¶ Introduction: L'Ombre de l'Alcoolisme
Dans Une vie volée, le film de James Mangold, des jeunes femmes enfermées dans un hôpital psychiatrique tentent de comprendre ce qui les a menées là. Entre incompréhension, souffrance et fatalité, Elles luttent contre un destin qui semble déjà tracé et tentent d'échapper à l'histoire qu'on leur a léguée. Adéla grandit au milieu des cubis de vin, des bouteilles cachées sous les lits ou derrière les vêtements dans les penderies.
Chaque soir, elle prie pour que sa mère arrête de boire. Comment ne pas devenir comme sa mère, celle qu'elle aime autant qu'elle déteste ? Et si l'alcool, c'était dans le sang ? Vous écoutez Transfert. Ce témoignage a été recueilli par Léa Volbert.
¶ Enfance dans le Restaurant Familial
Je suis née fin des années 80 en République tchèque, dans une petite ville au nord du pays. Mes parents se sont rencontrés lors de la dernière année de la fac et ma mère est tombée enceinte. Elle a 25 ans. Elle vient de finir l'accord d'ingénieurs. Et donc, il y a la révolution tchèque où le régime communiste tombe.
Il y a de nouvelles portes qui s'ouvrent pour les gens qui peuvent d'un coup commencer à se mettre à leur compte, ouvrir des établissements. Et donc ma mère se lance avec son frère dans l'ouverture d'un restaurant. Donc, elle ne travaille finalement jamais dans ce qu'elle a étudié. Et très vite, mes parents divorcent. On me dit que mon père aspire à autre chose. Il veut partir à Prague. Il a été embauché par une banque.
Ma mère souhaite rester dans ce restaurant. Je suis petite, je n'ai pas beaucoup de souvenirs, mais je sais que j'ai été beaucoup gardée par ma grand-mère, qui s'occupe de moi comme elle peut, parce que ma mère est très souvent dans le restaurant. Il faut savoir que ma mère...
C'est du genre à ne pas savoir dire non. Elle dit oui à tout. Elle est vraiment très gentille, très bienveillante. Pour son frère, elle se donne à fond. Elle s'occupe de plein de choses dans le restaurant. Elle ne fait pas non seulement le service, mais aussi la cuisine et le ménage.
Et en fait, elle passe des heures et des heures et des jours et des semaines dans ce restaurant. Je pense que j'ai trois ans. Je passe quelques soirées avec ma mère. Je me retrouve dans une discothèque d'adultes. Et j'ai des flashs, des gens qui rigolent que je danse.
au milieu de la piste de danse, ou au restaurant où effectivement il y a beaucoup de soirées organisées pour les Allemands, parce que c'est près de la frontière allemande. Souvent je me retrouve avec ma mère au restaurant parce qu'elle n'a pas de garde. Et donc je passe des soirées aussi avec ces gens. Je rigole, je danse. Ce sont des petits flashs que j'ai de ma toute petite enfance. C'est plutôt des souvenirs joyeux, rigolos. Je dois avoir 4-5 ans.
Ma mère se remet en couple avec un autre monsieur d'un restaurant. C'est un serveur d'un autre restaurant. On continue à être dans ce milieu des gens du bar, des gens qui vivent la nuit, des gens qui font la fête.
¶ Premiers Signes de Dépendance
J'ai pas beaucoup de sentiments vis-à-vis de cet homme au début. Il n'y a pas grand-chose que j'ai à lui reprocher. Jusqu'à un peu près mes dix ans, on a mis dans un appartement. L'appartement est toujours en désordre. J'invite très peu d'amis parce que je trouve que notre appartement, il n'est pas joli, il n'est pas rangé, il n'est pas propre. Alors ma mère, elle est souvent seule. Elle a peu d'amis. Je sais qu'elle a des amis dans ce restaurant. Je sais qu'elle a une voisine.
Mais il n'y a pas beaucoup de gens dans la maison. Elle est soit au travail, soit elle est seule. Ma mère ne m'accompagne pas à l'école. En République tchèque, on y va seule. Et je commence à me rendre compte que des fois, ma mère n'est pas normale.
Dans ma petite tête d'enfant, je sais pas ce que c'est, mais je sais qu'il y a des moments où ma mère n'est pas comme d'habitude. Je me dis, je la trouve pas normale. Donc à chaque fois, tous les jours quand je rentre dans l'école, donc je rentrais toute seule à pied, tous les jours je prie que ma mère est normale.
Soit normal, soit normal, soit normal. Des fois, je fais trois tours du bloc parce que je me dis que si je fais trois tours du bloc, elle sera normale. Et ce n'est souvent pas le cas. Il arrive que quand je rentre à la maison, ma mère est comme absente. Je la trouve changée. Elle ne sourit pas. Il n'y a pas de contact avec les yeux. Je n'arrive pas à créer une connexion avec elle. Elle se couche ou elle est allongée. Elle n'est pas normale. Si elle se couche le lendemain, c'est bon.
J'ai retrouvé ma mère. Et là, je profite, je profite. Je profite de la matinée. Je me dis, c'est chouette. Et j'adore ce moment-là. Et je sais qu'elle m'aime. Et on profite ensemble. Et puis, au fur et à mesure, dans la journée, Elle redevient bizarre, pas normale. Le lien se perd. Quand j'ai à peu près dix ans, on déménage dans une maison. Et dans cette maison, on vit en famille, sauf que le compagnon de ma mère...
C'est vraiment quelqu'un qui n'a pas de hobby, qui n'a pas d'amis, qui en fait se retrouve toute la journée allongé sur le canapé dans un désordre maximal. Il y a des choses partout autour de lui. Il mange dans le lit, il occupe le canapé. canapé en continu. Et en fait, j'ai même pas accès au salon tellement il y est tout le temps. Il ne boit pas. Il boit normalement. Il n'est pas alcoolique. Et donc c'est...
Dans cette maison-là, et c'est dans ces âges-là que je commence à comprendre qu'il y a vraiment un truc qui se passe avec ma mère et je commence à comprendre qu'elle boit. Elle boit du vin blanc. Elle ne boit pas d'alcool dur. Elle boit du vin blanc dans les cubis.
qu'elle cache un peu partout dans la maison. Elle peut les cacher dans le linge sale, elle peut les cacher dans mes affaires à moi, elle peut les cacher dans sa cuisine, toujours dans sa cuisine, elle peut les cacher dans ses vêtements, un peu partout. Un jour, j'ouvre mon placard et là, je vois caché un cubier de vin qui était vide. Ils étaient souvent vides quand je les ai trouvés. Donc c'est un cubier vide dans mes affaires qui ne sont pas bons. Et je suis choquée.
Je suis très énervée contre ma mère. Je me dis, mais elle peut faire ce qu'elle veut, mais pourquoi elle emmène mes affaires à moi ? Donc je lui balance ça dans sa cuisine. Je lui dis, mais... « Tu m'énerves, pourquoi tu mets ça dans mes affaires ? Garde ça chez toi, j'en veux pas. » Souvent, quand je trouve des cubis, je les vide. S'ils sont pas vides, je les vide ou je les jette à la poubelle.
Souvent aussi je la laisse, je fais exprès de tout chercher, d'un coup ça me prend, je cherche tout, je cherche tout la cubiste que je peux trouver, j'en trouve 5, j'en trouve 10, je les pose tous dans la cuisine et je dis à ma mère, mais regarde ce que j'ai trouvé ! Mais en fait ma mère, elle est dans le déni.
Elle essaie de me convaincre que c'est rien, c'est pas elle. De toute façon, elle est juste fatiguée. Elle me dit très souvent qu'elle est fatiguée. Quand je la confronte et je lui demande « Mais qu'est-ce que t'as ? Est-ce que t'as bu ? » Elle me dit, mais non, je suis juste fatiguée. Laisse-moi, je suis fatiguée. Et en fait, elle me dit ça tellement souvent et avec tellement de conviction que des fois, j'ai des doutes. Je me dis, mais ça se trouve que...
C'est pas facile la vie, elle travaille beaucoup, ça se trouve qu'elle boit un petit peu, elle a un peu honte, elle cache ça. Mais ça se trouve qu'elle est vraiment juste fatiguée. Donc j'oscille entre cet énervement contre elle. Est-ce ce moment où je me dis non mais t'exagères, elle est juste fatiguée ?
¶ Adolescence: Efforts et Confrontations
Quand je suis un petit peu plus grand, vers 12 ans, 13 ans, je me rends compte que c'est un vrai problème. Je veux aider ma mère, donc j'adopte plusieurs stratégies. J'essaie de lui en parler, elle ne va absolument pas m'en parler, et jamais elle ne me dit effectivement que j'ai un problème. Donc, ça m'énerve. Donc la deuxième stratégie, c'est de m'énerver contre elle. Je commence à faire du chantage, je lui dis, si tu n'arrêtes pas de boire, je vais partir, je vais m'enfuir.
Elle prend ça comme une crise d'adolescence, elle me dit « mais arrête, c'est rien, je suis juste fatiguée ». Et la troisième chose que j'essaye, quand vraiment des fois je suis au bout, je hurle, je pleure, je ne sais plus quoi faire, donc j'appelle même des lignes vertes. Pour des enfants d'alcooliques, je leur dis en pleurant, mais ma mère, elle a bu, elle est alcoolisée, je ne sais plus quoi faire, aidez-moi, et puis il ne se passe rien.
On me dit, essaye de lui parler, essaye de voir tes grands-parents, essaye de voir ton père, peut-être que d'autres adultes peuvent l'aider. Ils essayent de me rassurer. J'arrête de pleurer et puis il ne se passe rien. Alors j'en ai jamais parlé à personne. Dans ma tête, ma mère a un problème et c'est vraiment le secret le plus profond de moi, de mon existence. Je n'en parle pas à mon père, je n'en parle pas à ma grand-mère, à mes amis.
Mais je sais que les gens savent. Mais personne ne me dit rien. Personne n'essaie de m'expliquer ce qui se passe. Personne n'essaie de me reconforter, de me protéger. J'étais toute seule avec ce secret. À un moment donné, les relations de ma mère, ma grand-mère, mon oncle sont très tendues. Ma mère et ma grand-mère ne se parlent plus trop. Je ne suis plus gardée par ma grand-mère. Mon oncle, je n'ai plus de contact avec lui.
Et j'ai un souvenir que ma mère tient mon frère qui était bébé et mon beau-père qui essaie de lui arracher l'enfant et qui crie à ma mère. De toute façon, t'es qu'une épave, t'es bon à rien, t'es nulle, t'es tout le temps bourrée. Je ne veux pas laisser mon enfant avec toi. Ça m'a choquée, je me suis enfuie dans ma chambre.
¶ Témoin de la Chute de Maman
Quand il y a une grosse dispute qui éclate, je n'ai pas envie de voir. Je m'enfuis dans ma chambre. Ça m'arrive de voir ma mère dans des états vraiment pitoyables. Elle me fait pitié, en fait. Des fois je rentre et je la vois pas très stable sur ses jambes. Ça m'arrive de la voir tomber. Donc elle ouvre le frigo, j'ai cette image devant ma tête, elle ouvre le frigo et elle tombe.
Tellement fort que le frigo tombe quasiment sur elle. Je vais dans ma chambre et je m'en fuis. Je ne veux pas le voir. Je suis chez moi, je veux aller aux toilettes. Et là, il y a ma mère. qui voulait aller aux toilettes, qui est assise, mais qui n'a pas réussi d'aller aux toilettes. Donc elle s'est fait dessus. En plus, elle a ses règles. Donc c'est une scène assez choquante. Je m'en vais dans ma chambre.
Je m'enferme dans ma chambre, je ne veux pas... Je ne l'aide pas, non. Ma stratégie, c'est d'attendre que ça passe. Il y a toujours la nuit qui fait que le lendemain, tout va bien. Elle dessoule. Elle est normale. Et c'est ma mère. Et je l'aime. Et on peut faire des choses. On peut parler. Je peux lui raconter ma journée. Tout se passe bien. Après, vers 9-10 heures, c'est fini. Et je suis très sensible.
À ce moment où elle prend sa première gorgée, je le vois tout de suite. Déjà, je le vois ses lèvres, ils sont tout brillants. Je la vois avaler sa première gorgée en cachette. Je le vois, je suis quelqu'un de très observateur. Je la vois faire et là je m'enferme. Le lien se casse complètement. Je vais dans ma chambre et je passe le reste de ma journée dans ma chambre en attendant la nuit et le lendemain avant de pouvoir lui parler.
On ne part pas très souvent en vacances. Une fois à la montagne, ma mère et mon frère et mon beau-père. Et pareil, je n'ai quasiment aucun souvenir. Je n'ai pas de souvenir de joie, je n'ai pas de souvenir de passer des moments en famille. J'ai juste un souvenir quand ma mère est au bar et on m'appelle que ma mère a besoin d'aide.
Donc je viens la chercher. Et effectivement, elle est complètement ivre. Et je ne sais pas pourquoi c'est moi qu'on l'appelle. Mais en tout cas, je l'aide à rentrer. Je me souviens, on marche dans la neige. Ses chaussures ouvertes, tout est ouvert. Elle n'arrive pas à marcher, je la soutiens. Je n'arrive pas à avancer avec elle. Parce que je suis petite, elle est trop lourde, elle est ivre. Donc très difficile à la porter.
Et c'est le seul souvenir que j'ai. J'ai aucun autre souvenir de ces vacances. C'est aussi un tabou avec mon demi-frère. On n'en parle jamais. On n'a pas beaucoup de choses en commun. Il a 7 ans de moins. On ne parle pas de ce problème-là, en tout cas. J'ai comme l'impression qu'il est le plus proche de ma mère. Ça ne dérange pas que ma mère est dans un état ou autre. Moi, je suis allergique à ça.
Quand je vois qu'elle a bu, je ne peux pas la supporter. Elle ne cherche pas non plus à se rapprocher de moi. Je pense qu'elle sent que je n'ai pas envie de lui parler. Alors que mon frère, lui, ça ne me dérange pas plus que ça. Il accepte. Quand je suis adolescente, j'ai très honte de ma mère. J'ai l'impression qu'elle est vieille, qu'elle est moche. Je me dis mais elle est beaucoup plus vieille que les autres mamans de mes copines. C'est pas possible en fait. Elle donnerait tout pour nous.
Mais elle ne prend aucun soin d'elle. Elle ne s'achète jamais rien. Elle ne va jamais chez coiffeur. Elle ne se fait jamais plaisir. Elle est soit au travail, soit à aller ranger la maison. Elle est toujours en jogging.
¶ Mon Propre Chemin avec l'Alcool
Elle fume aussi beaucoup. Je la bois tout le temps avec une cigarette dans la bouche. La première fois que je bois, j'ai 15 ans. Et je bois tout de suite de l'alcool dur. Je ne veux pas boire du vin blanc parce que dans ma tête, le vin blanc, c'était le problème de ma mère. Adolescente, je suis plutôt appréciée par les autres. Je fais beaucoup la fête.
On part avec mes amis dans un chalet. Le seul objectif, c'est de boire. On commence à boire tous très jeunes, 15-16 ans, et on boit de l'alcool fort. J'aime beaucoup, ça me plaît. Je tiens bien l'alcool, je suis fière de faire autant de shots que les garçons. Je peux vraiment boire 10, 12 shots. Je m'en trouve forcément complètement ivre, mais ça m'amuse. J'aime bien, c'est bon, j'ai aucun dégoût.
Et aussi la sensation, l'ivresse, la joie avec les amis, le fait que je me sens forte. Je suis fière de moi, que j'arrive à boire autant. Le lendemain, je ne suis pas bien. J'ai vomi dans la nuit, donc je ne fais pas ma fière. Mais ça ne m'empêche pas de reprendre l'alcool le lendemain et continuer comme ça tout le week-end dans la joie. Et en fait, je ne fais pas...
pas trop le lien entre l'alcool et ma mère. Je ne blâme pas l'alcool dans ma tête. C'est ma mère qui n'arrive pas à gérer sa vie sans problème. Et à partir de ce moment-là, je bois tous les week-ends. Je sors en discothèque, en République tchèque, on ne regarde pas les pièces d'identité. À partir de 15 ans, je bois tous les week-ends, beaucoup, vraiment beaucoup, et de l'alcool fort. Je me trouve à vomir tous les week-ends.
J'ai aussi des trous de mémoire, de 4-5 heures des fois, mais ça ne me préoccupe pas. Je suis appréciée par des gens, je suis fière. En République tchèque, l'alcool, c'est une fierté. Le plus on boit, le plus on est apprécié. Et jusqu'à cet été, à ma mère. Ça m'arrive de vomir de la fenêtre dans le jardin, alors que ma mère était dans la cuisine. Et ma mère ne m'a jamais rien dit.
Je pense qu'elle sait que je bois et qu'elle ne peut rien dire parce qu'elle boit aussi. Elle sait que je sais. Elle ne m'interdit rien. Il n'y a pas de règles dans la maison.
¶ Choisir l'Indépendance Loin d'Elle
Je n'ai pas d'heure pour rentrer. Je peux rentrer à 4-5 heures du matin. Mon père, je vais chez lui un week-end sur deux. Il essaie aussi d'améliorer ma vie avec ma mère. Des fois, il arrive, il essaie de ranger la maison. J'ai très très honte. Mais ils rangent, ils nettoient avec ma belle-mère, ils nettoient notre maison, ma chambre, ils lavent mes affaires. Ils essayent de m'expliquer qu'il faut qu'on fasse attention, etc. Moi, j'ai très très honte. Et des fois...
Il me demande si je veux aller vivre avec lui à Prague. Il me dit, si tu veux, il y a une super école à Prague, tu pourrais apprendre l'anglais. Mais j'ai cette liberté chez ma mère. Je peux sortir, je peux m'amuser avec mes copains.
Chez mon père, je dois prétendre que je suis une fille très sage, que je ne me maquille pas, que j'étudie bien, que je ne grossis pas, parce que mon père est grossophobe, donc il ne fallait pas que je grossisse. Ce qui fait aussi que je n'ai pas envie de vivre avec lui. Je préfère rester avec ma mère, malgré tout. Quand je suis ado, j'ai mis tous les problèmes de ma mère de côté.
Je m'amuse, je vis ma vie et je m'enferme par rapport à ma mère. Je sais comment elle fonctionne, je sais qu'elle boit beaucoup, je sais qu'elle ne va pas arrêter, je sais qu'elle ne va pas m'en parler, je sais qu'elle me ment, je sais qu'elle me dit qu'elle est fatiguée alors qu'elle a bu.
Elle ne fait aucun effort pour m'expliquer. Elle ne s'excuse pas. Je m'enferme complètement. Je vis dans ma chambre. Je mange dans ma chambre. J'ai la télévision dans ma chambre. Et je sors de ma chambre uniquement quand je sais qu'il n'y a personne. Je ne vais pas voir mon beau-père. Je ne veux pas parler à ma mère, je ne parle pas à mon frère non plus. J'ai 18 ans et ma mère se sépare de son conjoint. Et un autre homme qui a dans sa vie, il est gentil, mais...
Je sens très vite qu'il ne va pas aider ma mère. De toute façon, je quitte la maison, je vais étudier à Prague. Quand je pars, je suis soulagée de pouvoir vivre ma vie sans ma mère au quotidien, dans ces états-là. Je ne donne pas beaucoup de nouvelles, elle n'en exige pas. Je vis ma vie à Prague et je rentre dans ma ville de temps en temps. Et de toute façon, je la retrouve dans le même état qu'avant.
J'essaye d'en parler avec son compagnon, je lui dis, je craque pour la première fois, je crois que c'est pour la première fois que je dis à quelqu'un que ma mère est alcoolique, et je lui dis à son compagnon, je lui dis, mais tu ne vois pas que ma mère, elle est alcoolique ? Comment tu peux vivre avec elle ? Je lui ai crié dessus. Et je trouvais ça incroyable qu'il puisse être avec elle. Parce que pour moi, vraiment, quand elle est dans cet état-là, je ne peux pas.
Pas la voir. Pour moi, c'est très dur de la voir instable et ivre et parler n'importe comment et ne pas bien prononcer les mots. Je trouve ça très dur de rester avec elle. Et alors, lui, il vit avec elle sans rien dire. Je ne comprenais pas. Il ne répond rien. Il ne prend aucune position. À 23 ans, je décide de faire mon master en France.
à Paris, donc je déménage, son grand soutien de ma famille, ma mère qui ne dit pas grand-chose, mon père qui me dit « Texto, qu'est-ce que tu crois, il n'y a personne qui t'attend là-bas ? » Mais malgré tout, j'y vais et je fais mon master. Je suis en apprentissage, donc j'arrive à gagner un peu d'argent. J'arrive à, tant bien que mal, m'en sortir.
Je suis assez fière. Je continue à sortir la nuit, à boire pas mal. Je bois jamais de vin blanc. Je bois maintenant des bières, un peu d'alcool fort aussi. Je tiens toujours aussi bien. Je suis appréciée par les camarades de classe parce que je sors beaucoup. Je n'ai pas de limite quand je sors. C'est-à-dire que je suis toujours la dernière dans la soirée. Je ne rentre jamais, jamais, jamais avant que ce soit fini.
C'est toujours des grosses soirées avec moi et je suis malade le lendemain, mais ça ne me perturbe pas plus que ça. Jusqu'au jour, je reçois une lettre de la police tchèque qui me dit que je suis convoquée à un procès par rapport à une fraude. Donc je ne comprends pas, j'appelle ma mère, elle me dit « Ah oui, oui, c'est quelque chose, c'est une connerie ». Donc effectivement, je ne porte pas beaucoup attention.
Et quand je vais en République tchèque, j'essaie de voir un peu ce qui se passe. Donc je vais à la police et il m'explique que j'ai fait une fraude par rapport aux allocations familiales. J'ai dit que j'habitais chez ma mère alors que je n'y habite plus. Et j'ai dit non mais c'est faux. Et il me montre un document et il y avait ma signature. Je dis, mais non, mais c'est pas moi qui ai signé. Il me dit, bon, qui a pu signer à votre place ?
Et donc là, tout de suite, je comprends que c'était ma mère, donc je la confronte et je lui demande « Mais qu'est-ce que t'as fait ? T'as signé à mon nom, comment c'est possible ? » « Oui, oui, mais j'avais besoin d'argent. » « Mais le ministre, c'est rien, c'est pas grave. »
C'est tellement choquant pour moi. Je me dis, mais ma mère, elle ne s'arrête devant rien, en fait. Non seulement elle me pourrit ma vie, en plus, elle fait les fraudes à mon nom. Mais en fait, elle est toxique. Je lui dis que je ne veux plus y parler. À chaque fois, quand je pète un câble, quand je crie ou quand je lui dis des mots très durs, j'ai envie qu'il y ait une réaction. Et en fait, il n'y a jamais de réaction. C'est toujours « Mais non, mais je suis fatiguée ».
¶ Crises de Santé et Leçons du Passé
Suite à cette histoire, on ne se parle pas pendant un an et demi. Et après, je reçois un message de mon frère comme quoi ma mère a été hospitalisée pour une pancréatite. Donc je me dis, ah, ça a été attendu.
Elle fume tellement, elle boit tellement. Je m'attends à ce que quelque chose arrive. Mais je vais quand même rentrer dans le public tchèque, je vais la voir. Elle me dit non, mais c'est rien. C'est juste une maladie, mais je vais bien. Et en fait, effectivement, elle a de la chance. Elle s'en remet comme si rien n'était.
Même vis-à-vis des médecins, j'ai eu cette honte que ma mère soit alcoolique, donc on n'en parle pas. Je ne leur dis pas que ma mère a un problème de l'alcool, alors qu'ils doivent le savoir, mais on n'en parle pas. Et j'espère, secrètement, qu'ils ne savent pas. Après cette histoire de pancréatite, je décide d'écrire une lettre à ma mère où j'explique tout. Tous mes sentiments, tout ce que j'ai pu vivre quand j'étais petite, comment ça m'a touchée, ce que je ressens aujourd'hui.
Je pense que c'était une lettre assez honnête, sur plusieurs pages. Je m'attends à ce moment-là à une réaction, peut-être une excuse. Je veux dire, on est adultes. Je sais qu'elle est alcoolique, elle sait que je sais, on peut peut-être en parler. Et puis ses réactions c'était, oh ouais, ta lettre, c'est encore une telle lubie d'ado.
J'ai 23 ans, je rencontre mon compagnon et peu de temps après, ma mère fait un AVC. Je suis au travail, c'est son compagnon qui m'écrit « ta mère a un AVC ». Je vois un message. Et je continue ma journée au boulot. J'avais un événement à Bruxelles, je suis allée, j'ai fait mon événement. Je rentre le soir et je me dis mais elle est en vaisselle à l'hôpital, elle est inconsciente. J'en parle à mon copain, il me dit mais il faut que tu ailles en République tchèque.
Mais qu'est-ce qu'elle a ta mère ? Pour ça, je lui ai jamais dit qu'elle était alcoolique. Je dis, ben oui, en fait, il faut que j'y aille. Donc j'y vais. Je la retrouve à l'hôpital. On pleure. Elle est paralysée complètement. Elle est déprimée.
Et là, j'ai juste envie de l'aider. Je lui ai dit, mais maman, on va s'en sortir. Tout ira bien. On va faire des exercices. Et j'essaie de la motiver pour qu'elle bouge. Parce qu'en fait, après un AVC, il faut bouger tout de suite. Si on ne bouge pas tout de suite, on reste un légume. Donc là, il fallait qu'elle bouge.
bouge et je suis restée avec elle à l'hôpital pendant plusieurs jours. Ensemble, on fait quelques exercices, tout va bien. Et elle ne peut pas boire à l'hôpital. Donc en fait, je suis heureuse parce que je retrouve ma mère pendant plusieurs jours sans... une goutte d'alcool. Et c'est génial. Donc, malgré le fait qu'elle soit paralysée, on passe de bons moments. Je ne lui parle pas de son problème parce que je n'ai pas envie qu'elle soit encore plus déprimée.
À ce moment-là, dans ma tête, j'ai envie de l'aider. Je veux qu'elle aille dans un établissement pour soigner l'alcoolisme. Elle ne veut pas. Alors, ce que je fais, c'est que je lui paye des séances de psy.
Parce que je me dis, mais peut-être qu'elle a des soucis, il faut en parler. Et je lui dis, mais au moins, va chez un psy. Je suis contente parce qu'elle y va. Et j'échange un petit peu avec la psychologue. Elle me dit, effectivement, il y a des soucis, etc. Mais je ne peux pas trop vous en parler. Jusqu'au moment où la psychologue me dit qu'elle n'y va plus. Et quand je demande à ma mère, « Mais si, si, j'y vais quand même. »
Suite à cet épisode, effectivement, on commence à plus parler du problème de ma mère. Et notamment ma belle-mère qui n'arrive plus à retenir sa langue et qui commence à me raconter qu'effectivement, elle savait. pour ma mère, qu'elle voulait me sortir plusieurs fois de là, que je ne voulais pas, que c'était compliqué, que ma mère ne voulait pas, qu'il ne voulait pas l'enfoncer dans la situation, etc. Donc elle me parle un petit peu plus de ma vie de jeunesse.
Et elle me dit aussi qu'elle comprend peut-être pourquoi ma mère est devenue alcoolique. Donc ça m'interpelle, je me demande mais qu'est-ce qui s'est passé ? Et elle me raconte que quand ma mère a été jeune... Ils sortaient d'une soirée avec ses copains alcoolisés et c'est ma mère qui a pris le volant. Donc ils étaient tous alcoolisés, ma mère qui conduisait, ils ont eu un accident et il y a une personne de la voiture qui est morte.
Tout le monde a jeté la faute sur ma mère, qui aurait dû être jugée. Mais alors, elle était jeune, et son père faisait partie du parti communiste. Et en fait, quand on fait partie du parti communiste... On peut faire beaucoup de choses et il a réussi à la sortir de l'affaire sans qu'elle aille aux prisons. Depuis ce moment-là, toute sa communauté de copains l'a rejetée. Ce serait pour la première fois qu'elle a plongé dans l'alcool.
Je garde l'information et je n'en parle pas à ma mère directement. En revanche, après son AVC, j'essaye de lui demander, j'essaye de lui dire, mais est-ce qu'il y a des choses que tu voudrais me dire ? Non, tu voudrais me parler. Est-ce qu'il y a des choses que tu aurais voulu faire différemment ? Elle me dit non, non, non, pas spécialement, non. Je m'attends quand même à quelque chose.
Je ne veux pas dire une excuse, mais une discussion. Je veux qu'elle soit honnête avec moi et qu'elle me parle peut-être de cette histoire-là. J'essaie vraiment de me rapprocher d'elle, d'être à l'écoute, mais elle ne veut pas m'en parler. Après avoir connu cette histoire, la relation avec ma mère change un peu. Elle quitte le restaurant, elle ne peut plus travailler, elle est invalide. Et donc la relation maintenant, elle passe à une sorte de tristesse.
Je me rends compte que sa vie, c'est juste une série de mauvaises décisions. Entre cet accident-là, le fait qu'elle n'ait jamais travaillé dans la construction, mais qu'elle s'est mise à travailler dans ce restaurant. Le fait qu'elle a divorcé avec mon père. Qu'elle ait été entourée peut-être des gens pas très bienveillants. Et je me rends compte que c'est juste tellement dommage. C'est comme une vie gâchée en fait. Je commence à me dire, mais comment ça se fait que personne n'a jamais aidé ?
J'essaie de me rapprocher d'elle parce que je sens qu'elle en a besoin. Elle me dit souvent, je t'aime, je suis fière de toi. Je n'arrive pas forcément à lui dire que je l'aime parce qu'il y a quand même quelque chose qui était brisé. Mais j'essaie de faire au mieux et j'essaie d'être là pour elle. J'essaie vraiment de l'appeler dès que je peux, de souvent rentrer en République tchèque. Et la relation s'améliore. J'ai toujours cette pitié pour elle et je suis tellement triste.
Je suis tellement triste, j'aurais tellement voulu autre chose pour elle. Elle continue de boire plus petite dose. Elle boit maintenant plus ouvertement, c'est plus en mode je prends une bière, c'est plus en cachette, c'est plus dans ses grandes quantités. Parce qu'elle ne peut plus, son corps ne pourrait pas tenir.
¶ Mon Point de Rupture
Après son AVC, les relations s'améliorent, on est en bon terme, j'avance avec ma vie, je suis toujours avec mon copain, on part vivre à Barcelone, et tout va bien. Je continue à boire, pas mal. Des fois ça cause des problèmes avec mon copain parce que j'y vais vraiment trop loin.
Il m'arrive des fois d'être tellement bourré. Il rentre parce qu'il n'en peut plus. Moi, je reste forcément jusqu'à la fin de la soirée. Je me retrouve ivre. J'essaie de faire du vélo. Je n'arrive pas. Je tombe. Il y a quelqu'un qui me ramasse. En fait, c'est un policier. qui décide de me ramener chez moi. Sous la route, on retrouve mon copain qui me cherche. J'ai très honte. Et c'est peut-être vraiment la dernière goutte. Là, je me dis, il faut que tu arrêtes.
Il faut que t'arrêtes, c'est plus possible, tu peux pas continuer comme ça, sinon tu vas finir comme ta mère. C'est la première fois où je me dis, en fait, j'ai tellement de... J'ai de la chance d'avoir mon copain. qui est super, qui me soutient. Si je continue à boire comme ça, si je privilégie ma vie de fête à lui, il va se passer exactement la même chose qu'avec ma mère, qui a privilégié d'être dans son restaurant.
que peut-être de partir avec mon père à Prague et vivre une vie normale. Je me dis non là, c'est fini. Donc je vais chez une psychologue. J'en parle pour la première fois avec quelqu'un. J'explique tout ce qui se passe avec ma mère. Et on en discute aussi par rapport à ma future vie, ma famille, parce que je n'étais pas forcément certaine de vouloir avoir une famille.
Mon copain, il veut absolument avoir une famille. Il vient d'une famille normale, ils s'entendent tous très bien, il veut avoir une famille. Moi, je suis un peu hésitante parce que je ne connais finalement pas cette famille heureuse classique.
¶ Construire ma Famille Heureuse
Avec ma psy, on en discute beaucoup. Il y a plusieurs blocages dont on parle. Et au final, je me dis, c'est bon, je suis prête. Et donc, notre fille est née en 2021 à Barcelone. Tout va pour le bien. On rend visite à ma mère régulièrement. Je suis très heureuse d'être maman. Je ne mets pas une nuit dans ce rôle-là. En sachant que j'ai toujours cette épée d'amoclès au-dessus de ma tête, je me dis qu'il ne faut pas que je fasse une mauvaise décision.
Il faut que je reste concentrée sur cette vie-là. Je me sens un peu faible. Je me dis, j'espère que je ne vais pas gâcher ma vie. Je n'arrête pas de boire complètement, mais je limite fortement.
¶ Les Derniers Jours de Maman
Et à ce moment-là, ma mère commence à avoir des soucis de déglutition. Ça lui fait très mal, donc elle va voir un médecin et elle apprend qu'elle a un cancer des oesophages. Encore une fois, c'est... Pas une surprise. Parce qu'un cancer des oesophages, ça touche des gens qui boivent et qui fument. Je l'apprends... par texto, de la part de ma mère, en me disant, bon, je suis allée voir le médecin, apparemment c'est un cancer, mais tout ira bien.
Elle ne veut pas trop m'en parler. J'essaie d'avoir une discussion un peu plus profonde avec elle maintenant qu'elle a une maladie grave. Je me dis peut-être qu'elle veut me dire des choses, mais non, on ne parle pas vraiment. Elle a 59 ans, elle est quand même assez jeune. C'est impossible de l'opérer à cause de sa paralysie. Donc elle est mise en soins palliatifs. Elle est hospitalisée, je suis avec elle et en fait je décide d'être avec elle tout le temps. Je me dis...
Je suis partie de la maison assez tôt, j'étais pas là pour elle pendant toutes ces années, j'ai pas réussi à l'aider, donc la dernière chose qui me reste c'est d'être là pour elle, pour ces derniers jours. Donc je décide vraiment de dormir à l'hôpital. Ça dure deux semaines. Je suis avec elle à l'hôpital pendant tout ce temps-là. La plupart du temps, elle dort et après elle est dans un coma. Je lui parle, je la caresse, je lui tiens la main jusqu'au moment où elle décède.
Je la vois partir. Je vois son dernier souffle. Je le tiens à la main. Et je suis contente. Je me dis, c'est une belle fin. Je suis là avec elle. J'espère qu'elle est heureuse que je suis là. Je lui... pardonne, bien sûr, mais je suis triste de ne pas pouvoir lui parler franchement. J'aurais voulu qu'on en discute contre adulte, qu'elle s'excuse peut-être, ou qu'elle me dise des regrets qu'elle avait.
Mais on n'en parle jamais. Je n'ai pas cette clôture. Mais ce n'est pas grave. Je suis là avec elle. C'est un moment très fort. Et quelque part, je suis contente qu'elle soit libérée de cette vie. De cette vie pourrie.
¶ Le Poids de l'Héritage Familial
Ma mère décède six mois après avoir appris qu'elle avait le cancer. Après son décès, j'essaye de parler ouvertement de tout ce qui s'est passé, de sa maladie. Je parle avec mon père de cette fameuse histoire d'accident qui me confirme. Je croyais que mon grand-père était mort suite à un arrêt cardiaque et en fait j'apprends que lui aussi était alcoolique. Et donc là je me renseigne un peu et je découvre qu'il y a un syndrome d'enfant.
d'alcoolique qui peut toucher des enfants qui ont grandi dans ce milieu-là et qui peuvent donc être dans les excès. Donc soit aussi dans les excès d'alcool ou dans les excès de nourriture. Donc effectivement, j'ai été boulimique pendant une partie de ma vie.
ou dépendant sur le travail, sur le sport, peu importe. C'est quelque chose que je garde précieusement. Je me dis, il faut que je casse la chaîne. Si c'était mon grand-père qui était comme ça, ma mère qui était comme ça, et si moi je continue... Si je deviens comme ça aussi, je transmets ça à mes filles, parce que maintenant j'ai deux filles. J'ai pas un oui, donc j'essaie de faire très attention à ma vie pour ne pas prendre des mauvaises décisions.
Ne pas gâcher ce que j'ai. Je veux que mes filles soient au courant de cette histoire familiale. Parce que ça les concerne aussi. Et il faut qu'elles fassent attention, elles aussi. Je ne vais pas leur dire que ma mère est morte dans un arrêt cardiaque. Je vais leur dire que ma mère est morte...
Parce qu'elle a trop bu et trop fumé. J'ai eu cette chance d'avoir toujours des gens bien dans ma vie. Et je m'estime assez heureuse et chanceuse par rapport à ça. Parce que des fois, je me demande où est-ce que j'aurais fini si je côtoyais des gens un peu plus...
Malveillant. Ce qui me fascine dans cette histoire, c'est que personne n'a aidé ma mère. Peut-être qu'elle ne voulait pas d'aide, mais j'ai vu dans mes yeux d'enfant ou d'ado ou d'adulte, je n'ai jamais vu quelqu'un qui a essayé d'aider ma mère. Tout le monde l'ignorait, c'était vraiment comme un tabou. Je pense que cet alcoolisme caché peut toucher des femmes, des mamans, qui se trouvent seules, qui peut-être n'ont pas d'aide ou de soutien.
de leur famille, de leur conjoint, qui prennent des mauvaises décisions et qui n'arrivent plus à s'en sortir. Vous venez d'écouter Transfer. Ce témoignage a été recueilli par Léa Volbert. Direction de la production, Sarah Koskiewicz. Direction artistique, Benjamin Septemours. Production éditoriale, Sarah Koskiewicz et Benjamin Septemours. Chargée de pré-production, L'introduction a été écrite par Sarah Koskiewicz et Benjamin Septemours.
Elle est lue par Aurélie Rodriguez. Retrouvez Transfert tous les jeudis sur slate.fr et sur votre application d'écoute préférée. Découvrez aussi Transfer Club, l'offre premium de transfert. Deux fois par mois. Transfer Club donne accès à du contenu exclusif, des histoires inédites et les coulisses de vos épisodes préférés. Pour vous abonner, rendez-vous sur slate.fr slash transferclub. Pour proposer une histoire,