheveux ne sont pas assez épais. »
Je ne comprends pas ces réactions qui sont complètement déconnectées face à cette nouvelle qui nous ramène à la réalité de la vie et qui nous sort de notre quotidien festif, imaginaire. Mon copain... Il est là, mais il devient complètement muet. Il ne parle plus du tout de son burn-out. Et quand j'essaye d'aborder le sujet avec lui, il me dit qu'il préfère qu'on se concentre sur ma maladie, que c'est moi la priorité. Et je sens qu'il va être présent, ça me rassure.
Surtout que mes traitements sont très lourds, j'ai des chimios toutes les semaines pendant les deux premiers mois et ensuite toutes les deux semaines. Je suis très fatiguée, je passe mes semaines à dormir, je déprime, je fais des crises d'angoisse alors que je n'en ai jamais fait auparavant.
Je suis incapable de garder le mode de vie que j'avais avant. Je suis trop fatiguée pour ça. Mais mes amis me manquent et j'essaie quand même de garder des liens avec eux. Je propose à des copines de passer à la maison pour une soirée pizza. Et quand mes amis viennent à la maison, alors que j'ai juste envie qu'ils me tiennent compagnie et qu'on fasse des soirées un peu calmes, ils viennent avec de l'alcool, de la drogue, ils en proposent à...
à mon copain. Ils n'ont qu'une envie, c'est d'aller en soirée, d'aller en boîte. Et moi, je les supplie de rester avec moi. Je fais des crises, je vis super mal ma maladie, j'ai peur de rester seule et je suis hyper angoissée dès que mon copain n'est pas là.
¶ Isolement dans la Maladie et Secrets
Et il a sûrement aussi envie de respirer par moments et de faire un peu cette situation le temps d'une soirée. Je me sens très seule, je perds beaucoup de mes amis. C'est une période qui est très dure à vivre. Je trouve un soutien un peu nouveau en Lison, notre pote du Canada, qui est également rentrée à Paris.
On avait perdu contact avec elle après notre retour en France, mais on se voyait de temps en temps. Je parlais assez régulièrement par message. Et à ce moment-là, elle devient hyper présente. Elle m'emmène me promener, elle m'accompagne à un examen. Quand ça commence à aller un peu mieux, on va ensemble au yoga, on va au sport, on fait des activités sympas ensemble et on se rapproche énormément. Je commence à me confier sur tout ce qui se passe à la maison.
Je raconte que je déteste notre mode de vie, que ça me rend mal, que je culpabilise, que j'ai l'impression que c'est à cause de ça aussi que je suis tombée malade. Ça me fait du bien de lui dire tout ça et je me rends compte que ça me fait du bien aussi d'avoir...
une amie à moi parce que finalement tout notre entourage c'est plutôt un cercle construit à deux. J'ai assez peu de personnes comme elle qui n'est pas tiraillée entre mon copain et moi et quelqu'un avec qui je peux être complètement transparente. Évidemment, pendant ce temps, j'arrête de boire, de faire la fête. Mais lui, il continue de plus belle et c'est encore pire parce qu'il le fait en cachette.
Et moi, ça me crée encore plus d'angoisse. Je le supplie de rester avec moi à la maison. J'ai l'impression qu'il est en train de détruire notre avenir. Il rentre à pas d'heure, il rentre complètement défoncé. Il me dit des choses terribles dont on ne reparle évidemment jamais.
Comme le fait qu'il est hyper malheureux avec moi, mais qu'il n'oserait jamais quitter quelqu'un de malade. Et donc moi, j'ai juste l'impression d'être un poids, de rater toute ma jeunesse, toute la phase qui est censée être la...
¶ Fin de Traitement et Demande en Mariage
plus heureuse de la vie, de perdre aussi l'insouciance que j'avais, de prendre conscience de choses dont personne ne prend conscience autour de moi et je me sens de plus en plus seule. On est en janvier 2020 et je finis ma chimiothérapie, juste avant mon anniversaire qui est en février.
Et je me dis que ça y est, j'arrive au bout, j'ai plein de choses à fêter. Je privatise un bar et j'invite plein de monde. Je suis hyper bien entourée. Je mets une perruque blonde qui me fait ressembler à Bilal Asadi. Et je me dis que c'est un des seuls avantages à avoir un cancer. On peut changer de tête et être qui on veut le temps d'une soirée. Lison est là, les frères de mon copain aussi, tous mes potes, des collègues. On doit être 70. Une soirée incroyable.
parce que je suis heureuse d'être enfin guérie. Mais à une heure du matin, tout le monde décide de rentrer, alors que moi, j'ai l'impression que c'est la première fois que je peux refaire la fête comme avant. Mais eux, ils me disent que j'ai besoin de me reposer, qu'il faut que je rentre.
Je décide de rentrer, je me dis que de toute façon, le plus beau est devant moi. Je me suis déjà accrochée à l'idée de me marier, de faire des enfants, de fonder une famille pendant toute ma maladie. C'est enfin là, je vais pouvoir en profiter. En plus, on a prévu de partir à Venise. bientôt, de belles choses arrivent. Mais c'était sans compter sur le Covid qui frappe dans un premier temps la région de Venise et qui nous contraint à annuler notre voyage à ce moment-là.
Il ne faut pas se laisser abattre et mon copain me propose de faire les châteaux de la Loire à la place. Je me dis, oh là là, il va peut-être me demander en maraîche dans un château, c'est incroyable. Et c'est un truc que j'ai en tête depuis un moment. Début mars, on part en road trip dans les châteaux de la Loire et il pleut beaucoup. En plus, on a tous les deux...
Beaucoup grossi à cause de ces derniers mois et on s'est beaucoup réfugiés dans la nourriture. Mais bon, on passe un bon séjour, on se marre, on visite plein de beaux endroits, on fait plein de bons restos, on regarde l'émission Affaire conclue, on refait l'émission. En simulant des ventes aux enchères pendant les visites dans les châteaux, on retrouve notre complicité.
On est hyper heureux. On termine le séjour dans une abbaye. Il est très fier de me dire qu'elle est tenue par des femmes. Il sait que je suis assez féministe. Elle vient d'être faite par des architectes. Il sait aussi que j'aime beaucoup le design. Je vois qu'il est vraiment préoccupé par le fait de choisir un lieu qui me plaît.
Et le dernier soir, il se rend compte qu'il a oublié de réserver le resto et il se met à paniquer. Il s'énerve, il me dit « on va manger au McDo ». Et là, je me dis « ok, bon, c'est sûrement le soir fatidique ».
Il est en train de perdre ses moyens, donc il va encore falloir que je l'aide. J'appelle la réceptionniste et je lui dis, écoutez, il faut que vous nous trouviez une table. Il est hors de question que je loupe ma demande en mariage. Et elle finit par en trouver une un peu plus tôt dans la soirée.
Donc on dîne dans ce resto étoilé. C'est un des meilleurs repas de ma vie. Il me fait un discours hyper mignon. Il me dit qu'il a appelé mon père, avec qui il s'entend un peu mieux depuis que je suis tombée malade. Il lui a demandé ma main. Il est hyper heureux que je sois guérie, que notre vie va enfin pouvoir commencer, qu'il a l'impression que peu importe les obstacles, on a réussi à avoir des moments de bonheur ensemble. Et moi, c'est à ça que je m'accroche. Je suis sur un petit nuage.
Il me fait sa demande avec un bracelet, avec un petit chat dessus, ce qu'il m'appelle toujours mon chat. J'en oublie ces derniers mois, j'en oublie tous mes amis avec qui je me suis embrouillée ces derniers temps, parce que j'ai l'impression qu'ils sont complètement déconnectés.
¶ Vie de Fiancés, Fissures et Confidence à Lison
de ma réalité, mais là, je me dis que lui, il me comprend et qu'à deux, on va réussir à tout affronter. Après la demande, on passe une année incroyable. Il a fait une formation, il a retrouvé du travail. On se met à chercher un appart pour acheter, on en trouve un qu'on adore, on décide même de faire des travaux, on se projette. C'est vraiment le rêve et tout se goupille exactement comme je l'avais prédit. L'été 2021 arrive et...
Au fond de moi, je sais qu'il y a des choses pas normales dans mon couple. J'en ai conscience, même si je suis en train de vivre un rêve. Je vois que je m'occupe toute seule des travaux de l'appart. J'essaie d'y croire, de rester dans l'illusion, mais je sais qu'en coulisses, je me bats pour que tout tienne.
Je me sens super seule pour organiser notre mariage qui est dans un an. Je me mets la pression et je reste debout. J'organise plein de surprises pour les 30 ans de mon copain. Un séjour dans les Pouilles en Italie. Un anniversaire avec tous ses potes dans une maison près de Reims, parce que je sais qu'il adore le champagne. Et à la fin de ce week-end anniversaire, il fait un discours, il remercie tous ses potes. Et moi, rien, il dit rien, pas de reconnaissance.
Je suis surprise et blessée parce que je me suis vraiment affairée tout le week-end et je ne comprends pas trop. Ce week-end-là, Lison est là, elle couche avec le petit frère de mon copain et ils commencent une histoire ensemble. Ça nous rapproche encore plus. Elle comprend encore mieux ce que je vis. Les deux frères se ressemblent beaucoup. J'ai l'impression qu'elle saisit un peu mieux les coulisses de ma relation. Le père très particulier de mon copain. Je me sens encore plus soudée avec elle.
avec cette belle famille commune et un peu particulière. L'année commence mal parce que j'en veux à mon copain de ne pas m'avoir remercié après tout ce que j'ai fait pour son anniversaire. On commence à payer le prêt après les travaux. Ça nous coûte énormément d'argent. Je veux qu'on se limite dans les sorties pour se concentrer sur la vie qu'on est en train de construire. Et surtout, je veux qu'il arrête de fréquenter ses amis et de se droguer sans arrêt. On s'engueule tout le temps.
La seule amie qui me comprend et qui reste loin de cette ambiance hyper festive, c'est Lison. On continue toutes les deux à faire des trucs sains, aller au sport. Elle décide finalement de se séparer du petit frère de mon copain.
parce qu'elle a l'impression qu'il ne se prend pas assez en main. Et on se parle tous les jours, je me confie beaucoup à elle, on se rapproche encore plus, et je commence à lui confier que ça fait un moment que je me pose des questions sur ma sexualité, que j'ai eu une copine quand j'étais au lycée, je commence à...
Elle me demandait si je n'ai pas envie de vivre des choses avec des filles. Et elle me dit qu'il faut que j'en parle à mon copain, qu'il va forcément comprendre. Puis après, elle me dit, mais tu as peut-être raison, c'est peut-être pas quelqu'un pour toi.
¶ Exploration Sexuelle et Nuit de Bascule
Je finis par en parler avec mon copain et il ne le prend pas très bien au début. Un jour, il finit par me dire « Ok, si tu veux embrasser des filles, il faut que tu me demandes l'autorisation avant. » De fil en aiguille, on rencontre un couple de nanas, on se lit d'amitié avec elles. Je m'entends très bien avec l'une d'entre elles et un jour, on s'embrasse en soirée. Et je vis des choses hyper intenses que j'ai l'impression de ne plus vivre dans mon couple.
C'est l'été, notre mariage est prévu dans trois mois et mon copain part voir son frère qui vient d'avoir un bébé. Moi, je reste à la maison, j'ai plein de boulot et juste après, je rejoins le couple de nanas pour boire un verre. On boit beaucoup et la fille que j'aime bien devient de plus en plus avenante avec moi. Sa copine le remarque et au bout d'un moment, elle préfère partir plutôt que d'assister à ça.
On décide de rejoindre mon copain qui, de son côté, a quitté la maternité et qui est en train de boire des coups avec ses collègues. Dans le Uber, on s'embrasse, on se tripote, on passe la soirée et à la fin, on rentre à la maison tous les trois.
Moi, évidemment, j'ai ma petite idée dans la tête. J'ai ma vie qui est en train de se construire, mais j'ai aussi envie de vivre cette expérience bisexuelle avec lui. Je me dis que ce serait encore mieux de le vivre ensemble. On commence à se toucher, mais je sens qu'il n'est pas dans le truc. Il est un peu distant et elle, d'un coup, elle reçoit un message de sa copine. Elle est furieuse. Elle ne comprend pas qu'elle n'est toujours pas rentrée alors qu'il est 7 heures du matin.
Elle commande un taxi pour rentrer en nous disant qu'elle a envie d'arranger les choses avec sa copine et qu'elle préfère s'arrêter là. Elle a très peur que ça s'arrête et mon copain la rassure en lui disant que c'est une bonne personne, que ça va bien aller.
Dans le Uber, elle lui écrit un message en lui disant qu'elle est désolée, qu'elle trouve que c'est un mec bien et qu'il s'est passé un truc entre elle et moi et que finalement, elle n'est pas une si bonne personne que ça. Après lui avoir envoyé le message, elle fait un screenshot et elle me l'envoie.
¶ Expulsion, Désarroi et Trahison Publique
On est sur le canapé, on se regarde et mon cœur s'arrête. Tout se passe très vite. Il ne réfléchit pas, il me vire de l'appart et il me dit « tu dégages ». Je le supplie de rester, je me mets à genoux, je pleure. Il n'a que deux mots à la bouche, il me dit « tu dégages ». Je réalise ce qui est en train de se passer, j'essaie de faire une espèce de valise.
Je contacte une amie qui veut bien m'accueillir chez elle. Elle vient me chercher en voiture, je me demande ce qui m'a pris, pourquoi j'ai tout gâché, pourquoi on a des amis qui avancent alors que nous on galère, pourquoi son frère vient d'avoir un bébé alors que nous on est là en train de faire de la merde.
Je ne suis même pas sûre de pouvoir avoir un enfant avec ma chimio. Je me demande c'est quoi mon avenir. Je suis dans un moment de détresse où j'essaye de m'accrocher à toutes les personnes qui pourraient me guider parce que je ne sais pas quoi faire. Je me confie à Lison. Elle me rassure. Elle me dit que cette relation m'a menée à la destruction, que je mérite mieux que ça. Moi, je suis hyper mal.
Je ne sais pas quoi faire, j'appelle mon frère, je lui confie tout ce qui s'est passé, je suis hyper transparente, il tombe un peu dénu, mais il me dit que j'ai besoin de temps pour réfléchir, il me conseille de prendre un petit peu de temps, il me dit que je suis sur le point de prendre une des décisions les plus importantes de ma vie, que je viens de passer des années.
hyper compliqué. Je me dis qu'il a raison, donc je demande à mon copain de me donner deux semaines pour réfléchir. Pendant cette période, il est odieux, il ne veut pas me voir. Il s'énerve, il m'envoie des émojis qui vomissent en permanence en me disant que j'ai tout gâché. Je lui dis que ça fait un an que je suis hyper malheureuse, que j'ai l'impression de tout porter dans notre couple, d'avoir aucune reconnaissance, qu'on se parle jamais.
Que certes, on a coché plein de cases, mais c'est que de la façade et que dans les faits, il y a plein de choses qui ne vont pas du tout. Au bout d'une semaine de réflexion, il accepte qu'on s'appelle et là, je lui dis tout. Je lui dis que ça fait...
Un an que je ne suis pas bien, que j'essaie de tout faire pour que l'appartement tienne, pour que l'organisation du mariage avance, mais que j'ai l'impression qu'on ne se parle plus, qu'on ne partage plus rien, qu'il passe son temps à la maison, à regarder la télé, qu'on n'a plus de discussion, qu'on ne prévoit plus rien.
Le seul voyage qu'on a fait récemment, c'était un voyage avec Lison. On est partis un week-end et on était trois. Enfin, c'est pas assez. J'ai l'impression qu'il investit tout dans les soirées, la drogue, l'alcool.
Alors que je me suis battue plusieurs mois après mon cancer, moi aussi j'ai cédé. Et maintenant, dès que je suis en soirée, sous drogue ou alcoolisée, j'ai envie d'être avec des filles. Et je lui confie que j'ai des doutes sur ma sexualité, que j'ai besoin de creuser ça et que je ne peux pas...
me permettre à trois mois d'un mariage de ne pas réfléchir et de prendre une décision comme ça à la légère. Donc je lui demande de respecter que j'ai encore besoin d'une semaine de réflexion et il me dit ok, il raccroche. Quelques heures plus tard, je reçois une notification sur Facebook.
sur la page de l'événement de notre mariage et je vois un poste de mon copain qui annonce que malgré tout son soutien pendant ma maladie et 11 années de couple, je l'avais trahi et que le mariage était annulé. Et là, c'est un coup de massue. Je ne suis pas en crise complète et je ne réfléchis plus. Je ne réalise pas trop ce qui est en train de se passer. Je n'ai pas le droit d'aller chez nous. Je vis chez des potes.
¶ L'Amie Révélée, Confrontation et Rupture Finale
J'enchaîne les soirées, je suis un peu en lévitation à ce moment-là, alors qu'un jour je sors d'une soirée très difficile. J'appelle Lison et elle me dit qu'il faut que j'avance, que je laisse tomber, que je tourne la page de cette relation. Il est 9h du matin quand... Chez elle, on est un dimanche et elle me dit, t'inquiète, j'ai du champagne rosé, je te l'ouvre. Ça va te remonter le moral et je suis déjà bien alcoolisée. Et du coup, j'accepte et ça m'aide à me confier.
Elle s'assoit à côté de moi, elle se rapproche de moi physiquement. Je suis en train de lui parler de ma bisexualité, je me sens un peu bizarre. Et elle m'explique que ça fait un an que je suis malheureuse avec lui, que ça se passe pas bien. Mets ça derrière toi. À part l'histoire avec le frère de mon copain, elle a toujours été célibataire. Donc elle sait peut-être aussi me conseiller là-dessus. Elle maîtrise bien les applis de rencontres.
Je sens qu'elle m'aide. Elle me pousse à m'inscrire, elle m'explique un peu les concepts des différentes applis. Quand on se revoit, elle veut que je montre les profils des mecs que je matche, que je la tienne au courant. Elle m'encourage à vivre ma vie de célibataire. Et en fait, moi, je suis juste perdue.
Je ne suis clairement pas en état de dater, mais elle me pousse à le faire. Dans mon tourbillon, Lison me propose de me prêter son appartement pendant qu'elle est en vacances dans le sud, comme elle sait que je ne peux toujours pas rentrer chez moi. Et moi, je me dis, mais heureusement qu'elle est là, j'ai beaucoup de chance. Je reste dans son appart pendant deux semaines. Je reprends le boulot. Mon copain, lui, il refuse toujours de me voir. C'est très dur de commencer un nouveau boulot en...
En étant dans cette situation, je pensais commencer en étant mariée, mais non. Donc j'essayais de garder la face. Lisanne rentre de vacances, on se voit toutes les deux et je lui demande si elle a des nouvelles de mon copain. Elle me dit oui, oui, vite fait.
Je lui dis qu'il me manque, que je pense tout le temps à lui. Et elle me dit, lui, il ne parle jamais de toi. Je me dis que c'est bizarre qu'il y a un truc qui cloche. Je ne comprends pas pourquoi il se parle alors qu'ils n'étaient pas très proches. Je suis un peu sonnée.
Même si ça ne va pas très bien à ce moment-là, je m'inquiète beaucoup pour lui. Je me demande toujours ce qu'il fait, s'il s'en sort. Je suis tellement consciente qu'au quotidien, c'était moi qui portais tout, que je me dis que sans moi, il ne va pas s'en sortir. De temps en temps, je dois aller chercher quand même des vêtements à l'appart. Et une fois j'y vais, je le trouve dans le noir, enfermé dans la chambre, seule. Et je sais que c'est le genre de personne qui s'enferme.
Et comme je fais confiance à Lison, je lui dis que son anniversaire à lui approche et qu'il n'aura peut-être personne pour organiser quelque chose. Quelques jours plus tard, ça se confirme. Ses amis n'avaient rien prévu et Lison a prévu un dîner avec lui et une autre pote.
J'ai l'impression qu'elle est là pour moi, mais qu'en même temps, je peux lui faire confiance pour qu'elle soit là pour lui et qu'elle continuera un petit peu à me tenir au courant de comment il va. Quelques jours plus tard, je dîne avec Lison, je lui explique un peu la situation. Elle m'explique qu'elle a fait une soirée avec lui et tous ses potes.
Je lui dis, mais tu te rends compte ? Enfin, je ne comprends pas pourquoi tu les vois. C'est les personnes qui se droguaient quand j'étais malade. Tu connais toute l'histoire. Tu es la seule qui sait tout ça. Et comment tu peux continuer à les voir alors que c'est horrible ce qu'ils m'ont fait ? Et là, elle me répond...
cautionne pas non plus ce que tu as fait et je reste ton amie donc c'est comme ça je lui dis qu'elle peut pas rester amie avec mon ex elle me dit que c'est son amie avant d'être mon ex contrairement à notre amitié son amitié avec lui la rend heureuse, son amitié avec moi toxique. Je ne sais plus trop à qui faire confiance, à quel lien de me raccrocher, et je rentre chez moi en étant complètement sonnée et je décide d'arrêter de lui parler. La seule personne...
en qui j'avais confiance, a décidé aussi de prendre parti pour lui, comme tous nos amis. C'est vrai que d'extérieur, c'est moi la méchante de l'histoire. C'est moi qui ai décidé de le tromper quelques mois avant le mariage et de partir. Je me dis que j'ai... Aucune chance face à ça. Je continue de recevoir son courrier et un dimanche matin, je l'appelle pour lui dire qu'il en a reçu et je sais qu'il habite...
pas très loin, donc je lui dis, je peux venir te le déposer. En plus, je recherche un peu tous les prétextes pour le voir. Et quand il me répond, il me dit qu'il n'est pas chez lui, donc je lui dis, qu'est-ce que tu fais un dimanche à 10h ?
Je ne suis pas chez moi. J'insiste un peu, il ne me répond pas, il finit par accrocher et je sens un truc bizarre. Donc, je décide d'appeler Lison et je lui dis, je ne suis pas bien, j'ai l'impression qu'il se passe un truc. Je lui demande si je peux passer chez elle, prendre un café, dix minutes.
Elle me répond un peu paniquée en me disant « Non, non, tu ne peux pas venir là. Je vais aller chez mes parents. Tu ne peux pas venir tout de suite. » Elle panique encore plus et je lui dis « Mais je ne comprends pas, tu me caches un truc. » Et elle me dit « Oui, il est là. » Ton ex est là. Je tombe des nuls, je ne comprends pas trop. Je lui demande pourquoi. Elle m'explique que c'était parce que la veille, il n'avait pas trouvé de Uber à 4h du matin pour rentrer chez lui et que...
Il était resté et moi, je me dis qu'en fait, ils viennent peut-être de passer leur nuit ensemble et d'un coup, je prends conscience qu'il se passe quelque chose que je n'avais pas trop anticipé. Je lui demande de m'expliquer et elle me dit qu'elle me rappelle, elle raccroche et moi je deviens complètement folle. Ça fait même pas trois mois qu'on est séparés, le truc se passe sous mes yeux et j'ai rien vu, je l'appelle plusieurs fois, il décroche pas.
Je la rappelle, elle, plusieurs fois. Elle décroche pas. Et elle finit par m'envoyer un message dans l'après-midi en me disant « Je suis désolée, il se passerait entre nous, mais c'est vrai que depuis que vous êtes séparés, on s'est beaucoup rapprochés parce que ses amis ne sont pas présents. »
Il a dormi à la maison. Moi, je me dis que c'est pas possible, en fait. Qu'il se passe forcément un truc et j'ai besoin de la confronter. Elle veut rien laisser transparaître. Elle commence à m'envoyer des messages en me disant que... De toute façon, c'est moi qui l'ai quitté, que je ne peux rien lui reprocher. Et moi, je suis juste en train d'halluciner. Je commence un peu à...
A demander autour de moi si des gens se sont rendus compte de quelque chose et une pote en commun du Canada me dit qu'elle est sûre qu'il se passe un truc entre eux. Elle était au téléphone avec lui en FaceTime un jour et elle l'a vu passer derrière. Il lui avait raconté des trucs. Lison qui lui caressait la cuisse pendant une soirée. Bref, des petites choses qui ont fini par confirmer.
qu'il se passait quelque chose entre eux. Et là, je décide qu'il est temps pour moi de m'éloigner, de me concentrer sur moi, d'arrêter de parler à Lison et me reconstruire. Je me dis que cette histoire m'a déjà fait assez de mal comme ça et qu'il est temps d'y mettre fin.
Je décide de vendre notre appartement. Je fais nos cartons. Je sépare nos affaires, les photos. Lui, il ne s'occupe de rien. Il ne répond jamais. Il refuse toujours qu'on ait une discussion. Il vient chercher ses cartons, mais il ne parle pas. C'est un mur.
Je continue à essayer de grappiller les infos à droite à gauche sur les réseaux. Ils postent des photos d'elle, furtives. Je vois qu'ils partent en vacances à l'île Maurice ensemble. Toutes nos années ensemble, il a toujours refusé de partir à deux avec moi. Le soir de la signature de la vente de l'appart, je décide de le confronter. Je lui répète que ce qui s'est passé avec cette fille était anodin, qu'on aurait pu dépasser ça ensemble. Il n'est pas du tout réceptif.
Il ne veut pas admettre qu'il est en couple avec Lison. Et j'ai l'impression d'être complètement folle, d'imaginer des choses. Et en même temps, je pense que je n'ai pas envie d'accepter cette réalité. Des amis en commun me donnent des nouvelles d'eux. Ils ont une vie de couple. Il a gardé le même mode de vie qu'avec moi, presque le même quotidien, mais avec elle. Ses amis me disent qu'ils refusent d'être seuls.
qu'il ne parle jamais de moi, qu'il fait comme s'il ne s'était jamais rien passé, et que Lison évite toutes les situations familiales parce qu'elle les connaît déjà, elle était en couple avec son petit frère, donc c'est une situation assez... malaisante. Ils font beaucoup la fête ensemble. Il a des problèmes de santé. Il ne prend pas soin de lui. Et on n'a toujours pas eu de discussion depuis la rupture. Et je commence à me dire que je ne l'aurais jamais.
¶ Se Reconstruire et Nouvel Horizon
Les mois qui suivent ne sont pas simples. Je n'arrive pas du tout à réaliser que cette histoire est finie, mais je me dis quand même qu'il faut que j'avance. Après tout, j'ai dépassé plein d'épreuves dans ma vie. Je suis en vie après un cancer et c'est le plus important. J'ai des phases où je me réveille tous les matins avec des images de mon ex et Lison dans l'intimité. Je pense à eux en permanence, ça me déconcentre au travail, mais j'essaie de tenir bon.
J'essaie aussi d'accepter que je n'aurai jamais cette discussion avec lui. Il faut que j'avance sans. Je reconstruis ma vie petit à petit. Et même si le vide s'est fait autour de moi et que je suis méfiante envers les gens de manière générale, j'essaie de me recréer un cercle plus sain. Je rencontre des personnes plus douces, plus empathiques, qui me redonnent foi en l'amitié.
J'apprends à poser des limites, à me respecter. J'ai arrêté de boire, j'ai arrêté de faire la fête. J'essaie de trouver un sens à tout ce qui m'est arrivé. Je fais beaucoup de sports, des courses avec des levées de fonds pour des instituts de recherche sur le cancer. Je me rends compte que j'ai peur de jamais retomber amoureuse, de jamais revivre une histoire aussi belle que celle que j'avais l'impression de vivre, même si elle avait sa part d'ombre. Je repense parfois aussi à Lison.
J'ai besoin de lui pardonner pour avancer et construire ma vie. Je ne sais pas si un jour j'aurai une discussion avec elle, si j'arriverai à comprendre ce qu'elle a fait ou à me l'expliquer. Je ne sais même plus différencier ce qui était... sincère de ce qu'il n'était pas, si elle avait un agenda secret ou si elle est simplement tombée amoureuse. Je n'ai plus du tout eu de nouvelles. Je ne cherche pas à en avoir non plus.
Je me demande si elle était jalouse toutes ces années, si elle était amoureuse de lui en secret. Je n'arrive pas du tout à comprendre son acte. Je me dis qu'elle était quand même en train d'organiser mon EVJF, que c'était une de mes demoiselles d'honneur, et si j'arrive à m'expliquer son geste à lui.
Parce qu'il était malheureux, je n'arrive pas du tout à m'expliquer son geste à elle. J'avais déjà remis en question l'amitié après ma maladie en voyant le comportement de certaines personnes. Et cette histoire-là m'a encore plus achevée parce que... J'avais juste envie de rester dans ma coquille et de plus jamais prendre le risque de refaire confiance à quelqu'un. Aujourd'hui, avec le recul, je me dis que c'est quelqu'un qui devait être très malheureux dans sa vie pour profiter d'une situation.
de vulnérabilité de deux personnes écrasées par des événements de vie très difficiles. Je lui en veux à elle beaucoup plus qu'à lui, parce que j'ai l'impression qu'elle a vraiment profité de la situation. et qu'elle m'a enfoncée dans une phase fragile, plutôt que de m'aider à traverser ça sainement comme une amie l'aurait fait. J'ai fini par les croiser un jour dans la rue, par hasard.
Il marchait avec une autre pote et j'ai tout de suite reconnu mon ex. Je lui ai couru après et j'ai vu qu'elle était là. Elle est restée à distance. Je suis contente qu'elle soit restée loin parce que je ne sais pas comment j'aurais réagi si elle avait osé venir me parler. J'ai profité du moment pour demander à mon ex s'il m'avait vraiment aimée. J'ai senti qu'il était ému, qu'il avait un peu les larmes aux yeux et il a voulu mettre fin à la discussion. J'ai demandé s'ils étaient ensemble.
Et il m'a pas répondu, il m'a dit « bah t'as qu'à lui demander ». J'ai jamais osé lui écrire à elle ou lui demander quoi que ce soit. J'ai imaginé mille scénarios de vengeance dans ma tête. Je me suis vue aller mettre des punaises de lit sous sa porte pour lui faire vivre un enfer quelques mois. Mais rien n'est sorti, j'ai rien fait. J'ai préféré me concentrer sur moi, voir un psy et avancer.
Je suis passée par une phase où j'ai eu très peur de m'engager, j'avais très peur de prendre le risque d'être moi-même avec quelqu'un et d'être déçue. Et petit à petit, j'ai appris à lâcher prise, j'ai appris à être seule.
indépendante, et j'ai fini par rencontrer quelqu'un. C'est le début, je ne sais pas ce que ça va donner, mais c'est quelqu'un qui m'accepte complètement comme je suis, qui connaît par cœur cette histoire, qui m'a... beaucoup soutenue pour dépasser plusieurs des étapes et qui me comprend, qui comprend ma bisexualité, qui me fait pas culpabiliser de tout ça et qui me permet d'être moi-même et d'imaginer un avenir qui me ressemble.
Je pense que dans cette histoire, même si j'étais très amoureuse, j'ai toujours essayé d'être quelqu'un d'autre. Une fille parfaite qui mériterait de construire sa famille, qui mériterait d'être aimée. Et cette personne que j'ai rencontrée, j'ai l'impression que c'est...
Plutôt quelqu'un qui me permet d'écrire mon histoire et d'imaginer ma route sans qu'elle soit calquée sur un imaginaire collectif ou sur des envies projetées de quelqu'un d'autre. Je trace mon chemin et j'apprends à faire confiance à de nouvelles personnes. Vous venez d'écouter Transfer, épisode 363, un témoignage recueilli par Laura Taouchanov. Cet épisode a été produit par Slate Podcast. Direction éditoriale, Christophe Caron.
Direction de la production, Sarah Koskiewicz. Direction artistique et habillage musical, Benjamin Septemours. Production éditoriale, Sarah Koskiewicz et Benjamin Septemours. Chargée de pré-production, Astrid Verdun. Presse de son, Johanna Lalonde. Montage, Mona Delahaye. Musique, Thomas Lupias. Sous-titrage Société Radio-Canada
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