Le pari de l'incertitude (Margot et Sophie 2/2)

Quand Sophie rencontre JB, c'est tout de suite le coup de foudre. Très vite, ils passent tout leur temps ensemble, se présentent leurs amis. Mais ils sont jeunes et leurs études les obligent à vivre cette relation à distance. Ensemble, ils surmontent ses épreuves et au bout de dix ans, JB demande Sophie en mariage. L'histoire de Sophie est la deuxième partie d'une histoire en deux parties. N'oubliez pas d'écouter le premier épisode raconté du point de vue de Margot.

Vous écoutez le 400e épisode de Transfer. Ce témoignage a été recueilli par Jeanne-Marie Desnos. En 2012, j'ai 18 ans, je suis dans le sud-ouest. Je sors d'une première relation. Un lundi soir, soir d'entraînement, arrivé au gymnase, dans les gradins, je dis bonjour aux autres. Je vois 5-6 mecs que je ne connais pas. Et il y en a un depuis le début qui me tape un peu dans l'œil, qui est mon style et qui s'appelle JB. Il doit faire à peu près ma taille, donc 1m80. Il est brun.

Les yeux marrons, la barbe naissante. Il a quand même des épaules et des bras. Après, s'il n'est pas trop trapu, ça va. Puis revient lundi d'après, nouvel entraînement. Et ils sont encore là. Le coup de cœur se confirme vraiment. Je le trouve vraiment très mignon. Il y a quelque chose qui m'attire chez lui, mais je ne sais pas ce que c'est. Du coup, on fait l'entraînement.

Il demande à être dans mon équipe quand on fait les équipes à la fin du match. Il est de mon côté parce que je suis hélière, donc du coup, il se met arrière, il me fait des passes, il me dit, regarde, il faut faire comme ci, comme ça. Comme ça, ça dure un bon mois, comme ça.

Je sens qu'il y a un petit truc qui se passe, mais ça reste quand même assez timide. Je vais avec une de mes très très bonnes amies, tout le temps dans la même boîte, qui est en bord de plage. Il y a un petit podium, on danse dessus. Il est 4 heures du matin et en fait, je me retourne et il est là, mais à 5 mètres. Et en fait, je me tétanise, je descends de la Seine, je ne peux plus danser comme je dansais avant. Et je dis à ma pote, écoute, vas-y, je prends mon courage, je vais aller le voir.

Je vais le voir, je leur dis bonjour, grand sourire, comment ça va ? Pas de réponse. Mais personne. Donc je me force et je vais faire la bise à tout le monde. Bah alors, passez une bonne soirée. J'ai un pauvre oui.

Et du coup, je retourne voir mon ami en lui disant « Écoute, je crois que je me suis pris un vent. Je vais me chercher à boire. Tu veux quelque chose ? » Donc je vais au bar. Puis d'un coup, en fait, il est là. Il est à côté de moi et il commence à me parler. Et du coup, je ne comprends pas et je lui dis « Bah... »

Pourquoi tu m'as pas parlé ? Non, mais je préfère te parler quand on est tous les deux. Ok. Et du coup, on commence à parler. Donc je commande mon verre en même temps, on parle, on parle, on parle. Il me propose d'aller fumer une cigarette au fumoir, donc on y va. Et puis on passe.

On ne bouge pas du fumeur, en fait. On passe tout le reste de la soirée à parler, à parler, à parler. C'est les videurs qui nous disent, bon, allez, maintenant, il faut partir. On sort de la boîte de nuit. Mon ami est parti. Je me retrouve toute seule avec lui et ses copains. Donc, il me propose de me ramener pour que je puisse rentrer dans la voiture. Un de ses copains est passé dans le coffre. Donc, il me ramène tous, en fait, chez moi.

Et en fait, on s'échange nos numéros à ce moment-là. On s'écrit tout le temps. Je sens dans les messages que... Il y a une possibilité d'avoir quelque chose de plus. Et je pars en voyage scolaire à ce moment-là, parce que je suis en BTS. On part à Madrid, donc le vendredi, on rentre. Je sors le soir même, et là, je le vois. On danse.

On passe une hyper bonne soirée et puis pareil, on se retrouve au fumoir. Et là, on parle, on parle et puis là, on arrête de parler. Je mets ma tête sur son épaule et puis on tourne la tête et on s'embrasse. J'entends plus rien. J'entends plus le son autour de moi, j'entends plus les gens parler autour de moi, j'ai des papillons dans le ventre. Et à partir de là, on commence à se voir. En fait, c'est assez rapide, on est vraiment très proche, on se voit tout le temps.

Je commence un peu à connaître ses amis, je rencontre ses parents. Donc voilà, on passe 4-5 mois, parfait. Je vais sur mes 19 ans, et lui, il en a 23. Moi, je continue mes études encore au Pays Basque. Et en fait, un soir, en mangeant chez ses parents, j'apprends qu'il a été pris dans une école à Nice.

Je me sens pas très bien d'un coup, je me dis non c'est pas possible, je rencontre quelqu'un qui a des bonnes valeurs, c'est quelqu'un de droit, on est honnête, c'est génial. Du coup d'apprendre qu'il va partir à Nice, c'est quand même à l'autre bout de la France, c'est un peu compliqué, je l'aime vraiment. Et je lui dis, écoute, on ne va pas être bête. On essaye la relation à longue distance. Et si ça ne marche pas, on aura tout tenté. On s'écrit tous les jours. On s'appelle tout le temps.

Et là, première vacance scolaire, au bout de six mois qu'on est ensemble, je le rejoins à Nice. Il me fait découvrir la ville, on est très proche. Je ne rencontre pas ses amis. Je trouve ça un peu bizarre, mais je lui dis, bah...

La prochaine fois, j'espère que je verrai un peu tes amis. Tu passes tout ton temps avec eux. Je suis quelqu'un qui aime beaucoup sortir. Je mets en place une règle par rapport à nos sorties. C'est qu'on se prévient. Ce soir, je sors, je suis avec un tel. Ce qui est prévu, c'est d'aller là, là, là, là, là. On ne s'écrit pas à ce moment-là et puis on écrit juste un message en rentrant en disant voilà, je suis rentrée. On n'a pas besoin d'harceler, pas rentrer dans de la jalousie maladive.

Et ça me convient, ça lui convient et ça se passe bien. J'ai une confiance aveugle envers lui et envers notre relation. Et on avance comme ça. Vacances de février... je repars à Nice. Je rencontre ses copains pour la première fois. Donc on arrive dans une soirée dans un appartement. L'hôtesse, on va dire, qui nous reçoit, elle m'attrape et elle me tire dans le salon avec...

Toutes les filles de la promo. Et là, elle me dit, c'est la copine de JB. Et puis là, je suis mal à l'aise. Parce qu'il n'est pas à côté de moi. Je le vois en retrait derrière. Et moi, je suis là, au milieu d'une pièce où je me fais... par des gens que je ne connais pas. Je sais très bien qu'il y a sûrement eu de la drague et tout. Peut-être qu'il y en a qui l'ont draguée, que je ne suis pas au courant. Enfin, je ne sais pas, mais je ne me sens pas du tout à l'aise.

Donc, j'écourte très vite et je leur dis, je peux aller fumer quelque part et je vais dehors. Je passe tout le reste de ma soirée sur cette terrasse à parler avec ses copains mecs. Et puis du coup, en même temps, j'ai un peu aussi leurs petites anecdotes de soirée. Et un de ses copains dit une phrase qui m'interpelle. Il dit un nom de bar. Mais oui, JB, tu te souviens ? Mais tu sais, on y va tout le temps.

Je lui dis, ah bon, vous y allez tout le temps ? Bah oui, à chaque fois. Tous les samedis, quand on sort, on fait dans un appart, et après, on file dans les bars. Ok. Je le regarde, et il sait qu'il y a un truc qui cloche. Il m'a toujours dit qu'il faisait que des soirées dans des appartements. Alors, il me donnait le prénom de ses copains que je ne connaissais pas encore. Il n'y a pas de souci, je te crois. Et là, j'entends ça. Je trouve ça bizarre.

JB, c'est quelqu'un qui n'aime pas qu'on fasse deux scènes. Si je m'engueule avec lui devant les autres, il va se fermer. Donc on sort de l'appartement, et puis là, je lui dis, je ne comprends pas. Pourquoi ton pote, il dit ça ? Non, mais on y a été une fois ou deux. Même, pourquoi tu me mens sur l'endroit où tu es sortie ? Moi, je te dis tout le temps où je vais. Je ne t'embête pas.

On a un peu mis ça en place entre nous. Je m'en fous que tu as été dans un bar, il n'y a pas de souci. Et je m'énerve un peu, je dis je ne comprends pas pourquoi tu as besoin de mentir sur des choses qui me paraissent tellement futiles en plus, mais débiles. Et il s'énerve, il me fait, oui, mais tu vois, si je ne te le dis pas, c'est pour pas que tu sois dans cet état-là. Je lui dis, en fait, si tu me le disais, je ne serais même pas dans cet état-là, on n'en parlerait pas.

Il repart une année, on continue exactement pareil, tout se passe bien. Et puis là, un soir, moi je suis chez moi, je regarde la télé avec ma sœur et puis j'avais mis une photo de JV à contre-jour sur Instagram, voilà une jolie photo. Mon compte était en public, mais ce n'était pas la première photo que je postais. Rien de grave. Et là, dans les commentaires, je commence à recevoir des messages. Comme quoi il me trompe. La personne avec qui il me trompe.

qui s'embrassent et qui font les préliminaires, mais qui ne vont pas au-dessus parce que soi-disant, ils m'aiment quand même un peu. Je regarde ce compte qui s'appelle La Vérité au Quai, un compte fantôme, pas de publication, pas de suivi, enfin vraiment, juste créer pour ça. Je tombe de mille étages. Mon monde s'écroule, je pleure.

Je continue à répondre à cette personne qui me répond par message. Et puis à un moment donné, je commence à supprimer les commentaires parce que je ne veux pas que tout le monde voit ça. Je pose des questions que je ne devrais pas. J'ai plus d'informations. Et puis lui, je l'appelle et il ne répond pas. Je lui laisse un message fort déplaisant en lui disant que s'il remet les pieds chez nous au Pays Basque, il se fera attendre par quelques personnes.

Je suis hyper violente et méchante dans ce message, mais je tombe des nues. Puis là, il me rappelle. Mais moi, je suis devenue folle, ma sœur qui essaye de me calmer. Je hurle, je suis en pleurs. Il m'assure qu'il n'a rien fait, que cette personne avait essayé de le draguer, mais qu'il lui a toujours dit qu'il était avec moi et que peut-être qu'elle veut se venger.

Puis j'ai sa coloc qui me prend le téléphone et qui me dit « Écoute, Sophie, je te jure, avec ce nana, oui, elle est dans notre promo, mais il n'a jamais rien fait. Il nous a toujours dit qu'il était avec toi. » Là, elle me dit qu'elle l'a retrouvée en pleurs, à dire qu'il allait me perdre, qu'il allait me perdre. Et en fait, à ce moment-là, je n'y crois pas trop, je ne comprends pas. J'ai juste l'impression qu'elle est là pour le défendre parce que c'est son pote.

Elle m'assure que non et elle me rassure. On est en plein mois d'été, donc pas de cours. Stage fini, moi je passe mon temps à sortir. Je me pose mille questions. Qu'est-ce que je dois faire ? Est-ce que je dois tout arrêter là ? Au final, ça fait que deux ans qu'on est ensemble. Je viens de faire 21 ans, j'ai le temps. Je réfléchis, on en parle et...

Et je me dis que non, ce qu'on a construit, c'est quand même fort. Et que si vraiment il n'a rien fait, ça serait bête de tout arrêter pour quelqu'un qui était juste malveillant. Je lui dis, je décide de te pardonner et de te croire qu'il ne s'est rien passé.

Mais si ça arrive de nouveau, je ne te louperai pas. Ça se passe mieux, c'est la rentrée. Moi, je pars faire le reste de mes études à Montauban. Et lui, il monte sur Paris, faire ses premiers stages et trouver ses premières missions dans son boulot.

Toutes mes vacances, je les passe le trois quarts de mon temps à Paris. Dès qu'il peut, avec son boulot, il vient me voir à Montauban. Donc c'est cool. Et on fait ça pendant trois ans. Tous mes stages, je les fais à Paris. On commence un peu à habiter ensemble par intermittence. On est partis plusieurs fois en Europe. C'est une relation qui roule. J'ai fini mes études. On est en juin 2018. Ça fait déjà cinq ans qu'on est ensemble. On s'installe ensemble dans le 15e.

Petit appartement, mais ça suffit largement pour un début d'histoire, un début de vie active, un début de tout. Moi, je suis à mon compte. Lui, il continue ses missions avec plusieurs employeurs et puis il commence à trouver un employeur un peu plus sérieux qui lui proposera un CDI par la suite. Ça fait bientôt quelques mois qu'on vient d'emménager ensemble.

Petit bonheur d'habiter ensemble, mais aussi les petits inconvénients. On commence nos premières disputes pour des choses insignifiantes, genre la vaisselle. Et puis un jour, je regarde son portefeuille puisqu'il me demande quelque chose et je vois qu'il y a une capote dedans.

Je dis rien, parce que je vois le bout et je suis pas sûre. Je me dis, je vais pas me faire de film, non, on a passé le plus dur, on habite enfin ensemble, je comprends pas. Et il part à la douche, et je fouille tout son portefeuille, parce qu'il a un portefeuille énorme. Je trouve que ça.

Il y a une capote. Elle a l'air d'être un peu vieille, que ça fait un petit moment qu'elle est là, mais je ne suis pas du tout rationnelle et je ne comprends pas parce que ça fait un peu plus de cinq ans qu'on est ensemble, même six. On est censé être exclusif, je ne peux pas. Ça me ravit des blessures quatre ans auparavant, cette histoire dont il m'a trompée, et je commence un peu à être pas bien.

J'en rentre dans la salle de bain, il est sous la douche, et je lui hurle dessus, je lui monte la capote en lui disant « mais c'est quoi ça ? » Je lui dis « non, mais je ne l'ai pas retiré de mon portefeuille, on s'en fiche, je ne te trompe pas. » Il me dit, je l'ai là depuis le début, même avant notre relation. Voilà, enfin, elle n'a pas servi. C'est vrai qu'elle va être abîmée. Il me dit qu'il a confiance en moi, que je dois avoir confiance en lui, qu'il m'aime, que je suis la femme de sa vie.

qu'il ne ferait jamais ça et que de toute façon, si un jour il me tromperait et qu'il ne veut pas le faire, mais il me le dirait parce que c'est quelqu'un de droit, qui a des valeurs. Et en fait, c'est tous les mots qui me rassurent. Il arrive à les dire. Et du coup, ça m'apaise.

Je passe à autre chose, mais il retourne à un moment donné aux toilettes. Et en fait, je prends le portefeuille, je prends un stylo et je fais une toute petite étoile sur l'envers de la capote. Je me dis comme ça, voilà.

Si un jour vraiment j'ai un doute et qu'il l'a encore, je peux voir. Et donc, pendant un petit moment, je vais fouiller, je vais voir. Elle n'a pas bougé, c'est celle-là. C'est bon. Il y a un côté de moi qui me dit, je ne comprends pas pourquoi il ne la jette pas, tout simplement.

Et en fait, je suis tellement absorbée dans cette histoire. C'est tellement quelqu'un que j'admire, que j'aime et je lui fais tellement confiance que pour moi, en fait, c'est juste moi qui psychote et qui surréagit sur quelque chose de...

de normal. Et ça continue. Il rentre dans son nouveau boulot, il part souvent en déplacement, il a un iPad et en fait, il me le laisse souvent aussi à l'appartement, comme ça, j'utilise. Sauf que son iPad est connecté à son téléphone. Et un jour, je tombe sur un message avec un de ses potes. Ils étaient sortis la veille au soir. C'était dans un cadre un peu rugbyman, tout le tralala. Je connais ce milieu. Et en fait, je vois un message qui dit qu'ils étaient levés au grain hier.

Et du coup, qu'est-ce que je fais ? Je fouine la conversation. Et en fait, il parlait des nanas comme quoi elles avaient bien été élevées au grain hier, donc en gros, elles étaient bonnes. Et lui, il répond oui, oui. Il rentre dans l'appartement, il me dit ça va, il m'embrasse. Et là, je ne sais pas faire semblant, donc je pète un câble. Dans la minute à laquelle il est rentré dans l'appartement, il n'a pas encore enlevé ses chaussures. Et je lui dis, mais c'est quoi ça ?

À quel moment tu te permets de dire qu'elles ont été élevées au grain ? C'est pas une blague, tu les trouves bonnes, c'est juste que t'es en train de faire une métaphore, donc ça me va pas en fait. Et il me dit mais non c'est rien, tu sais lui il est célibataire, il est comme ça. Et pareil, en fait, il arrive à trouver exactement les bons mots pour m'apaiser et qu'en gros, lui, c'était juste sur le ton de la blague et ça m'apaise.

Par contre, j'ai toujours une part de moi qui est un peu méfiante et comme il part souvent en déplacement, qu'on ne se voit pas tout le temps par nos boulots parce qu'on n'a pas les mêmes horaires et tout, je vais commencer à fouiller son téléphone assez régulièrement. Et honnêtement, je ne trouve jamais à rien. Et je m'en veux encore dix fois plus de le faire parce que je fouille tout. WhatsApp, Snapchat, les messages, même les mails, je fouille tout.

Ils ne râlent même pas sur moi auprès de ses copains par message. Je ne trouve rien, rien du tout. Et du coup, j'ai une part de moi qui est éveillée, qui me dit un truc qui ne va pas et qui est hyper jalouse et qui a beaucoup de mal à contrôler. Et j'ai l'autre part de moi qui est juste folle. Parce que regarde, c'est quelqu'un de bien. C'est ce qu'il prétend être et c'est ce qu'il est.

Je pars souvent en déplacement. Je le vis un peu mal, mais je sais que c'est pour son travail, que c'est son rêve. Et en fait, à chaque fois, je le vois hyper heureux. Il m'écrit, on s'appelle... J'ai aucune peur de ce qu'il va faire, ce qui est très paradoxal, parce que je vais fouiller son téléphone, alors que quand il n'est pas avec moi, je n'ai pas peur. Début 2020, on sait qu'il y a un virus qui traîne le Covid.

On apprend qu'on va être confiné. Lui, il me dit qu'il risque d'être confiné dans les bureaux de son boulot et que je risque de me retrouver toute seule dans l'appartement. Il me dit, mais rentre, je n'étais pas rentre dans le sud-ouest, vous avez une grande terrasse. Mes parents ont une grande maison de plus de 100 mètres carrés, donc bien sûr que comparé à 25, il y a un peu plus de place. Il me dit par là-bas.

C'est de la colo avec mes parents et ma sœur. Mais voilà, je suis un peu triste de ne pas être avec lui. Il n'est pas là tout le temps, mais on le fait avec. Du coup, après le confinement, je remonte sur Paris.

Entre temps, je passe des entretiens pour des boulots parce que je ne peux plus faire ce que je faisais à mon compte. J'ai 26 ans. Je commence mon nouveau travail en janvier 2021. Ça va être mon premier vrai travail en CDI. C'est un travail qui me demande énormément de temps. Jusque là, moi, je m'adaptais quand même par rapport aux horaires de JB. J'essaie toujours de caler aussi pour qu'on puisse se voir un maximum.

Là, je fais des horaires de bureau, voire qui dépassent un peu plus à chaque fois le soir. Et en fait, jusqu'à présent, c'était moi qui étais en demande parce que j'étais à la maison, je ne le voyais pas tout le temps. Là, je suis tellement concentrée dans mon boulot que je vois qu'il court un peu plus derrière moi. Et j'ai même une copine qui me dit en soirée, mais je le vois, il est vraiment en demande d'être avec toi. Moi, ça me fait hyper plaisir. Ça fait huit ans qu'on est ensemble.

C'est vrai que ça fait du bien de savoir qu'on a un peu l'attention de l'autre personne pour soi. Ça fait maintenant trois ans qu'on est dans cet appartement à Paris. On commence à parler un peu plus d'acheter un appartement. Et on commence à regarder un peu en région parisienne, parce qu'on se dit que dans nos boulots, on n'est pas trop mal, qu'on a envie de rester encore un peu sur Paris dans un premier temps et qu'on descendra dans le sud-ouest un peu plus tard.

Octobre-novembre 2021, son boulot, ça commence à aller mal. Il me dit que si ça se termine, il n'a pas forcément envie de rester à Paris. Il préfère redescendre dans le sud-ouest. Et on prend la décision du coup de ne plus acheter à Paris, mais plutôt d'acheter dans le sud-ouest. Et entre-temps, là on est en février 2022, je reçois un appel d'un numéro que je ne connais pas.

C'est un cuisiniste dans le sud-ouest qui cherche quelqu'un et qui est intéressé par mon profil. J'ai postulé à rien. Je suis un peu abasourdie. Il me dit... « Vas-y, fais l'entretien, au pire, c'est pas perdu, tu t'exerces pour faire un entretien, donc ok. » Je le prends comme ça, on fait un entretien. Et le mec me dit « Je vous veux de suite. »

Et là, j'ai tout qui s'accélère. Il faut prendre des décisions et c'est plus rapide que ce que je pensais. Et là, ça commence à être un peu la descente aux enfers. Ça se passe pas très bien avec JB. Il me dit, mais c'est génial, c'est ce qu'on veut. Descends. Moi, de toute façon, mon boulot, ça se passe mal. L'affaire de quelques mois et je te rejoins. Moi, je suis un peu à contre-coeur.

J'ai une partie de moi qui est très heureuse de descendre pour être dans le cadre du Sud-Ouest. Ça n'a rien à voir avec Paris. Mais j'ai une autre partie de moi qui... Non. J'ai 27 ans à ce moment-là, bientôt 28. Oui, on parle de faire une famille, mais on sait que c'est pas avant 2 à 4 ans, donc c'est pas dans l'immédiat. Je suis bien à Paris, mes potes, c'est ma famille. C'est génial, quoi.

Du coup, je le fais pour nous, pour notre relation, parce que je l'aime, mais vraiment, et que c'est ce qu'on veut, et que je veux avoir aussi cette vie de famille avec lui. Donc je descends.

J'emménage en mai 2022. J'habite chez mes parents. On est en train d'acheter cet appartement et qu'il faut économiser de l'argent. Et j'ai l'impression d'avoir de nouveau 12 ans. C'est très, très dur à vivre. C'est dur aussi avec JB parce que je sais qu'on repart sur des mois et des mois de distance. On s'engueule un peu plus et c'est toujours les mêmes sujets. C'est que moi, je lui dis, mais tu descends quand ? Lui, il me dit qu'il faut attendre.

que d'ici deux, trois mois, ça ferme et puis il a un licenciement pour qu'après, il puisse avoir son chômage. On est au mois de mai, première dispute, on en parle et je lui dis mais... Tu vas redescendre d'ici la rentrée, t'es là, oui, oui. D'ici septembre, je suis redescendue, t'inquiète pas. Très bien. Début septembre, on signe l'accord pour l'appartement avant qu'il parte en mission pour son boulot à New York.

Et en fait, deux jours avant la signature de l'appartement, on a le notaire qui nous appelle et qui nous dit qu'à l'école, qu'ils n'ont pas vu depuis 20 ans, on doit attendre un an que les locataires soient partis.

de l'appartement avant de pouvoir l'acheter. Début septembre, il part à New York pendant presque un mois. Je l'ai au téléphone, je l'entends s'émerveiller sur tout ce qu'il voit, tout ce qu'il fait. Je suis juste fière de lui et admirative. Je ne peux pas lui dire que moi, je ne vais pas bien. Parce qu'il n'est pas là, parce que la situation fait que ça ne va pas. Donc, je ne lui dis pas. Lui, il revient de sa mission à New York. Je lui dis, mais il faudrait que là, tu viennes.

Il m'explique qu'il ne va surtout pas partir là en mois de décembre, il y a le 13e mois, il y a les primes de fin d'année, enfin bref. Encore une fois, le côté financier est mis en avant et comme on fait cet achat de l'appartement, on veut faire des travaux, c'est l'argument numéro un.

C'est de plus en plus tendu, mais naïvement, je mets ça sur le compte de son boulot. Sur cette fin d'année, mon boulot, ça commence à être compliqué au niveau du management, donc je commence à être vraiment à cran, je ne me sens pas bien. Paris me manque, ma vie parisienne me manque énormément et il y a un peu une forme de jalousie que lui il profite encore de tout ça et moi je suis là à vivre chez mes parents et à galérer pour notre future vie ensemble en fait. On rentre dans l'année 2023.

J'ai 28 ans, il en a 33. La situation est compliquée, mais on s'aime. Et ça fait 10 ans qu'on est ensemble et qu'on veut la même chose. C'est juste que là, notre chemin, on a plusieurs embûches.

des bons gros troncs d'arbre, mais on veut y arriver. Début mars, on part pour nos dix ans, une fin voyage surprise à Barcelone. Ça fait, je pense, des années et des années que je bataille avec lui pour qu'on aille faire Barcelone au bon moment, quand il fait beau. On passe quatre jours à Barcelone, c'est génial.

Il faut savoir que JB a souvent les mains très, très moites. Donc, se tenir la main, c'est compliqué. Et là, j'ai l'impression que c'est vraiment pire que d'habitude. Je ne peux même pas lui tenir la main 10 secondes. J'ai la main trempe, quoi.

Je ne trouve même pas ça bizarre. Je me dis, c'est bon, ça fait longtemps que tu ne les avais pas eus aussi moites. Qu'est-ce qui t'arrive ? Il me dit, je ne sais pas, je suis stressée. Depuis le dernier soir, il me sort une bague de sous l'oreiller. Il me dit, tiens, c'est pour nos dix ans et plus. Et je ne comprends pas.

On est dans le lit, c'est le dernier soir, il est minuit, le lendemain on doit se lever tout pour finir d'aller visiter tout. Je dis quoi ? Nous disons et plus ? Il me fait oui, nous disons et plus. Je dis mais ça veut dire quoi ? Et plus ? En fait, au bout d'un moment, il me dit pour se marier. Je ne m'attendais pas du tout à ça comme demande. Je pense que ça fait quand même des années. Je crois que depuis qu'on emménage ensemble, je bataille avec lui pour qu'on se marie.

On est tout nus et en fait, je le force à se mettre à genoux. Et moi, je suis encore assise sur le lit pour qu'il me fasse ça demain. Je me dise au moins, il y a quelque chose d'un peu solennel, mais ça reste juste de m'épouser. J'ai pas les petits mots qu'on attend tous. Pas grand-chose, mais t'es la femme de ma vie, je suis contente d'être avec toi, des choses comme ça. Je les ai pas. Donc je trouvais ça un peu naze, du coup j'ai pas pleuré. Mais j'ai une côté de moi qui me dit, mais enfin !

On va enfin se marier au bout de 10 ans de relation. Je suis hyper heureuse. Même si la demande, c'est pas la plus belle. Mais elle est unique. On rentre à Paris.

Et avant que moi je reparte, on a prévu un repas avec quelques copains à Paris. Donc à table, je veux l'annoncer. On est huit, et à gauche je suis à droite. On n'est pas du tout en face à face. Et je lui dis, vas-y, dis-leur. Avec des grands yeux, fais-le. Et lui, il me dit non, non, non. Et en fait, il se passe comme ça, quatre allers-retours. Et en fait, il s'énerve. Et là, il fait, bon, c'est bon, je vais demander en mariage.

sur un ton, devant nos meilleurs amis. Et en fait, j'ai fondu en larmes. J'étais en train de manger, je regardais mon assiette, je suis allée après dehors, j'ai fondu en larmes, les fils m'ont rejoint. Je ne comprends pas. Tu demandes la personne que t'aimes en mariage, t'es censée être contente de le dire à tes meilleurs copains ?

Ça fait quand même depuis que je suis partie, même si on ne se voit pas tout le temps. Moi, j'avais arrêté la pilule, donc ça faisait un an et un an où je ne tombe pas enceinte pour autant. On sait que dans sa famille, il y a des petits problèmes de son côté. Et du coup, on décide de lui faire faire des tests. Fin mai, début juin, il a un premier rendez-vous et l'autre rendez-vous fin de l'été.

Début mai, je monte sur Paris pour fêter mon anniversaire et on a prévu un restaurant avec toute notre bande de bottes dans le 18e. On va dans un bar à côté en les attendant. On est dans le bar. Et j'ai eu une discussion avec lui sur le fait de nos enfants. Je sais que ça le travaille beaucoup, qu'il doit faire le test. Ça me préoccupe aussi.

On en parle vraiment à cœur ouvert et il m'explique qu'il veut vraiment un enfant avec moi, que je suis la femme de sa vie et que s'il ne peut pas me le donner naturellement... s'il faut faire appel à un donneur de sperme il m'a dit au moins je veux qu'il ait au moins ton ADN pour qu'on puisse faire un enfant ensemble des paroles très fortes qui me font pleurer parce que moi je lui ai dit mais attends avant d'arriver à D'en arriver à ce point-là, on a tellement de choses à tester avant.

pas du tout, on peut faire autrement, dis pas ça, moi je veux aussi qu'il ait ton nez, je veux qu'il ait une partie de toi, je veux un enfant, je veux que ça soit un mininou. Et en fait, cette discussion, elle est dure à avoir, mais d'un côté, elle me rassure.

Tellement sur notre couple, je me dis, OK, la phase, elle est compliquée, mais on est soudé. Et du coup, ça me rassure à des moments, même si je suis toujours jalouse et que je fouille toujours son téléphone quand il vient me boire, quand il est sur la douche. et que je trouve toujours rien. Et que du coup, je me dis juste, non, t'es pas bien dans ton boulot, ça va pas, et t'as l'air encore plus d'une folle. Au mois de juin, il passe le premier examen, où l'examen est pas très bon.

Et fin juillet, début juillet, c'est bon, c'est fini. Tout est acté dans son boulot. Un an et deux mois après, c'est bon. Il vient me rejoindre dans le sud-ouest. Donc c'est cool. On habite chez mes parents. Au niveau intimité, ce n'est pas le top. Mais on sait que l'appartement, on va bientôt le signer au mois de septembre-octobre, donc ça va aller. On a quelques discussions. Je vous explique que...

Moi, j'ai besoin de le voir, j'ai besoin de passer du temps avec lui, et qu'avec tout ce qu'on a vécu, je ne l'aime plus comme avant, mais c'est pas... C'est pas péjoratif, c'est que je peux plus l'aimer comme quand j'avais 18-20 ans où je rencontre la personne et que c'est tout beau, tout rose et que je matche avec quelqu'un, c'est dingue. Là, je l'aime, mais je l'aime aussi parce que ça a été compliqué.

Et je l'aime parce qu'on a réussi à passer au travers de certaines épreuves. On a avancé à deux, en fait. Et quand je lui dis ça, je vois qu'il le prend mal. Il me dit « mais non, moi je t'aime comme au premier jour ». Je dis « mais c'est pas vrai, c'est pas possible ». Maintenant, il faut qu'il retrouve un boulot. Et dans sa branche, c'est compliqué.

Surtout chez nous, c'est extrêmement compliqué. Il fait des missions d'un jour, deux jours, une semaine. On est de nouveau ensemble, c'est bien, mais au niveau du boulot, ça ne va toujours pas. Au mois de septembre 2003, il fait son deuxième test.

Dès que je rentre un soir, il le voit en pleurs sur le canapé chez mes parents, je ne comprends pas. Et en fait, là, il m'explique qu'on n'a pas d'enfant pour l'instant, ça ne fonctionne pas parce que c'est lui qui a un problème. Et je commence un peu à pleurer, mais je lui dis, mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave, on va le faire autrement.

19 octobre 2023, on signe enfin cet appartement. Qui dit signer l'appartement, dit on commence ses travaux et puis on part de chez mes parents et on retrouve notre intimité. Comme lui, il n'a pas du boulot non plus tout le temps, je sais qu'il va bosser sur l'appartement en journée.

En parallèle, je sens qu'il n'est plus trop enclin à faire l'amour. C'est quelque chose qui me travaille beaucoup et je le confronte plusieurs fois. Et au début, je n'ai pas trop de réponses. Et puis à Noël, le 24 décembre.

Je le confronte encore dans la voiture. Il me dit qu'il a moins de désir pour moi parce qu'il trouve que j'ai pris trop de poids. C'est extrêmement dur à vivre, surtout que là, c'est le jour de Noël. Dans une heure, on voit nos parents et je dois avoir un grand sourire de façade en disant tout va bien. Je suis anéantie.

Il me redépose chez moi et il revient chez ses parents pour après les chercher et les ramener. C'est hyper dur parce que je n'ai pas une minute pour pleurer ou pour juste me mettre dans la couette et dire j'arrête. Je dois avoir un grand sourire devant mes parents, les aider à finir de préparer, me préparer, et puis après je sais qu'il revient. Et quand il revient, il me fait un compliment, mais t'es très belle, sa mère me fait un compliment, et en fait...

Genre le compliment, je le prends, mais c'est pire, c'est dix fois pire. Ah non, j'ai deux salles, deux ambiances. Puis du coup, tout le repas, il en joue. Puis il vient, il vient à côté de moi, il me touche pas. Je viens pas, c'est pas possible.

On refait l'amour pour le nouvel an une semaine après, youpi, et après ça, plus rien. Moi, je suis tellement dans les travaux que j'occulte aussi un peu cette partie parce que ça me fait trop mal. Et en fait, on en reparle un peu malgré nous, c'est que je craque un de mes pantalons.

Au niveau des cuisses. Et du coup, je pars après le boulot, m'en acheter un. Et le soir, je lui dis, c'est bon, j'ai racheté des pantalons. Exactement le même pantalon, à la même taille. Et en fait, il me dit, c'est bien, tant mieux. Et il me fait la petite blague, elle ne recraque pas trop vite.

Et je dis rien, mais je suis hyper blessée. On est toujours chez mes parents à ce moment-là. Le soir, on se couche et en fait, je tente un petit truc pour voir. Je vois que c'est mort. Il me dit non, je suis désolée, je n'ai pas envie. Et là, il m'en met plein à gueule. Il me dit, regarde, tu vois, t'as craqué tes jeans. Tu vois bien ce que ça veut dire. Et là, il se lève. Il se lève et il prend un des pantalons que j'ai acheté aujourd'hui et il le met. Comme pour montrer que j'étais...

énorme et que lui, il était parfait. Et en fait, je ne comprends même pas ce qu'il fait. On est dans la pénombre. Je vois et je lui dis, mais qu'est-ce que tu fais ? Et il me dit, je pensais que ça aurait été plus flagrant. Bah non, t'es pas en train de flotter dans mon pantalon, désolée. Et en fait, il est comme un con, mais y'a pas d'excuse, quoi. Je dis rien. Je dis rien du tout, parce qu'il m'a tellement choquée. Donc en fait, je me retourne.

Et je pleure, et je m'endors comme ça. Au niveau de son boulot, il fait de plus en plus de missions, que ça soit chez nous, à l'étranger ou en région parisienne. Donc en soi, même s'il est descendu depuis juillet, il est souvent à Paris quand même ou à l'étranger. Il part en Espagne, mais pas de souci, on est toujours dans cette relation de confiance.

Et même, je suis contente pour lui qu'il retrouve du boulot parce que c'est quelque chose qui est important pour lui et je vois que ça lui fait du bien. Donc, vas-y. Moi, mon boulot, c'est de pire en pire. C'est catastrophique, ça ne va pas du tout.

On arrive à mon anniversaire pour mai 2024. Je viens d'emménager il y a une semaine, même pas dans l'appartement. J'avais rien prévu pour mes 30 ans. Et en fait, ils m'organisent mon anniversaire avec des copains de Paris qui sont venus, des collègues de travail, des copains d'ici. Vraiment, mais hyper contente.

Et du coup, encore une fois, je me dis, bon, OK, il y a des choses qui ne vont pas entre nous, mais quand tu n'aimes pas la personne, tu ne fais pas ça. On s'aime encore, c'est juste qu'on est sur la fin d'une période difficile et on va y arriver. Je m'accroche à ça, en fait.

Ça fait deux semaines qu'on est emménagé dans l'appartement. Je lui pose la question, je lui dis, écoute, est-ce que tu veux vraiment être papa et faire un enfant avec moi ? Je vois bien qu'il n'est pas à 100% là-dedans. Et donc, je lui dis, écoute, moi, je suis prête à être maman, je veux être maman, mais je ne veux pas te mettre la corde au cou. Donc, si tu ne veux plus être papa à cause de tout ça, ou si tu ne veux pas être papa avec moi, OK, ça va être très dur.

Je vais souffrir, mais il faut le savoir maintenant. Il me dit, mais non, pas du tout. C'est dur, mais je veux avoir un enfant avec toi. Il me confirme que, OK. Je lui dis, si je prends les rendez-vous, ça te convient ? Il me dit, oui, oui.

Je fais des premiers examens sanguins qui me révèlent un premier problème, que j'ai une base ovarienne un peu basse par rapport à mon âge. Et moi, je fais un autre test fin août. Donc, il m'amène en voiture.

Comme il ne trouve pas de place, il me dit « je te laisse et je fais le tour en voiture jusqu'à ce que tu sortes ». Donc il n'est pas là. Je fais le test et le médecin me dit « je suis désolée, vous avez les trompes bouchées, ce n'est pas la fin, ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas être maman. Vous pourrez être maman, ça serait un peu différent ».

Je le vois devant moi avec sa blouse léopard me dire ça et j'ai envie de rigoler comme j'ai envie de pleurer. Je me rhabille, je commence à pleurer et on me dit d'attendre dans la salle d'attente.

JB est toujours dans la voiture à faire des tours je ne sais pas où. Il n'a apparemment toujours pas trouvé de place. Donc je finis les papiers, je sors de là, je l'appelle, je vois pas sur les parkings, je l'appelle, il répond pas, il répond au bout de dix minutes. Donc ça fait dix minutes que je suis dehors où je pleure, j'ai même plus de larmes. Et il me dit, désolée, j'étais au téléphone.

J'arrive. Je lui dis « Ouais, mais moi, j'ai fini. » En fait, je rentre dans la voiture. Je suis distante, je suis froide. Et là, il me dit « Mais qu'est-ce qu'il y a ? Ça s'est pas bien passé. » Et puis là, j'expose. Je lui dis « Bah non, c'est pas bien passé. J'ai ça comme problème. »

Et là, je le remets dans la gueule. Je dis, tu vois, toi, depuis le début, avec ton ego, tu penses que t'es tout seul à avoir des problèmes. Je lui dis, bienvenue au club, on est deux. En fait, je suis hyper méchante parce que...

Moi, quand il a eu ses problèmes, j'ai été là. Je lui ai dit que ça allait aller, qu'on allait tout faire pour. Et en fait, je lui demande une chose, c'est de m'amener, d'être là pour moi. Et en fait, il est au téléphone dans la voiture avec quelqu'un, donc il ne me répond pas.

Il voit mon numéro, il était censé dire à la personne « je te rappelle ». Il fait ses 35 ans. Donc on fait ça chez ses parents, mes parents, des amis à lui. Le trick pool, le barbecue sur la terrasse. Et deux jours après, il partait une semaine à vélo avec des copains. Chose qu'il avait déjà fait avant.

Il s'était lancé des défis sportifs parce qu'il vieillissait, c'était une chose. Moi, le vélo, ça ne m'intéressait pas. Donc, OK, pars avec tes copains. Vous lui avez fait une cagnotte. Tout le monde a participé pour les frais qu'il va avoir sur place. Donc, il fait ça. Il rentre chez nous, il m'avait demandé de le chercher à la gare, donc je viens le chercher à la gare. Le lendemain, on a notre rendez-vous au médecin pour lancer toute la procédure de FIV.

Il nous dit, voilà, la ponction va être à ce moment-là. Après, il faudra être là pour tout réinsérer. Monsieur, vous devrez être là pour faire ci et ça. Et puis, il pose des questions sur les dates. Mais je suis obligée d'être là. On peut le savoir combien de temps à l'avance. Et en fait, devant le médecin, je commence à lui dire, mais on s'en fout des dates en fait, je m'en fous, tu seras là, qu'importe ton boulot, tu t'adaptes.

Il ne fait que m'accabler auprès des médecins en disant « Oui, elle continue à fumer en soirée. » Donc, ils me disent tous qu'il faut arrêter de fumer. Ça m'énerve. Et je suis là, mais non. Comme si encore, j'allais être une mauvaise mère parce que je continue à fumer à trois clubs en soirée une fois de temps en temps.

On s'engueule à la voiture, à ce que je lui dise que j'en peux plus, qu'il passe pas du temps avec moi, que je l'appelle le soir, il est tout le temps chez ses parents, chez des copains. Enfin, moi, je rentre du boulot, il est pas là, je comprends pas. Tout ça ressort, en fait, sur cette dispute-là. Et puis, il me dit...

t'as qu'à me quitter si c'est ça. Je lui dis mais je te parle pas de te quitter, je te parle qu'on s'adapte pour que ça se passe bien et la vie elle est faite comme ça. Je lui dis pourquoi d'un coup tu me dis t'as qu'à me quitter ? Je lui dis on vient de signer les papiers, je viens de payer 200 euros pour qu'on puisse acter la FIV.

Je ne vais pas te quitter maintenant. Le samedi, j'ai les 90 ans de ma grand-mère. Puis je dis à sa mère et à ma mère, je leur fais la petite blague, peut-être qu'à Noël, on vous annoncera une bonne nouvelle. Et après, de nouveau, semaine de boulot.

Tranquille. Et puis là, on est le 25 septembre. Je fais ma journée au boulot. Et je rentre. Il n'est pas là. Je lui envoie un message. Je lui dis, tu rentres quand ? Pas de nouvelles. Je commence à faire à manger. Je l'appelle une fois, deux fois. Toujours pas là.

Et je me dis, mais encore une fois, il se fout de ma gueule. Et en fait, j'entends les clés de la porte. Et là, en fait, je commence à bouder en disant, salut, à pas le regarder. Et puis, je vois qu'il ne parle pas. Et je me retourne. Et là, je vois sa tête et il me dit, écoute, il faut qu'on parle.

Je n'ai jamais vu cette tête-là. Ce regard-là, ce ton. Et en fait, du coup, je coupe les plaques. Et il me dit, viens, on s'assoit. Mets-toi sur le canapé. Je lui dis, tu me fais peur. Qu'est-ce qu'il y a ? Dis-moi. Et là, il me dit... Ça fait un an et demi que je couchais avec quelqu'un. Et je fais pardon. Je commence à m'énerver. Je lui fais mais t'es un malade, casse-toi. Il se lève, je lui fais non mais te casse pas, tu dois tout m'expliquer là.

prends pas les mots au pied de la lettre là, parce que je ne sais pas ce que je vais dire, donc assieds-toi. Et en fait, je le tire, je le rassoie. Je lui dis, mais vous avez couché ensemble combien de fois ? Non, mais juste une quinzaine de fois.

Je lui dis, mais c'est qui ? Montre-moi son Instagram. Elle m'a bloqué. Je lui donne mon téléphone. Je lui dis, mets-moi son nom. Je vois qu'elle s'appelle Margot. Une brune avec son chien en photo sur Instagram. Je vois rien d'autre. Il est devant moi, mais...

C'est un poteau vide, quoi. Il est là, sans être là. Il me dit, je suis désolée. Je lui dis, mais pourquoi t'as fait tout ça ? Je le frappe parce que je m'énerve. Je l'ai frappé plusieurs fois à plusieurs reprises dans les cotes. J'ai un flashback, je lui dis, mais à Nice.

« Tu m'as dit de tromper avec elle, c'était vrai. » Il me dit « Non, je l'avais juste embrassée. » Je lui dis « Mais tu te fous de ma gueule, c'est faux. » Là, je suis tellement énervée que je commence à ranger machinalement tout ce qui est dans la cuisine.

Parce qu'en fait, je ne sais pas comment je vais réagir et je ne sais pas si je ne vais pas lui balancer un truc à la gueule. Donc les couteaux, tout part dans l'évier, dans la vaisselle, je range tout parce que entrée, cuisine, salon, tout est ouvert. Puis il ne fait que me dire, tu peux rester là, je vais partir, je vais aller chercher.

chez mes parents. Je dis mais tu crois que je vais rester là toute seule mais t'es un malade. Je pars chez mes parents, j'appelle ma soeur sur la route qui m'explique qu'elle a eu la nana au téléphone. qu'elle me laisse rentrer en voiture pour pas que j'aie d'accident et qu'elle me rappelle après. Donc je rentre chez mes parents, je suis complètement déboussolée, je commence à raconter. Et en fait, j'appelle ma sœur parce que la vérité, je vais la voir quelque part par là.

Ma sœur qui m'explique que cette Margot l'a contactée sur les réseaux sociaux parce qu'elle avait vu qu'on était amies tous les trois. C'est pour ça qu'elle s'est permis de contacter ma sœur, mais elle pensait que c'était une amie à nous. Elle lui a simplement raconté... Cette tromperie, tout ça. Ça faisait deux ans qu'elle sortait avec JB. Elle avait besoin de savoir si j'étais bien son ex. Et ma soeur, elle lui dit, non, ils sont encore ensemble. Ma soeur tombe des nues et elle a appelé JB.

En lui disant, mais qu'est-ce que tu as fait à ma sœur ? Ce n'est pas à moi de le dire, c'est à toi de le dire. Du coup, quand il est rentré, il m'a dit, mais il ne m'a pas dit toute la vérité. Et du coup, quand ma sœur me dit ça... Je lui ai dit, écoute, je ne sais pas quoi penser. Il n'a pas que couché avec elle, il était en relation. Je lui ai dit, est-ce que tu peux lui demander si on peut s'appeler ?

Les 23h minuit, je lui dis « je suis désolée de t'appeler, c'était peut-être pas ce que tu voulais, j'ai juste besoin d'avoir un peu ton historique d'histoire avec lui ». En fait, il lui avait dit qu'on était séparés.

En fait, du moment où il a commencé à lui parler, il lui a dit qu'à ce moment-là, moi, je lui avais mis un ultimatum et qu'il avait choisi le boulot et pas l'amour. Et il lui avait juste dit qu'on s'entendait extrêmement bien, qu'on avait l'appartement en commun et qu'on était en train de voir pour le vendre.

Elle me raconte un peu comment ils se sont connus, comment ils ont commencé à parler. Quand il était à New York pour ses missions, ils ont commencé à discuter sur les réseaux parce qu'elle était aussi à l'étranger. Et après, ils ont commencé à coucher ensemble, ils ont fait des dates.

Et après, il est tombé amoureux. Elle est restée en couple deux ans. Deux ans, c'est le temps où moi, je suis partie de Paris. C'est le moment où on a acté notre vie de famille, on a acté notre futur. C'est là où lui, il a fait un futur avec quelqu'un d'autre.

Elle me dit qu'ils sont partis régulièrement en vacances. Ces tripes vélo, c'était pas avec des potes, c'était avec elles. Et moi, je partais pas en vacances. Bah non, parce que moi, il fallait qu'on travaille, qu'on fasse ses travaux dans l'appartement et que l'argent, je devais les mettre dans l'appartement.

Chaque fois qu'il me disait qu'il était en mission, elle, au début, elle habitait à Paris et après, elle a déménagé à Barcelone. Du coup, au début, c'était toujours à Paris. Après, c'était bizarrement, c'était plus en Espagne, ses missions. Quand elle était encore à Paris, il m'a dit qu'il avait les clés de chez elle. Et il disait à tous nos potes, non, non, je dors chez mon oncle. Il dormait chez elle. Et là, je lui dis, mais attends, il m'a demandé en mariage, vous étiez ensemble.

J'apprends ça, je suis folle, je suis la bonne poire. Elle aussi, elle tombe des nues parce qu'on ne comprend pas comment il a pu réussir à mentir aussi bien. Moi, je trouvais son téléphone, je ne trouvais rien.

Il supprimait tout, tout le temps. Une fois, je m'en rappelle, je vois sur son téléphone, il n'y a plus mon cœur à côté de mon prénom sur ses contacts. On a 30 ans et 35 ans, chose très débile, mais moi, ça me touche et je ne comprends pas. Il me dit, vu que ça n'allait pas en ce moment entre nous, je l'avais enlevé, je dis, tu peux le remettre.

Encore une fois, je me dis, c'est moi qui suis réagi pour des trucs débiles. Et en fait, Margot, elle me dit, ah ben non, mais moi, j'avais vu qu'il y avait un cœur à ton prénom, du coup. Je lui ai dit, je comprends pas pourquoi il y a toujours un cœur. Et en fait, moi, j'ai jamais rien vu. Donc maintenant...

Je sais aussi pourquoi ça n'allait pas. Quand on a une double vie, on ne peut pas être à 100% avec la première personne. Et du coup, moi, en plus, je m'en voulais parce que j'étais peut-être un peu trop dure avec lui à des moments. Là, il y en a. Là, j'aurais pu lui être encore plus dure. Le lendemain matin, donc le jeudi matin.

je vais chez ses parents et je sonne mon père est venu avec moi et en fait on avait les clés de nos parents mutuellement donc du coup je dis c'est à vous je vous les rends Et je dis, JB, il est où ? Ils me disent, on va te chercher, ils vont te chercher. Et là, je lui dis, rends-moi les clés de chez mes parents, déjà. Et en fait, là, je lui dis, mais t'as juste pas couché avec elle. T'as une relation avec elle. Tu lui disais que tu voulais habiter avec elle dans le sud-ouest.

Quand elle rentrait de son poste à Barcelone, je lui ai dit « Tu l'aurais ramené là où on habitait ? » Je lui ai dit « Mais t'es malade ! » Comme la veille, il est là devant moi et il sait pas quoi dire. Et en fait, à côté de ça, il y a son père et mon père qui se disent bonjour. Ils ne savent pas quoi faire. Je dis, de toute façon, ça ne sert à rien. Je ne vais pas faire un scandale là. Et de toute façon, j'ai quelqu'un en face qui ne sait même pas quoi me dire. Et en fait, je pars.

Donc la journée continue. Avec Margot, on s'écrit toute la journée. On se réécrit le lendemain. On se réécrit encore le surlendemain. Ils se sont rencontrés dans un contexte sportif. Elle avait aussi un peu de doutes. Et il lui avait affirmé que non, il n'avait rien fait d'autre avec, dans ce groupe-là en tout cas, rien passé. Et en fait, on en parle et elle me dit, je vais demander parce que j'ai toujours eu un doute. Je lui dis, écoute, si ça s'avère vrai, est-ce que tu peux me le dire ?

Parce que ça devient compliqué de démêler le vrai du faux et de savoir si, effectivement, est-ce qu'il est juste tombé amoureux de quelqu'un ? Il y a eu qu'elle, et puis c'est triste, mais les sentiments, ça ne se contrôle pas et je ne peux rien y faire. Ou s'il y en a eu d'autres, et en fait, il a cherché à arriver à cette situation, et manque de peau, il est tombé amoureux de quelqu'un, autre que moi en tout cas, et il ne savait pas quoi faire.

Elle a eu deux personnes qui se sont manifestées en lui disant que oui, à telle période et telle période, ils ont couché ensemble. Donc la première, c'est même pas une semaine après que je sois partie de Paris. Et la deuxième, c'était au même moment que Margot. Donc je retourne encore de plus haut. J'ai cette discussion avec JB le dimanche qui a duré, je pense, quatre heures en bord de plage. C'est très compliqué. Je lui dis vraiment, écoute, dis-moi maintenant, j'ai besoin de savoir.

J'ai bien compris que t'étais tombée à Montréal, mais je veux savoir s'il y a eu qu'elle... Il me dit non, je te jure, il y a eu qu'elle et tout. Je lui redis, je lui dis t'es sûre ? Il me dit oui, oui, je lui dis mais...

C'est quoi ce besoin de mentir ? C'est pathologique, c'est pas possible. Il me dit, mais qu'est-ce que tu dis ? Je lui dis, je sais très bien qu'avec un tel et un tel, tu l'as fait à telle date et telle date. Et là, il pouvait rien dire. Je te rends compte, il y en a une, même pas deux semaines après que je sois partie.

deux semaines pour que tu ailles coucher avec une autre meuf, il ne te faut pas grand-chose. Le problème, c'est qu'on a été souvent à distance, donc ça commence à me faire peur, vraiment. Il me dit non, non, non. Au boulot, nos hommes, nos jobs, c'est mort avec un sourire. Je ne le crois pas du tout.

Il dit qu'il aimait deux personnes en même temps, il n'avait pas su faire de choix, sauf que c'est un choix de ne pas choisir. Ça n'excuse pas ce qu'il l'a fait. En fait, il l'a fait délibérément, il a profité de moi comme d'elle. Je lui ai dit « JB, à chaque fois que j'ai voulu parler, tu t'es fermée, tu ne voulais pas. »

Et mes sentiments n'étaient pas valables à tes yeux. Mais en fait, c'est parce que tu savais très bien ce que toi, tu faisais à côté. Il me dit, bah oui. Alors, tu peux pas dire qu'on a des problèmes de communication si toi, tu communiques pas. Je t'ai laissé des portes de sortie.

Margot a le sénéport de sortie à des moments donnés aussi dans ce qu'elle m'a raconté. T'as choisi de rester. Il m'explique à ce moment-là qu'il va lui écrire une lettre parce qu'il a besoin de s'expliquer avec elle. Donc on va en finir cette discussion-là. Peu de temps après, Margot me dit « j'ai reçu la lettre ». Et il lui dit « j'avais deux personnes qui étaient amoureuses de moi et je n'ai pas su choisir ».

Non, la réalité, c'est que tu étais amoureux de deux personnes et tu n'as pas su choisir. Déjà, juste là, tes mots sont trop bien choisis. Mais ça fait mal quand il lui marque qu'il n'a jamais été aussi heureux qu'avec elle. Ça faisait 12 ans qu'on était ensemble. C'est son écriture. Je la reconnaîtrais entre 10 000. Ça fait tellement mal. Un jour, j'ai Margot qui m'envoie un message qui me dit à mon colloque...

Barcelone me dit qu'il a vu JB devant chez moi. Je lui dis, attends, mais il ne se trompe pas ton collègue. Non, non, non. Sauf qu'elle, elle était à Paris pour un week-end avec des amis, donc elle n'était pas là-bas. Là, je n'arrive plus à tenir. Je lui écris un message sur WhatsApp et je lui dis « T'es vraiment la pire erreur que j'ai faite. Tu les enchaînes. » Et il me fait un point d'interrogation. Je lui dis « Oui, oui, c'est bien à toi que je parle. C'est bien Barcelone. »

Et là, il met cinq minutes à me répondre et il me dit... Et comment t'es au courant ? Je sais que t'es devant chez elle. Pourquoi tu fais ça ? Mais je t'ai dit, j'ai pas eu d'explication avec elle. Je veux lui parler. De toute façon, ça te regarde pas. Et là, il me dit, mais le culot à l'état pur, il me dit, bah vu que tu lui parles apparemment, dis-lui que j'ai besoin de lui parler. Et je lui ai répondu, mais t'es un comique. Il pensait vraiment...

En plus que j'allais lui dire « Argo, s'il te plaît, il est vraiment mal, il a vraiment envie de te parler, tu peux lui répondre à sa lettre ? » Il a continué un peu à m'écrire jusqu'au jour où il m'écrit qu'il veut se battre pour elle, pas pour moi, qu'on se remettra jamais ensemble.

Je ne sais pas ce que je veux, mais soyons réalistes, il ne se passera plus jamais rien, ça n'arrivera pas, jamais. Aujourd'hui, on se parle que par besoin nécessaire de l'appartement. Pour l'instant, il n'est pas encore vendu. Je vais voir une psy pour parler de tout ça, parce que même pour la suite, faire confiance à quelqu'un, ça va être assez compliqué. Cette histoire autour de mon poids, des réflexions qu'il m'a faites, il m'a vraiment fait un vrai complexe au niveau de mon physique.

Ça, c'est sur les choses sur lesquelles je dois travailler. On ne va pas se mentir, c'était une dépression que je vivais avec tout ce qui se passait entre le boulot, la vie sentimentale. Je n'étais pas vraiment de chez moi, j'étais chez mes parents. Tout ça faisait que je faisais une forme de dépression. Et en fait, prendre du poids, c'est un peu ce qui m'a...

peut-être permis de garder la tête juste au-dessus de l'eau pour ne pas couler. Et là, en fait, que tout soit éclaté, j'ai tout perdu et je me sens beaucoup mieux. Je reprends un peu d'estime de moi. Je vais faire du sport parce que j'en ai envie et pas parce que je suis dans une optique de perdre du poids, de rencontrer quelqu'un. Je suis vraiment là pour me faire plaisir et regoûter à la vie toute seule.

avec des choses qui me plaisent et pas faire passer quelqu'un d'autre avant moi. J'ai toujours fait passer en premier, vu que son taf, c'était compliqué. J'ai toujours fait passer son taf avant le mien et ses besoins par rapport à ça avant les miens. Et en fait, je me suis complètement effacée.

J'apprends à me redécouvrir. Je vais de mieux en mieux tous les jours. Margot, oui, il y a un petit moment où j'en ai voulu. Parce que du coup, elle avait l'attention que moi, je n'avais pas à ce moment-là. Mais non, je ne lui en voudrais jamais. Je l'en remercierai toute ma vie, mais j'apprécie le courage qu'elle a eu d'en parler du coup à ma sœur. Parce que sinon, à l'heure actuelle, je serais restée avec quelqu'un avec qui j'aurais sûrement eu un enfant et qui aurait continué à me tromper.

J'aurais été malheureuse toute ma vie, là au moins j'ai une chance de me reconstruire moi-même et de pouvoir rencontrer une autre belle histoire peut-être un jour. Aujourd'hui, ça aurait fait 12 ans qu'on était ensemble. Ça fait cinq mois que je viens de tout apprendre et je ne l'aime plus. Et j'espère qu'il saura grandir et travailler sur lui pour ne pas refaire ce qu'il nous a fait. Et au pire. Sa prochaine copine pourra nous parler.

Vous venez d'écouter Transfer. Ce témoignage a été recueilli par Jeanne-Marie Desnos. Transfer est produit par Slate Podcast. Direction et production éditoriale Sarah Koskiewicz et Benjamin Septemours. Chargée de production Astrid Verdun. Chargée de post-production Mona Delahaye. Musique Arnaud Denzler. L'introduction est écrite par Sarah Koskiewicz et Benjamin Septemours.

Elle est lue par Aurélie Rodriguez. Retrouvez Transfert tous les jeudis sur slate.fr et sur votre application d'écoute préférée. Découvrez aussi Transfer Club, l'offre premium de transfert. Trois fois par mois. Transfert donne accès à du contenu exclusif, des histoires inédites et les coulisses de vos épisodes préférés. Pour vous abonner, rendez-vous sur slate.fr. Pour proposer une histoire,