¶ Intro / Opening
Musique Au milieu des années 2000, une nouvelle tendance explose sur Skyblog. Des milliers de jeunes femmes font la promotion de l'anorexie et de la boulimie. On appelle ça les mouvements pro-Anna et pro-Mia. Anna et Mia. étant les allégories de l'anorexie et de la boulimie, présentées comme les deux meilleurs amis qu'une jeune fille pourrait avoir. Une glorification dangereuse qui cache aussi l'existence de tous les autres troubles du comportement alimentaire.
Quand Sierra arrive au lycée, elle se retrouve dans un monde qu'elle ne maîtrise pas. Pour y faire face, pour continuer à aller en cours, pour rester fonctionnelle, elle doit trouver une parade, quitte à se mettre en danger. Vous écoutez Transfer, épisode 346, un témoignage recueilli par Benjamin Septemours.
¶ Un choix d'études difficile
En 2007, j'ai 16 ans. À 16 ans, on nous demande de faire un choix pour entreprendre des études et faire un choix dans son cursus. Je suis passionnée par le cinéma, par le monde des médias. Mais voilà, j'habite dans une ville très, très loin de Paris où tout ce milieu se passe. Et je me dis que maintenant, tu ne travailleras jamais dans les médias, tu ne travailleras jamais dans le cinéma, alors il vaut mieux entreprendre.
une filière qui assure un avenir un petit peu plus raisonnable et faisable. Comme je suis à l'aise en physique et en chimie, je me dis, pourquoi pas entreprendre des études de technicienne de laboratoire, quelque chose de très scientifique, que je ne connais pas, mais je me dis, on finit là en aiguille. je serai formée à ça. Donc je décide d'entreprendre des études de technicienne en laboratoire.
¶ Angoisse et début du mâchouillage
et de me détourner totalement de ce qui me fait plaisir à la base, c'est-à-dire tout ce qui est univers des médias. Donc je fais ma rentrée en seconde. Le lycée est très très loin de chez moi, je mets presque une heure à y aller. Voilà, c'est déjà une peine. J'y vais quand même. C'est froid, c'est cartésien, c'est vraiment pas mon univers. Je m'en rends compte assez rapidement. Je me dis, oh là là, mais qu'est-ce que je fais là ? C'est tellement pas moi. Mais comme c'est les débuts...
Je dis, ça va aller, c'est pas grave, il faut s'accrocher. Mais ça ne va toujours pas. Les mois passent et on est toujours sur quelque chose qui ne me ressemble pas. Je ne me fais pas d'amis, je me renferme sur moi-même. Je trouve les cours très longs. C'est très difficile à assimiler. Je suis tout le temps dans la lune. Ça se ressent sur mes notes. Mes notes sont en chute libre.
Mais bon, je m'accroche, c'est sur une année, je pourrais toujours rectifier le tir en cours d'année, et ça va aller, ça va aller. Le temps passe, mon mal-être grandit, et là, une angoisse permanente commence à grandir. Je ressens comme une boule dans le ventre. Cette boule est de plus en plus présente. Je n'arrive pas à m'en débarrasser. Il y a de la peur, je le sais.
Ça se transforme, c'est angoissant, elle est là. Et tout ce que je trouve comme méthode pour essayer de calmer un peu ce stress, c'est de mâchouiller quelque chose. J'ai essayé avec les chewing-gums, mais je trouve ça trop sucré. Les bonbons, sucré aussi, mais ça ne dure pas. Un jour, il y a un fil qui dépasse de mon t-shirt, je le prends, je l'arrache, je fais une boule, je le mets dans ma bouche et je commence à m'achouiller. Et cette sensation-là, à cet instant, est reconfortante.
Je me dis, ah, je tiens peut-être quelque chose, c'est quelque chose qui va me poursuivre assez longtemps parce que je vais être...
¶ Expérimentation et découverte de la mousse
en perpétuelle recherche de cette sensation. Donc, je me tourne vers du tissu, du fil. Il me faut quelque chose comme ça à m'achouiller. La première chose que je fais, c'est que je me dirige vers le placard. J'avais emprunté un pull à ma sœur. Je le prends, c'est fait avec des grosses mailles, je défais un petit fil, je le mets dans ma bouche, je commence à mâcher et je retrouve cette sensation un petit peu de réconfort. Je me dis, ah, ça m'apaise.
Je prends un autre petit morceau, je le mange, et le temps passe, et ce petit morceau devient un plus gros morceau, un autre plus gros morceau. De fil en aiguille, justement, je commence à...
entamer entièrement le pull de ma sœur. Je le mange entièrement. Sur le moment, je me rends compte qu'il m'apporte énormément de réconfort parce que vraiment mâcher tout au long de la journée quelque chose... calme cette angoisse et je peux partir un petit peu plus légère en cours, ne pas parler de mon angoisse à personne, faire comme si de rien n'était.
Mais le réconfort est là et je me dis, je tiens quelque chose. Je continue et au bout d'un moment, je me rends compte que le pull n'est plus là, que je l'ai entièrement mangé. et qu'il va falloir que je trouve absolument quelque chose d'autre pour pouvoir continuer cette année difficile. En plus, je me retrouve à l'infirmerie de mon lycée parce que ce pull m'a causé des occlusions intestinales.
Je me dis, là, il va falloir que tu penses à autre chose, à quelque chose de plus digeste, parce que ta santé est en jeu. L'estomac, c'est un peu quand même important. Il ne faut pas faire n'importe quoi. Donc, soit penser à faire des morceaux plus petits. soit à passer sur une texture que je puisse digérer en toute tranquillité, parce que je ne pourrais pas terminer à l'infirmerie tous les quatre matins, ce n'est pas possible. On va se douter de quelque chose.
Donc là, je fouille mon placard, je tombe sur un foulard, je le touche, je commence à le sentir tout ça et je me dis ça peut être pas mal. Donc je prends mon ciseau, je commence à couper des lambeaux, je mâchouille, je mâchouille et là la texture. me convient. Ce n'est pas trop épais, ce n'est pas trop dur, ça s'effrite assez facilement. Donc je me dis que j'ai trouvé vraiment une alternative au pull qui a disparu et qui m'a causé des occlusions intestinales.
Sur une période, je passe sur ce foulard. Il ne tient pas longtemps. Et ça, c'est le problème. En quelques jours, je me rends compte qu'il n'y a plus de foulard et qu'il va falloir que je trouve autre chose encore. Quand le foulard a disparu, je commence à ingérer de la garniture. Je teste tout. Je teste de la garniture de coussins, de peluches, mais ça ne me convient pas. Je me dis, ah là là, je n'arrive pas à m'achouiller, il n'y a pas cette sensation de réconfort, il y a un truc qui cloche.
Un jour, de fil en aiguille, je me pose quelque part. Et ce quelque part, c'est la banquette de ma mère. Il se trouve que ma mère, elle a des banquettes marocaines. C'est une assise entièrement en mousse. Et je me mets dessus. Je touche, je prends un bout et je le mets dans ma bouche. Et là, la sensation, elle est juste, ah, je tiens quelque chose. Donc, pareil, je commence à prendre un petit morceau que je m'achouille.
que j'avale. Et là, ça me réconforte. Je trouve vraiment du réconfort. Je me dis, ah, j'ai trouvé quelque chose. J'ai trouvé mon Saint Graal. C'est comme quand les gens cherchent du réconfort dans le sucre, dans le chocolat. Moi, j'ai vraiment trouvé le truc parfait pour calmer mon angoisse et qui s'effrite assez facilement pour pouvoir le digérer.
Donc, je m'attaque petit à petit à la banquette de ma mère. Je prends un petit bout, puis un deuxième, puis un troisième. Et là, ça va durer des semaines parce que c'est une grosse banquette. J'ai de quoi faire. J'en mets dans mes poches, je me balade avec. Quand je vais en cours, je peux m'achouiller aisément sans que personne ne s'en aperçoive.
Et je me dis que si je prends des petits bouts par petits bouts, elle va me durer assez longtemps pour que je puisse peut-être passer cette année sereine et calmer cette angoisse. Je commence par le dessous, bien évidemment, pour pas qu'il y ait de crevasses sur le dessus et que ça se voit. Je le prends, je le saisis, je le retourne, je prends des petits bouts que je mets dans mon sac de cours. Je me balade partout avec.
¶ La découverte de la mère
Donc mes stocks, mes réserves sont soit dans mon sac de cours, soit sous mon lit. Et personne à la maison s'en aperçoit. Jusqu'au jour où je rentre de cours, je mets la clé dans la serrure, je tourne. pousse la porte et là, je me rends compte que ma mère a fait le ménage à fond. Je me dis, oula, ok, d'accord, je rentre, j'enlève mes chaussures, je la vois aller dans la cuisine. Ok, elle a fait le ménage à fond, mais juste ce qui me...
passe par l'esprit, c'est j'espère qu'elle n'a pas trouvé ce que je suis en train de faire à son canapé parce que là, je vais passer un mauvais quart d'heure. Donc, je me dirige discrètement vers le salon. Et là, je vois que la banquette est retournée. Et là, je me dis, oula, elle est au courant. Comment je vais expliquer ? Il y a tout qui me passe par la tête sur le moment.
Mais je me dis, je vais le retourner discrètement et comme ça, elle ne saura pas que c'est moi. Je me dirige vers cette banquette, je la retourne et je vais discrètement dans ma chambre. Sauf qu'il y ait... Il n'y avait personne à ce moment-là autre que moi. Et donc, au bout de cinq minutes, ma mère vient me voir et elle me dit « Est-ce qu'on peut parler ? »
Elle me dit, bon, est-ce que tu as un truc à voir avec ma banquette ? Je lui dis, oui, oui, je crois que clairement, il y a quelque chose, j'ai quelque chose en rapport avec la banquette. Et elle me dit, non, mais qu'est-ce que tu fais avec ? Ce n'est pas possible. Qu'est-ce qui se passe, en fait ? Parce que ma mère, elle tombe un peu dénue. Je lui dis, écoute, je prends des morceaux et je les mange.
Elle me dit, il va falloir qu'on parle parce que je ne comprends vraiment pas ce qui se passe. Tu prends des morceaux comme ça, tu les manges, mais c'est quoi ? Tu trouves du réconfort ? Qu'est-ce qui se passe en fait ? Et je lui annonce un petit peu de... pute en blanc que oui, je prends des petits bouts assez régulièrement, je les mâche, je les avale.
Mais parce que j'aime ça, pas parce que c'est lié à mon angoisse perpétuelle que j'essaie de calmer, mais plus par du plaisir et que ça peut s'arrêter du jour au lendemain. Et là, elle me dit, écoute, voilà, moi, je suis là, si tu as besoin de parler. C'est un peu bizarre, quand même, de manger des morceaux de banquette. Elle ne manque, elle part. Elle m'écoute plus qu'autre chose.
On passe rapidement à autre chose. Et à ce moment-là, en fait, je lui dis, ne t'inquiète pas, j'arrête. C'était passager. Ne t'en fais pas, je vais arrêter. Elle me dit, OK. OK. Et elle sort de là. Quelques temps plus tard, ma mère parvient à remplacer sa banquette, la met dans le salon et elle lance talons. Elle me dit clairement, ça par contre, tu ne le manges pas. Tu as compris ?
Je lui dis non, non, t'en fais pas, je ne toucherai plus, je ne ferai pas la même erreur, il n'y a pas de souci, c'est du passé. Donc l'ancienne banquette est jetée à la poubelle. Ça me fait un mal immense parce que je me dis que je ne l'ai pas fini. Je repense au bien qu'elle m'a procuré, vraiment, toutes ces semaines passées où je pouvais la mâchouiller tranquillement, où j'avais vraiment des stocks à portée de main. Et j'ai vu ce stock filer à la poubelle directement. Une peine terrible.
En voyant ça partir à la poubelle, je me dis qu'il va falloir une fois encore revoir sa stratégie et trouver autre chose à ma chouille.
¶ Poursuite du comportement et impact
Je bascule donc sur quelque chose qui ne me plaît pas tellement, mais voilà, je retombe sur la garniture de peluche, sur des cotons, des make-up, que je m'achouille et que j'avale, plein d'autres choses qui me vont. un peu moins que la banquette de ma mère, mais qui me sont un petit peu nécessaires pour calmer cette angoisse. Je teste diverses choses. Je re-retrouve un foulard que je mange aussi intégralement.
J'essaie même le matelas sur lequel je dors, mais on n'est toujours pas au même niveau. Ça me permet de juste me calmer, mais je pense énormément à cette banquette. Le temps passe, je continue à en manger, mais je me rends compte que je continue à en manger tellement que ça me fait sauter des repas, surtout le midi où vraiment la sensation de faim...
n'est pas là, donc je saute énormément de repas. Je me nourris exclusivement de coton ou de morceaux de fil. Je me rends compte qu'au milieu de l'année, que ça ne va toujours pas. que mon angoisse est toujours là, que je n'arrive pas à l'apaiser. Je me retrouve en milieu d'année, très amaigrie, pratiquement faible. Et là, je me dis, voilà, il va falloir penser à quelque chose ou faire quelque chose, mais je ne sais pas comment.
¶ Changement d'orientation et rémission
On arrive à la fin de l'année, toujours en seconde, et il faut définir si on continue dans le cursus ou si on passe dans une autre filière pour une réorientation. Et mon prof de physique vient me voir et me dit « Je te vois toujours dans la lune, les notes, ce n'est pas trop ça. Est-ce que ce ne serait pas mieux de revoir ton orientation vers quelque chose de plus général ? »
cursus littéraire. J'accepte son aide et je lui dis oui, effectivement, il faut que je fasse autre chose. Grâce à cette décision, je pars dans un autre lycée où j'entreprends des études littéraires. Et là, bizarrement tout va mieux. Tout va mieux parce que mes notes s'améliorent, je me fais des amis, je suis plus à l'aise vraiment dans ce cursus. Quand on parle de quelque chose, je comprends. Et là, quelque chose de plus léger se passe, mon angoisse s'atténue.
De plus en plus. Au début, je ne le remarque pas. Avec le temps, justement, je n'ai plus cette sensation, ce besoin de m'achouiller. Je me perds de plus en plus. Je me dis, c'est vrai qu'aujourd'hui, je n'ai pas mangé de coton. J'ai mangé un vrai repas. Ça me fait du bien et on passe petit à petit à autre chose. Je fais moins de stock. Dans mes poches, il n'y a plus des morceaux de tissu, il y a des bonbons. En fait, je me réalimente petit à petit.
Parce que l'angoisse disparaît peu à peu. Je me sens vraiment en adéquation avec l'idée que je me faisais au départ, c'était de faire ce qui me plaisait. Et là, ça me fait un bien fou. Je revis, vraiment. J'arrive à la fin de mes études, ça se passe très bien, j'ai mon bac, je suis contente, je le fais en grande pompe. Quelques années plus tard, je finis mes études d'art d'audiovisuel.
L'angoisse a complètement disparu. Je m'épanouis. Je vis enfin la vie que je devais avoir, sans souci, sans rien. Je bouge pour un Master 2 à Nancy. Et ensuite, je pars pour Paris pour entreprendre ma vie professionnelle dans les médias.
¶ Confrontation avec le passé
Dix ans plus tard, je dois faire une tapisserie parce que j'ai aménagé dans une maison et j'ai besoin d'une tête de lit. Je décide de faire moi-même cette tête de lit en achetant ce qu'il faut. Je me rends dans un magasin de fournitures. J'achète un joli tissu. J'achète une agrafeuse pour pouvoir agrafer le tissu. J'ai déjà une pièce en bois pour pouvoir maintenir le tissu et pour parfaire cette tête, il me faut de la ouate. Donc je me dirige vers le rayon ouate.
C'est des gros rouleaux qui sont justement stockés un peu en hauteur. Je prends un escabeau, je monte, je saisis la ouate. Et là, en la saisissant, il y a quelque chose qui se passe. Je l'ai entre les mains, mais je salive anormalement. Et je me dis, oula, il y a quelque chose qui se passe. Pourquoi je suis en train de maintenir cette oie comme un gros morceau de steak ? C'est très étrange. Je la prends et pendant une minute ou deux, je bug un peu parce que c'est...
Je continue toujours à saliver, mais ça me rappelle quelque chose. Une sensation de réconfort ou quelque chose comme ça. Je n'arrive pas trop à expliquer sur le moment. Je me dirige vers la caisse, je m'arrête. Et là, je me dis... Ah oui, mais bien sûr, c'est quelque chose que j'avais totalement occulté parce qu'il s'est passé beaucoup de choses dans ma vie.
Mais ça m'a rappelé cette période où j'avais assimilé ça à du réconfort. Et je me suis dit, oula, c'est un gros risque. Soit je le laisse, je fuis. soit je l'emporte avec moi et je finis ma tête de lit. C'était un choix un petit peu cornélien, mais comme je voulais absolument faire cette tête de lit, je me suis dit, bon, on l'embarque, mais ça représente un petit risque.
le risque de replonger dedans. Je finis cette tête de lit et le surplus que j'ai, ça m'a traversé l'esprit. Est-ce que je prends un petit bout pour retester cette étrange sensation ? ce goût dans la bouche, est-ce que, est-ce que ? Je réfléchis sur le moment et je me dis non, j'ai tellement, les années sont passées, voilà.
C'était un trop gros risque et je me suis dit non, non, il ne faut pas que je commence à prendre un petit bout et le mettre dans ma bouche. Ça pourrait me refaire tomber dedans. Je préfère le mettre directement à la poubelle pour ne pas retomber dedans. Vraiment, le passé, c'est du passé.
Donc je prends cette ouate, je la mets en boule et elle part directement à la poubelle. Je n'ai pas envie de retomber dedans parce que ça ne m'apporte aucun plaisir maintenant. Il y a plein de choses qui me font plaisir, aller faire du sport, faire des balades, voir des amis. Je me suis tournée vers d'autres formes de plaisir, mais manger de la garniture, de la mousse...
Non, ça ne me plaît pas. Sauf si, par le plus grand des hasards, je tomberais sur une garniture similaire à la banquette de ma mère. Mais même là, je me poserais la question. Je me dirais non, non. Ça fait partie du passé. C'est comme voir son ex. Non, non, je ne prends pas ce risque-là, non. Je me tourne vers le futur et vers quelque chose qui me fait du bien. Et pour le moment, la Zumba me fait beaucoup de bien. C'est bon.
Vous venez d'écouter Transfer, épisode 346, un témoignage recueilli par Benjamin Septemours. Cet épisode a été produit par Slate Podcast. Direction éditoriale, Christophe Caron. Direction de la production, Sarah Koskiewicz. Direction artistique et habillage musical, Benjamin Septemours. Production éditoriale, Sarah Koskiewicz et Benjamin Septemours. Chargé de pré-production, Astrid Verdun. Presse de son, Victor Benhamou. Montage, Camille Legras. Musique, Thomas Lupias.
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