SÉBASTIEN LECORNU, MINISTRE DES ARMÉES: ATTENTATS DÉJOUÉS, TOUT CE QU’ON NE SAIT PAS (NUCLÉAIRE etc) - podcast episode cover

SÉBASTIEN LECORNU, MINISTRE DES ARMÉES: ATTENTATS DÉJOUÉS, TOUT CE QU’ON NE SAIT PAS (NUCLÉAIRE etc)

Mar 12, 20252 hr 26 minSeason 1Ep. 354
--:--
--:--
Listen in podcast apps:

Summary

In an exclusive interview, Sébastien Lecornu, the Minister of the Armed Forces, discusses global threats, international conflicts, and terrorism. Lecornu emphasizes the importance of understanding the evolving nature of warfare and the need for France to adapt its defense strategies. He also shares insights on the role of artificial intelligence, cybersecurity, and the challenges of maintaining a strong and independent military.

Episode description

Merci à Sebastien Lecornu, ministre des Armées, d’être venu dans le studio de LEGEND ! Le ministre des Armées à choisi LEGEND et Guillaume PLEY pour s'exprimer en exclusivité ce mercredi , alors que nous sommes, dans un contexte mondial tendu, lié à la guerre opposant la Russie à l’Ukraine. Nous allons évoquer les menaces qui pèsent sur la France, les conflits internationaux et le terrorisme.


Retrouvez son livre “Vers la guerre ?” disponible sur Amazon ➡️: https://amzn.to/4isNt3C

Ainsi qu’a la Fnac : https://www.fnac.com/a20669508/Sebastien-Lecornu-Vers-la-guerre


Pour toutes informations complémentaires sur le recrutement ➡️ : https://www.defense.gouv.fr/


Retrouvez l'interview complète sur YouTube ➡️ https://youtu.be/H0D4a_O_bxY


Pour toutes demandes de partenariats : legend@influxcrew.com


Retrouvez-nous sur tous les réseaux LEGEND !


Facebook : https://www.facebook.com/legendmediafr

Instagram : https://www.instagram.com/legendmedia/

TikTok : https://www.tiktok.com/@legend

Twitter : https://twitter.com/legendmediafr

Snapchat : https://t.snapchat.com/CgEvsbWV


Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

Transcript

Bienvenue sur Légende, le seul podcast où les célébrités et les anonymes nous racontent leurs histoires les plus incroyables. ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... Bonjour tout le monde, bienvenue sur Légende. Aujourd'hui, notre invité c'est Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, qui a accepté de faire une interview longue, sa première interview d'ailleurs aussi longue.

où il va nous raconter son parcours, mais on va parler aussi de la situation du monde actuel, pour essayer de le comprendre, pour essayer de comprendre aussi les choix, pour essayer de comprendre le réarmement de la France.

Il a accepté qu'on puisse aller filmer sur des bases très secrètes pour aller montrer la technologie de l'armée, l'avancement technologique de l'armée française. On a pu filmer son bureau, vous allez voir aussi là où le ministre des armées travaille. On a pu rentrer dans beaucoup d'endroits, notamment...

l'endroit où on travaille l'intelligence artificielle pour l'armée, les deepfakes, les nouvelles technologies. Vous allez voir beaucoup de choses dans cet épisode. En tout cas, merci d'être là de plus en plus nombreux. Et on y va maintenant avec Sébastien Lecornu, le ministre des Armées sur les jambes. Sébastien Lecornu, ministre des Armées.

Voilà, bienvenue monsieur le ministre, content de vous avoir. Merci pour votre accueil. Merci de venir, je sais que vous n'êtes pas un habitué des interviews, vous en faites assez peu. Je suis sobre dans ma parole, j'essaie de parler quand j'ai un truc à dire.

Quelle est la différence ? Ministre de la Défense, ministre des Armées, je sais que ça change de nom parfois, c'est quoi la différence ? C'est la terminologie que le général de Gaulle avait donnée en 1958. Donc 58-69, c'est ministre des Armées.

parce que le général de Gaulle considérait que la défense nationale ne concernait pas que les militaires. Et donc c'était la compétence de l'ensemble du gouvernement. Et après, les moments de paix, de signalement plus politique, ont amené à parler de ministre de la Défense nationale.

Emmanuel Macron, avec Sylvie Goulard et Florence Parly en 2017, est revenu à la terminologie initiale. Bon, après, dans l'histoire, ce fut aussi ministre de la guerre, en d'autres circonstances. Mais ça, ça fait plus... c'est plus rude, plus dur.

Ça correspondait aussi à des réalités, notamment au XIXe siècle. Vous avez sorti un livre chez Plon. Il est un peu abîmé, le mien, parce que je l'ai vraiment lu. Ça se voit, c'est une preuve de l'usure. Je l'ai lu de A à Z, il est génial. Il s'appelle Vers la guerre.

la France face au réarmement du monde, vers la guerre avec un point d'interrogation. Est-ce que vous vous êtes posé la question si vous allez mettre ce point d'interrogation ou pas dans les temps actuels ? Oui, lorsque d'ailleurs j'ai des échanges dans des salons du livre, je passe un petit peu de temps,

J'ai souvent la question... Ça fait l'objet d'un débat, d'ailleurs, dans mes équipes. Le livre, au fond, c'est mes notes pendant deux ans, que j'ai choisi de remettre un peu en page cet été, un peu désespéré par le niveau du débat pendant la campagne des européennes.

où personne ne parlait de défense nationale, alors que c'est un sujet politique clé. Et donc, j'ai contacté, enfin, on m'a mis en relation avec Plon, qui était à la maison d'édition, d'ailleurs, du général de Gaulle, et qui ont tout de suite dit, ben voilà...

Faites un bouquin simple. Et au fond, j'essaie de montrer que c'est plus la guerre froide, c'est encore autre chose, que ce n'est pas non plus la période des dividendes de la paix depuis 1991, c'est encore autre chose. Et donc, je pose la question. Et donc, quand je l'ai fait relire à mes équipes...

quelques réactions chez les militaires. En disant, mais pourquoi vous mettez un point d'interrogation ? Ça fait 15 ans qu'on lutte contre le terrorisme islamiste au Levant, au Sahel. Cette guerre, elle est déjà déclarée. Mais j'ai quand même laissé le point d'interrogation parce que... La thèse du livre, au fond, c'est de dire qu'on n'est pas encore en guerre, mais on n'est plus en paix comme on a pu le connaître jusqu'à présent. Et le bouquin est aussi une invitation pour nos concitoyens.

nos concitoyens à un peu s'emparer de cette question et essayer de comprendre comment nos compétiteurs sont en train aussi de réinventer la guerre. Si on n'est plus en paix, si on n'est plus en guerre, on est en quoi ? Dans un moment de rupture.

on voit bien que la mondialisation économique et les interdépendances n'ont pas suffi à créer quelque chose qui soit complètement pacifiste, et donc on voit la prolifération nucléaire, on voit la compétition qui revient, etc. En même temps, le terrorisme est toujours là. Et en même temps, on a aussi l'avènement de guerres hybrides, c'est-à-dire d'objets civils, l'énergie, l'information, les médias, qui sont détournés à des fins militaires. C'est de faire rentrer dans un champ de confrontation.

c'est de militariser quelque chose qui aurait été complètement civil. Alors, il y a toujours eu du sabotage sur des infrastructures énergétiques, sur des ports, mais le faire dans un climat qui ressemble à la paix, où la mer a l'air calme, mais en fait, on ne cesse de s'en prendre.

aux structures économiques ou démocratiques d'un pays en prenant des objets civils et en les détournant sur un terrain militaire, sur un terrain belliqueux d'agressivité. On embête les autres ? C'est une réinvention de la guerre. C'est plus qu'embêter. Elle est à la pompe. Et voyez le prix du carburant. Voyez, on est une grande économie d'exportation, notamment de matières premières agricoles. On importe beaucoup. Demain, de voir les approches du port du Havre, du port de Marseille.

ou avec quelque chose qui, au fond, l'hybridité a toujours été liée au terrorisme. Au fond, c'est déjà une action quasiment militarisée. La nouveauté, c'est qu'elle peut être déployée par des services étrangers ou par des États étrangers ou par leur proxy, c'est-à-dire des bras armés pour le faire.

Vous voyez bien que c'est un peu l'objet de ce que j'essaie de créer comme secousse de réflexion par le livre, mais aussi par ce qu'on fait ensemble actuellement. C'est de se dire, attendons pas les chars russes qui rentrent en Alsace ou dans le territoire de Belfort.

c'est malheureusement plus compliqué que ça. Et donc c'est très compliqué d'éveiller nos concitoyens, nos compatriotes à une menace qui n'est pas toujours visible à l'œil nu. Et c'est ça, au fond, le danger du moment. C'est pour ça que vous avez accepté l'interview, pour expliquer ça ? Oui, alors je l'ai accepté parce que déjà, j'ai pu sur YouTube moi-même vous découvrir à la faveur de Nicolas Sarkozy et de quelqu'un que j'aime beaucoup qui s'appelle Didier François.

grand reporter de guerre qui a été otage de Daesh, que vraiment je considère comme un ami proche et que j'ai d'ailleurs décoré la Légion d'honneur il y a de cela quelques temps. J'ai vu que beaucoup de gens dans les armées suivaient les gens. Et donc, évidemment, je me suis dit que c'est aussi l'occasion. Il y a de l'intérêt pour le format, pour la manière dont vous documentez les choses.

Et je me suis dit que c'était bien, je ne viens pas forcément comme un politique, mais je viens vraiment comme un ministre des armées, pour essayer aussi de faire un peu cette médiation, cette compréhension, pour ne pas être d'accord avec ce que je dis. Mais au moins, si le débat a lieu, c'est mieux que l'autruche. Et malheureusement, dans notre pays, il y a la tentation de mettre la tête dans le sable.

pour ne pas voir les dangers et les problèmes. Une pente naturelle, culturelle française dont il faut se méfier. Vous êtes l'homme le plus informé de France aujourd'hui ? Vous êtes aussi patron de la DGSE, les services secrets extérieurs ? J'ai trois services de renseignement. La DRSD qui fait la sécurité du ministère des Armées.

La direction du renseignement militaire, qui ferait vraiment le renseignement militaire sur toutes les zones de conflit, qui nous permet d'avoir une autonomie pour comprendre ce qui se passe, ne pas être dépendant des autres. J'imagine qu'on y reviendra parce que c'est un sujet clé, ça ne va pas aller en s'arrangeant. Et la DGSE, la direction...

général de la sécurité extérieure. Il n'y a pas une journée où le matin, je ne prends pas au moins trois quarts d'heure pour lire, comprendre, orienter la production des services pour essayer de savoir ce qui se passe, bien sûr. Est-ce que vous êtes optimiste ou pessimiste en ce moment ? Concentré. Concentré, il y a beaucoup d'inattendus. Les gens sont inquiets, tout ce qui paraissait normal ou calme ou acquis ne l'est plus.

il faut être aveugle, encore qu'il y en a, pour ne pas voir quand même qu'il y a une agressivité ambiante qui est très forte, que tout ça a un impact sur la vie économique et donc sociale, que tout ça a un impact sur la manière dont on se...

projette pour nos enfants et nos petits-enfants. Qu'est-ce qu'on puisse dire les gens à Noël dernier en famille, si ce n'est quel monde on va laisser au nôtre ? Et puis, ce n'est pas comme si ça ne s'ajoutait pas au réchauffement climatique, à tous les autres défis sociaux et autres qu'on a.

Moi, je ne suis pas très optimiste pour répondre très directement à votre question, mais on n'attend pas d'un ministre des Armées qui soit... Je ne sais pas Madame Irma ou Miss Météo, donc je suis plutôt là pour dire voilà ce qui nous arrive, donc voilà ce qu'on va essayer de faire. Et après, il y a... une résilience française malgré tout,

qui fait de nous un pays pas complètement comme les autres, c'est la minute un peu patriote, mais je l'assume complètement, je vais essayer d'ailleurs de faire plus qu'une minute, et de dire on a des atouts, on a une espèce de confiance, on a un rapport à l'histoire, un rapport à la géographie, un rapport à la sécurité.

On a une armée qui n'est pas comme les autres. Et ce n'est pas que parce que la dissuasion nucléaire, là aussi, on va détailler ça. Parce qu'au fond, on a des points d'appui. Après, c'est toujours pareil. Soit on réagit, soit on s'organise.

sont subies. Et c'est au fond une question qui n'est pas que française, elle est un peu européenne et même beaucoup occidentale. Pour parler du rythme personnel, on est venu vous voir à votre bureau, à l'hôtel de Brienne, vous avez accueilli là-bas pour qu'on puisse préparer un peu l'émission. Vous habitez à côté dans des appartements à l'intérieur.

C'est du 7 jours sur 7 qu'on s'imagine un peu, c'est important de comprendre aussi le personnage et l'humain derrière ce travail-là. Oui, je vis au ministère, j'ai toujours vécu dans les ministères que j'ai occupés, mais pour les armées, ça me semble absolument indispensable en matière de... de disponibilité. J'essaie de rentrer chez moi à Vernon, quand même, pour dormir dans mon vrai lit.

Une fois par semaine. Et puis, j'y suis élu, j'y ai mes parents. Je suis toujours conseiller départemental, très investi dans ma commune. J'ai aussi besoin de ça. Les affaires du monde, la sécurité, c'est le cœur de mon métier, le cœur de l'agenda, il n'y a pas de doute. J'essaie même d'en faire un livre, donc c'est dire si tout ça m'occupe et me préoccupe.

Après, il n'y a pas d'action politique, je ne suis pas militaire, je reste un responsable politique, et il n'y a pas d'action politique déconnectée de toute forme de terrain. Mon terrain à moi, c'est ma ville de Vernon, et c'est mon département de l'heure. Vous vous levez parfois la nuit, quand un Trump va parler, quand un...

C'est pas un Poutine faire discours ? Est-ce que vous regardez ? Vous vous réveillez ? On vit avec le décalage horaire. Pour être honnête avec vous, j'étais ministre des Outre-mer avant, donc je vivais déjà avec une forme de décalage horaire où vous pensez être à jour de vos messages en vous couchant et vous vous réveillez le matin et vous ne l'êtes plus. Ce qui fait que vous...

finissait par avoir au fond une espèce de truc dans le cerveau qui fait qu'en général, entre 3 et 4 heures du matin, la tentation de regarder son téléphone est très forte. Il arrive d'être réveillé, peut-être pas autant que le ministre de l'Intérieur, mais c'est sans doute les deux ministères dans lesquels on peut être réveillé la nuit, puisque c'est une notoriété publique.

Le président de la République est plutôt nocturne, on va dire, donc être disponible pour ce qu'il peut demander fait partie du job. On dit que le président est chef des armées. S'il arrive quelque chose au président, est-ce que c'est vous qui prenez la décision pour, par exemple, le nucléaire ?

les R, etc. De toute façon, tout ce qui touche à la décision est assez secret défense. Par définition, il y a des systèmes de dévolution, etc. On a un système qui est vraiment bien fait, déjà, parce que notre Constitution prévoit l'empêchement du président de la République.

par l'intérim du président du Sénat. C'est le Conseil constitutionnel qui le décide. On l'a déjà connu à deux reprises. Le président Power, à l'époque, était devenu président de la République par intérim. Et donc, quand il devient président de la République par intérim, il devient chef des armées par intérim.

Après, est-ce que les structures de défense, elles, sont redondantes, résilientes à tous les scénarios, y compris pour la dissuasion ? La réponse, évidemment, est oui. Et tout ça a largement été pensé depuis longtemps. C'est vrai pour la chaîne politique, c'est vrai aussi pour la chaîne militaire.

Page 18 et 19 vous disent dans l'histoire de l'humanité, la guerre a souvent été la norme et la paix est l'exception. Depuis deux ans, les concitoyens ressentent instinctivement l'existence d'un danger, mais quel est son niveau réel ? Je ne sais plus quelle émission avait repris le message de... de souhaits de bonne année de plusieurs présidents qui en fait chaque année disaient l'année a été difficile mais l'année prochaine sera bien meilleure.

Et en fait, on se rend compte que c'est comme ça. Est-ce que là, on est vraiment sur un point un peu compliqué ? Ou est-ce que c'est toujours un petit peu de la communication où tout le monde monte ses muscles ? Ou est-ce que c'est un... C'est-à-dire qu'à force de crier au loup, un jour le loup arrive et puis personne ne l'entend.

Et en même temps, ce que je viens de dire là est complètement réversible. En disant qu'on ne cesse d'appeler au loup, donc que faut-il vous dire de plus pour ne pas le voir ? C'est tout le problème du moment que l'on vit. Après...

Moi, ça fait 8 ans que je suis au gouvernement. Quand il n'y a pas les gilets jaunes, il y a du terrorisme. Quand il n'y a pas le terrorisme, il y a le Covid. Quand il n'y a pas le Covid, il y a la guerre en Europe. J'espère ne pas porter la poisse, mais je dois bien avouer que 8 ans de vie gouvernementale...

les crises sont quand même d'une intensité importante. D'autres, Jean-Yves Le Drian, dans les mêmes fonctions, a dû affronter les attentats dont je parlais tout à l'heure avec Bernard Cazeneuve, Manuel Valls et d'autres. Chacun a eu des crises, si vous voulez.

Enfin, force est de constater que si je ne prends que mon ministère, être ministre de la Défense ou des Armées en temps de paix ou dans un moment où il y a des engagements de force, voire des crises majeures qui se profilent ou qui sont en cours...

C'est sûr que ça n'a rien à voir. Vous dites, page 101, la guerre que nous allons connaître, à vrai dire, entre parenthèses, que nous connaissons déjà. C'est vrai qu'on a du mal à imaginer. Vous dites, nous ne sommes plus en paix, on en parlait avant. Quant à la Russie, page 269, c'est bien elle qui nous a choisis comme adversaires.

Désormais, pour des raisons de survie politique du régime russe, il faut des adversaires extérieurs. Un pays aussi grand que la Russie, sur plusieurs fuseaux horaires, qui est un pays fédéral, donc aussi avec des dynamiques territoriales qui sont... très divergente qui est un pays qui est inquiet du réveil chinois qui est un pays qui...

au fond, a quand même gardé une culture guerre froide très importante, qui est un pays qui a besoin de fierté aussi, et que les années 90 ont pu parfois être humiliantes, ou en tout cas ont pu apparaître comme étant un déclassement. Il est clair que l'agressivité...

russe contre l'Occident est un des moyens de fédérer le peuple russe et même une partie des élites oligarques, entre autres, certains en tout cas, autour de ce régime. Donc en fait, c'est assez basique ce que je vais vous dire. Il y a encore des gens pour ne pas y croire, mais... Quand vous avez un pays qui a déjà commencé à lancer son armée sur la Géorgie, puis la Crimée, avec derrière ce que l'on connaît sur l'Ukraine, plus les tentatives de déstabilisation diverses et variées.

on y reviendra peut-être, mais des programmes d'armement que même la guerre froide n'a pas autorisé, permis à l'époque, notamment potentiellement la nucléarisation de l'espace ou des choses un peu similaires, avec un pays qui dégage 9 à 10% de son. PIB pour sa défense avec une économie de guerre qui donc autoporte une partie. C'est beaucoup du système. Après, ça dépend de quel PIB, c'est toujours pareil, il faut comparer. Retenez surtout que l'orientation donnée à l'État russe...

est une orientation particulièrement militarisée. Je ne crois pas du tout à ceux qui disent que la menace russe n'existe pas, je trouve ça ridicule, et ceux qui disent que la Russie va faire une guerre à l'Europe dans trois ans, je trouve ça aussi ridicule.

J'essaie juste de garder la tête froide, c'est-à-dire, tiens, on a un voisin qui, de toutes les évidences, est agressif à notre endroit, donc après, il y a deux solutions. Soit on s'en moque, l'inconscience, ou on ment, on dit non, c'est bon, on est prêts, c'est pas complètement le cas. Soit on dit « à peur », donc on appelle Washington.

Bon, on voit bien qu'on fait de nombreuses capitales européennes pendant des années. C'est sûr que ça dépend qui répond après au téléphone à Washington. Nous, depuis le général de Gaulle, on a toujours considéré qu'on s'appelait nous-mêmes. Ça, c'est important. Et puis, troisième chose...

qui est de dire, si il faut compter sur nous-mêmes, il vaut mieux tout simplement se préparer. Est-ce que c'est escalatoire de se préparer ? Non. Mais en fait, on a un petit problème générationnel. On n'est plus habitués à ça.

En fait, vous et moi, on est quand même vraiment les enfants de la fin de la guerre froide. Et donc, en fait, on revient dans un temps qui est un temps de confrontation. On a cru que c'était qu'un temps de compétition. Malheureusement, c'est un temps de confrontation. Il ne faut pas qu'il nous emmène à la guerre. Mais ça veut dire que pour ça, il faut que nous, Européens, on ne soit pas complètement naïfs. Vous savez, quand on n'est pas au menu, en général, c'est que...

Oui, il ne faut pas... Quand ils font des petites... Un passage d'un avion près d'un drone, etc. Il y a eu, vous aviez tweeté à l'époque, ça, etc. Est-ce que ça, c'est justement pour essayer de tester, pour montrer un peu de... C'est intéressant de voir les réactions d'ailleurs, entre ceux qui disent, bah oui, mais enfin...

Il suffirait qu'on n'ait pas mis de drone pour que l'aviation de chasse russe ne s'approche pas. Oui, c'est sûr qu'on peut aussi complètement se désarmer. Comme ça, on est certain qu'on n'aura pas de problème. Donc ça, c'est quand même aussi une mentalité un tout petit peu stupéfiante.

Ceux qui disent que c'est quand même pas très grave qu'un avion de chasse se rapproche d'un drone, bon, il faut objectiver tout ça. Est-ce que c'est grave en tant que tel ? Oui, ça peut l'être. Parce qu'en matière aéronautique, déjà, tout peut être grave. Deux, il y a quand même un truc...

que personne ne dit, on est dans un espace qui, en termes de droit international, est libre. Donc oui, nous patrouillons en militaire, tout le monde a le droit d'être là. Donc comment c'est, aller chercher de la confrontation dans un espace internationalement libre ?

je ne vous fais pas de dessin sur ce que ça veut dire. Donc c'est pas tellement la vidéo ou l'incident en tant que tel qu'il faut regarder, c'est sur ce que ça veut dire derrière. Et ça, je vais vous le dire autrement, depuis 1991-92, la fin de la guerre froide.

c'est quelque chose qui avait complètement disparu. Donc là, c'est un moment de vérité. Recule en arrière, ou au contraire, est-ce qu'on garantit ces libertés-là ? Je le redis, un pays comme le nôtre est un grand pays économique, industriel, agricole.

Il n'y a pas d'économie prospère, il n'y a pas de richesse française, s'il n'y a pas une défense de ces intérêts-là. Ne pensons pas que c'est loin de chez nous, c'est pour nous. L'Est de l'Europe, ce n'est pas si loin que ça. C'est des sujets, on les regarde toujours de loin.

Puis un jour, on s'aperçoit que ça fait un système, ça s'organise, et c'est le début du commencement d'une étincelle qui nous emmène dans autre chose. C'est pour ça qu'il faut être vigilant aux questions des étincelles pour répondre à votre question. Pour parler de vous, personnellement, rapidement, parcours maire de Vernon dans l'heure en 2014, c'est intéressant de comprendre aussi comment on en arrive à être ministre des Armées.

Vous allez rejoindre Emmanuel Macron en 2017, après sa victoire pour La République En Marche. Vous avez fait beaucoup d'autres choses. D'ailleurs, sur votre Instagram, je mettrai les liens si vous voulez suivre. Le ministre, vous parlez de jardinage aussi, vous avez plein de passions à côté. Oui, alors j'ai moins de temps, mais oui. Oui, oui, j'imagine. Secrétaire d'État en 2017, auprès du ministre pour la transition écologique et solidaire, c'était avec Nicolas Hulot, puis François de Rugy.

Ensuite, ministre chargé des collectivités territoriales auprès du ministre de l'Intérieur. Et ensuite, en juillet 2020, ministre des Outre-mer sous le gouvernement de... C'est Castex, c'est ça à l'époque. Vous avez toujours voulu devenir ministre ou c'est un peu arrivé par hasard avec la politique ?

Non, enfin, c'est vrai qu'on va passer à compter d'histoires. L'État occupe une place telle dans notre pays que le servir est quand même un des grands moyens de faire de la politique. Au fond, d'ailleurs, il y en a deux. C'est soit la vie locale...

maire présent de département, qu'on le veuille ou non, vous êtes le patron d'une collectivité, vous avez des moyens, une équipe, c'est pas tous les jours facile, mais enfin, c'est un des moyens de changer la vie des gens, soit effectivement les fonctions nationales.

Et vu l'organisation de notre constitution, de notre pays, c'est plutôt dans l'exécutif que dans le législatif que vous avez vraiment du drive. Bon, après, j'ai quand même été candidat au Sénat, élu sénateur. Mais voilà, je pense que, de fait, être ministre, on a d'intérêt... que si vous avez vraiment les mains sur les manettes pour faire des choses.

On a vraiment les mains sur les manettes quand on est ministre ? Est-ce qu'on peut vraiment bouger ? Pas aussi vite qu'on le voudrait, vous avez des contraintes, vous ne pouvez pas vous affranchir de la loi, c'est l'argent du contribuable, c'est une démocratie, donc il y a du contrôle politique, médiatique, parlementaire, vous avez des chefs...

Ce n'est pas sans contrainte. Mais ceux qui vous disent qu'on ne peut rien faire ou qui vous font le discours de l'impuissance, il faut qu'ils rentrent chez eux, qu'ils renvoient leur traitement de ministre au traiteur public. Et au contraire, on peut vraiment peser sur les choses. Après, il faut avoir un rapport au temps.

Pour parler de votre famille, c'est intéressant aussi. Vous avez des militaires en famille ou pas du tout ? Pas de militaires. J'avais un oncle qui travaillait comme civil au ministère de la Défense à l'époque. En revanche, beaucoup d'anciens combattants et un grand-père ancien résistant.

Probablement celui qui a donné la ligne et l'envie. Votre père était technicien dans les usines Snecma. C'est Ariane Group. C'est les fusées, en fait. Ariane, à Vernon, bien sûr. C'est les moteurs de fusées, cette boîte-là. Il porte toujours le nom, d'ailleurs. Viking, Vinci, Vulcain, c'est le V de Vernon à chaque fois. Vulcain, c'est pas les classifications... C'est les noms des moteurs de chaque fusée. Ariane 4, Ariane 5, Ariane 6, toute la gamme de Vikings, Vulcains et autres.

C'est à chaque fois le V de Vernon. C'est vraiment l'aventure spatiale qui est vraiment fixée à Vernon. D'ailleurs, c'est comme ça que je suis vernonné par mon peuple.

parce que mon père travaillait chez un groupe. Vos parents étaient contents que vous partiez en politique ? Ou c'est un truc qui faisait un peu peur ? Quand vous arrivez à un poste aussi gros comme ça, est-ce que ça effraie les parents ? Ce sont des gens qui votent. Pour rien au monde, ils s'abstiendraient à une élection. De là à ce que la politique s'invite beaucoup à table...

Quand j'étais petit, ce n'est pas franchement le cas. C'était moins vrai que le grand-père. S'ils sont fiers, ils ne le diront jamais. C'est des taiseux. Je suis enfant unique, donc toujours un rapport aussi... C'est chauchoté, les enfants uniques. Après, il y a les enfants uniques choisis, puis les enfants uniques où ça s'est imposé à mes parents. En tout cas, je pense qu'ils sont contents de savoir que je fais un truc qui me plaît.

Après, je pense qu'il y a quand même une forme de prudence. Les mères ont un bon sens incroyable. Donc en fait, je pense qu'elles trouvent ça quand même dangereux. S'en rendre compte ! Vos parents sont déjà venus au ministère vous voir ? Oui, ils sont déjà venus, notamment à la soirée du 13 juillet, la veille du 14 juillet. On fait dans le jardin un discours du président, mais surtout on met toutes les troupes qui vont défiler le lendemain, les familles, les familles des blessés de l'année.

La famille des tués de l'année. Et oui, j'essaie de faire venir mes parents, mais c'est la seule fois où ils viennent. Si vous avez un gros service de sécurité, quand même, on le voit, c'est arrivé, ça peut faire peur à des parents. Pourquoi il y a du monde autour ? Le bon sens, oui, je reviens au bon sens.

des parents, et certainement encore plus en l'espèce, pour moi, en tout cas, maternelle, c'est de dire que s'il y a beaucoup de policiers, c'est qu'il y a beaucoup de dangers. C'est implacable. C'est vrai. Ils ne sont pas là pour rien.

Et d'ailleurs, comment ça se passe au quotidien pour vous ? Est-ce que quand vous êtes en week-end à Vernon ? Ah, j'en cas tout le temps, bien sûr. Ils vous accompagnent tout le temps ? Ouais, c'est assez lourd. Après, je les aime beaucoup parce que... Ils sont très sympas. Ouais, ils font un boulot incroyable. C'est quand même des gens qui sont payés pour vous protéger, donc potentiellement quand même, pour interagir dans des environnements de danger assez importants.

Ils sont nombreux. Pour armer intérieur, c'est quand même des dispositifs qui sont assez lourds. Et donc, on vit avec. Donc oui, le peu de temps libre, c'est aussi avec eux. Ils ont fait une petite photo dans le studio, en souvenir, avant que vous arrêtez. Je crois qu'ils regardent les gens. Ouais, ils m'ont dit, ils m'ont dit.

Mais c'est vrai que ça peut être compliqué quand on va au marché, d'être accompagné. Les déplacements, tout est plus lourd. La seule où ils sont vraiment chouettes, c'est que moi à Vernon, j'ai quand même ma vie dont je vous parlais tout à l'heure.

Je n'ai pas envie de me retrouver sur le marché avec une barrière entre les gens et moi. Ce n'est pas l'objet. Surtout des gens qui me connaissent depuis toujours. Pourquoi je ne peux plus parler ? C'est quelque chose qu'ils font objectivement très bien.

Après, il ne faut pas baisser la garde, parce que la réalité, c'est qu'on attire les dingues aussi. Je veux dire, les menaces de mort sur les réseaux sociaux, les détraqués en tout genre, les sujets proches Moyen-Orient, Ukraine, ça charrie quand même des gens qui ne sont pas que bien stabilisés. plus les problématiques de sécurité plus classique entre États. Donc oui, c'est pas de la sécurité de confort, c'est certain. Et alors après...

On n'est pas obligé d'être ministre non plus, donc si on n'a pas envie de vivre avec ça, ben... Oui, oui, il faut l'accepter. Vous regardez les messages, vous dites...

On va parler après des passions, etc. Mais vous regardez sur les réseaux sociaux, les menaces, les trucs comme ça, c'est quelque chose qui effraie au début quand on arrive à un poste comme ça ? Non, je ne la regarde pas, ou en tout cas, je ne la regarde plus. J'ai quand même vu aussi une évolution entre le moment où j'ai commencé ma vie politique...

mère en 2014, bon déjà c'était Facebook, c'était pas complètement les mêmes plateformes, les mêmes supports, il n'y avait pratiquement pas d'anonymat, ou peu, ou il était résiduel en tout cas. Aujourd'hui, vous regardez X, vous avez des gens qui brillent par leur courage sur fond de comptes anonymes quand ce n'est pas un robot ou une fermatrole étrangère. Tout ça n'est pas très représentatif.

Et d'ailleurs, c'est le problème des politiques qui sont un peu déconnectés et qui essaient de faire leur stratégie uniquement entre réseaux sociaux, réseaux sociaux plus sondages. C'est sûr que ça fait un rapport au pays qui est un peu curieux. On va parler après de l'ingérence, le fait que ce soit des pays étrangers qui vont déstabiliser par des tweets, par des fake news, par du deepfake, on va en parler tout à l'heure, prendre le visage de quelqu'un d'autre, on en a fait un et quelqu'un...

que vous connaissez très bien, on le fera tout à l'heure. Juste avant, sujet assez important, le jardinage. C'est un sujet important. C'est un sujet important quand même. Surtout au mois de mars. Ça nous nourrit aussi, ça peut nous nourrir. C'est le début du commencement du réveil à la nature et du jardin. C'est quelque chose que vous aimez beaucoup, en vrai. C'est une vraie passion. Je fais un dingue complet de jardin et de cuisine, pour être complètement honnête. J'ai pas beaucoup de temps.

Même si, objectivement, le samedi, des écouteurs dans les oreilles, vous pouvez faire quelques podcasts, quelques conférences téléphoniques, appeler des collaborateurs, vous n'avez pas forcément eu le temps de savoir. Vous pouvez le faire de manière... Ça vide beaucoup la tête. Moi, je suis fleur, potager énormément, du semis jusqu'à la récolte. J'ai un petit côté écolo de ce point de vue. J'aime beaucoup ça.

Je partage même des récoltes ensuite. Partager, c'est-à-dire ? Avec les voisins ? Il faut en faire plus que ce dont on a besoin. Vous êtes autosuffisant, presque ? Ah oui, j'ai mon poulailler pour mes propres œufs, mes composteurs, mes vinaigriers pour faire mon propre vinaigre. J'ai un côté un peu comme ça. Une fois de plus, tout ça est très... Vous voyez, j'en parle, je m'anime.

Je me dis tiens surtout, le jour où je ne serai plus ministre, je pourrai vraiment... Non, j'ai quelques loupés depuis que je suis ministre, singulièrement depuis que je suis ministre des armées, où globalement il suffit que vous ayez une petite crise ou un gros problème.

vous repassez pas par chez vous, vous récupérez tout complètement crevé parce que vous n'avez pas que l'arrosé, donc voilà, quelques loupés quand même, donc après je m'arrange. C'est intéressant. Vous faites parfois des réunions avec des bottes dans le poulailler, vous pouvez faire une réunion et écouter le week-end ? Oui, et vous ne le répéterez pas. Oui, bien sûr. Et mon chien, évidemment. De toute façon, il faut avoir des moments où vous sortez de ça. Ça stabilise énormément.

C'est normal. J'ai la faiblesse de penser que c'est assez normal. Et puis toucher de la vraie matière, du bois, des plantes, c'est hyper important. Je ne dirais pas que la vie politique ne l'est pas toujours, mais quand même, c'est qu'entre le moment où vous semez, vous plantez, vous récoltez... quelque chose d'éminemment concret. Pareil pour faire la cuisine, moment de partage, du marché ou de votre potager jusqu'à l'assiette.

C'est hyper culturel. C'est assez franchouillard. C'est plus dans la terre, on ne touche plus du bois, on est avec du plastique, des stylos. J'adore les deux jardiniers du ministère. Il y a un très beau jardin historique, il y a deux jardiniers qui font ça de manière incroyable.

C'est sûr qu'au début, ils se sont dit, c'est un peu bizarre. Ils passent beaucoup de temps de nous poser des questions sur tel ou tel type de plantation. Il me teste ou quoi ? Il m'a pris pour un espion et voir si je mêle. De quoi il se mêle. Mais oui, bien sûr, je trouve ça bien.

En tout cas, moi, ça me fait du bien. On parlait de votre père tout à l'heure, qui est traité dans les moteurs de fusée. Dans votre livre, Vers la guerre, vous dites, page 109, j'entretiens un lien personnel avec le domaine spatial qui ne date pas de ma nomination, donc vous expliquez pourquoi. Vous dites, page 110, juste après, vous dites que les habitants de notre planète connaîtront à coup sûr des actions dignes de la guerre des étoiles.

Qu'est-ce que ça veut dire ? Vous avez commencé à parler de nucléarisation de l'espace juste avant. J'attendais qu'on arrive à ce moment-là pour en parler. Qu'est-ce que ça veut dire ? Le spatial, ça a toujours été un environnement dans lequel les pays sont dit « on y met des choses pour des besoins terrestres ».

J'ai besoin d'observer, satellite d'observation. J'ai besoin de télécommunication pour la télé, pour Internet. Je mets quelque chose qui fait le relais. Un satellite. Un satellite. Mais vous voyez, on est plutôt dans une logique de service civil. militaire, et le spatial a plutôt été préservé. Avec un bémol quand même, c'est que début des années 60... Pour la Lune ? La course ? Ça, ça va encore. Mais il y a eu des explosions nucléaires dans l'espace.

1962, les États-Unis font sauter une très grosse bombe nucléaire au-dessus du Pacifique. Ils le font plutôt pour des vocations scientifiques, faire des relevés, etc. C'est une bombe qui explose pratiquement à 400 km au-dessus de la surface du globe. Mais c'est une autre époque. Il y avait une vingtaine de satellites géostationnaires. On estime d'ailleurs que la moitié ont été complètement misées, hors d'état de nuire, etc. Puis à un moment donné, quand même...

URSS, Union soviétique américaine, tout le monde dit, oh là là, on va se tirer une balle dans le pied. Donc, il y a un traité en 1967 qui dit, pas d'armes nucléaires dans l'espace. Bon, voilà, on en était. Sauf que, entre-temps, la technologie nous rattrape.

armes énergie dirigées, lasers, capacité à avoir du brouillage, à ce qu'on pourrait dire... Interférer. Interférer, je pourrais vous donner des exemples si vous voulez, mais ce que je veux vous expliquer, c'est qu'en fait, on a un moment où... Tout ça sont des cas pratiques nouveaux. Et puis avec plein de puissances nouvelles, on y revient. L'Inde, la Chine. Et donc, nous, nous sommes la génération, les gens qui nous regardent, nous deux, on va connaître...

des satellites qui seront en situation potentiellement de détruire un autre satellite ou de venir le pousser pour le mettre sur une orbite cimetière. Des satellites armés. armés, armés énergiques légers, ou même équipés de bras robotisés pour venir abîmer le satellite en question. Il faut savoir, même quand on dit géostationnaire, ça bouge.

Donc vous êtes quand même sur plusieurs kilomètres secondes. Donc ça veut dire qu'en tant que tel, c'est une arme par destination, comme on dit. C'est-à-dire que le satellite projeté sur un autre peut bouger. Donc vous voyez qu'on change.

complètement d'environnement. Puis après, il y a les pays qui ont plus développé des capacités de détruire un satellite depuis la Terre. L'Inde fait ça, non ? Avec un laser, non ? Ils sont plusieurs. Non, balistiquement, ils ont fait, je crois. Balistiquement, balistiquement. Pardon, une fusée. Je ne devrais pas dire ça, mais...

c'est pas si compliqué, parce qu'en fait, les pays qui maîtrisent les gros systèmes de missiles peuvent le faire. Alors, c'est pas tellement conforme au droit international actuel, mais enfin, la Russie l'a fait, dernièrement d'ailleurs, l'Inde l'a fait, les États-Unis l'ont fait.

La Chine l'ont fait. La réalité, c'est qu'en fait, les pays qui l'ont fait, l'ont fait une fois pour montrer qu'ils savaient le faire. C'est une forme de dissuasion. Et d'ailleurs, quand est-ce que la Russie l'a fait ? Elle l'a fait trois mois avant le début de l'invasion de l'Ukraine.

Je sais le faire. Je sais te détruire ton satellite. L'enjeu, pour celles et ceux que ça passionne, le principal enjeu de cette affaire, ce sont les débris. Ils retombent. En fait, ce n'est pas un truc propre. Dès lors que vous commencez à détruire un satellite, ou plusieurs...

Vous avez un enjeu de débris. Je vous disais, dans les années 60, une vingtaine de satellites. Aujourd'hui, on est plutôt une classe autour de 10 000. Ils ne sont pas tous actifs. Et ça continue d'augmenter. Il y a des maps, parfois, on voit sur Internet et on voit que c'est bourré de satellites. Donc en fait, il y a un truc complètement dingue et inconscient, c'est de...

de commencer à détruire des satellites, c'est rendre l'espace inutilisable pour tout le monde. Rendre l'espace inutilisable, très franchement, ça serait non seulement dangereux, ça serait une régression absolument épouvantable. Donc oui, on est dans un moment où... C'est pour ça que certains pays mettent beaucoup d'argent pour développer des solutions pour mettre hors d'état de mur un satellite sans faire de débris. Aveugler un satellite. Le faire griller. Le brouiller, le griller.

pour faire en sorte de mettre hors d'état de nuire ces batteries. Casser ces panneaux solaires du coup. Pour ne pas créer de débris. Donc en fait, le budget de recherche est là. Donc en fait, oui, on est en train de... Et ça, vous voyez, on aurait la même émission de tous les deux il y a trois ans.

Ce n'était pas complètement la même réponse que je vous aurais faite, donc je n'ose imaginer ce que je pourrais être amené à vous dire en trois ans. Question, je ne sais pas si on peut aborder le sujet, mais je vais me permettre de vous le poser. On parle beaucoup de défensif. Pour la France, on parle de la Russie qui est offensif, l'Inde qui va péter un satin, etc. Est-ce que nous, on a des secteurs, des hackers, dans le cyber, dans l'espace, est-ce qu'on est aussi offensif ?

On fait des choses. Après, nous, on garde le secret sur ce qu'on fait. Il y a des lignes rouges, il y a une dimension éthique, comme dans n'importe quel champ de bataille. Il peut y avoir des armes. la manière de s'en servir, la manière dont les états-majors peuvent concevoir une action armée sur le terrain.

peut différer d'un pays à l'autre, en fonction de ses valeurs et de ce qu'il défend. C'est la question des dommages collatéraux, c'est pas très élégant, pardon, mais c'est une réalité. C'est la question de la prise en compte sur telle ou telle frappe. des populations civiles. Parce qu'il est vrai, si vous voulez, sur une action militaire classique, et vrai aussi sur une action militaire cyber ou plus discrète, dans laquelle, à chaque fois, quand même...

on ne fait pas n'importe quoi, n'importe comment. Mais après, oui, si la question, c'est est-ce que nous sommes des bisounours et qu'on attend uniquement d'être agressés pour juste dire « ah, c'est mal », non, on sait se défendre, on a une armée qui sait le faire, des services de renseignement qui savent le faire. mais il y a une éthique, il y a une doctrine, parce qu'on ne fait pas n'importe quoi.

Est-ce que la démocratie, ça fonctionne bien ? Est-ce que parfois, il ne faudrait pas plus serrer la vis ? On le voit sur la justice, sur plein de choses. En écoutant un peu les Français, les remarques, Internet, en lisant un peu...

On peut voir, c'est justement ce que ne faisaient pas à l'époque Louis XVI et Marie-Antonette, ils ne regardaient pas, justement. Là, en regardant, on sent que parfois les gens ont envie de plus de sécurité, de plus de resserrer la vis avec les méchants, pour que les familles puissent être plus tranquilles, etc.

C'est quoi votre opinion là-dessus ? En fait, est-ce que la démocratie, elle fonctionne au sens où, électoralement, elle fonctionne, oui. Oui, bien sûr. Pour l'instant. C'est-à-dire qu'en fait, quand vous allez dans un préau d'école le dimanche pour mettre un bulletin de vote...

pour Mme Bidule plutôt que M. Machin. Il n'y a pas de fraude. C'est un système qui est vachement robuste. Je le dis parce que ce n'est pas le cas de tous les pays. Pourquoi je dis pour l'instant ? Parce que de plus en plus...

se posera la question des ingérences et autres dans les campagnes électorales, des manipulations. Oui, je pourrais y revenir si vous voulez, Roumanie. Mais pour répondre à votre question après, ça, ça fonctionne de ce point de vue. Deux, je crois qu'on a quand même une liberté d'expression.

Personne n'est venu contrôler ce qu'on fait avant, pendant et après, notre exercice. Et personne ne va contrôler l'accès à légende ensuite. Il faut le dire, parce que ce n'est pas dans tout le cas. Non, c'est vrai, c'est tout à fait. Après, c'est l'équilibre. Je vous ai demandé s'il y avait des trucs, vous avez envie de parler, comme on construit une émission ensemble en lisant le livre, est-ce qu'on peut aborder ce sujet, ça serait cool. Si on prépare trop, c'est fake.

Donc je pense qu'il faut garder quand même de la... L'exercice démocratique, c'est aussi qu'un homme, une femme politique ou un responsable. viennent devant les Françaises et les Français et passent aussi à la question, il faut prendre le risque. Surtout la démocratie par période, mais là en ce moment, comme on est entouré de pays qui sont un peu moins peut-être des démocraties que nous, on va dire peut-être des régimes autoritaires.

plus soft, mais autoritaire quand même, etc. Est-ce qu'on n'est pas trop gentil quand on est une démocratie ? C'est plus ça ma question. Pour être complètement honnête avec vous et assez cash, j'ai longtemps pensé ça. Et mes fonctions gouvernementales d'être ministre m'ont fait un peu voler. Déjà, je n'ai pas été fasciné par les régimes autoritaires et leur gestion du Covid. Je sais que ça peut être un sujet un peu polémique, mais enfin...

C'est marrant, moi je me suis quand même senti mieux en France pendant le Covid qu'en Chine ou en Russie, pour être tout à fait direct. Franchement, quand on voit que la Russie et l'Iran sont frappés d'attentats terroristes islamistes absolument épouvantables... Alors que pourtant, ce sont des pays qui pratiquent la torture. Il n'y a pas franchement de sujet de liberté individuelle ou de protection des données personnelles. Ça veut dire qu'avec des services qui emploient des méthodes...

qui ne sont pas franchement les nôtres, heureusement d'ailleurs, en fait, ils se prennent quand même des attentats qui sont épouvantables. C'est bien simple de se prendre. Pas c'est binaire, quoi. Ah ouais, s'il y avait une solution miracle, je pense qu'elle serait déjà en application.

C'est pas... Moi, je pense que malheureusement, je suis désolé de le dire, mais c'est plus compliqué. Alors, j'ai un autre sujet avec l'espace pour terminer sur ce sujet, mais comme vous êtes très informé avec la DGSE et tous les services de renseignement, je me suis dit que je vous la poserai si vous avez une réponse. C'est les ovnis. Je trouve ça intéressant de vous poser la question. Aux États-Unis, ils ont créé un bureau de résolution des anomalies du Pentagone en 2022.

OVNI, c'est sûrement des tests faits par l'armée ou d'autres pays, etc. Pour essayer de comprendre qui a volé là, si c'était un drone, un machin, etc. Est-ce qu'on a ça en France ? Pas à ma connaissance. En tout cas, sur la partie ministère des Armées, non. Ou alors on me l'a caché. Parce qu'il y avait 700 ? Normalement, non. Vous connaissez tout ? Ou est-ce que dans l'armée, il y a des choses que le ministre ne doit pas savoir ? Sur certains sujets...

propres à la dissuasion nucléaire, c'est remarquablement organisé. C'est-à-dire que ce dont j'ai à connaître, c'est pas forcément ce dont le chef d'état-major des armées a à connaître et réciproquement. Pareil pour... ce qui est dû au président. Et en fait, ça n'a pas bougé depuis Mesmer, De Gaulle, Debray et Pompidou. C'est que c'est bien fait. Ah oui, c'est remarquable. Chacun a sa fonction précise.

avec le Premier ministre. Et en fait, personne ne va sur le thème de l'autre, ce qui assure la permanence même et la crédibilité de la dissuasion. Donc, mis à part ce sujet-là, je ne rentre pas dans les détails... Mais est-ce qu'un a un bout du sujet, l'autre à l'autre bout ? Pour le reste, non, le ministre a à connaître. Parce que j'endosse la responsabilité politique devant l'Assemblée nationale. Ça veut dire que même si on devait me cacher des choses...

Ça serait donc illégal. C'est-à-dire que les gens qui m'auraient caché quelque chose seraient eux potentiellement poursuivie, parce que pour le coup, il n'y a pas de schéma dans lequel le ministre et le gouvernement, donc la Constitution et le Code de la Défense disent le gouvernement, doivent être mis à l'écart. Est-ce que quand on est nommé ministre, on apprend des choses incroyables ?

On se dit, ah waouh, ça je ne savais pas ou je n'aurais pas imaginé. Sans dire quoi, ce n'est pas le sujet, mais... Vous avez été surpris d'apprendre certaines choses ? Oui. Mais pas qui a assassiné Kennedy, si vous voulez. C'est la même chose, quoi. C'est que... On se dit... Ah oui, les théories du complot ! Des gens disent qu'il y a forcément des choses...

Non, donc ce n'est pas de nature spectaculaire, ce n'est pas une information très secrète, etc. Des éléments de compréhension, des clés qui ouvrent des serrures de raisonnement. de choses que vous ne pouviez pas voir de face, mais comme vous êtes au-dessus, vous regardez le truc et vous dites, ah bah oui, je comprends mieux. Donc c'est pas une info, c'est plutôt une manière de lire les choses.

qui n'aide pas à simplifier les choses, parce qu'en général, ça vous les rend encore plus compliqués. Mais vous dites, je comprends mieux pourquoi tel ou tel prédécesseur a pris cette décision-là. Comme n'importe quelle personne qui apprend, qui accède à la recherche. qui accède au savoir. Lorsqu'il a accédé au savoir, il comprend mieux ce qu'il a observé que s'il n'a pas voulu écouter ce qu'on lui a dit.

C'est vrai que parfois, on peut dire, tiens, mais pourquoi il a dit ça ? Pourquoi telle politique a pris ce choix-là ? Ça n'a pas de sens. En fait, c'est juste qu'on n'a pas toutes les données de l'équation. Parfois, ça n'a pas de sens aussi. Oui, oui, oui. Non, mais sur des décisions... C'est subjectif, vous savez, même sur un champ de bataille.

pourquoi tel officier général, sur telle ou telle grande bataille, a pris telle ou telle décision irrationnelle, et vous avez pendant 30 ans des chercheurs qui cherchent à comprendre pourquoi, pour finir par découvrir, au gré d'une lettre, que le général en question était amoureux, et que donc l'émotivité... a amené à prendre des décisions militaires qui étaient complètement sans sens donné. Donc, je ne dis pas que tout est rationnel.

Je dis juste que c'est parfois plus compliqué que ça en a l'air. Vous avez rencontré le fils du général de Gaulle, qui est aux Invalides. Il avait 100 ans à l'époque, c'était il y a quelques années. Il est décédé d'amiral de Philippe de Gaulle. Il vous a posé une question.

C'est intéressant et si vous voulez bien la dire, je crois qu'il vous a demandé pourquoi on a perdu en 40 ans. C'est incroyable, il vous a posé cette question-là à vous. Ça m'a beaucoup marqué, je l'ai écrit dans le livre parce que... Il le dit avec une émotion énorme. Quand il était jeune enseigne de vaisseau, il était à la tête de la section de force spéciale qui a libéré l'Assemblée nationale des Allemands.

Il n'aurait plus de Compagnon de Libération, son père lui refuse. D'ailleurs, s'il avait été Compagnon de Libération, il aurait sans doute été le dernier survivant des Compagnons. Il n'est pas que le fils d'eux. Un énorme personnage. Et en fait, il dit avec beaucoup de... de tristesse. Il me dit, voilà, monsieur Millis, je vais bientôt mourir. Il y a une question à laquelle je n'ai pas eu la réponse, en fait. C'est pourquoi on a perdu en 40. Et c'est très bouleversant.

C'est très bouleversant parce qu'en fait, ça explique tout du mystère gaullien. Ça explique tout des décisions des gaullistes. On dit le gaullisme, le gaullisme, parfois ça nous rabat les oreilles de le dire tout le temps. C'est de se dire en fait, c'est une forme de plus jamais ça. 58, il revient, bon, il y a tout le sujet algérien qui est très douloureux, mais pour rien au monde, il y a l'idée de se dire qu'il faut revivre 40.

Et en fait, c'est intéressant parce que s'il y a un truc à retenir, au fond, c'est ça. C'est pas que les décisions, c'est pas que l'arme nucléaire. Tout ça, c'est de la mise en œuvre. Le vrai truc, c'est de se dire, c'est pas normal qu'on ait perdu en 40. notre armée était bien plus importante, la force des armées britanniques, françaises, etc., était plus importante que l'addition des armées allemandes, etc., qu'on y a mis de l'argent.

trop peu, trop tardivement. Il explique tout ça, le général de Gaulle. Mais il dit juste à un moment donné, on n'a pas eu les bons chefs, on n'a pas eu les bonnes doctrines, on n'a pas eu les bons politiques. Et on n'a pas eu surtout le bon réarmement moral, parce que la population française, elle n'a pas su voir le danger. Et en fait, ça, c'est une leçon formidable. Donc, comme on a eu le drame de 40, c'est juste bien que nous, les jeunes générations, on essaie de faire vivre le plus jamais ça.

J'ai entendu une rumeur, une anecdote assez folle sur vous, c'est qu'Alexandre Benalla, l'ancien territoire de la sécurité de l'Elysée, était gendarme à l'époque, en même temps que vous, et vous aurez sauvé la vie. Oui, quand j'étais sous-lieutenant, plus lieutenant. Je commandais régulièrement une vingtaine de gendarmes. On faisait de la lutte, prévention contre les cambriolages, etc. Et sur une opération qui aurait pu très mal tourner, il était conducteur de la voiture dans laquelle j'étais.

on a vraiment été confronté à un individu assez dangereux, avec un début de course-poursuite, et à un moment donné, il a failli de plein fouet percuter la voiture de gendarmerie dans laquelle j'étais, comme passager, et il a su faire la marche arrière à temps. Donc c'est une histoire, en vrai ? C'est une histoire vraie. Et Benalla était un bon gendarme. Je sais que quand on le dit, parfois ça fait réagir. Et par ailleurs, il m'a sauvé la vie, quand même. Vous avez porté l'uniforme.

Ah oui, de nombreuses années. Je ne peux plus le porter depuis que je suis ministre, même si j'ai toujours mon contrat de réserviste qui est à jour. Ma visite médicale, mon tir une fois par an. Mais je ne peux plus le porter tant que je serai au gouvernement.

Le jour où je ne serai plus au gouvernement, je compte bien de nouveau resservir. Dernière question sur l'humain, mais qui est en relation avec le métier, et puis après on va parler vraiment de toutes les affaires, etc. Mais comment on apprend qu'on est ministre ? Comment ça se passe ?

Ça, c'est une bonne question. Je ne connais pas Emmanuel Macron, mais je vois pour la première fois de ma vie Emmanuel Macron au conseiller ministre. C'est Édouard Philippe, maire du Havre, moi dans l'heure, Normand, ce que depuis des années, qui propose mon nom au président.

Il m'appelle un quart d'heure, 20 minutes avant la fin de la conclusion du gouvernement, qu'Alexis Colère sur le perron de l'Elysée donne la liste. Le général de l'Elysée donne la liste des ministres. 20 minutes avant, il m'appelle. Il me dit, ça va mon poulet ? Oui. J'ai dit, tu connais quelque chose en écologie ?

Je dis oui, comme un élu local, les déchets, l'eau, les transports. Vous y connaissez quand même un petit peu déjà. Je ne suis pas un militant dans une ONG, mais comme un élu local de terrain, oui, bien sûr. Tu connais Nicolas Hulot ? Je dis oui, je suis Aya. Il me dit, t'es vraiment con ? Je lui dis oui. Et l'aventure démarre comme ça. Les collectivités locales, Edouard m'appelle aussi à un jeudi, en me disant, il est possible qu'on remanie un peu, t'iras sûrement aux collectivités locales.

Puis il ne m'a jamais rappelé. Puis le mardi, j'ai vu sur mon téléphone que j'étais ministre délégué collectivité locale. Mais il n'avait pas de raison de me rappeler. Enfin bon, pas une nouvelle. Incroyable. L'outre-mer, c'est encore une autre histoire puisque j'avais... J'avais dit au président de la République que j'étais prêt à prendre n'importe quel ministère, sauf les Outre-mer.

et donc j'ai été nommé ministre des Outre-mer. Non, c'est une blague, c'est vrai ? Non, c'est vrai. Alors, pourquoi sauf les Outre-mer, il ne faut pas vous y méprendre, j'adore ce ministère et je l'ai adoré, mais c'est un moment où j'avais besoin de davantage de temps pour l'heure. Les élections municipales en 2020, les élections départementales, j'avais besoin des...

D'être chez moi, je ne voulais pas être dans un avion en permanence. Et c'est le président, pour le coup, qui m'a reçu et qui m'a dit que ce sera les Outre-mer. Et j'ai obtempéré et j'y ai été très heureux, même si ça a été très très dur, parce que la gestion du Covid, etc.

Et les armées, c'est encore autre chose. J'ai toujours voulu l'être. Il le savait. C'était déjà cinq ans que j'étais son ministre. Il peut avoir confiance en vous ? Oui, c'est lui qui peut vous répondre. En tout cas, moi, j'ai confiance en lui. Il savait que c'était ce que je voulais faire, et lorsqu'il a composé le gouvernement en mai 1922, il m'a reçu pour me le dire. Donc vous voyez, quatre fois, quatre scénarios différents.

Je l'ai fait un peu pour vous faire sourire, mais toujours à chaque fois sérieux, parce que l'écologie, ça avait du sens au regard de ce que j'avais fait dans l'heure. Les collectivités locales, je viens de là, je suis un élu de terrain. L'outre-mer, j'ai toujours aimé, j'ai beaucoup voyagé en Outre-mer. dans mes différentes fonctions, et les armées. Comme quoi, il y a quand même de la cohérence. Je dis comme quoi, parce que parfois, vu de l'extérieur, on peut se dire comment ça fonctionne.

Pour parler du service militaire, j'ai regardé un peu les sujets en tapant armée, questions des français, etc. Sur Google, j'ai regardé un peu dans les forums, machin. La question du service militaire revient tout le temps, tout le temps. Pourquoi on ne remet pas le service militaire ? Pourquoi on l'a arrêté ? On n'aurait pas dû l'arrêter. Moi, j'entends dans les dîners.

dans les dîners, avec les gens qui l'ont connu, le service militaire, souvent racontent des anecdotes incroyables qu'ils ont vécues à l'époque, des copains, moi mon père s'est fait des copains à la marine, ils ont encore d'ailleurs cette bande de copains, ils ont 70 ans, ils se voient toujours régulièrement, c'est assez génial.

Ils ne se ressemblent pas et pourtant ils sont devenus un peu frères dans l'armée. Je sais que là, il y a une nouvelle version qui va arriver, la journée d'appel. C'est la journée de la défense et citoyenneté. C'est la journée où... Avant, on allait dans une... C'est encore le cas, je crois, aujourd'hui, au jour du tournage. On allait, on était appelés, puis on...

On devait regarder un programme télé, donner... Vous l'avez fait où, vous ? Je l'ai fait à Perpignan, moi. Ce qu'il y avait à 20h sur France 2. J'ai vu le même. À la base, rien d'évreux, mais j'ai vu le même journal télé, je pense. Et finalement, on n'a pas trop de rapports dans cette journée-là. Vous avez échangé ça, je crois ? Ouais.

Sur le service militaire, un mot quand même, parce que j'entends la même chose. Tout le monde le dit. Pourtant, on n'a pas fait les mêmes dîners. Mais je pense que rétablir le service militaire, c'est quand même un sujet de conversation qu'on peut avoir souvent devant le poulet féminin.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais tous ceux qui en parlent, c'est jamais pour une raison militaire. C'est vrai, personne ne dit que ça va être très utile pour défendre le pays. Personne. Bien sûr, c'est social. C'est la cohésion. Le permis de conduire. la détection de l'analphabétisme, les vaccins.

Que de bonnes raisons, je ne suis pas en train de les contester, mais c'est intéressant. Être au contact des autres qui ne ressemblent pas. La campagne, la ville. Au sens social, l'uniformité qui fait qu'à un moment donné le brassage social se fait, etc. Tout ça est vrai, mais c'est quand même...

Comme je suis ministre des armées, j'essaie juste de m'occuper de la sécurité des Français par ailleurs. Ce qui est quand même ennuyeux dans la conversation, c'est qu'il n'y a pas un argument qui justifie de l'avoir sur le terrain militaire. Sans être vulgaire, vous comprenez que c'est un peu emmerdant. Donc en fait, c'est là où ça nous amène à une autre réflexion. C'est comment, un, déjà, on peut recréer ces éléments de cohésion-là, c'est l'intuition...

d'Emmanuel Macron sur le service national universel pour retrouver ce brassage-là, etc. C'est mon intuition sur la journée défense citoyenneté. C'est une journée qui, en fait... la dernière vraie obligation. Vous ne le faites pas, vous pouvez avoir des problèmes, vous ne pouvez pas passer votre permis de conduire, vous ne pouvez pas passer le baccalauréat, le brevet, que sais-je. Bon, enfin, objectivement, aujourd'hui, c'est devenu une journée un peu fourre-tout.

les jeunes sortent de là en se disant « mais pourquoi j'ai passé une journée à faire ça ? ». Ce n'est pas du tout les gens qui le font, qui sont à mettre en cause, mais ce truc-là n'est pas repensé. Moi, je vais le recentrer beaucoup autour de la défense. On ne dérange pas les jeunes journées.

ça coûte de l'argent dans 80 millions d'euros par an, donc on dérange pas les gens une journée si c'est pas utile. Faut qu'à la fin de la journée, les gens se disent ça a été utile. Et donc c'est ce qu'on va faire, on va essayer de faire en sorte qu'elle redevienne utile. Déjà par la cohésion.

lever des couleurs le matin. C'est-à-dire lever des couleurs, qu'est-ce que c'est ? C'est le drapeau ? Cérémonie pas complètement militaire, mais enfin formelle, dans laquelle on va rebrasser tout le monde et tout le monde va se retrouver face au mât et les couleurs.

C'est quand même le fondement. Et un militaire lève le drapeau et ça chante. En fait, c'est quand même bizarre sur une journée de défense citoyenneté qui n'est ni marseillaise, ni un lever des couleurs. Objectivement, on marche à la tête. Donc ça, je suis en train de le remettre. Pareil, c'est pas normal que sur une journée de défense citoyenneté...

Quand vous quittez la journée, vous n'avez rien appris de très précis sur l'armée. Et parce que là, pour le coup, il ne faut pas chercher à faire ce que fait l'école. Les cours d'histoire géo et d'éducation civique, c'est une chose.

Est-ce qu'on peut demander à nos enseignants de commencer à faire des cours sur la situation nucléaire ? Je pense qu'ils ont autre chose à faire. Cette journée-là, c'est comment vous êtes capables de venir donner de la compréhension sur des réalités militaires. Moi, j'assume aussi mon besoin.

Derrière, ça permet d'éveiller toute une classe d'âge, au métier de l'armée, à s'engager, active, réserve. Parce que la réserve va être un des moyens aussi, quand même, de continuer à monter en puissance sur le volet militaire.

Donc cette journée-là, ça ne remplacera jamais les services militaires d'antan, mais c'est un bon moyen quand même de faire l'interface entre monde militaire et monde civil. Après, moi, je crois beaucoup pour l'avenir à ce que je vous disais à l'instant, c'est une réserve. très, très, très organisé, très durci, très entraîné, très équipé, parce que je pense que c'est le sens de l'histoire que de faire ça.

On allait filmer à Clermont-Ferrand, il y avait une classe test que vous avez commencé à mettre en place pour essayer pendant une journée. Donc on a le lever de drapeau, il y a des militaires qui viennent faire des démonstrations aussi, ça peut créer des vocations, ça peut donner envie d'en faire partie. Quand on voit, quand on touche le produit, c'est ça aussi.

base, et on est en contact avec un militaire ? J'ai envie typiquement qu'il y ait un moment autour de l'armement. Parce qu'en fait, on s'est aperçu qu'avec les jeux vidéo, il y a désormais un rapport à l'arme, un rapport complètement virtuel. Or, qui mieux ?

qu'un militaire, ou d'ailleurs un policier ou un gendarme pourraient le faire, mais un militaire, pour rappeler à quel point ce n'est pas un jouet, c'est un sujet qui est absolument clé, absolument clé pour la suite. Vous avez raison, le rapport humain qui fait qu'à un moment donné...

Quelqu'un en uniforme vous redit un tout petit peu la réalité de ce que c'est que le rapport à une arme. Pareil pour les anciens compétents. On a des vétérans qui ont des choses incroyables à raconter. Tout ça, à un moment donné...

On va essayer d'en refaire une journée qu'on va un peu revitaliser. J'en ai Antoine, notre journaliste, qui est parti passer une journée avec Clermont-Ferrand et qui a suivi justement cette journée d'appel, nouvelle version. Il a vu du tir, on l'a vu, du tir laser. Ce n'est pas du vrai tir. Ce n'est pas du tir à balles réelles.

mal d'ailleurs pour apprendre déjà les positions, comprendre, avoir un premier rapport à une arme physique en fait, c'est ça ? Mais c'est aussi le rapport à la sécurité de l'arme. On joue pas à la guerre. Mais comme malheureusement les jeux vidéo apprennent déjà par ailleurs à jouer à la guerre, avoir un moment avec un moniteur de tir...

avec quelqu'un qui, sur une arme laser, est capable justement de vous réapprendre... Moi, ce que j'ai appris comme réserviste à la gendarmerie, on ne pointe pas son arme contre quelqu'un. Si on est amené à prendre une arme un jour... et à la remettre à quelqu'un, on vérifie qu'elle est vide et on dit arme vide. Ce qu'on appelle au fond des réflexes de sécurité. Ce n'est pas en quelques heures sur une journée qu'on va révolutionner tout ça, mais...

de redonner un peu de solennité au rapport à l'arme, qui n'est pas un jeu, qui n'est pas un jouet, c'est absolument clé. On a demandé à ceux qui ont fait la journée après ce qu'ils en avaient pensé à la fin de journée.

C'est très intéressant, ça permet de voir différents aspects qu'on ne voit pas forcément au quotidien. Ils m'avaient dit que c'était un peu chiant, il fallait rester debout quand on regarde le diapo. Ils ont déjà fait, mais pas celle-là, parce qu'apparemment on est une journée test que les autres. Ils m'avaient dit qu'ils restent. Ils étaient devant des personnes qui leur parlaient devant des diaporamas et ils écoutaient ce qu'ils leur disaient et c'est tout.

En vrai, ils disaient que c'était un peu ennuyant. Parce que c'est chiant et qu'on attend, etc., que le temps ne passe pas. En vrai, c'était bien, c'était tranquille. Au moins, ça m'a apporté. Finalement, c'est super intéressant. Oui, là, ça n'a rien à voir. Juste avant, on a fait un atelier.

de jeu de stratégie. C'est une expérience que je me souviendrai toute ma vie. Oui, ça peut donner envie. Après, ce n'est pas forcément ce que je vais faire, mais ça donne envie. Comme ça, on a pu voir quelques images. Et puis leur avis, c'est intéressant. Ça serait mis en place bientôt, ça ? Septembre.

j'ai demandé quelque chose d'évolutif parce que avant il y avait quand même un petit côté un peu c'est comme ça puis c'est tout moi j'ai quand même envie au bout de quelques mois un peu comme on l'a entendu de voir

un peu le retour d'expérience de tout ça, pas que des jeunes, de ceux qui encadrent aussi, des intervenants extérieurs. Et après, je pense que j'ai un travail avec Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, c'est de faire en sorte aussi que policiers, gendarmes, pompiers... rentre bien aussi dans cette journée-là parce qu'il y aura beaucoup de vocation ou d'intérêt aussi pour les crises plus civiles et la question du volontariat pour les pompiers.

Vous le savez, c'est un sujet clé. Vous dites, page 14, combien de fois avons-nous entendu ? Alors ça, c'est vraiment des questions aussi qu'on entend en France quand on parle avec tout le monde. S'il nous arrivait la même chose qu'à l'Ukraine, justement, combien de fois, vous dites, des commentateurs posent depuis deux ans la même question, et s'il nous arrivait la même chose...

qu'à l'Ukraine. C'est assez peu probable qu'il y ait des chars à l'est de la France, des chars russes ou quoi, mais ça sera plus par l'ingérence, justement, par les perturbations moins directes ? Déjà, il y a une réalité, c'est qu'on a les menaces qui correspondent à sa défense et à sa géographie.

On est à l'ouest. On n'est pas à l'est. On n'est pas voisin immédiat de la Russie. Moyennant quoi, on est au nord de l'Afrique. On peut avoir des menaces qui peuvent venir d'une autre nature, y compris terroristes, par là. Deux, on est une puissance nucléaire.

On y revient. De toutes les évidences, si un pays s'en prend à nos intérêts vitaux, la dissuasion fera son œuvre. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire aussi que les pays qui vont s'en prendre à nous, vous avez la dissuasion nucléaire qui est là, va chercher à la contourner. et à passer par en dessous. C'est pour ça que faire 300, 400 attaques cyber sur 300 ou 400 hôpitaux en même temps, quel effet dans le pays ? Combien de victimes ? Imaginez la panique généralisée. Ce n'est pas une frappe.

de missiles qui vient de loin, qui là pourrait rentrer dans une grammaire nucléaire, en tout cas, pourrait le suggérer. Quand vous vous y prenez autrement, de manière fourbe, c'est ça en fait, le contournement de la dissuasion nucléaire, c'est...

prendre ça par le bas de manière fourbe, là, vous pouvez faire très mal autrement. Donc, en fait, nous, à la différence de l'Ukraine, mais à la différence aussi d'autres pays européens, comme on est une puissance nucléaire, en fait, on a des menaces qu'on n'a pas à traiter, parce qu'on est déjà protégé.

déjà défendu. En revanche, ça veut dire aussi que pour nous faire mal, il y a d'autres moyens de s'y prendre. Et c'est ça auquel il faut qu'on réfléchisse parce que ça va vite en ce moment. Les nouvelles technologies, les nouvelles pratiques. Il y a des infrastructures françaises qui sont attaquées tous les jours numériquement. On ne se rend pas compte de la... Bien sûr.

En fait, il faut comprendre que pendant longtemps, les menaces cyber sur Internet, c'était soit de la cybercriminalité classique, rançonnage. Demande de rançon en échange d'une attaque. Soit je vous prends vos codes, je les change et je vous redonne vos codes uniquement si vous versez de l'argent ou je vous pique vos photos et je vous les rends que... rançonnage, escroquerie.

Ou alors de l'espionnage, je rentre dans le cyber, je fais une attaque sur les infrastructures de légende, je ne me montre pas et j'essaie en revanche de capter toute la donnée, vos agendas, savoir ce que vous faites, qui vous voyez. L'espionnage. Là, on a quelque chose qui est complètement différent. C'est désormais, on a des choses qui sont faites pour détruire. C'est du cyberterrorisme. Ce n'est pas fait du tout pour rançonner ou pour espionner.

C'est pour détruire complètement. C'est-à-dire faire en sorte que demain, pour une banque, pour du contrôle aérien, imaginez, pour des systèmes de feu rouge dans une ville... Tout est numérique aujourd'hui. Tout fonctionne avec Internet.

Même les feux rouges. Mais y compris des infrastructures numériques. Pourquoi ? Les hôpitaux nous préoccupent. Le dossier médical du patient. On est sur des choses hyper sensibles. Donc en fait, vous avez plusieurs types après de cyberterrorisme ou de cyberattaque.

tout supprimer à l'Amérique qui perd tout l'état civil qui était numérisé ou au contraire tout transformer alors ça c'est pas un sport de masse mais c'est comment un jour sur les jambes vous en rendez pas compte mais Par une cyberattaque, une puissance étrangère est rentrée et au moment du montage va prendre une minute de ce que vous avez enregistré et va construire par l'intelligence artificielle une autre minute.

avec un propos que vous n'avez pas dit ou que votre invité n'a pas dit et le substituer. Et vous vous êtes aperçus de rien. J'ai pris les jambes, évidemment, parce que je suis joueur. Imaginez la presse écrite qui, au moment de mettre ça sous presse, ne se rend pas compte qu'en fait...

un article un peu changé. Et tout ça, en fait, sont des menaces numériques. Vous voyez, en fait, l'étendue du problème est énorme. Et il concerne tout le monde, parce que tout le monde a du numérique avec soi, y compris avec son smartphone. Ça arrive qu'il y ait des...

Des fake news organisées par des pays étrangers, qui soient repris par des journalistes, de bonne foi aussi, parce qu'ils voient juste le truc, ils repostent pour aller le plus vite, ils repostent rapidement. Souvent. Ah oui ? Souvent. Souvent, y compris dans les univers francophones, dans la France, y compris en Afrique, où parfois les informations vont très vite, elles ne sont pas vérifiées.

Alors après, c'est compliqué, parce que dans une démocratie, on parlait de la démocratie de tout à l'heure, il n'y a pas non plus la police de l'information. Donc, comment on attribue ? Comment on est capable de... Alors, il y a des projets qui existent. Parfois, vous savez, un peu comme l'alerte enlèvement à la télévision, Singapour, Taïwan réfléchissent à ça parce que sont très impactés, y compris par des menaces parfois qui viennent de pays limitrophes, c'est ce que je veux dire.

c'est de se dire, là, il y a un doute sur la nature même de l'information. Être capable de faire clignoter quelque chose pour dire, en fait, à la personne qui regarde... Ça, c'est fake news. Bon, je ne sais pas ce qu'on fera en France, mais ce que je veux dire par là, c'est qu'on ne peut pas ne pas voir que la production de contenu en masse...

qui de plus en plus apparaîtra comme étant vrai, nécessitera forcément un devoir de vigilance. Et le devoir de vigilance, il reposera aussi sur des gens comme vous, Guillaume. Les rédacteurs en chef des rédactions, c'est de s'assurer que ce qui sort, ou ce qui rentre dans la rédaction, correspond quand même à un truc qui existe vraiment, bien sûr.

Je crois qu'il y a eu les punaises de lit qui avaient été reprises. On sait que c'est, je crois, la Russie qui a fait... C'est ça qui a poussé... Il y avait bien des problèmes de punaises de lit, mais entre les quelques problèmes de punaises de lit qui existent... Les gens qui sont confrontés à ça dans leur logement, c'est quand même épouvantable. Donc, pas banaliser ça. Mais l'écho qui a été donné est dingue. Et pourquoi cet écho a été créé par la Russie ?

tout simplement parce qu'on était avant les Jeux Olympiques, et il s'agissait d'encoder, non pas tellement pour les Français, mais d'encoder dans le monde entier que nous n'étions pas capables. d'organiser les JO. On pourrait dire que c'est que du discrédit. Dites-le à tous les hôteliers, tous les restaurateurs, tout le monde économique qui s'est mis. Et puis la réputation d'un pays. Il y a aussi la communication grise, blanche, noire.

Parfois, on utilise une information vraie, qu'on déforme un petit peu ce que disiez avant, pour diluer, puis faire passer. Il y a eu les punaises de l'île, mais il y a eu plein d'autres gros sujets qui ont été repris. Oui, parfois des choses grossières. Moi, je l'ai vécu comme ministre d'armée sur les troupes. les troupes françaises en Ukraine ?

où une information monte en disant il y a des troupes françaises en Ukraine, regardez même sur un site internet de recrutement, on peut s'engager pour aller se combattre en Ukraine, le site de recrutement avait complètement été monté par les services russes.

Il n'y a pas eu des Français qui avaient été annoncés avoir été tués sur le champ de bataille en Ukraine, qui étaient finalement encore en vie ? Il y a plusieurs choses. Ce n'est pas inintéressant. Une liste de soldats français morts en Ukraine. Les types sont retraités, ils vivent en Bourgogne, ils regardent la télé, puis ils s'aperçoivent qu'ils sont morts. Et en fait, pourquoi cette liste a été faite ? C'est des gens qui, effectivement, avaient été en Ukraine ces 20 dernières années.

des militaires qui faisaient la maintenance informatique à la mission de défense de l'ambassade, etc. Et comme quoi, cette affaire n'est pas si mal faite, les Russes avaient gardé la trace de tous les soldats français qui avaient fait une mission à l'ambassade, mais pas depuis Calais, je parle de bien avant.

et en disant, vous voyez bien, les soldats français sont en Ukraine. Mais de manière encore plus perfide, on a des soldats en Roumanie qui ont fait l'objet d'attaques cyber, notamment de leurs montres connectées, pour géolocaliser ces montres en Crimée.

alors qu'ils étaient en Roumanie, faire croire que nos soldats étaient en Crimée alors qu'ils sont en Roumanie. Vous voyez bien qu'il y a des troupes françaises au sol. Donc, vous voyez bien, Macron ment, la France ment, on fait bien la guerre, on a bien des soldats déployés en Crimée. Bon, et ça, il faut aller l'attribuer, le contrer.

parce qu'on a déjà suffisamment à faire de vrais problèmes pour en plus passer beaucoup de temps en saturation. Et après, c'est le problème de l'asymétrie, le décalage entre une démocratie et un pays autoritaire. La Chine, pendant les JO, a apparemment surchargé des réservations d'hôtels. à distance, booker plein d'hôtels, les annuler, les rebooker, les annuler, comme ça, en fait, les hôtels étaient perdus entre les réservations annulées, etc.

La Russie avait fait croire que le VIH était une invention de la Sega, il y a eu ça aussi. Il y a eu des fake news très différentes. Bien sûr. Mais vous voyez, parfois c'est très rustique, parfois c'est très fin, plus ça va, plus c'est fin.

Plus c'est fin, plus c'est difficile à aller chercher. Est-ce qu'il y a eu des attentats qui ont été déjoués ? Oui, régulièrement, bien sûr. Pour les JO, je parle vraiment, pour les JO, est-ce qu'il y a eu des... Il y a un travail préparatoire énorme sur les JO. Énorme. pour que ça se passe bien entre les services en France ça on a appris depuis 2015 avec les différents services étrangers et donc il y a eu un travail vraiment qui a été très très puissant

de détection, de repérage. Pour le coup, nos services ont fait un travail remarquable. Je ne peux pas tout dire, mais si les gens savaient, les gens seraient fiers. Je peux le dire vraiment comme ça. Par l'ingéniosité, par la prise de risque. par des moyens qui sont numériques, techniques, mais qui sont encore des moyens aussi humains, parce qu'on a gardé quand même le savoir-faire des deux. Il y a des gens qui se donnent dans les... Ouais, ouais, et qui prennent des risques.

On peut être fier. Vraiment, on peut être fier. Si je devais donner un chiffre, une dizaine d'attentats déjoués en 2024... On suit ça avec le ministre de l'Intérieur, parce que c'est... Vous savez, il y a deux types d'attentats terroristes au fond. Il y a celui qui a été inspiré, le loup solitaire, depuis le territoire national, et qui planifie son truc tout seul.

se radicalise parfois tout seul ou de manière numérique. De l'attentat planifié, c'est ce qu'on a connu en 2015, très militarisé, très complexe. Aujourd'hui, ça peut revenir, malheureusement, notamment avec l'État islamique qui est sur la... la phase la plus à l'est qu'on appelle l'État islamique au Khorasan, c'est-à-dire qui part des Philippines, enfin en tout cas qui va au plus loin aux Philippines, mais surtout qu'on retrouve...

dans les filières caucasiennes. Et là, eux, pour le coup, ces branches russophones sont particulièrement dangereuses parce qu'ils ont la capacité d'organiser des états qui sont à projeter sur le continent européen, en tout cas pas que sur la France.

Il faut s'attendre à d'autres attaques. C'est aussi un des effets de nos problèmes avec la Russie. Vous voyez bien quand même que la Russie met plus d'énergie à s'occuper de l'Ukraine que des filières terroristes. On a quand même malheureusement un peu perdu. je ne vais pas vous raconter d'histoire, en coopération sur la lutte antiterroriste. Enfin, je veux dire, ces dérèglements-là, plus le Proche et le Moyen-Orient, ce qui s'est passé post-7 octobre, etc.

créent évidemment des opportunités pour les filières terroristes qui, en fait, sont moins centrales qu'avant. Avant, on se rappelle le Daesh, c'était un proto-État. Aujourd'hui, c'est des... plus petites cellules, parfois qui ne se connaissent pas entre elles, qui, avec quelques boucles sur leur smartphone, sont capables de s'activer les unes des autres. Ce n'était pas vrai il y a dix ans. C'était plus par le haut, plus massif, si vous voulez. Là, c'est...

Je ne parle pas de loup solitaire, mais c'est juste un oui ou un non, mais sans entrer dans les détails, est-ce qu'il y a d'autres attentats, comme 2015, qui étaient très organisés, qui ont été déjoués ? Oui, bien sûr. C'est pour ça que... Là, je fais passer ce message, j'y tiens beaucoup. Tout ce que nous, on fait en Irak, on se dit, mais pourquoi on passe autant de temps à mettre de l'énergie sur tout ça, etc. Parce qu'en fait, c'est à la racine qu'il faut régler cette affaire.

Donc il y a des Français qui bossent pour nous sécuriser, mais de l'étranger, en gros. Oui. Il y a des secrets que vous devrez garder jusqu'à votre tombe ? Oui, bien sûr. Et d'ailleurs, c'est marrant de vous poser cette question parce que... Je suis frappé de voir qu'il n'y a jamais eu de problème avec tous mes prédécesseurs. Vous n'avez pas de scandale, vous n'avez pas d'ancien ministre qui serait allé raconter des choses ou écrire des choses.

Comme quoi le système est bien fait. Pareil pour les anciens chefs d'état-major. Vous avez quand même une confiance de l'État. Quand vous avez fait votre passation avec Florence Parly, vous avez fait une passation d'une...

une quarantaine de minutes, une heure. C'est assez court, finalement. Oui, après, on était collègues au gouvernement pendant cinq ans. On se connaissait très, très bien. Donc, si vous avez des questions, vous pouvez reposer après. On est amis et collègues pendant cinq ans. Donc, ce n'était pas un moment où on se faisait connaissance. C'était vraiment un passage sur le pouvoir opérationnel. Quand vous faites votre passation,

Vous allez parler d'un sujet qui va vous toucher. On en a parlé dans le bureau. C'est une question que je vous ai posée. C'est le rapport à la mort. Vous en parlez dans votre livre. Je suis étonné que ça n'ait pas été plus repris.

des interviews parce que moi, c'est un des moments qui m'a le plus marqué. Ça s'appelle Vers la guerre. Je vous rappelle, je mets le lien en cliquable si vous voulez aller chercher et commander soit sur Amazon, soit directement sur le site de la FNAC. Je vous mettrai ça dans la description sur YouTube. Et si vous nous écoutez en podcast audio, merci de faire des gens du premier podcast de France sur Amazon.

sur Deezer et sur Apple Podcast. Merci à vous d'être de plus en plus nombreux chaque mois. Vous dites que vous êtes en rapport avec la mort et parfois vous devez la donner, vous devez valider des opérations, etc. C'est le président qui valide les opérations dans le système. Oui, mais vous êtes en rapport quand même plus à la mort qu'un autre ministre. C'est toujours le président qui valide quand il y a une opération de la DGSE ou des armées ? Non mais après c'est un système qui est...

C'est bien fait. Le chef des armées, c'est le président de la République. C'est lui qui décide des opérations. Mais après, ça veut dire quoi ? Ça veut dire aussi que vous avez des cadres d'opérations. Au quotidien. Pas tout validé. Les gens qui sont actuellement, nos militaires qui sont actuellement à la frontière entre le Liban et...

Et Israël, au sein du contingent de la finule, ils ne nous font pas valider leur plan de patrouille. Heureusement, d'ailleurs, c'est un système qui est très décentralisé. Un jeune lieutenant, un très jeune lieutenant, a une responsabilité et une autonomie.

énorme. Et ça, c'est quelque chose qui a beaucoup de valeur. C'est pas le cas de toutes les armées, et donc il faut le conserver. Donc, la vraie question que vous me posez derrière, sous-jacente, c'est la question de la mort, bien sûr. Florence Parly, sur les 40 minutes de passation de pouvoir, je pense que la moitié du temps, on parle de ça. On parle de ça pour plusieurs raisons, qui tient autant à elle qu'à moi. Elle, parce qu'elle a été prodigieusement marquée par cela.

et qu'elle l'a fait avec beaucoup de dignité, d'humanité avec les familles. Je l'ai vu faire dans mes anciennes fonctions, vraiment avec beaucoup de cœur, mais aussi beaucoup d'autorité. Vraiment, tous les militaires le savent, elle a été vraiment toujours à la hauteur, et je suis très reconnaissant de ça, parce que pour moi aussi, elle a été un modèle. Et puis moi, parce que je dois bien le reconnaître.

une part de moi le redoute, une part de moi ne le redoute pas. Une part de moi ne le redoute pas, parce que par définition, on est une grande armée, une armée d'emplois, d'un grand pays, donc si on a peur d'avoir des morts, si vous voulez, c'est pas la peine de parler du sujet de sécurité et de défense.

Ce n'est pas qu'une affaire d'argent, ce n'est pas qu'une affaire de technologie. Donc, il ne faut pas redouter que les gens qui ont choisi ce contrat particulier entre le pays et le statut de soldat, non seulement peuvent être tués...

Mais la finalité de cet engagement, c'est de devoir tuer sur ordre. Donc de toute façon, il faut accepter ce rapport à la mort. Et ça, moi, je suis très au clair là-dessus, et si je ne l'acceptais pas, ou si je ne l'acceptais plus, je quitterais mes fonctions. Oui, mais vous n'êtes pas un robot !

Même si vous êtes déterminé. Institutionnellement, la mort fait partie du contrat social que le soldat entretient avec le pays. Pardon, mais tout à l'heure, on a parlé de services militaires. Vous voyez que c'est redoutablement... quand on parle de jeunes conscrits. Ce n'est pas complètement la même chose. L'armée de métiers permet en plus de donner encore plus de puissance à ce contrat que chaque femme et homme, quand ils s'engagent.

décident de se donner en connaissance de cause. Après, vous avez raison, je ne suis pas un robot. Et c'est là où c'est très éprouvant. Le président Macron, la première dame d'ailleurs, pourrait aussi en parler. C'est évidemment la question des familles, bien sûr. Bien sûr. Les enfants, ce sont souvent des gens jeunes. Les femmes de militaire, par exemple, ou les fils. Les femmes ou les maris. Les enfants. C'est très dur. Présider des...

des obsèques militaires, faire l'éloge funème militaire. C'est à la fois beau, parce que c'est la célébration du contrat dont je vous parlais à l'instant. Ce n'est pas une mort comme les autres. Les gens sont morts pour la France. Vous les décorez, ce n'est pas qu'un morceau de tissu. Les honneurs militaires sont rendus. C'est quelque chose qui relève quasiment du sacré, si vous voulez. En tout cas, moi, je le vis comme toi.

En même temps, derrière, il y a quand même un deuil qui démarre pour des petits bouts de choux. Il y a les compagnons d'armes au milieu. Parfois, il y a des compagnons d'armes qui sont blessés dans les actions, etc. Puis après, vous n'avez pas une mort qui ressemble à une autre, même au combat, en fonction des circonstances. Donc oui, c'est pas... J'en parlais beaucoup avec Gérald Darmanin, qui lui était ministre de l'Intérieur.

et qui a aussi enterré beaucoup de gendarmes et de policiers. Ce n'est pas complètement les mêmes champs d'action, ce n'est pas les mêmes cultures, par définition. Mais après, voilà. La part contrat... le contraste social, la part humaine. La part humaine, c'est un sujet de conversation que j'ai beaucoup eu avec Gérald. Vous avez dit une phrase qui vous a marquée, Florence Parly, lors de ces 40 minutes. Tu verras, on ne s'y habitue pas.

Elle va même plus loin, elle dit à chaque fois c'est pire. Vous voyez les familles après, s'il y a malheureusement une mission qui se passe mal, un militaire qui décède en mission ? Vous rencontrez sa femme et ses enfants à chaque fois ? Vous essayez de donner du temps ? Bien sûr, tout ça est très... Beaucoup de temps même. Beaucoup de temps lorsque, malheureusement, ça peut arriver, lorsque ça arrive. Puis ensuite, il y a des rituels.

Au 11 novembre, on invite toutes les familles et on rend un hommage aux soldats disparus. Je parlais du 13 et du 14 juillet tout à l'heure. C'est le moment dans lequel aussi on consacre un temps particulier avec les familles. Quand on revisite les régiments ou les bases aériennes ou les bases navales où ça a pu se produire, où sont issus les soldats de ces unités...

il peut y avoir un moment de tradition. En tout cas, moi, je consacre du temps à ça, et c'est pour ça que je parlais de Florence, parce qu'elle l'a fait énormément. C'était quoi le moment le plus difficile, justement ? Quand il y a des jeunes enfants. Et parce que j'attache beaucoup d'importance à la part de Contra, dont je vous ai parlé tout à l'heure. Vous voyez, quand j'ai décoré sur son cercueil...

Mazier, issu des commandos de l'air d'Orléans, force spéciale de l'armée de l'air, il est tombé dans une action de combat contre Daesh. Il était un des premiers à rentrer. Il a été formidable. Bon, ça ne nous le ramènera pas, mais il est mort pour la France, il est mort en héros. Quand vous accrochez sa légendeur sur le cercueil, quand vous voyez l'histoire de ces commandos parachutifs...

Imagine owning a piece of some of the world's most successful brands. Get the IG Invest app and you can invest in companies like Apple, Google, Tesla and many more. ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... Vous venez inscrire le nom de ce soldat dans une tradition qui s'impose à nous. Il y avait ses enfants, c'est ça, là ? Il n'avait pas d'enfants. Mais... C'est pas plus facile, mais...

les parents finissent par vous dire, il a toujours voulu faire ça. Et ça, c'est la différence avec aussi un accident de voiture. Vous voyez ? C'est la différence avec... des morts qui ne s'expliquent pas ou qui sont très difficiles à expliquer. Il est mort en héros, il est mort pour la France car il était soldat. J'aurais préféré ne pas avoir à présider ses obsèques, évidemment. Mais c'est le sens même.

de la vie qu'il s'est choisie. Et ça, plein de gens ont du mal à le comprendre aujourd'hui. Mais celles et ceux qui vont nous regarder et qui ont fait le choix de porter l'uniforme, ils savent ce que ça veut dire. Vous êtes allé à ses obsèques et il était au CP à 10 ?

C'est ça ? Je crois que d'ailleurs, il a sauvé des vies, il en a sauvé beaucoup après sur le territoire, sans donner de détails, mais il a fait quelque chose d'extraordinaire, c'est un héros. En fait, il y a celui qui est tombé, il y a ceux qui étaient avec lui. Qui ont été blessés.

Mieux que ça, même pour aller le chercher. Bravo au CPI, ils sont les embrasses, je sais qu'il y en a qui regardent. Et tous les autres. Chaque armée a ses forces spéciales. Et ce sont souvent eux qui sont les premiers de cordée sur des opérations antiterroriques, par exemple. On reçoit beaucoup de gens de certains services qui viennent nous raconter leur quotidien ou ce qu'ils ont vécu après, quand ils quittent parfois les armées.

Ils n'ont pas tous fait, mais parfois, quand on a connu le feu, on a dû abattre des gens, etc. Et il y en a qui le vivent mal, quand même, même si c'était des méchants, parce que ce n'est pas anodin de donner la mort à quelqu'un, etc. Est-ce que vous, ça, c'est quelque chose de difficile, quand vous validez une opération, pas forcément des grosses, il y en a plein régulièrement ? Oui, j'ai été gendarme, réserviste, même si c'est une force armée.

La manière dont on vous apprend à intervenir avec votre arme sur le territoire national, c'est quand même de la légitime défense. Pour vous-même ou pour autrui. Les armées, c'est pour ça que la militarité est quelque chose qui est complètement à part. C'est que vous pouvez être amené à tuer sans légitime défense. Parce que précisément, il faut tuer sur ordre, pour l'intérêt.

de sécurité du pays et les intérêts de la mission que vous défendez. Et ça place le militaire à part dans la société. C'est aussi parfois que je suis un peu dur quand on veut mettre aussi l'armée à toutes les sauces. Il y a une grève des boueurs, on n'a qu'à envoyer à l'armée. Il y a une grève de conducteurs de bus, on n'a qu'à envoyer à l'armée. Vous le citez dans le livre, d'ailleurs.

On envoie quand l'armée dans les cités ? On la voit souvent sur Twitter. On va redire cette vérité. Un soldat, c'était pour tuer sur ordre. Les gens qui veulent envoyer l'armée dans les cités, c'est qu'ils veulent tuer sur ordre. C'est pas du folklore.

L'armée française, ce n'est pas une armée qui parade le 14 juillet, puis ensuite on se remet des décorations, et puis on pourrait faire un peu de sport. Non, c'est sérieux notre affaire. C'est ce qu'on a en héritage des grands anciens. Donc, si on déploie l'armée... On ne déploie pas l'armée contre son propre peuple, contre sa propre population. La militarité, je ne le redirai jamais assez, c'est tué sur ordre. Donc c'est très sérieux.

Et c'est sûr que ce débat politique, médiatique, de réseaux sociaux, il n'y a pas un mois où on n'a pas un couillon qui vient sur un plateau pour dire, il faut envoyer l'armée. Donc moi, je veux bien qu'on dise, il faut envoyer l'armée pour garder les prisons, il faut envoyer l'armée...

pour s'occuper des écoles. Faut envoyer l'armée pour s'occuper quand il y a des grèves. C'est parce que c'est le dernier rempart, peut-être, pour certaines personnes. Ils se disent, tiens, c'est le dernier. Mais c'est la célébration aussi des valeurs de l'armée. Ça, c'est chouette. Mais pourquoi ces valeurs existent ? L'ordre, le respect, le sport. Mais c'est pas du folklore, c'est parce que la finalité de la mission, à un moment donné, c'est de tuer sur ordre.

C'est l'ensemble de ça qu'il faut comprendre. Et c'est là où, pour le coup, c'est sûr que lorsqu'il y avait le service militaire, peut-être que ça, ça rentrait davantage dans les esprits et qu'il y avait moins le côté folklorique. Et ça, il faut quand même qu'on arrive à le réexpliquer à tout le monde. Pour parler des mères, vous dites page 80.

On nous tire beaucoup plus dessus en mer en ce moment. Alors vous dites exactement, pour la première fois depuis très longtemps, les frégates de la marine nationale ont dû faire feu dans un combat mer-air, donc c'est-à-dire des bateaux en gros sur des choses volantes, des drones ou quoi. On va parler des drones après des...

d'ailleurs, avec pas moins de 25 missiles Aster 15 ou Aster 30. C'est-à-dire que ça coûte plusieurs millions d'euros, sans donner de détails précis sur les modèles, machin, trop techniques, mais c'est millions d'euros à chaque fois, quand même ! ou alors avec des canons de 76 mm, bref, des canons, etc. On est attaqués quand même en mer aujourd'hui. Les frégates et donc les navires tirent. On a tous vu les débarquements. On se sert de la mer.

pour projeter des forces sur la Terre. On a tous vu comment, depuis la mer, on pouvait bombarder la Terre. Ça, c'est tout ce qu'on a pu connaître. Et en fait, depuis peu de temps... on a quelque chose qui est complètement nouveau. C'est comment on se sert de la Terre pour venir intervenir en mer ou dans les airs. Et c'est même plus d'ailleurs l'utilisation du porte-avions comme autrefois. C'est de se dire au fond comment la surface maritime...

elle est dangereuse parce qu'il peut arriver. Et donc, le Yémen, la milice outil qui insécurise le trafic maritime, une centaine de bateaux attaqués, en fait, c'est un cas pratique. assez nouveau en termes d'usage, avec en plus des missiles, des drones, des drones aussi maritimes, c'est-à-dire des drones qui flottent et qui peuvent servir de projectiles sur un bateau. Des drones flottants ? Oui.

Bien sûr. Mais en fait, la robotisation, elle intervient dans tous les milieux. On parle beaucoup des drones qui volent, mais enfin, c'est vrai aussi des drones terrestres. Des drones sous-marins, quoi, comme des... La mer devient un espace de guerre en tant que tel. Voilà. Soit c'est en dessous...

Soit c'est sur la surface, soit c'est depuis la terre sur la mer, soit c'est vers le ciel. Il n'y a plus de... c'est en 3D quoi. Exactement. 3D c'est les fonds sous-marins, guerre des mines, je le disais tout à l'heure. Si les approches de vos grands ports deviennent complètement dangereuses, vous n'avez plus de trafic maritime. Les caps sous-marins, les plateformes pétrolières, vous avez quand même des intérêts hyper importants. Les caps sous-marins, pardon, je précise, c'est...

Par exemple, les câbles qui permettent d'avoir Internet. Tout le monde ne le sait pas. L'Internet, même pour le téléphone. Le téléphone. Des États-Unis. Exactement. Des États-Unis jusqu'à la France. Quand il n'y avait pas de satellite, d'ailleurs, il y avait encore plus de câbles. Imaginez comment s'est déroulé. La technologie, je crois que c'est Orange aussi qui gère ça.

Enfin, il y en a plusieurs, mais c'est ça. Et il y a eu, sans dire de bêtise, l'Algérie qui a eu plusieurs jours sans Internet il y a quelques années, à cause d'un problème de câbles, etc. Donc, si aujourd'hui... Une nation décidée de casser ou de faire exploser des câbles sous marins, ça pourrait engendrer des pannes d'Internet dans plusieurs pays. Tuyaux de gaz et de pétrole qui passent aussi sous les mers.

Vous avez des intérêts majeurs sous la mer. De plus en plus, les pays investissent pour avoir des capacités à plonger de plus en plus profondément, y compris avec des robots. pour être capable de poser des mines. Comme à chaque fois dans, malheureusement, une guerre, plus vous avez des capacités à aller poser des mines, plus il vous faut des capacités à aller déminer. Et en fait, c'est comme ça qu'on est en train de nous mettre de l'argent.

pour avoir aussi des capacités de protection à des fonds comme moins 4000, moins 5000 mètres, pas des fonds sous-marins qui n'ont jamais véritablement... était exploité sur le terrain, en tout cas militaire, jusqu'à présent. Si on mettait tout cet argent et qu'on ne faisait pas la guerre, si les humains étaient un peu plus sages...

on aurait mis ça dans les recherches médicales, on serait tellement plus avancés. On est compte de tous les efforts qu'on met ? C'est vieux comme l'humanité. D'ailleurs, c'est un peu... C'est fou, hein ? Quand on est ministre des Armées, par définition, on est plutôt dans la course à l'armement pour être sûr que son pays ne décroche pas.

Ce qui ne m'empêche pas, comme être humain, de penser ce que vous venez de dire. En fait, fondamentalement, nous faisons tout ça pour la paix. C'est la différence, là, entre les orientations politiques d'un pays à l'autre. Mais la course à l'armement, la prolifération, la dissémination, ça, on y revient. Quand on était jeunes, tous les deux, dans les années 90, quand nous étions jeunes avant, c'était vraiment pas au goût du jour, tout ça. D'ailleurs, nous, à la télévision...

La Lumière, c'était plutôt Boris Elstine avec Clinton qui se posait la question de comment faire un nouveau traité pour diminuer le nombre de têtes nucléaires dans le monde.

Là, on est... Naïf qu'on était jeunes. La réalité, c'est qu'aujourd'hui, là, c'était votre point, c'est que malheureusement, un euro pour de la recherche médicale... ou pour sauver la planète sur le réchauffement climatique, c'est précieux et c'est sûr qu'on est dans un moment où la bêtise, ou en tout cas la volonté de puissance de quelques-uns terroristes ou certains régimes politiques...

nous amène à devoir remettre de l'argent pour nous protéger parce qu'en même temps, il n'y a pas non plus de vie possible, il n'y a pas de liberté possible, il n'y a pas de modèle économique possible, il n'y a pas de redistribution de la richesse possible et de création de la richesse si on n'est pas en sécurité. Et en fait, la défense...

c'est le sens même du cœur de l'État. On est en sécurité aujourd'hui ? Oui, à la condition de continuer à faire les efforts qu'il convient de faire. Est-ce que demain, on le sera encore ? Ça dépend vraiment beaucoup de ce qui va se passer là. dans les années qui vont venir, les quelques années qui vont venir, maintenant. On est dedans, là. C'est un poste complètement stratégique, en ce moment, là. Depuis que je suis là, en trois ans, on a augmenté de 10 milliards d'euros le budget.

en trois ans. C'est pas compliqué quand Emmanuel Macron était élu en 17, c'est 31 milliards, là c'est 50,5. Et vous voyez bien qu'on est en train de se préparer pour faire encore des bons importants. De fait, heureusement qu'on a commencé à le faire avant.

parce que ça met du temps tout ça. On va parler des drones et c'est un très bon exemple justement de la nouvelle guerre qui existe aujourd'hui, de la nouvelle façon de faire la guerre et de la redistribution parce que la guerre d'avant n'est plus la guerre d'aujourd'hui et... Un véhicule militaire qui va coûter plusieurs millions d'euros peut être détruit par un drone aujourd'hui qui coûte très peu d'argent.

Dans votre livre, vous dites, page 120, la marine de guerre chinoise, c'est qu'on puisse se rendre compte, si vous puissiez vous rendre compte de la quantité de l'argent qui est dépensé et de la puissance qui s'est en train de mettre en place.

la marine de guerre chinoise métallo tous les trois ans, l'équivalent de l'intégralité de la flotte de la marine nationale française. Entonnage. Entonnage, oui. Entonnage. Bien sûr. C'est-à-dire qu'ils envoient fort, en ce moment, les nouveaux navires. Service réveil.

les autres ne nous attendent pas. Et ce qui est vrai pour les bateaux, est vrai pour les armements conventionnels, parfois nucléaires, c'est vrai pour le spatial. Donc nous, on a l'intention d'agresser personne. On a l'intention d'envahir aucun pays. mais il faut avoir ce qu'il faut pour que personne ne vienne s'en prendre à nous, c'est aussi simple que ça. On va parler de la dissuasion nucléaire après, juste pour parler des drones, justement, la guerre des drones.

Et après, on est allé visiter les nouvelles technologies de l'armée sur plusieurs bases militaires. Vous nous avez permis d'aller filmer des choses qui n'avaient jamais été montrées, je crois, à l'image. On va vous montrer ça, vous allez voir, c'est exceptionnel.

Les drones, on le voit en Ukraine. C'est un très bon exemple. On ne pensait pas revenir à une guerre des tranchées parce que c'est ce qui se passe. Il y a des tranchées, c'est des guerres assez conventionnelles. On se disait maintenant avec le nucléaire, il n'y aura plus ça. Et puis en fait, finalement, si.

En tout cas, de mon point de vue, je me disais ça avec les gens, peut-être comme moi, on est peu informés, on n'a pas toutes les infos. On voit des drones qui sont faits home-made, qui sont faits à la main, on va dire. des drones civils sur lesquels ils accrochent des grenades, des trucs, et on les voit, qui lâchent et qui font beaucoup de dégâts sur des chars, sur des canons et sur des humains, alors que c'est du matériel parfois qui coûte 8 millions, 10 millions sur des chars d'assaut solides.

Ils vont faire tomber la grenade au bon endroit, ils vont tuer tous les mecs dedans et abîmer le trou. En fait, il y a quelque chose qui est assez intéressant, c'est que, on revient à notre enfance toujours, on a plutôt vu qu'avant, les innovations militaires se transformaient en innovations civiles.

L'exemple le plus connu, c'est Internet. Avant tout, c'est un programme militaire. Les drones, c'est vraiment une petite révolution parce que le drone, avant tout, c'est un objet loisir. Les premières boîtes. qui produisent des drones, c'est pour mettre des appareils photos, c'est du drone loisir. Et les boîtes d'armement ne voient pas ce truc arriver. Et en fait, ce sont les boîtes civiles qui prennent l'avance.

pour produire ces drones-là. Donc ça, évidemment, ça a été très très massif en Ukraine. Vous l'avez dit, de voir au fond un artilleur ukrainien commander quelques drones bon marché sur Internet. prendre une caméra type GoPro, la raccorder au mât électrique, mettre une grenade avec un morceau de scotch sur le bout du drone.

attendre qu'un char russe se pointe, et avec un téléphone, avec la caméra de la GoPro, et de l'autre côté, la capacité à jeter le drone sur le char, vous aviez pratiquement un système d'artérie. fait maison. Alors, comme souvent, on est trois ans plus tard. La guerre, elle a évolué. Ils ont mis des grillages après sur des chars. On voit des grosses grilles. Surtout, je vais vous dire, l'Ukraine, c'est l'endroit le plus brouillé au monde.

Dans quel sens ? Ça s'appelle la guerre électronique. C'est-à-dire en fait que tout ça aussi, le côté c'est pas cher, c'est rustique, c'était la force, la faiblesse, c'est que c'est rustique. Donc à un moment donné, c'est sûr que quand vous êtes...

dans un système très brouillé, vous pouvez toujours faire tout ce que vous voulez, tout tombe, rien ne décolle. Et donc c'est ça aussi qui est intéressant et terrible en même temps. En fait, on revient à la course. Je vous disais tout à l'heure sur les robots, les drones sous-marins.

Quand vous avancez sur le terrain actif, offensif, il faut avancer sur le terrain passif, défensif, à chaque fois. C'est-à-dire qu'il y a des brouilleurs qui empêchent les petits drones simples de passer ? Ah ouais, plus que des brouilleurs. des capacités à complètement anéantir toute forme de vie d'onde, à tel point même que d'ailleurs, on revient à du filière. C'est-à-dire que dans certains théâtres, notamment en Ukraine,

On revient avec la bobine de fil, ça nous rappellera un film bien connu, mais dans lequel, au fond, on repasse par des communications beaucoup plus rustiques pour être sûr de ne pas se faire brouiller. C'est vraiment intéressant. Et même encore un autre point, parce qu'il faut bien piger ça.

L'Ukraine nous aura plutôt appris la masse. On a besoin de beaucoup d'armes. Et ce qui s'est passé au Proche et au Moyen-Orient, je pense que les frappes entre Iran et Israël nous ont plutôt appris qu'on avait besoin d'innovation et de précision. Des missiles longues portées qui sont capables pratiquement de toucher.

à quelques mètres près la cible. On voit bien que le problème, c'est que pour nous, dans les cas pratiques qui peuvent intéresser l'armée française, on a besoin des deux. On a besoin d'armes de précision, on a aussi besoin d'armes de saturation en masse. Nous, on est très forts pour faire des missiles avec...

Il y a beaucoup de grosses sociétés qui gèrent ça en France. On est bons en innovation. Très très bons. On n'a jamais décroché en matière d'innovation. On fait des fusées qui peuvent faire des dizaines de milliers de kilomètres peut-être d'ailleurs. Mais est-ce qu'on est bons sur le petit drone homemade aujourd'hui ? Est-ce qu'on a su s'adapter ?

Non, on ne l'était pas pour les raisons déjà que vous indiquez, parce que notre force, c'est qu'on a une grosse industrie de défense. Enfin, notre fabuleuse aussi, c'est que ça laisse peu de place à des petites PME, historiquement, qui viennent avec des solutions un peu innovantes. Bon, ça fait trois ans que...

Je refais beaucoup de place. C'est un peu parfois caricatural. Ça peut être trois types géniaux dans un garage qui vous développent une petite application de New Space ou un petit système intelligent avec un petit drone avec un peu d'intelligence artificielle embarquée. Comment on fait en sorte de protéger nos grands industriels ? Parce qu'on a besoin d'eux, plus que jamais. Plus que jamais.

Et en même temps, comment on est capable d'avoir quand même une innovation qui monte, s'adapter vite, qu'on accompagne et être capable de vite mettre de l'argent, vite faire des petits contrats qui permettent à ces entreprises-là de tout de suite avoir un peu de crédibilité à la banque.

pour continuer à investir et à les faire grandir. Et ça, pour le coup, c'est ce qui me rassure, et c'est ce qui va vous rassurer, en tout cas j'espère, c'est qu'en fait, on n'a pas perdu ces gens-là, nous, en France.

Parce que pour l'intelligence artificielle, on a une école mathématique qui est bonne, parce qu'on a quand même de bonnes écoles d'ingénieurs. Mais pas que d'ingénieurs, des techniciens, des gens qui savent aussi gérer des stocks, gérer les matières premières. On a quand même une communauté technique, scientifique.

qui est de bonne qualité. Le sujet, c'est d'organiser tout ça pour faire en sorte qu'on ne prive pas de pied. Après, je ne vais pas me faire que des amis en le disant, mais sur les drones, il y a eu une petite culture au sein des armées de dire c'est une mode. on aura toujours besoin de pilotes, il y aura toujours des vols habités, on connaît la suite. Et ça, il faut être vigilant et ne pas être trop prétentieux, et ne pas trop asséner les choses.

et ne pas se retrouver dans une situation où, à un moment donné, dans 10 ou 15 ans... Pris de court, quoi. Pris de court en disant... Ils en sont déjà là, non, on commence. Et donc, en fait, c'est là où, à la fois, il faut être très fort et, en même temps, très humble. très prudent, voire même un peu inquiète ce qui peut arriver, c'est avec ces deux sentiments-là qu'on peut être bon.

En parlant des drones, vous dites, page 140 du livre, la période en cours est aussi celle de la dronisation de l'armée de terre avec 3000 drones en dotation dès 2025 et la création d'une école inaugurée fin 2023 pour former tous les opérateurs. Vous dites que c'était compliqué à trouver, à s'adapter, parce qu'il fallait vite s'adapter en quelques mois ou années.

Comment vous avez trouvé la solution, sinon on était capable de faire que des gros drones qui vont très loin, qui coûtent cher ? Comment vous avez su vous adapter ? Déjà, il y a drôner drone, parce qu'un très gros drone qui, au fond, ressemble à un avion sans pilote... qui a vocation à partir et à revenir, à décoller et atterrir.

ce n'est pas la même chose qu'une munition téléopérée. Drone suicide. Drone suicide, kamikaze, on l'envoie une fois et on ne le revoit pas. Donc en fait, le mot drone, il recouvre des réalités qui sont évidemment très différentes. Ce qu'on a réussi à faire, je crois, en peu de temps là... c'est s'inspirer de l'industrie civile. On a des partenariats discrets avec des grands constructeurs automobiles.

Comment on est capable de produire vite ? Dans le monde industriel, il y a déjà des gens qui savent produire vite. Électroménager, ce n'est pas simple. La voiture, ce n'est pas simple de construire une voiture. Un train de roue d'une voiture, objectivement, vous avez quand même en miroir des similitudes. Et donc, en fait, ce qu'on a demandé, et les PME ont été absolument formidables, on ne peut pas ne pas citer, pardon, mais Delair, Turgis et Gaillard.

des boîtes qui, au fond, avaient plutôt commencé dans le secteur civil. et se sont militarisés un peu à cause de nous. Des drones civils ? Oui, bien sûr. Ou de l'aéronautique civile ou des drones civils. Drones de loisirs, drones d'observation. Il y a quand même beaucoup d'applications civiles aux drones. Et tout d'un coup, paf ! Vous savez comment on l'a fait ? L'Ukraine. Je me suis servi d'aide à l'Ukraine pour mettre du carburant budgétaire, mais pas que.

En disant, on est en Ukraine, on est sur un territoire qui est compliqué, guerre électronique, beaucoup de brouillage, des défenses russes qui sont quand même assez performantes. comment on est capable de développer assez rapidement, par exemple, des drones suicides. Et ça, ce sont des boîtes françaises qui l'ont fait. Et surtout, on se sert du théâtre ukrainien.

pour entraîner, stresser ces matériels-là et avoir très vite un feedback, avoir un retour terrain. En mauvais français, on dirait combat proven, c'est-à-dire de voir comment ça se passe sur la ligne de front. C'est des boîtes civiles qui vont faire du drone FPV. Les droits de suicide, c'est ça ? L'arrêté sexe civil, militaire, dual.

Vous avez plein d'entreprises, en fait, quand elles savent faire quelque chose. Vous savez, les fameux drones shahid iraniens, dont on entend beaucoup parler. Je vous mets une photo à l'image. C'est les drones que l'Iran a beaucoup produit, pas cher, qu'on a beaucoup donné à la Russie pour cette guerre.

efficace, moins aujourd'hui. À cause du brouillage, je pense que sur 5 drones iraniens envoyés sur l'Ukraine, 4 ne passent plus. Oui, mais ils coûtent 100 fois moins cher. Enfin, s'ils ne passent pas, ils coûtent toujours trop cher. C'est toujours la même chose. Mais dans ces drones-là, vous avez plein de composants. C'est des composants de machines à laver.

Même l'Iran sous sanction arrive à le faire. Comment ça se fait que l'Iran a toutes les sanctions, la communauté internationale, etc. Comment ils arrivent à le faire ? Parce que c'est facile de désosser des équipements, des pièces d'équipements civils, des machines à laver. Ils font ça ? Une pièce de machine à aller ? Parce que...

L'industrie, vous savez, ce n'est pas un truc, c'est de la technique, c'est de la scientifique. Donc, vous avez plein de technologies civiles qui peuvent être détournées, adaptées à des fins militaires. Vous, vous le savez, mais je pense que nous, on ne le sait pas, ou la plupart des gens. Vous parlez de prix, mais un drone-shade, c'est beaucoup moins...

moins cher qu'un drone, c'est quoi les ordres de prix ? On a du mal à imaginer. C'est surtout sur des horizons autour de 20 000 dollars. Mais après, ça dépend des portées. Ça dépend de ce que c'est capable d'emporter. Un drone qui revient, ce n'est pas pareil qu'un drone de suicide, je vous disais.

Mais un drone qui emporte 5 kilos, c'est pas pareil qu'un drone qui peut en emmener 100. Demain, en fait, on aura besoin d'armes de saturation, plein d'objets pas chers, et on aura besoin d'armes de munitions, quelques objets, mais on décide de taper un endroit précis. Très précis. On y arrive.

on passe les défenses adverses, on se fait pas brouiller, on se fait pas arrêter, et ça tombe juste. Même si ça coûte cher, c'est efficace. De toute façon, je vais vous dire une chose, notre dissuasion nucléaire fait qu'on sait faire la partie de grande précision. Et c'est assez paradoxal. C'est que... Le sport de masse, on n'arrivait pas à le faire. Les drones n'a pas cher. Alors que le truc très précis d'athlètes de haut niveau...

Ça fait des décennies qu'on sait le faire. C'est fou. C'est le charme français. Je vais vous dire un truc, en même temps, je préfère dans ce sens-là parce que c'est plus facile à régler que dans l'autre sens. On va finir sur la décision des clairs juste après. On est allé à Brue, on en parlait avant, il y a une autre base aussi dont on va parler.

Justement, pour parler du matériel ennemi, vous citiez les drones shade. Je sais qu'on fait des tests sur le matériel ennemi pour voir, c'est là où on est fort aussi, on a pu voir, visiter des salles, ce qu'on appelle des salles anéchoïques. Je vous remercie de nous avoir autorisés à filmer ça.

On y est allé sans vous, vous nous avez juste permis d'y rentrer. Alors une salle anéchoïque, qu'est-ce que c'est ? C'est des salles immenses, il y en a de plusieurs tailles, avec des grands cônes bleus tout autour. Ça fait un peu Star Trek quand on arrive là-dedans, c'est assez visuellement, c'est beau, c'est graphique. On se demande ce qu'on fait là quand on arrive, et en fait c'est pour tester plusieurs choses, mais on peut mettre du matériel ennemi.

On ne l'a pas filmé volontairement pour des raisons évidentes. Vous prenez du matériel et vous le testez avec nos radars pour voir l'empreinte radar sur un type de matériel ou acoustique. pour le rentrer ensuite, par exemple, dans un rafale, dans un bateau. Et comme ça, quand vous avez ce signal radar, vous savez de quel type de munitions il s'agit, ou drones, etc. Comment on récupère du matériel ennemi qui n'a pas explosé ? Comment ça se passe ?

Bien joué, bien tenté. On en récupère. C'est une réponse. On le fait par du partenariat avec des pays qui décident de nous aider. On le fait parfois nous-mêmes. On le fait parfois en l'assumant, ça se voit. Parfois, on le fait de manière clandestine, mais on le fait. Et de fait, c'est ce que j'expliquais tout à l'heure. Actif, passif.

Vous ne pouvez pas développer un système de défense si vous ne comprenez pas le système de l'attaquant. Vous ne pouvez pas développer un système d'attaque si vous n'avez pas pigé la défense de l'autre.

Il y a toujours cet escalier à trouver. Il y a une énorme salle anécoïque, vous allez regarder des images dans un instant, on n'a plus le filmé, qui a une porte absolument immense qui pourrait laisser rentrer un missile balistique, même un A-300, si je ne dis pas de bêtises, un A-330 pourrait rentrer, il disait...

Arafal, par exemple. Et on teste aussi notre propre matériel pour voir les empreintes radar qu'on laisse. C'est logique, d'ailleurs. Mais c'est là-bas que ça se passe. Regardez juste les salles anéchoïques en vidéo. Bonjour, Christophe. Bonjour. On est dans quel endroit, ici ?

On est dans un moyen de test qui s'appelle BEDIRA, Ban d'essai dynamique pour radars et autodirecteurs. En fait, c'est un moyen qui permet de tester des radars aéroportés, radars de nos Mirage 2000, et puis surtout, désormais, radars de nos... Rafale, dans ces différentes versions. Et autodirecteurs, ce sont des autodirecteurs de missiles, ce sont des petits radars, finalement, dont la fonction est d'amener le missile, nos missiles, vers leur cible.

Là, il y a un missile, un des nôtres, français, parce qu'il y a aussi du matériel ennemi qui est testé dans d'autres salles. Là, c'est un missile français. Et donc, il y a un énorme mur là-bas, on voit plein de trous d'ici, avec du matériel dedans, qui va simuler...

stimuler en fait des avions, par exemple des avions Sukhoi, des avions russes, l'équivalent du Rafale en gros, mais russe, pour voir si le missile le détecte ou pas en gros, c'est ça ? Alors pour savoir s'il le détecte et pour savoir aussi s'il est capable de lutter.

contre les systèmes de guerre électronique qui équipent en fait ce type de... Les leurres. Voilà, les brouilleurs. Les brouilleurs, voici de l'envoyer ailleurs, quoi, si les missiles arrivent. Exactement, et donc en fait, on a besoin de tester la robustesse de la définition. de l'autodirecteur qui est en test ici, juste derrière vous. Vous êtes le chef d'ici ? Oui. Alors...

Combien il y a de cônes dans la pièce ? Quand on rentre, c'est assez impressionnant. Elle fait combien de hauteur la salle que vous puissiez vous imaginer ? Parce que même on a peur, au jour du tournage, que même en filmant du mieux qu'on peut, on n'arrive pas à restituer. l'immensité de la salle, qui n'est même pas la plus grande du site, on va vous la montrer après. C'est quoi, c'est 20 mètres, non ? Ouais, c'est ça.

Une vingtaine de mètres. Et puis une cinquantaine de mètres en longueur comme ça. Donc là, le missile pense qu'il est en l'air. Là, en fait, il pense qu'il est en l'air. Il pense qu'il est en train de voler à plus de 800 mètres par seconde et il se dirige vers des cibles.

qui sont représentés sur cette télévision hyperfréquence que vous voyez devant vous. Ça veut dire que si aujourd'hui on tire un missile, avec tous ces tests-là, si la France tire un missile, il y a peu de chances que ça ne marche pas. Alors en fait...

Ça peut ne pas marcher. Ça arrive à la cible, en tout cas. Alors, en tout cas, oui. Il y a de fortes chances, par exemple, aujourd'hui, tirer un missile comme celui-là contre un avion, il y a effectivement de bonnes chances que le missile aille sur l'avion, effectivement.

Sauf si l'ennemi dispose de contre-mesures adaptées à ce type de matériel. Et on cherche effectivement ici à vérifier que les contre-mesures, l'intelligence des contre-contre-mesures qui se... qui sont intégrés dans ce missile, sont bien suffisantes pour lutter contre une grande batterie.

de contre-mesures ennemies. Comment vous savez les contre-mesures, quand il y a des nouvelles contre-mesures dans un pétranger, c'est avec du matériel récupéré ? Alors ça peut être soit du matériel récupéré, soit du renseignement qu'on obtient par des canaux. la direction des renseignements militaires, qui nous fournit des éléments, soit aussi par l'observation de certains matériels qui en disent assez long finalement à nos experts, qui sont capables de dire « tiens, voilà ».

Là, ils ont une autre capacité, une nouvelle capacité en termes de performance de contre-mesure. Ils sont capables de faire ça. Merci Joseph.

il y a encore des plus grandes salles vous pouvez voir la plus grande des salles ici avec une énorme porte qui s'ouvre et qui permet de laisser rentrer du matériel encore plus gros comme par exemple un rafale on peut même faire rentrer un A330 un avion s'il est un petit peu démonté on peut mettre par exemple des missiles balistiques en haut il y a une grue qui permet d'accrocher

du matériel énorme et de le tester sur des radars pour voir l'empreinte radar qu'on donne aux ennemis du coup quand un avion ou un missile est en vol ça permet de calculer tout ça et l'énorme porte va se refermer vous allez voir ça fait je ne sais pas combien de mètres de haut en tout cas ce que je sais c'est que la précédente salle la moyenne salle coûte environ 200 millions d'euros juste pour l'installation alors imaginez celle là

Et donc dans cette immense salle anéchoïque, il y a une immense porte aussi derrière moi qui cache un radar, en fait un faux radar, qui est une antenne en fait basse fréquence pour simuler un radar basse fréquence avec différents types de matériel qui permet comme ça de tester nos matériels français, de savoir comment ils sont rec... connu par les radars ennemis. Regardez derrière la porte.

Le signal qu'on va faire, qui peut représenter par exemple un avion ennemi, un missile ennemi, s'il détecte bien, ça, ça a des coûts. À chaque fois, on entend les budgets de l'armée, mais le moindre truc dans l'armée coûte cher, en vrai. C'est de la science, c'est de la technologie, ce qui est rare et cher.

Donc, une chambre comme ça, par définition, en fonction de sa taille, ça peut coûter quelques centaines de milliers d'euros, jusqu'à plusieurs millions d'euros. Et les salles que vous avez vues, c'est évidemment plutôt en millions d'euros. Mais une fois de plus, ce n'est pas un sport de masque d'envoyer un missile à ce terre depuis le sol.

et être capable à des vitesses très élevées d'aller faire une interception pratiquement du premier coup. Et ce qui était vrai pour le supersonique, demain, il va falloir le traiter sur l'hypersonique. Et vous voyez, en 2026-2027, on va sortir avec Thales et MBDA, deux grandes entreprises de défense françaises. on va sortir justement un dispositif de défense solaire qu'on va appeler le santé de nouvelle génération, qui va être capable d'aller chercher justement ces missiles hypersoniques.

c'est grâce aux recherches que vous avez vues dans le laboratoire en question. La technologie avance et après, il faut voter la technologie pour se défendre. Vitesse, surtivité, signature acoustique. Pourquoi la trace du son d'un sous-marin, c'est clé ? Vous ne pouvez pas le voir.

Donc le seul moyen de le détecter, c'est de l'entendre. Et pourquoi on met autant d'argent pour éteindre le bruit ? On a vu le film Le Chant du Loup, les oreilles d'or, les signatures acoustiques. En fait, c'est pareil, ce n'est pas un sport de masse.

Vous avez beaucoup de pays qui ont des sous-marins. Pardon, mais certains pays, on les entend de très loin, les sous-marins. Quand on a, nous, notre dissuasion nucléaire, par définition, on ne peut pas se permettre d'avoir des sous-marins qui sont détectables. Donc, en fait, il y a beaucoup, beaucoup de moyens qui sont mis pour effacer les signatures acoustiques. Il y a une nouveauté ?

qui va arriver bientôt, je ne sais pas si vous en parlez déjà ou pas, c'est les drones qui vont accompagner nos avions de chasse, nos rafales. Des drones qui vont porter peut-être même l'armement, qui vont très vite, et qui se détachent, qui sont indépendants, mais qui vont suivre l'avion. Vous voyez, ce n'est pas un tout petit drone, là. C'est un gros... C'est un deuxième avion. Avec des moteurs, pratiquement, de la motorisation du Rafale.

qui seront capables d'emporter des gros objets. Ce qu'il faut bien comprendre, en fait, c'est que, à l'avenir, si je fais schématique et simple, il n'y aura pas, on dirait de plateforme, mais il n'y aura pas un char, il n'y aura pas un avion, il n'y aura pas un bateau qui n'aura pas un système de drone autour.

soit des essaims, des tout petits drones, qui permettent tout simplement de faire du renseignement, du brouillage, de la guerre électronique, soit même pour protéger un bâtiment principal, soit même pour potentiellement frapper. en avant-poste. Avec quel intérêt ? C'est pas habité. Si c'est pas habité, c'est que vous pouvez permettre à ce matériel de prendre plus de risques que là où vous auriez potentiellement...

un soldat, et ça complexifie évidemment le champ de bataille. Puis si on va encore plus loin, ça veut donc dire qu'il y a des enjeux de connectivité, comment tout ça, ça se parle en trois dimensions. Puis si on va encore plus loin, l'intelligence artificielle. Imaginez quand... en plus, une partie de ce système de combat sera accompagnée ou accompagnera le combattant pour le faire. Et en fait, là, vous voyez bien que... Waouh ! Waouh pour... Parce que nous, en plus, c'est pas tant que...

il faut que ça fonctionne. C'est qu'en plus, il faut que ça soit français. Parce qu'on n'achète pas à l'étranger. Acheter à l'étranger demeure toujours l'exception. Les quelques fois, on achète à l'étranger... c'est parce que c'est pour attendre d'avoir notre propre solution française. Et donc ça aussi, c'est un message que je veux faire passer. Pourquoi ça coûte un peu plus cher parfois la défense en France que dans les autres pays ? Parce que nous, on achète tout à la maison.

pour être libre, souverain. Et accessoirement, ça crée quand même des dizaines de milliers d'emplois. plus de 200 000 emplois en emploi direct pour l'industrie de défense dans le pays, sans oublier les sous-traitants, les PME, etc. Le drone qui va accompagner la rafale, ça s'appelle Neuron, c'est ça ? Je vous mets des images, je ne sais pas s'il y en a... Ce n'est pas dans des années, c'est Horizon 2030.

Là, on n'est pas dans des choses... On est les premiers à le faire, ça, non ? Un drone qui va suivre... Les Américains travaillent sur des choses, mais avec Dassault Aviation, on a effectivement un peu d'avance. Je l'ai annoncé il y a peu de temps, c'est une décision qui a été prise par le président, mais...

Ça, c'est clé. Quand on verra décoller un avion de chasse français, le Rafale, dans son standard F5, pour être technique, et qu'à côté, on verra un autre avion non habité, mais quand même connecté à l'avion principal. Euh... Ça ressemble à de la science-fiction il y a 30 ans. On commence à y aller, ouais. Pour parler du nucléaire, vous disiez, testez les armes, on teste nos matériels, voilà. Mais alors ?

Vous citez page 41, première explosion nucléaire française, Gerboise Bleue, allue le 13 février 60 à Reagan, c'est dans le Sahara. À Algérie. Elle est un succès. Il s'agit alors de faire de la dissuasion française une évidence pour les autres puissances et s'imposer notre indépendance au monde. Et vous dites après, vous parlez du redoutable, et vous dites une tête nucléaire de 500 kilotonnes.

La bombe A américaine larguée sur Hiroshima, pour vous donner un titre de comparaison, en août 1945 était d'une puissance d'environ 15 kilotonnes. Donc on passe de 15 à 500, nous, dans le redoutable. comment est-ce qu'on teste aujourd'hui, elle doit être encore beaucoup plus puissante, dans les sous-marins qu'on a, les bombes atomiques, comment on les teste aujourd'hui ? Vous avez plusieurs types d'essais, vous avez les essais qui sont...

complètement numérisé et qui repose sur du supercalcul. Et c'est pour ça que le président Chirac, il avait repris quelques essais à Mururoa avant de fermer le centre d'essai du Pacifique en Polynésie parce qu'il fallait réaliser quelques essais.

pour emmagasiner suffisamment de données pour permettre au supercalculateur du commissariat de l'énergie atomique de tester, de continuer à, comment dire, à éprouver notre système d'armes, mais de manière complètement numérique. Et on y arrive. Mais après... Ça, c'est pour la partie ogive, tête nucléaire. Après, vous avez quand même des tests grandeur nature. Assez régulièrement, un sous-marin nucléaire lanceur d'engins va tirer un missile balistique français, va tirer un missile balistique.

dépourvu de têtes nucléaires, cela va sans dire, pour tester l'ensemble du dispositif assez régulièrement. D'accord. Déjà parce que... On teste. Et puis on montre qu'on sait faire. Exactement. La dissuasion, c'est de la psychologie. C'est sûr que si vous dites que vous l'avez et que le truc ne fonctionne pas, ceux qui ont fait exploser par définition des engins nucléaires ont déjà démontré quelque chose. Et ceux qui sont capables de démontrer qu'ils ont et les vecteurs, les missiles,

Et en plus, les plateformes, les sous-marins ou les avions montrent qu'ils ont une dissuasion qui est crédible et qui est complètement complète. Donc, il y a une part de calcul, mais il y a aussi une part de test réel. Est-ce qu'on a une puissance aujourd'hui ? Je ne sais pas combien c'est de kilotonnes nos bouts ?

C'est une bonne réponse. Est-ce qu'on a de quoi faire sauter aujourd'hui ? A l'époque, c'était déjà peut-être un pays. Aujourd'hui, on pourrait peut-être même faire sauter. Classifier. C'est une autre réponse. On pourrait faire sauter la planète. Crédible. Ça veut dire que...

On sait ce qu'on fait, et par définition, on a la capacité de dissuader les pays, les États, qui s'en prendraient à nos intérêts vitaux. Après, on est un pays vertueux par rapport à d'autres puissances, il faut bien le reconnaître. c'est qu'on croit à ce qu'on appelle la juste suffisance. C'est-à-dire que notre système, il est adapté pour correspondre à la stricte nécessité de notre capacité à dissuader. Et ça aussi, c'est quand même, objectivement, allez, il faut le dire,

des grandes vertus françaises. C'est-à-dire qu'on est pour la dissuasion, on est contre la prolifération, et donc on ne fait pas n'importe quoi. sur le format de notre armée dans sa composante nucléaire, donc dans le nombre de têtes. Et donc ça aussi, c'est un morceau de crédibilité qui est très important. C'est quelque chose qui inquiète les gens.

En général, les Français, le nucléaire, ça fait peur qu'il y ait une guerre nucléaire. On a tous peur de ça, quelque part. Est-ce que si un pays étranger décidait de nous attaquer ou d'attaquer, je ne sais pas, les États-Unis ou quoi, ou un pays proche de nous...

Est-ce qu'il y aurait tout de suite une riposte ? Est-ce que ça, c'est prévu ? Il n'y a pas de cas justiques possibles. Il n'y a pas de cas pratiques auxquels je peux vous répondre. Déjà, parce qu'il n'y a que le président de la République qui pourrait répondre.

puisque c'est le seul qui peut déclencher le feu nucléaire et qui apprécie si les intérêts vitaux français sont engagés. Et même lui, par définition, ne vous répondrait pas sur des cas théoriques dans la mesure où l'ambiguïté stratégique est de mise.

Le jour où vous avez un candidat à l'élection présidentielle, qui vous dit, de toute façon, dans tous les cas suivants, je m'en sers pas, c'est que globalement, il ne faut pas voter pour ce candidat, parce que c'est qu'il est en train d'abîmer la force de la dissuasion. Vous savez, vous, ce que peut faire M. Poutine avec sa dissuasion ? Non.

C'est le principe de la dissuasion. Par définition, la dissuasion, elle est faite pour protéger les intérêts vitaux français. Et c'est pour ça, d'ailleurs, que le général Legault voulait que les présidents soient élus au suffrage universel et direct. Et vous voyez, quand il y a des élections présidentielles, on pose rarement la question.

Est-ce que les Kangas sont pour la dissuasion, contre la dissuasion ? Comment ils imaginent leur doctrine ? Je parle de la doctrine, pas des cas... Oui, oui, oui ! C'est très important. Et quelque chose me dit que pour 2027, on serait bien avisé de poser davantage de questions.

Oui, mais les Russes vont montrer, dans des défilés, je me rappelle, il y avait un missile qui s'appelait Satan 2, un missile qui passait par l'espace et qui pouvait larguer plein de têtes nucléaires en même temps. Nous, on les montre moins, nos bombes, en tout cas sur le sol. Il y aura un côté un peu ridicule à... de l'exhibition le 14 juillet là-dessus.

Après, par définition, il y a des visites de l'île longue qui existent, il y a des cours qui existent à l'IHEDN, qui sont des instituts sur la défense. La dissuasion, on arrive aussi tout simplement à la constater par ce qui est montré par ailleurs.

On va parler des nouvelles technologies pour terminer. On est allé voir à Bru une ferme à téléphone. Vous allez voir un peu tout ce qu'on peut faire sur un téléphone. Non seulement on peut activer tous les téléphones et on peut aussi rentrer dans un téléphone assez facilement en tout cas.

L'armée sait le faire, heureusement. Vous n'avez que l'armée, en tout cas, j'espère. Ils peuvent rentrer dans les téléphones, prendre des photos, vous allez voir, prendre les numéros de téléphone, voir les messages, etc. Regardez ça.

Donc là vous voyez la ferme de téléphones sur laquelle ils travaillent, ils vont envoyer Candy Crush en même temps sur tous les téléphones pour nous montrer qu'ils peuvent en fait prendre la main en réalité sur n'importe quel téléphone, sur tous les types de téléphones, toutes les marques et tous les modèles. Donc regardez, Candy Crush va se lancer partout. C'est incroyable. C'est limite flippant, ça fait un peu sweet game. Antoine Benoît, bonjour. Qu'est-ce qu'on va voir là ?

On va voir du coup, ça va être un signal de piégeage en smartphone à distance. D'accord, donc tu vas piéger celui-là ? C'est ça. On ne montre pas vos visages, pareil, c'est volontaire. Ça va vite de piéger un téléphone, pour vous. Ça peut être rapide et pas si difficile que ça, on va le voir aussi. Vous pouvez rentrer sur le téléphone d'un méchant assez rapidement ? Potentiellement. Très bien. Alors, je vous suis du coup. Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?

Dans l'idée, on va se retrouver dans un scénario fictif. Par exemple, on remonte quelques heures avant, vous êtes dans le train Paris-Rennes. Derrière vous dans le train, il y a mon collègue Benoît qui est avec son portable. Vous le voyez, il a l'air de rien faire de dangereux. Et là, on va rajouter un petit élément super probable pour que... puissiez donner un peu de vie au portable.

Tac, il y a Brad Pitt à côté de vous. Donc vous parlez et vous avez son contact. Donc je vous laisse rentrer son contact sur le portable. D'accord. En plus, il est assez actuel en ce moment. C'est ça. Brad Pitt. Donc là, voilà. Donc vous continuez la discussion et là, vous voulez être sûr que c'est lui.

ou décidez de prendre une photo et de l'envoyer au siège de Legion, pour être sûr que c'est vide. Donc voilà, n'hésitez pas à prendre une photo de la personne qui ressemble plus à la rapide dans la siège. D'accord, d'accord. De toute façon, j'y vais avec moi. Tu peux pas montrer ton visage, sinon je t'aurais pris toi. C'est parfait. Ou alors je prends Benjo, ce cadreur, ou Seb. Tiens, je prends Seb. Voilà. Tac, j'ai pris une photo de César. C'est parfait de Brad Pitt.

Donc il y a d'autres photos avant, etc. Donc petit peu d'Android, tac. D'accord. Par contre, on est dans le train, donc pas trop de 4G, ça cadre très bien. Je vais devoir te connecter à l'office du train pour envoyer ça. Oui. Sur Facebook, voilà, parce que les gens, tout passe par Facebook. Il y a Facebook aussi. Ouais, ouais, d'accord, d'accord. Donc, tu peux aller sur Chrome juste pour vérifier que tu as bien le mot de passe enregistré de Facebook.

Donc ça tombe bien parce que le mot de passe en plus il est super sécurisé, il y a besoin d'un mot de passe carrément pour le voir donc c'est incroyable, on peut rien avoir. Donc c'est le mot de passe du téléphone donc 4x0. Très bien. Donc là voilà on a pas mal de choses intéressantes donc maintenant on va pouvoir se connecter à la Oji.

Ajouter un réseau. Je sens que là, je ne devrais pas y aller parce qu'on est dans un exercice où vous rigolez. J'appuie sur ça, donc je pense que c'est le piège. Après, tu pourras aller sur Facebook pour envoyer ta photo. D'accord. Donc là, je vais sur Facebook. On s'en fiche. Là, on est bien. Là, on est bien. Le scénario est terminé. En fait, là, tu penses que tu es connecté Internet. Mais en fait, tu es connecté à mon téléphone.

Comment tu es connecté à mon téléphone ? Sur mon téléphone, j'ai activé le partage de connexion, quelque chose de très classique. J'ai fait un clone du portail captif de la SNCF. Et en fait, ça, ça m'a permis d'établir un lien entre ton téléphone et le mien. Donc, j'ai un lien direct entre les deux téléphones. Et par ce lien, dans un sens, j'ai utilisé des vulnérabilités de sécurité qui sont sur ton téléphone pour te télécharger un logiciel malveillant.

Là, c'est fait. Ça, c'est fait. Là, c'est fait. Sur ton téléphone, tu as un logiciel malveillant. Donc, qu'est-ce que fait ce logiciel malveillant ? Il va récupérer un certain nombre de données et puis il va les exfiltrer.

par le même lien, en fait, que je vais récupérer sur mon téléphone. Qu'est-ce qu'on a récupéré ? On a récupéré, alors, premièrement, la géolocalisation, donc c'est la position de ton téléphone. Donc là, ça ne s'est pas bien passé puisque ton téléphone n'est pas connecté au GPS. D'accord. Donc je n'ai pas tes données. D'accord. Mais si tu avais été en extérieur...

dans des conditions réelles, je les aurais récupérées. On a récupéré les passwords, donc c'est les mots de passe qui sont enregistrés dans le navigateur. Donc là, on va retrouver le fameux password. super cool, RERB égale super cool, c'est le password de Facebook que tu as pu voir tout à l'heure. On a récupéré les contacts, donc dans les contacts, qu'est-ce qu'on retrouve ? On retrouve Brad Pitt.

On t'a récupéré ton numéro de Brad Pitt. De toute façon, on va avoir la photo de Sébastien dans deux secondes. Ça prouve que c'est vraiment en direct. Ça recole le numéro, c'est moi qui l'ai tapé, etc. Ils n'étaient pas connectés, les deux téléphones. On a récupéré les photos qui ont été prises. On retrouve d'abord les anciennes photos, mais on retrouve Brad Pitt. On retrouve Brad Pitt qui a été pris. Tu peux voir tout le contenu du téléphone, c'est flippant.

On récupère également les données de navigation, donc c'est les données de navigation du navigateur web. Donc là, aujourd'hui, c'est que la SNCF, mais par contre, j'aurais pu savoir sur quel site tu fréquentais habituellement. qu'elles étaient d'habitude de navigation web. Donc ça, c'était récupéré également. Et puis ce qu'on a récupéré aussi, alors bon, on n'a pas la photo, mais on a pris deux photos à ton insu.

qui ont été prises en direct. Donc la première, elle a été prise avec le capteur front. Mais bon, comme tu avais ton téléphone sur la table, elle est toute noire. Ah oui, devant et derrière. Et l'autre, c'est la photo qui a été prise en bout de tête. Comme le téléphone a été posé, on doit avoir juste un bout de tête.

peut-être ici, je ne sais pas, je pense que c'est... Je pense que c'est toi. Vous aurez vu une petite partie finalement de notre ami. Voilà. Assez peu reconnaissable finalement. Donc ces photos, elles ont été prises à l'insu de la victime, elles n'apparaissent pas dans le téléphone de la victime. Incroyable.

Elles ne sont pas dans la galerie. Par contre, elles ont été prises. Tu peux faire des photos quand tu veux ou pas ? Tant que le piège est présent, oui, je peux faire des photos quand je veux. Et tu peux filmer ? On peut filmer aussi, oui. J'arrête le téléphone portable. J'arrête le téléphone portable. Attends, c'est incroyable. Petite question.

Là tu montres, c'est un système de phishing, c'est comme ça qu'on appelle le fait d'envoyer quelque chose où tu cliques. Est-ce que vous pouvez rentrer sur le téléphone de quelqu'un sans un phishing ? Alors là, c'est ce qu'on appelle des attaques one-click, c'est-à-dire qu'en fait, c'est des attaques où on a besoin de cliquer sur un lien pour déclencher l'attaque. Par contre, il existe aussi des attaques dites zéro-click, type Pegasus.

Là, tout à fait, ça existe. Donc là, on n'a pas besoin. La victime n'a aucune action à faire et elle est piégée sans faire une seule action. J'ai entendu dans les couloirs ici en discutant que ça pouvait valoir jusqu'à 1 million d'euros pour rentrer dans un téléphone portable. Est-ce que c'est à peu près ça ? Alors on ne sait pas, aujourd'hui on n'a pas besoin de les acheter, les vulnérabilités.

On a d'ailleurs les compétences en interne pour le faire et c'est notre métier. Les équipes techniques qui travaillent ici développent des vulnérabilités pour être capables de les utiliser plus tard. Les vulnérabilités qu'on pourrait acheter, on ne sait pas d'où elles viennent, on n'aurait pas confiance dans leur provenance et on ne pourrait pas les utiliser.

Et puis vous donneriez de l'argent à on ne sait pas qui. Exactement. Donc vous voulez trouver vous-même. Exactement, c'est ça. Ça prend du temps à trouver une vulnérabilité. Oui, oui, ça prend du temps. C'est du travail quand même ? Parce que là, on en a fait sur un Samsung pour la démo. Est-ce que vous auriez pu rentrer avec un système de phishing sur un Apple, sur un iPhone, sur une autre marque, peu importe ? Tout à fait, on travaille sur différentes cibles aujourd'hui.

Vous pouvez rentrer sur n'importe quel téléphone. Non. Ah oui, c'est pas con ça. Est-ce qu'il y a des téléphones plus sûrs que d'autres ? C'est pareil, ça je pense qu'on ne dira pas. D'accord, d'accord, pas de problème. Merci à tous les deux en tout cas. Merci pour les réponses.

Vous êtes vachement en avance sur la technologie au niveau de l'armée, vous êtes sûrement au courant de tout ça, mais est-ce que vous, humainement, vous êtes un peu à jour des nouvelles tendances dans la musique ? Est-ce que vous vous intéressez à toutes les nouveautés de la société civile ?

Pas autant que je ne le voudrais. Par manque de temps, par parfois volonté de couper un peu, ce qui est objectivement très rare, qu'on faire ce qu'on disait tout à l'heure sur jardin et cuisine. Donc oui, je commence à sentir un petit décalage parfois. avec ce qui peut se passer par ailleurs. Je suis quand même très focus sur mon job.

on a pu aller filmer le ComCyber, c'est le commandement de la cyberdéfense aussi, c'est pas très loin de Bruges, c'est à Saint-Jacques-de-la-Land, pour être très précis, vers Rennes, on embrasse tous ceux qui travaillent sur cette base. Vous allez visiter toutes les bases, vous avez pu visiter d'ailleurs tout ça ? Donc je n'ai pas vu tout le monde. Après tous les centres de recherche d'excellence, globalement je les ai faits.

On a rencontré Nicolas Pierson, il nous a expliqué comment on fonctionne, donc ça s'appelle ComCyber, c'est les cybercombattants en gros, qui vont, s'il y a aussi une attaque, ils peuvent se déplacer, prendre un hélico, arriver à plusieurs hackers, on peut dire là, et ils vont défendre la zone ou attaquer.

On est au commandement de la cyber-défense, au ComCyber, avec Nicolas Pierson, colonel, c'est ça ? Très bien. Bonjour, merci de nous recevoir. Bonjour, bienvenue au commandement de la cyber-défense. Je suis en effet le colonel Pierson, je commande... le groupement de la cyberdéfense des armées. Ses missions, c'est protéger et défendre, donc sous les ordres du comCyber, dans le cyberespace. C'est de répondre à un incident de sécurité, d'intervenir.

Donc on a ici nos veilleurs qui regardent le cyberespace, qui s'alimentent de la connaissance des menaces. Et en cas de besoin, on est capable d'envoyer des gens pour, un peu comme les pompiers, voir ce qui se passe.

Éteindre le feu, réparer des groupes d'arceaux de hackers. Exactement. Là, on va voir des cyber combattants, du coup, qui vont nous expliquer un peu à quoi correspondent. Alors là, que vous sachiez, ce sont des écrans de démo, donc il n'y a pas de chiffres. C'est pour ça qu'on se permet de les filmer, de ne pas les flotter. Tout à fait.

salles et sur les écrans sur les côtés il ya des vrais schémas comme ça ils vont nous les expliquer comme ça on va comprendre un peu exactement ok voilà on vous suit dans quelle salle là et ben on est parti Première salle ? On y va. C'est parti. On vient d'arriver dans une autre salle, là. Donc, il y a des gens qui travaillent. Ils ne se sont pas retournés quand on est arrivés. Vraiment, ça travaille fort. Ils sont très disciplinés. C'est impressionnant.

Petite question avant qu'on comprenne ce qu'ils sont en train de faire. Pourquoi certaines personnes sont bien entrées, d'autres en bleu, d'autres en t-shirt rouge, de la vie de tous les jours ? Excellente question. Donc le ComCyber, le commandement de la cyberdéfense, c'est ce qu'on appelle une unité interarmée.

Interarmée, ça veut dire qu'il y a des gens qui arrivent des différentes armées. L'armée de terre, la marine, l'armée de l'air, mais également du personnel civil. Qu'est-ce qu'ils sont en train de faire ? Alors, ils sont en train d'essayer de comprendre... Sous-titrage Société Radio-Canada Sous-titrage ST' 501 Pourquoi il y a eu cette alerte ? D'où vient le problème ? Là c'est un exercice, on est d'accord ? C'est faux là, il s'entraîne.

Exactement. Mais en revanche, on a quelqu'un qui joue l'adversaire. Vous avez combien d'attaques par an ? On sait combien vous traitez d'attaques ?

On est très bien protégé. D'accord ? Donc finalement, des vraies attaques, elles vont se compter sur les doigts des deux mains. D'accord ? D'accord. Vraies attaques sophistiquées qu'on va détecter. Quasiment une par mois quand même. C'est ça. C'est-à-dire que pour celui... qui a développé des compétences informatiques, qui s'intéresse à cette dimension-là, au cyberespace, etc., et qui veut voir des choses uniques.

qui veut réaliser des missions uniques, avec ou sans uniforme, en France ou à l'étranger, il n'y a qu'un lieu pour ça, c'est le ComSiber. On va aller dans deux secondes pour qu'ils nous expliquent ce qu'ils vont, mais dernière question.

Est-ce que vous êtes déjà arrivé une anecdote sur un exemple concret, un cas concret ? N'importe quoi, en février, un jour, il y a eu un appel, vous partez en hélicoptère sur une base avec cinq gars, branché les trucs. C'est exactement ça. Donc, je n'ai pas la date. tête mais on est on est à paris justement avec le chef du calide et là tout d'un coup on dit tiens il ya il ya une alerte qui est levée à le bout de la france

Si on veut gagner des délais, arriver sur place et qu'on ait encore des gens en face de nous, il faut aller très vite. Pourquoi pas demander un avion ? On demande un avion, on a l'avion, on met les gens, notre groupe d'intervention là. À premier échelon, ils montent dans l'avion à Saint-Jacques-de-la-Lande. Deux heures, trois heures, peu importe, après, ils sont sur place. En moins de six heures, entre le moment où on avait l'appel...

Allô les pompiers, il y a un problème. Et le moment où ils étaient sur place avec un premier niveau d'intervention, à peine 6 heures. Votre femme sait que vous pouvez partir du jour au lendemain, appeler... C'est depuis longtemps. Un habitué, ça ne crie plus à la maison. À qui on peut parler ? On va aller voir le chef du groupe d'intervention, le chef des pompiers, pour reprendre l'analogie. Bonjour, chef des pompiers. Olivier, tu es le chef du groupe d'intervention ? Tout à fait.

l'entraînement. Juste, pourquoi il y a des ordinateurs marqués ? Enfin, c'est un logo Z, c'est toute la même marque ? Alors on essaie d'avoir toujours la même marque, ce qui nous permet quand on...

Nouvelle intervention, à chaque fois on déploie un nouvel équipement, histoire qu'on n'ait pas de traces d'un incident à un autre. Et donc on essaie d'avoir la même marque sur la biomagneté de nos équipements, ça va plus vite à déployer d'un coup d'un seul. Donc là, tu coordonnes tout ça. Est-ce que tu peux expliquer pourquoi il y a des écrans, à quoi ça correspond, si on peut...

passer, on va flouter les visages etc mais histoire de comprendre ce qu'ils font de manière le moins abstrait et le plus concret possible. La majorité du temps on va essayer d'afficher une cartographie du réseau donc c'est à dire que là ça va être la compréhension qu'on a du système d'information sur lequel on est. Donc avec les postes clients, les différents services qu'il peut y avoir. C'est très important pour nous parce que c'est là-dessus qu'on va pouvoir schématiser.

Que fait l'attaquant ? Où est-ce qu'il fait ? Là, par exemple, sur la cartographie, en rouge, c'est le serveur et la machine... Les ordres infectés ? On essaie de rajouter plein d'informations pour que nous, à l'analyse, au niveau de l'équipe, quand on lève la tête et qu'on regarde cet écran, on ait un maximum d'informations qui soient condensées.

et qui nous soit utile. Là, on est plutôt côté réseau. Vous vous sentez observer, c'est normal. Là, notre analyse réseau, il va essayer de mettre en avant... plusieurs comportements donc en fait les les points noirs les points verts ça va être qui est à la source d'une communication qui est en destination d'une communication en fait grâce à ces graphes ça va nous permettre de très rapidement sur des gros volumes de données faire sortir des comportements

Donc là on sait exactement où est le méchant, on l'a localisé, on sait ou pas encore ? Alors oui, alors actuellement nous on sait qu'il est sur la machine 27, en fait il a commencé par la machine web, ensuite il s'est déplacé sur l'autre machine rouge. Le serveur ? C'est ça. Nous l'objectif pour nous ça va être une meilleure compréhension possible de où est l'attaquant, ce qu'il a pu faire depuis qu'il arrivait.

pour proposer des solutions et le sortir du réseau. Combien ça dure parfois ? Ça fait combien de temps que tu es là ? Alors moi je suis là depuis 2019. Depuis 2019 ? Donc ça fait quelques années. Est-ce que parfois ça dure tellement longtemps parce qu'il y a des attaques conséquentes ?

vous relayez entre équipes pour dormir, repartir ? Il n'y a pas d'horaire, j'imagine ? Non, alors, c'est vrai que le format de l'équipe, il peut beaucoup varier entre un système d'information où il y a... ou péniblement dix machines, on ne verrait que deux personnes ou un système d'information où on peut avoir des centaines, voire des milliers de postes utilisateurs.

et qui a des besoins critiques en termes de disponibilité, où là, nous, on va devoir être très réactifs. Il va falloir qu'on soit beaucoup plus nombreux, parce qu'il va falloir qu'on soit présents 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, qu'on se relaie. L'attaquant, s'il est interactif...

Il y a des moments où il peut être sur des intervalles de temps prédéfinis, ce qui peut nous laisser penser à certaines graines horaires, mais il y a d'autres moments où on n'arrive pas à retrouver de comportement particulier, donc il faut vraiment qu'on soit...

à 100% présent, ce qui nous est déjà arrivé où on était sur une mission où on est resté plusieurs semaines parce que justement l'attaquant, on avait du mal à prévoir qu'on t'escrissait là, pas là. Et nous, dans la majorité du temps, on va essayer de faire nos actions. pour le sortir quand il n'est pas là, pour qu'il n'ait pas le temps de réagir. Voilà, ça c'est assez intéressant. On n'avait jamais vu ça, des groupes, on ne savait pas qu'il y avait des groupes un peu d'assaut.

cyber qui vont attaquer, défendre et qui vont pouvoir, comme vous en parliez tout à l'heure, des hôpitaux. Par exemple, si il y a une attaque sur un hôpital, ils peuvent arriver avec du matériel et se déplacer. En fait, la réactivité est clé. Il y a besoin de détecter très vite, attribuer.

pas le tout de savoir que vous êtes attaqué, c'est quand même mieux de savoir par qui vous l'êtes, et entraver. Et ça, effectivement, il y a des choses qui peuvent être faites à distance, il y a des choses sur lesquelles parfois il faut entrer dans les réseaux en proximité.

Qu'est-ce que vous avez fait de plus incroyable en tant que ministre ? Vous avez pu visiter des bases et avoir une expérience un peu géniale ou pas ? Au sens unique ? Oui. Au sens humain, vous avez pu vivre un truc ? Au sens, si je n'avais pas été ministre d'armée, je n'aurais pas pu le faire. Par exemple ? Le vol en rafale.

Le vol en rafale, incontestablement. Il n'y a pas besoin d'être mis des armées, certains le font. Il n'y en a quand même pas beaucoup qui le font. Oui, voilà, c'est un privilège. Vous l'avez vécu comment ? C'est douloureux, non ? Ah, ça vaut une séance de sport. en termes de gainage c'est incroyable quand vous arrivez à 6 ou 7G en combat RR j'en ai fait deux heures avec un pilote absolument extraordinaire j'ai pas voulu le faire tout de suite au début

pas non plus faire le ministre qui fait du tourisme militaire. Mais à un moment donné, ça m'a manqué et j'ai bien fait de le faire parce que ça m'a permis de comprendre plein de réunions après sur le format de notre armée chasse, notre trame chasse, pardon, notre armée de l'air.

les innovations à avoir sur le rafale à l'avenir, et même parfois à l'étranger pour en parler à l'export, de mieux connaître le produit. C'est avec un homologue de lui expliquer ce que vous avez vécu dans votre vol. C'est pas scientifique, j'ai pas combattu. Enfin... Quand on parle des commandes de vol de Dassault, la capacité à prendre en main l'avion, c'est sûr que le pilote m'a permis de le faire.

Mais pas pour jouer, pour comprendre ce que c'était que les commandes de vol, qui est un des éléments de comparatif entre les différents avions de chasse des autres pays et les nôtres, qui est vraiment très très important. Donc oui, ça c'était, après physiquement, c'est dur. Ça demande une bonne santé. J'ai eu la chance. Je n'ai pas été malade. Je ne me suis pas évanoui. Rien du tout. Mais...

Vous avez le ventre plat pendant trois jours. Le pilote, il savait qu'il y avait ministre à l'arrière des armées, il faisait attention ou c'était contraire ? J'avais dit être naturel, c'est ni me bijuter, ni me balader comme on baladerait à un tour. Donc, je...

Non, je voulais comprendre. J'essaie aussi de piger comment ça fonctionne, mais au-delà de comment ça fonctionne, comment on pilote l'avion. C'est quoi la différence entre ceux qui ont connu le Mirage et ceux qui connaissent le Rafale aujourd'hui ? C'est quoi la différence entre les différents standards ?

les systèmes de munitions, c'est quoi les grands dangers ? Pour ceux qui ont fait des opérations extérieures, c'était quoi la particularité de naviguer et de piloter dans tel ou tel contexte de combat ? Ça, c'est vraiment intéressant et c'est quand même ce qui fait qu'à un moment donné...

vous n'êtes pas complètement minis de la même manière. Avant de parler d'IA, pour terminer, et de la technologie la plus incroyable qu'on a pu voir là-bas, vraiment vous nous avez permis de filmer quelque chose, même si j'avais vu ça dans un film de James Bond, j'aurais pas cru pour le coup, à part l'électromagnétisme. Juste avant, vous nous avez permis de filmer quelques images de votre bureau pour montrer à quoi ressemble le bureau d'un ministre et voilà.

Vous êtes à l'hôtel de Brienne, vous n'êtes pas au ministère des Armées. C'était le ministère des Armées, c'est un siège historique, mais après, il y a 400 personnes à Brienne, il y a un peu de monde à l'école militaire autour du chef état-major des Armées.

Et après, c'est pratiquement 9 000 personnes à Ballard, qui est un bâtiment récent, qui a été construit il y a 10 ans. Là, on voit les images. Il y a le bureau du général de Gaulle, qui est encore dans son jeu, qui est resté là-bas. Avec la photo, là, on la voit, avec le bureau devant, etc.

un autre bureau de quelqu'un très connu derrière. Clémenceau. Clémenceau, qui est aussi, avec les cartes à l'ancienne, on a vraiment l'impression d'y être. De bureau, deux hommes, deux guerres. Incroyable. De guerre. Clémenceau est président du Conseil et ministre de la Guerre en même temps, 1917-1920. En fait, il dirige la première guerre mondiale de Brienne. Il n'y habite pas, mais il y travaille tous les jours. Il ne s'installe pas à Matignon. Et le général de Gaulle, c'est par deux passages.

Sous ce qu'a arrêté à la guerre, ça dure pas longtemps, 1940, et quand il revient en août 1944, il s'installe à Brienne pendant deux ans. La technologie qu'on a pu filmer, c'est l'électromagnétisme. On a pu mettre une antenne et filmer pour montrer comment avec une camionnette...

Il y a d'autres technologies, je tiens à préciser. On montre volontairement ce que l'on veut bien montrer, mais ce qu'on a vu est absolument incroyable et ce qu'on a vu hors antenne est encore plus incroyable, on ne peut pas tout montrer. On peut aujourd'hui se connecter. d'une camionnette avec l'armée et on peut voir votre écran avec les ondes électromagnétiques qui sont dégagées par l'écran.

On a mis un membre de mon équipe qui était sur Word et qui tapait un texte sur l'ordinateur de quelqu'un de l'armée. Et on pouvait voir le duplicata de l'écran dans la camionnette. Regardez, c'est incroyable à voir. Alors, on est avec Hubert. Bonjour Hubert. Bonjour. Hubert, tu vas nous montrer une technique... exceptionnelle c'est de récupérer en fait l'image d'un écran d'ordinateur d'une victime donc on a pris le bureau de la dame merci on a mis un faux écran à l'intérieur voilà on a marqué

C'est un faux visuel qui représente quelque chose de sensible, de classifié. Quel est ton métier pour comprendre ? Notre métier, c'est d'évaluer la vulnérabilité des systèmes d'information qui traitent d'informations sensibles et de voir si on arrive à récupérer cette information-là depuis l'extérieur de nos systèmes. militaire.

Voir si c'est bien sécurisé ou pas. Alors, vous allez voir, c'est assez incroyable. Donc là, pour la démo, comme on est dans ce bureau-là, c'est un préfabriqué, vous avez mis votre camion. À proximité pour les besoins de la démonstration. C'est juste derrière, mais ça marche.

On ne va pas donner de distance max, mais ça peut être beaucoup plus loin ? En s'éloignant un petit peu, oui. Après, on n'est pas sur des distances kilométriques. Oui, oui, c'est ça. On peut s'éloigner sans problème. Mais tu peux être par exemple dans un bâtiment ? Tout à fait. Sur un étage différent, sur un sous-sol.

Là, on va avoir des copies de l'écran. Vous n'avez pas accès à l'ordinateur. Vous ne pouvez pas interférer dans le truc, mais vous pouvez regarder ce que la personne regarde. Exactement. L'idée, c'est d'être l'œil derrière la personne qui travaille. Une sorte de copie d'écran vidéo. Une copie d'écran vidéo, tout à fait. qu'il n'y a pas eu d'accès avant pour mettre un virus, un malware ? Pas d'accès préalable. Physiquement non plus ? Pas un duplicata ? Non.

C'est le rayonnement naturel de l'ordinateur qui est récupéré à l'extérieur. Donc c'est-à-dire que si tu voulais, avec l'antenne là, tu tournes l'antenne et tirer sur l'ordinateur du mesure derrière. Si l'appareil est vulnérable, oui. Et alors, c'est quelle technologie ? C'est quoi ? Comment tu peux te copier un écran sans câble ? Ça, c'est vraiment une question du malin. C'est le rayonnement électromagnétique des composants.

qui fuitent dans l'air, qui sont des tout petits signaux qu'on arrive à reconstituer pour reconstituer le plus fidèlement possible l'image quand le matériel est vulnérable. Le rayonnement est variable en fonction des ordinateurs. Vous parliez, tout à l'heure, j'entendais dans le couloir, vous parliez de tuyaux de chauffage. Quel rapport avec le rayonnement électromagnétique des écrans ? Ce rayonnement-là, il peut se coupler.

sur tout ce qui est métallique à proximité du système d'information. Donc tuyaux de chauffage, câbles électriques, câbles réseaux. C'est-à-dire que l'écran dégage une onde qui va taper dans un tuyau de chauffage. Vous avez branché votre tuyau de chauffage. Tout à fait. Vous y pouvez avoir l'écran.

Exactement. Attends, c'est incroyable. Il faut toujours acheter des trucs, du duplicata USB, machin, qu'en fait, il y a tout qui fonctionne dans l'air. Exactement. Incroyable. Par rayonnement, simplement. Et ça, vous, vous faites du défensif ? Tout à fait. Vous n'allez pas faire de l'offensif ? Pas du tout. Ce n'est pas la mission qui nous est confiée. Nous, c'est vraiment s'assurer que nos systèmes soient protégés. Donc on va à l'extérieur.

voir si on récupère l'information. Si on récupère l'information, on va trouver des dispositifs pour se prémunir de ces fuites-là. Ou on va changer le matériel, ou on va apporter une protection locale dans laquelle va être exploité le matériel. Et la technologie permettrait de le faire en offensive si on avait besoin ? Sûrement.

puisque c'est les mêmes types de technologies qui pourraient être utilisées à but de renseignement. Donc là, Hubert, on va te suivre. On va à l'extérieur du camion. T'as mis une antenne rouge, c'est l'antenne rouge du coup, c'est ça ? Tout à fait. D'accord, on y va et on va regarder de l'intérieur. C'est ce qu'on utilise lors de nos missions. Allez, c'est parti. alors on est à l'extérieur avec uber donc on s'est mis à côté donc ça c'est votre camion

On va dire, c'est léger, c'est juste pour le défensif, juste pour essayer et voir. On n'a pas vocation à être discret, c'est juste pour pouvoir se déplacer. Donc là, on va positionner notre antenne, essayer de récupérer l'information qui est affichée à l'intérieur. C'est une antenne assez classique, on dirait.

un truc que tu mets sur ton doigt. Tout à fait, qu'on pourrait visualiser, c'est ce que je vous montrerai dans un deuxième temps pour avoir quelque chose de plus discret. Oui bien sûr, parce que là si tu mets devant un bâtiment... ça va se voir de suite donc l'objectif c'est de ne pas se faire voir donc c'est relié à ton camion qui est relié lui même à un écran alors qu'est ce que tu peux voir comme duplicata d'écran de la secrétaire à l'intérieur

Donc là, on a une recopie de ce qui est affiché à l'intérieur. Donc là, ce n'est pas en très bonne définition. Tu m'expliquais qu'il y a du MADRE qui en fait du bien meilleur. Tout à fait. Dans le but de nos missions, c'est de détecter la vulnérabilité. Si on a une vulnérabilité, on essaiera de la corriger.

Le but, ce n'est pas d'essayer de récupérer l'information, c'est juste d'identifier que c'est vulnérable. Voir si l'écran laisse passer des ondes électromagnétiques. Exactement. Donc là, on voit que ça fonctionne. c'est en train de grésiller un petit peu, c'est quand notre cadreur passe derrière l'antenne, ça perturbe un peu. Dès que tu passes devant, c'est fou.

Sinon, on arrive à lire les gros titres. Tu vois, tu t'es un peu éloigné, claque, on arrive à lire « French operation up to secret ». Donc là, on a à l'intérieur Seb qui est de notre équipe, donc qui est derrière l'écran. Seb, est-ce que tu peux ouvrir, si tu veux, un bloc-notes ? Et tu marques quelque chose. Et comme ça, on va regarder en direct. Voilà, donc sur l'écran, vous allez voir. Voilà, hop, il écrit « Salut ».

Légende, voilà. C'est-à-dire que ce n'est pas juste une photo de l'écran, c'est du direct. Non, c'est vraiment une vidéo en direct. Là, vous avez deux types de dispo pour montrer. Il y a l'antenne, et donc là, pendant qu'on parle, il y a quelqu'un qui a changé l'antenne et qui a mis autre chose.

Un système qui permet de récupérer ton conduction, ce que j'évoquais tout à l'heure. Comme le tuyau de chauffage ? Comme le tuyau de chauffage, à part que là on n'a pas de tuyau de chauffage puisqu'on a un chauffage électrique. On a à l'extérieur, sur le grillage. Ça met une pince sur le grillage. Une pince sur le grillage qui permet de récupérer l'information exactement de la même manière. En fait, finalement, le grillage fait office d'antenne. Tout à fait.

C'est le grillage qui fait antenne et qui renvoie ça sur la pince. C'est-à-dire que tu te branches avec un truc un peu plus précis que, là c'était vraiment pour faire un test, tu déroules le câble discrètement, tu te mets à 500 mètres, tu peux voir l'écran de la personne. Exactement, récupérer l'information. Dans une chaufferie.

À force de faire des émissions comme ça, de toute façon, on va tous devenir parano. Donc on peut y aller à fond. Là, on voit que l'image est quand même moins efficace que sur l'antenne. Mais c'était juste pour montrer que ça fonctionnait. C'est pour vous montrer le concept, que ça fonctionne également. Et si on change le boîtier, que tu prends un boîtier plus précis ? Fensible ou qu'on se rapproche en conduction de notre cible. Et donc tu as du matériel plus petit ?

Plus petit, donc on pourrait imaginer ce genre de dispositif qu'on intègrerait dans une mallette. Donc on a une petite mallette qui intègre une antenne. et qui permet de faire exactement la même chose de manière plus compacte. On pourrait imaginer dans un sac à dos, dans une mallette, dans un top case de moto qu'on approcherait au plus proche de nos sites sensibles.

Ce qui fait la différence, c'est notre radio logiciel qui permet de récupérer l'information. Si on avait une radio logiciel plus sensible, on aurait des informations de meilleure qualité. Ce qui, je le rappelle, n'est pas le but dans nos missions. Détectez la vulnérabilité et si c'est vulnérable, essayez de la faire corriger. D'accord, merci.

Je ne te pose pas d'autres questions parce que je sais que c'est compliqué de dire sans pouvoir dire. Donc merci Hubert de nous avoir répondu à quelques questions. Donc voilà, c'est complètement incroyable à voir les nouvelles technologies de l'armée.

Je n'avais pas prévu de le faire et vous n'êtes pas venu pour ça, mais si certaines personnes veulent postuler, si ça donne envie de bosser dans les armées, je mettrai un lien, il doit y avoir un lien de recrutement ? Exactement, sur le site du ministère, il y a tout ce qu'il faut, civils, militaires, les trois armées, la DGA et même les concours de...

et on a besoin de recruter parce que c'est un gros ministère où il y a du flux, donc il y a beaucoup de monde, donc beaucoup de gens à recruter, beaucoup de gens qui partent à la retraite. Vous n'êtes pas venu pour ça et puis vous ne m'avez pas demandé de le faire, c'est vraiment... Mais engagez-vous, engagez-vous qui disait, comme dans la CX.

Je vous mettrai le lien, du coup, dans la description du podcast audio pour aller le retrouver. Si ça vous intéresse de vous engager dans l'armée, vous pouvez aller voir ça, pareil, dans la description sur la vidéo YouTube. On termine avec l'intelligence artificielle. C'est quand même le sujet, enfin, un des sujets, parce qu'il y en a quand même beaucoup.

un des sujets très importants. Vous dites, nous avons recruté un jeune directeur chez Google DeepMind avec la mission d'embaucher les meilleurs talents français où qu'ils soient. C'est un enjeu hyper important pour l'armée. On voit comment ça se développe. Vous en parlez avec les esseins de drones qui pourraient être contrôlés par l'IA.

Vous recrutez parfois des hackers qui étaient du mauvais côté pour leur dire, viens avec nous et viens mettre ton savoir au service du pays. Sur le cyber, on le fait. L'intelligence artificielle, ce n'est pas une affaire de hackers. Mais c'est comment des Français... Vous voyez, Bertrand Rondepierre, dont vous parlez là, il est polytechnicien, donc il était élève officier de l'armée française. Polytechnique, c'est une école militaire. Il était parti chez Google.

On crée quelque chose sur mesure, on va pas spécialement mieux le payer, mais on lui dit ta carte blanche pour faire des choses que personne ne pourra faire dans le champ civil. Et il vient. Et avec lui viennent tout un tas de jeunes gens, et parfois moins jeunes, qui ont complètement envie de s'essayer, soit de la recherche.

sur les applications techniques en matière d'IA. On a dîné ensemble avec Bertrand Rompierre la veille de la visite de Bruy. Il m'a expliqué un petit peu ce qu'il faisait pour bien filmer et comprendre un peu l'enjeu.

Et c'est des cas qui sont parfois moins payés que dans le privé, mais qui viennent aussi pour aider, puis dire, tiens, moi, j'ai un savoir, si je peux le mettre au service du pays en plus. Et faire des choses que personne ne peut faire ailleurs. Donc, c'est accepter d'être moins bien payé, parfois. Je le regrette, mais c'est la vie. Et en même temps, de pouvoir accéder à de la donnée, à des supercalculateurs, à des gens.

qu'aucune boîte privée ne pourrait donner. Il y a le chat GPT qui existe. Non, on a lancé le chat avec Mistral. Exactement. Voilà, qui est une boîte, qui est une licorne sur l'intelligence artificielle qui est française comme boîte. Avec laquelle on a signé quelque chose.

choses avec le ministère pour bien se compléter entre ce que fait l'Agence pour l'intelligence artificielle du ministère et eux. Pourquoi c'est un enjeu d'avoir notre IAD ? C'est un sujet de souveraineté parce qu'en fait, il n'y a pas d'intelligence artificielle sans la donner.

Donc si vous commencez à être dépendant des données des autres, vous êtes mort. Il n'y a pas d'IA sans vos propres outils de calcul. Puis il n'y a pas d'IA sans être capable de le faire en plus dans un environnement qui est complètement fermé.

à d'autres intrusions potentiellement étrangères. Donc ça va être un énorme game changer en mauvais français, là encore, pour les années qui viennent. Donc il est impensable d'être dépendant des autres. Comme je savais qu'on allait parler d'intelligence artificielle, j'ai demandé à quelqu'un de me faire un deepfake.

C'est un vrai enjeu pour l'armée. On nous a montré sur la base, on n'a pas pu tout filmer, mais il y a des logiciels aujourd'hui qui permettent de détecter les vraies allocutions, par exemple, d'un président d'un pays. Et on voit s'il y a de l'IA qui a été mis ou si c'est un deepfake. C'est assez impressionnant.

Mais le commun des mortels, sur Twitter, il peut se faire avoir. Parce que c'est de mieux en mieux fait. J'ai demandé à un ami de prendre sa webcam et de le faire. Ce qui est intéressant, c'est la voix. Il l'a fait instantanément. C'est pas joli du tout. Mais après, je vais vous montrer une version qui a été travaillée toute la nuit. Donc ça, c'est une version qui a été faite. On voit bien que le volume de la taille... C'est juste pour vous montrer...

instantanément sur une webcam. Il s'est branché, il a juste mis une techno pour me montrer. Bonjour Sébastien, bonjour Guillaume. Alors, je ne suis malheureusement pas là pour votre épisode de légende. J'aurais adoré, mais je suis malheureusement à Dubaï et pas du tout en France. Mais du coup, je voulais vous montrer, c'est quelque chose qu'on peut faire en temps réel, ce genre de vidéo, ça ne demande pas de pré-processing. Alors bien entendu, je ne suis pas en année présidentielle.

Ce n'est pas le fond nécessaire. Voilà, ça, c'est fait très rapidement. Là, on voit bien que c'est fait exprès. Je remercie Samuel Cardillo, qui est une agence de renseignement et qui travaille avec des satellites, justement, et qui est là en ce moment dans le Middle East. Je vais vous montrer quelque chose qu'il a travaillé. en 5 heures. La bouche n'est pas bonne encore. Il m'a dit, je lui ai demandé hier soir, pour être très franc, on l'a fait en décalage horaire, etc.

Si on avait eu 24 heures pour faire mouliner l'appareil, on aurait eu un rendu absolument parfait. Vous allez voir la voix, tout est très bon, sauf la bouche qui n'a pas été terminée et m'avait prévenu. Mais c'est pour que vous puissiez voir la qualité d'un bon deepfake déjà. Bonjour.

alors là on est sur du résultat qui prend un peu plus de temps à générer c'est plus du tout du temps réel on est maintenant vraiment dans un travail de calcul où la machine doit prendre du temps ici quelques heures pour créer un résultat qui est plus ou moins convaincant dans tous les cas sébastien et guillaume

J'aurais adoré pouvoir faire acte de présence pour l'épisode de légende. Voilà, c'était juste pour montrer un exemple. Ça, c'est un enjeu aussi pour l'armée, pour l'ingérence étrangère. Pour les services de renseignement, pour la lutte contre le terrorisme, y compris d'ailleurs pour des...

Parce que là, c'est encore un peu compliqué à faire. Mais enfin, très vite, on va voir que ça va être de plus en plus simple. Et on y revient. Actif, passif, défensif, agressif. Vous avez de l'IA qui permet de faire du deepfake. Il vous faudra donc de l'IA pour faire de la détection du deepfake. Et donc, on est en train de mettre...

beaucoup, beaucoup de moyens pour tout simplement être capable de screener très vite et dire, ah, attention, là, ça tombe dans la colonne faux, là, ça tombe dans la colonne vraie ou dans la colonne doute, et on fait le V de doute, et ça, on est en train de le massifier.

En préparant l'émission, vous avez dit, il ne faut pas tomber dans le refrain du « c'était mieux avant ». Pour terminer, ça c'est intéressant, vous m'avez dit, il ne faut pas mentir aux gens, les menaces sont en train de s'accentuer. Quand on était au collège et au lycée, ce n'était pas la même chose. 60, on ne serait pas en train de parler, on serait en Algérie, et si on était en Ukraine, aujourd'hui on serait au front.

il faut se préparer à quelque chose, ou il faut juste se mettre dans la mentalité du on n'est pas des vattes en guerre, et en même temps, il ne faut pas être... Non, ça, on n'est pas des vattes en guerre. Enfin, je pense qu'il ne faut pas passer d'un extrême à l'autre, comme malheureusement, trop souvent, ça existe dans nos sociétés. Il ne faut pas passer de l'un et encore que, on sait quand même, vraiment, le terrorisme nous aura quand même beaucoup secoué, beaucoup marqué.

à « Oh là là, c'est terrible, on a peur, il va falloir aller se battre, on va se faire attaquer, pourquoi faire la guerre ? » Non, c'est juste qu'entre les deux, il y a une posture qui est morale, qui est intellectuelle. qui est de réarmement, mais pas que financier ou industriel, mais aussi moral, qui consiste à se dire qu'on n'a pas que des amis. Il n'y a pas que des gens qui partagent nos valeurs. Il n'y a pas que des gens qui sont encore dans un logiciel, chacun chez soi.

et les vaches seront bien gardées. Il y a des gens qui considèrent qu'il faut élargir et avoir un agenda d'expansion ou de puissance, soit sur notre économie, soit sur nos structures sociales, soit même sur des intérêts plus directs. Et donc, il faut juste être lucide. Et on ne peut pas parler des années 60 et de l'héritage gaulliste, et ne pas nous se poser la question de qu'est-ce qu'on laisse aux jeunes gens en 2040, en 2050, en 2060. Il y a aussi un peu un moment de vérité.

Est-ce qu'on est égoïste ou est-ce qu'au contraire, on se dit, bon, on va quand même essayer de laisser une architecture de sécurité pour le pays qui tient la route pour les décennies qui viennent ? Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour le futur ?

Vous avez rêvé à un moment donné d'être ministre, ministre de la Défense ? Non, de pouvoir durer sur cette fonction. Après, c'est une démocratie, donc on n'est pas propriétaire des postes. Et puis le jour où ça s'arrête, ça s'arrête. Mais c'est vrai que... Depuis trois ans, je me donne beaucoup. J'essaie de faire en sorte qu'il y ait du résultat. Je commence à voir les effets du temps long. Au bout de trois ans, les choses que j'ai décidées, je les vois arriver.

Et ça, ça me donne beaucoup d'énergie pour continuer. Est-ce que ce n'est pas des ministères où il faudrait qu'il y ait un ministre sur X années minimum pour avoir le temps d'installer ? C'est une démocratie, c'est bien normal que ça bouge aussi. Après, entre...

avoir des gens qui sont là de vitave éternel. Et puis une instabilité ministérielle trop forte, comme malheureusement on peut la connaître dans certains ministères ces temps-ci. Non, c'est sûr que ma longévité jusqu'alors a plutôt permis... préserver certains choix. Ça, notamment le fait que la programmation militaire soit respectée. C'est grâce au président, mais derrière, celui qui a mené le combat sous ses ordres, c'est quand même votre serviteur.

On a envie d'être président un jour pour encore plus avoir les mains sur les manettes. J'avais un ami qui disait, pour être connu à la présidentielle, il faut avoir une case en plus ou une case en moins. J'aime bien la... Je vous laisserai après répartir les différents individus en fonction de...

en fonction des deux catégories. Je ne pense pas avoir ça. Vraiment, je n'ai pas ça en moi, pour être complètement transparent. Alors, je sais que vous avez quelque chose en vous. On m'a dit, c'est quelqu'un qui m'a dit, mon petit doigt.

que vous pourriez ouvrir un restaurant avec Gérald Darmanin, en blague. Ça en a déjà parlé ? Oui, c'est notre tentation de Venise. Ça fait longtemps qu'on dit ça, pour être honnête. C'est vrai ? Oui, et on n'a toujours pas ouvert de restaurant. Il y a d'autres sujets sur la table.

Oui, et dans un ministère difficile aussi. Important pour les Français. Vers la guerre, voilà, aux éditions Plon, si vous voulez chercher le livre du ministre Sébastien Lecornu et la France face au réarmement du monde. Je l'ai lu jusqu'à la dernière page. Je ne vous mens pas, vraiment, il est abîmé. J'ai pris des annotations.

J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire avec des questions à chaque fois qui me venaient pendant la lecture. Je vous mets le lien, pour terminer, dans la description de la vidéo YouTube. Merci à vous d'être environ 150 millions d'aujourd'hui en plus chaque mois sur la chaîne. Continuez de vous abonner, ça nous aide beaucoup. N'hésitez pas à commenter.

D'ailleurs, si vous avez des questions pour le ministre, peut-être qu'on aura une occasion de se revoir et je pourrais vous poser ces questions-là. Et pourquoi pas ? Vous pouvez liker la vidéo, vous pouvez mettre la petite cloche aussi pour être au courant de la prochaine sortie. Tous les mercredis, vendredis et dimanches, on vous met trois interviews ou documentaires sur la chaîne de Légendé.

Et en podcast audio, Spotify, Deezer, Apple Podcasts, on est les premiers podcasts de France. Donc, merci beaucoup à vous de nous écouter si nombreux. Merci à toute l'équipe d'avoir préparé l'émission, à Sébastien qui l'a écrite aussi et qui a cadré l'émission d'une main de maître. Merci, monsieur le ministre, d'être venu jusqu'à nous. Merci, Guillaume. de vous avoir. Merci, plaisir partagé. On se retrouve très vite pour une prochaine vidéo sur Légende. Ciao tout le monde.

Hello, it's Temi Alchemy here and my podcast 90's Baby Show is currently sponsored by Virgin Media Broadband. Ever had that moment when you've lost connection on a video call right when you're about to ask the team, hey guys, can you see my screen? So annoying.

Virgin Media wants everyone to have a smooth broadband experience. With super fast speed and reliability, they're making broadband seamless. That's why they've been awarded Best Broadband Experience. If you're fed up with gaming lags, virtual calls just cutting randomly. Make that switch today. Search Virgin Media Broadband.

And off we go. When you're a small business owner like me, every day is an adventure. It can get pretty wild out there but I'm used to fierce competition so I feel in my natural habitat. ... ... ... ... ... ... ... Vous venez d'écouter un épisode de Légende ? Retrouvez cette interview et toutes les autres sur nos réseaux sociaux, YouTube, Instagram, Snapchat et TikTok. Vous tapez Légende, L-E-G-E-N-D. Et si vous avez aimé ce podcast, abonnez-vous et pensez à lui mettre 5 étoiles. Merci.

This transcript was generated by Metacast using AI and may contain inaccuracies. Learn more about transcripts.