L'affaire Amanda Knox, épisode 2. À 17h, Patrick Lumumba ouvre son bar comme d'habitude. Deux Américaines débarquent. Il n'a pas entendu parler de ça. La colocataire d'Amanda Knox, sa serveuse, elle est morte. Patrick n'en croit pas ses oreilles. Il appelle Amanda qui décroche immédiatement. C'est vrai ce que tout le monde raconte ? Oui, c'est vrai Patrick, nous sommes au commissariat. C'est Homicide, je suis Caroline Logueras.
Dans les heures qui suivent la découverte du corps de Mérédith, tous ses amis et colocataires sont entendus par les policiers. Bah oui, c'est vrai ça. Qui était Mérédith ? Une fille gentille qui a étudié l'histoire. Et qu'avait-elle fait de sa soirée du 1er novembre ? Et bien d'après ses proches, elle avait rejoint des amis et mangé une pizza avant de rentrer tôt parce qu'elle était fatiguée. Rien de fou. Enfin tout de même, quelqu'un devait bien savoir quelque chose.
Mais avant d'aller au commissariat, rejoignons le domaine. la lie à la morgue. C'est ici qu'il procède à l'autopsie. Dans l'épisode précédent, nous avons découvert le cadavre d'une londonienne de 21 ans, Meredith Kerscher, en échange Erasmus à Pérouse depuis le début de l'année scolaire. Et maintenant, ce corps est sur une table en métal glacé.
Et il est prêt à parler. D'abord, le légiste inspecte toutes les marques extérieures de violence. Chaque trace dit quelque chose de ce qu'il s'est passé jeudi soir. Il y a ces bleus sur le cou, de part et d'autre de la nuque. On dirait bien que Meredith a été maintenue fermement par deux mains. L'autre aspect intéressant, selon le docteur, ce sont ces petites lésions toujours sur le cou. Meredith Kerscher en a partout.
Comme si un objet pointu et tranchant, sûrement un couteau, avait fait plein de micro-entailles. Et pour faire ça, il a fallu un peu de temps. Voilà qui est sûr, se dit le médecin. Ce meurtre ne s'est pas produit en cinq minutes. Le légiste observe maintenant la plus grosse blessure. Certains médias disent que Meredit a été égorgé, mais ce n'est pas tout à fait exact.
Il est formel, la carotide n'a pas été touchée. Non, après cette grosse entaille au cou, Meredith s'est tout simplement vidée de son sang lentement. minute après minute, avec des mains qui l'empêchaient de s'enfuir et la menaçante face à elle. C'est ça la vérité de l'autopsie, une longue agonie. Et il y a autre chose, il pourrait y avoir eu un viol. En tout cas, il y a des traces de rapports sexuels. Il va falloir analyser les prélèvements vaginaux. Allez hop, ça part au labo.
Qui a bien pu menacer, torturer Meredith au couteau ? Peut-être même la violer tout en la maintenant fermement pour qu'elle ne se débattre pas. Pas simple comme équation. À moins qu'il n'ait été plusieurs. Et c'est ce que vont déduire les enquêteurs de l'autopsie. Mais quelle personne serait à ce point pervers pour commettre un crime de sang et de sexe à plusieurs. Maria Delia, elle a envoyé spécial à Pérus de la Rayuno, la première chaîne italienne.
Depuis un mois, elle suit l'enquête au quotidien. Pour elle, ce fait divers comporte tous les ingrédients d'une affaire à sensation. importante le famose 5S per una storia, lo sex, lo sport, lo santo e lo spettacolo. Avec tout ça, les médias deviennent flous. Les nouvelles se répandent à toute vitesse dans tout Pérouse et au-delà.
Puisque mérédite est britannique, les tableaux d'anglais s'en donnent à cœur joie. Les correspondants ne dorment plus et les moindres détails dossiers s'étalent dans les journaux à scandale. Le dimanche suivant le meurtre, l'hebdomadaire The Milon Sunday écrit que les enquêteurs de Perugia envisagent même que le crime ait pu être commis par une femme proche de la victime. Et justement, trois femmes se trouvent ce jour-là dans une voiture.
Laura, Philomena et Amanda, les trois colocataires de Mérédith. Quatre jours après le crime, elle retourne chez elle avec la police pour faire un état des lieux. Elles ne le savent pas, mais les enquêteurs veulent surtout observer leurs réactions. Quand on l'a tué, revenir sur les lieux de son crime n'est jamais anodin.
Les étudiantes pénètrent dans la maison. Dans la cuisine, un policier demande à Amanda d'ouvrir les tiroirs. Est-ce qu'il manque quelque chose ? Et dans celui-ci, l'officier désigne le tiroir du bas. A l'intérieur, il y a les de cuisine en trop, ceux dont les filles ne se servent presque jamais. Ce sont surtout des couteaux. Et c'est là qu'Amanda commence à vriller. Au début elle peine à respirer, se met à sangloter et puis...
C'est le « nervous breakdown » comme on dit. L'Américaine pose ses mains sur ses oreilles et se met à battre des paumes. Un peu comme si elle entendait en pensée les cris de Meredith le soir du meurtre et qu'elle essayait de la faire taire. Enfin, ça, c'est ce que se dit Giuliano Minini. Vous vous souvenez, le Sherlock Holmes italien.
Il y a quelque chose qui cloche chez l'américaine. Cette fille qui, le jour de la découverte du corps, embrassait son petit ami devant les caméras, perd pied en observant les couteaux de sa cuisine. C'est étrange. Amanda Knox vient de devenir la suspecte numéro 1. avant de poursuivre cet épisode nous voulions vous remercier pour votre écoute si vous voulez continuer soutenir abonnez-vous à la chaîne bababam plus sur apple podcast cela vous permettra une écoute
option. Ou bien Sous-titrage Société Radio-Canada ne partez pas, je vous juste après Le lendemain, le lundi 5 novembre 2007 à 22h, le téléphone de Rafael Sorecito se met à sonner. C'est la police, il faudrait qu'ils viennent pour une audition. « Si tard ? » interroge le Harry Potter italien. « Lui et Amanda sont en train de dîner chez le voisin de Raffaele. Est-ce qu'il peut au moins finir de manger ? »
Mais en Italie comme ailleurs, on ne fait pas vraiment attendre les autorités policières. Je viens avec toi, lui dit l'américaine. Avec tout ce qu'il se passe, elle n'est pas très rassurée de rester toute seule avec ce voisin qu'elle connaît à peine.
Arrivé au commissariat, Solicito est emmené dans une salle d'interrogatoire. « Qu'avez-vous fait le soir du 1er novembre ? » lui demande l'agent. « Oh, mais il a déjà raconté ça. Il a passé toute la soirée chez lui avec Amanda. » ils ont regardé le fabuleux destin d'Amélie Poulain
Ils ont mangé, fait l'amour et fumé des joints. Voilà, rien d'extraordinaire. Mais le policier n'a pas l'air satisfait. Il continue à poser des questions, demande des précisions. A quelle heure ont-ils mangé exactement ? Au bout d'un moment, Rafaelio Solicito a l'air un peu perdu et il commence à bafouiller. De l'autre côté du mur, l'américaine attend son amoureux dans le couloir. Elle n'a aucune idée de ce qu'il est en train de raconter.
On lui a donné une chaise pour s'asseoir, mais ça commence à faire long. Alors Amanda Knox se lève, commence à s'étirer, fait un peu de yoga. Elle fait même la roue au beau milieu des locaux de la police. L'inspecteur aux cheveux gris vient la voir. Vous m'avez l'air bien souple, remarque le policier. C'est là qu'une policière peu commode les aperçoit en train de discuter. Poser des questions à un témoin, ça se fait dans une salle interrogatoire. Allez, entrez là-dedans !
La policière fait asseoir Amanda Knox sur une chaise pliante en métal Elle ferme la porte et promet qu'un interprète va venir Alors certes, Amanda se débrouille en italien. Papoter devant une tasse de thé, ça elle sait faire. Mais de là à répondre à un interrogatoire de police, c'est autre chose. L'inspecteur grisonnant est là aussi. Et voilà qu'une troisième policière déboule dans la pièce.
Raphaël dit que vous avez quitté son studio jeudi soir. Il dit que vous lui avez demandé de mentir. Il vient de détruire votre alibi. Amanda n'en croit pas ses oreilles. Quoi ? Mais qu'est-ce qu'elle raconte cette flic ? L'américaine est bouche bée. Mais les policiers n'en ont pas fini avec elle. Ils commencent à lui parler de Patrick. Oui, le patron du chic qui l'a embauché il y a quelques semaines. Elle lui a écrit ce soir-là. Ok, alors revenons quelques jours en arrière.
Le soir du meurtre, le 1er novembre 2007, c'est un jeudi. Amanda est évidemment avec son petit ami Raffaele dans son appartement et elle s'apprête à partir travailler. En Italie, le 1er novembre, c'est la Toussaint et c'est donc férié. Mais le chèque est ouvert. A 20h30, elle reçoit un SMS. C'est Patrick. Le bar est presque vide, c'est comme un dimanche ici. Il n'a donc pas besoin d'elle.
Amanda est soulagée, en fait le job de barman ce n'est pas du tout son truc. Elle répond immédiatement à son boss. A plus tard, bonne soirée. Revenons maintenant dans la salle d'interrogatoire, le lundi qui suit la mort de Meredith Karcher. Les policiers italiens qui sont devant Amanda Knox ne le cachent pas. Ce texto envoyé à Patrick les a fait tiquer. En italien, l'expression « ci vediamo più tardi » veut dire « nous nous verrons dans quelques heures aujourd'hui ».
L'américaine s'est-elle trompée dans le vocabulaire par méconnaissance de la langue ? Ou bien avait-elle prévu de retrouver son patron plus tard dans la soirée ? Et si c'est bien le cas, alors que s'est-il passé ? Les inspecteurs l'appressent de répondre. En italien, toujours. Et l'interprète, qui aurait tout de même été bien utile à ce moment de l'histoire, eh bien elle n'est toujours pas arrivée.
A partir de là, chers auditeurs, il faut rester humble. Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé. Les enquêteurs ont-ils eu un comportement exemplaire et professionnel ? Ou ont-ils exercé une pression, voire carrément des violences sur Amanda, comme elle l'affirmera plus tard ? A-t-elle perdu la tête parce qu'elle s'est sentie accusée ? Ou parce qu'elle se savait coupable ? C'est paroles contre paroles.
Mais une chose est sûre, une grande partie de l'énigme Amanda Knox s'est nouée Merci au commissariat. Car celle qui jusqu'à présent assurait être restée chez Raffaele va complètement changer de version. Il fait déjà bien nuit quand l'américaine sort de la salle d'interrogatoire. et elle vient d'être placée en garde à vue. La suite, dans l'épisode 3, ne ratez pas, chers auditeurs, la suite de l'affaire Amon.