D.B. Cooper, voilĂ le surnom de l'un des pirates de l'air les plus cĂ©lĂšbres de l'histoire et aussi le seul pirate aux Etats-Unis Ă avoir dĂ©tournĂ© un avion et qui ne s'est jamais fait arrĂȘter. Une histoire plutĂŽt improbable qui s'est passĂ©e pendant une pĂ©riode oĂč les dĂ©tournements d'avions Ă©taient courants aux Etats-Unis et qui, encore aujourd'hui, intrigue de nombreux enquĂȘteurs et amateurs de criminologie.
La Fabrique Audio présente La Petite Histoire www.lafabricaudio.com Salut tout le monde et bienvenue dans un nouvel épisode de La Petite Histoire. Je suis Florent Mounier et c'est moi qui vais vous narrer cet épisode, écrit et mixé par Sébastien Girard. Avant de commencer, merci à tous pour vos retours sur notre nouveau format sorti lundi, La Petite Histoire des Expressions. On est vraiment content de voir que ça vous a plu.
Allez, aujourd'hui, on se penche sur l'un des plus grands mystÚres de la piraterie aérienne. Ah ouais. Quelle histoire ça aussi. Nous sommes le 24 novembre 1971, c'est la veille de Thanksgiving. A l'aéroport de Portland, le vol 305 de la Northwest Orient Airlines est censé relier Portland à Seattle. Le vol se prépare à décoller. L'avion est un petit Boeing 727-100 et il n'est pas plein d'ailleurs, il y a seulement une trentaine de passagers à son bord et 6 membres d'équipage.
Parmi les passagers, il y a un homme. Un homme qui a un costume foncé. Une chemise blanche, une cravate noire, ainsi que des lunettes de soleil. Rien d'anormal, il est trÚs poli, il est calme, un homme qui semble lambda, on va dire. Oui, mais voilà , l'avion a à peine décollé que notre ami, Dan, Dan Cooper, il appelle une hÎtesse de l'air, une certaine Florence, Florence Schaffner. Florence se dirige donc vers cet homme qui lui tend un bout de papier.
Pensant qu'il s'agit de son numéro de téléphone et d'une tentative de drague un petit peu lourde, l'hÎtesse de l'air glisse le papier dans sa poche. Cooper se penche alors vers elle et lui glisse à l'oreille Mademoiselle, vous devriez lire ce mot, j'ai une bombe Alors elle déplie le mot et sur la note en question, il n'y a pas effectivement le numéro de téléphone de Dan, mais il est plutÎt écrit J'ai une bombe dans ma mallette Je m'en servirai si nécessaire. Je veux que vous restiez à mes cÎtés.
Vous ĂȘtes dĂ©tournĂ©s. Florence racontera plus tard au FBI que quand Cooper a ouvert sa mallette, elle y a vu des cylindres reliĂ©s par des fils, ce qui lui a laissĂ© penser tout de suite qu'effectivement Cooper se baladait avec une bombe. Alors vous allez me dire, comment ça se fait ? Comment c'est possible qu'on ait laissĂ© entrer Cooper avec une mallette chargĂ©e d'explosifs ?
Eh bien, il faut savoir que dans les annĂ©es 70, Il n'y avait quasiment aucun contrĂŽle Ă l'embarquement, d'oĂč le nombre trĂšs Ă©levĂ© de dĂ©tournements d'ailleurs. Pas mal de dĂ©tournements vers Cuba. Florence dĂ©cide donc d'avertir de la situation le pilote, William Scott. Ce dernier contacte alors le contrĂŽle du trafic aĂ©rien de Seattle, qui Ă son tour prĂ©vient aussitĂŽt la police locale ainsi que le FBI.
Le président de la compagnie aérienne ordonne immédiatement à son pilote de coopérer avec le terroriste, histoire d'éviter, si possible, une catastrophe qui ferait perdre beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent à la compagnie. Cooper va donc maintenant transmettre ses exigences. Il transmet ses exigences au pilote à qui il ordonne de ne pas atterrir tant que tout ne sera pas réuni. Cooper annonce au pilote qu'il veut 200 000 dollars. Il veut ces 200 000 dollars en billets de 20 dollars. Cooper.
annonce qu'il veut également quatre parachutes. Et il dit qu'il souhaite que l'avion fasse le plein pour se rendre à Mexico. William Scott transmet donc la demande à terre. Une demande qui est tout de suite acceptée par le patron de la Northwest Airlines. L'avion continue donc sa route vers Seattle. à son bord, les passagers n'ont aucune idée de ce qui est en train de se passer. Quelques minutes plus tard, il est 17h45, et le Boeing arrive à l'aéroport de Seattle-Tacoma.
L'atterrissage se déroule normalement, et c'est à ce moment-là , une fois que l'avion a atterri, que les passagers comprennent ce qu'il se passe, puisqu'ils sont échangés par des agents du FBI contre les 200 000 dollars et les 4 parachutes. Cooper ne garde avec lui que le pilote, le copilote, ainsi qu'une hÎtesse de l'air. L'avion est encore sur le tarmac et... A 19h45, Cooper donne de nouvelles instructions au pilote. Vous allez voir que Cooper est calé en aviation.
Parce qu'il demande au pilote que l'avion vole Ă basse altitude. Moins de 10 000 pieds, demande-t-il. Avec les volets abaissĂ©s Ă 15 degrĂ©s. Une vitesse de 150 nĆuds, pas plus. Soit environ 300 km heure. Tout cela sans pressurisation de l'appareil. Et en direction du sud-est vers Mexico. Ăa, ce sont les demandes de Cooper. Demandes qui vont ĂȘtre exaucĂ©es. Puisque l'avion dĂ©colle et prend donc la direction du sud. Vers 20h10, Cooper va passer un nouvel ordre.
Il ordonne désormais à l'équipage de s'enfermer dans le cockpit. Puis, une fois que tout le monde est bel et bien dans le cockpit, sauf Cooper donc, l'équipage ressent une variation de pression dans l'avion. Et ça, c'est le signe que la porte arriÚre est ouverte. Cooper vient en fait de sauter de l'avion avec ses 200 000 dollars en billets. Oui, Cooper a sauté avec l'un des parachutes qui lui avaient été remis. Et à 20h10, il fait nuit. Donc, il a fait son saut dans l'obscurité.
Tout ça en plus en pleine tempĂȘte, la mĂ©tĂ©o n'Ă©tait pas clĂ©mente. Et tout ça au-dessus de terres boisĂ©es et montagneuses. Les deux F-16 qui suivaient de loin l'avion ne voient absolument rien. Cooper vient tout bonnement de disparaĂźtre dans la nuit. Alors, aprĂšs que l'avion ait atterri dans le Nevada, Les autoritĂ©s vont commencer l'une des plus vastes chasses Ă l'homme de l'histoire des Etats-Unis.
Le FBI va lancer l'opĂ©ration North Jack, comprenez Northwest Hijacking, le dĂ©tournement de la Northwest. Le FBI va bien sĂ»r se mettre Ă fouiller toute la rĂ©gion oĂč Cooper est censĂ© avoir sautĂ©. Le FBI va notamment regarder les forĂȘts denses du sud de Washington et le fleuve Columbia. Des centaines de militaires, d'agents du FBI et des bĂ©nĂ©voles vont se mettre Ă fouiller la rĂ©gion. vont participer aux recherches pour retrouver Cooper et l'argent.
Mais aprĂšs des jours de recherche, les enquĂȘteurs ne vont rien trouver. Rien sauf sa cravate, un cheveu et puis des mĂ©gots de cigarette. Enfin, tout ça, c'est ce qu'ils retrouvent dans l'avion. Mais dehors, rien. Rien. Personne. Cooper s'est volatilisĂ©. Les recherches vont durer deux semaines et rien n'avance. Ăa patine. Pas de traces de l'argent. Pas de traces non plus du parachute et pas de traces de Cooper. Rien. Sept ans plus tard, un chasseur se balade du cĂŽtĂ© de Castelrock.
Castelrock, c'est une petite ville de l'état de Washington. Et le chasseur tombe sur une affichette en lien avec la sortie de l'escalier arriÚre du Boeing 727. La ville de Castelrock, il faut savoir qu'elle est sur le passage de l'avion détourné par Cooper. Donc, c'est un indice, un véritable indice. Mais finalement, cette piste ne va mener nulle part. Encore une fois, rien, toujours rien.
Le 13 fĂ©vrier 1980, soit 9 ans aprĂšs l'opĂ©ration Cooper, un jeune homme, Brian Ingram, dĂ©couvre lui, sur les rives du fleuve Columbia, environ 5 800 dollars. 5 800 dollars en billets de vin. Il les retrouve enterrĂ©s dans le sable. Alors, on fait vĂ©rifier les billets et les numĂ©ros de sĂ©rie. Ils correspondent Ă la rançon qui a Ă©tĂ© donnĂ©e Ă Cooper. Mais ça va s'arrĂȘter lĂ . Car encore une fois, aucune autre piste concrĂšte ne va sortir de cette dĂ©couverte. Rien, toujours rien.
Et cette trouvaille, eh bien, ce sera la derniĂšre. La derniĂšre de l'affaire. Alors depuis, il y a plusieurs suspects qui ont Ă©tĂ© interrogĂ©s, mais jamais assez de preuves contre ces suspects pour les inculper. Rien de sĂ»r, rien d'Ă©vident, de dĂ©finitif, rien. Une fois, on a arrĂȘtĂ© un certain Richard Floyd McCoy. On l'a arrĂȘtĂ© pour plusieurs raisons. En fait, peu de temps aprĂšs le dĂ©tournement de Cooper, McCoy avait dĂ©tournĂ© un avion entre Denver et Los Angeles.
Il avait demandĂ© 500 000 dollars et il avait lui aussi sautĂ© de l'avion avec un parachute et avec l'argent. Donc c'est le mĂȘme mode opĂ©ratoire que Cooper. McCoy, c'Ă©tait un ancien soldat qui avait servi dans l'armĂ©e amĂ©ricaine. En plus, il avait une formation en parachutisme et en explosif, ce qui correspondrait donc au savoir-faire supposĂ© de Cooper. Oui, sauf que le FBI a fini par Ă©carter la possibilitĂ© d'une mĂȘme personne entre McCoy et Cooper parce que McCoy ne correspondrait pas.
pas vraiment aux descriptions physiques qui avaient été données par les témoins qui ont vu Cooper. Et puis McCoy, il avait un alibi. Le jour du détournement Cooper, apparemment, McCoy était dans un autre état des Etats-Unis. D'autres personnes ont été suspectées comme un certain Duane Weber. Alors lui, c'est rigolo parce qu'il aurait affirmé, sur son lit de mort, qu'il avait été effectivement le Dan Cooper que tout le monde recherchait.
Et sa femme dit, elle aussi, qu'il y a quelques indices troublants qui pourraient faire penser qu'il était réellement Cooper. Ce qui est troublant notamment, c'est que, visiblement, Duane connaissait les détails du détournement qui étaient pourtant des éléments non connus du grand public. Oui ! Oui, sauf que l'ADN de Doane Weber ne correspond pas du tout aux échantillons qui ont été récupérés sur la cravate laissée par Cooper à bord de l'avion.
Et en plus, son Ă©pouse, Adoine Weber, elle l'a soupçonnĂ© toute sa vie d'avoir menti sur de nombreux aspects de sa vie et de leur vie, notamment si vous voyez ce que je veux dire. Bon, bref, finalement, c'est en 2016, aprĂšs plus de 45 ans d'enquĂȘte, que le FBI a dĂ©cidĂ© de clore l'enquĂȘte. Faute de nouvelles preuves. Alors vous vous en doutez, de nombreuses thĂ©ories ont existĂ© Ă ce sujet.
Certains pensent que, Ă©tant donnĂ© les conditions mĂ©tĂ©o extrĂȘmes au moment du saut et au vu de la zone sauvage dans laquelle Cooper a sautĂ©, il n'aurait tout simplement pas survĂ©cu Ă son saut. Bon, ok, pourquoi pas. Mais il y a trois questions quand mĂȘme. OĂč est passĂ© son corps, le corps de Dan ? Et oĂč est passĂ© le reste du fric ? Et qui a enterrĂ© d'ailleurs les 5000 dollars qui... ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s et qui sont bien ceux de la rançon, ça c'est sĂ»r. Pas de rĂ©ponse.
Il y a d'autres personnes qui suggÚrent que Cooper aurait réussi son coup et que finalement aujourd'hui il vit toujours paisiblement, tranquillement quelque part, qu'il est bien caché. Il aurait tout simplement échappé aux autorités. Ouais, ouais, ouais, pourquoi pas, mais l'absence de mouvement de l'argent avec les billets de la rançon qui ne sont pas en circulation, bon ben ça, ça rend cette hypothÚse difficile à croire. Quoi qu'il en soit.
L'histoire de Cooper, elle continue de fasciner des gĂ©nĂ©rations entiĂšres. La preuve, on en parle maintenant. Alors des passionnĂ©s et des enquĂȘteurs amateurs ont tentĂ© de rĂ©soudre ce mystĂšre. Un mystĂšre qui demeure, aujourd'hui encore, l'une des plus grandes Ă©nigmes criminelles de l'histoire moderne. Alors, Ă votre avis, Cooper vivant ou mort pendant son saut ? Dites-le nous en commentaire, on attend vos messages. Merci de nous avoir Ă©coutĂ©s. On espĂšre que cette histoire vous a plu.
N'hésitez pas à partager cet épisode autour de vous et à le commenter sur les réseaux sociaux de La Petite Histoire. Et nous, on se retrouve trÚs vite avec un nouvel épisode de La Petite Histoire. Salut ! La Fabrique Audio présente La Petite Histoire Vous souhaitez devenir sponsor de ce podcast ? Avant de se quitter, je vous rappelle que La Petite Histoire est un podcast de La Fabrique Audio. La Fabrique Audio réalise des podcasts de marques et d'entreprises.
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