Affaire Amanda Knox, épisode 1 Dans les affaires judiciaires, il n'est pas rare d'entendre les voisins ou les proches d'un meurtrier dire leur surprise. Jamais nous n'aurions pu imaginer qu'ils feraient ça. Vous connaissez ces paroles, on les entend à chaque fait divers. Peut-être vous-même les avez dites. C'est comme si le crime était imprévisible et pouvait se produire chez n'importe qui. C'est terrifiant, n'est-ce pas ? Pour cette saison d'homicide, je vous emmène en Italie.
Une jeune étudiante britannique est retrouvée morte chez elle. Sa colocataire américaine est la principale suspecte. Une jeune femme, jolie, intelligente et un peu délurée. Elle s'appelle Amanda Knox. Elle a une tête d'ange. Mais peut-on être une meurtrière sans avoir le physique de l'emploi ?
Dans cette affaire, ne risque-t-on pas d'être aveuglé par les apparences ? C'est le début d'une saga judiciaire digne d'un film de cinéma. D'ailleurs, nous y croiserons un acteur très célèbre, mais j'y reviendrai. Pour l'heure, nous partons pour Pérouse, entre Rome et Florence. Vous écoutez Homicide, je suis Caroline Nogueras. Automne 2007. Ce soir, ça se bouscule au chic. Comme d'habitude, le club est plein de jeunes venus faire la fête. C'est typique de la ville de Pérou.
Pleine d'étudiants Erasmus et Italiens qui s'encanaillent toute l'année scolaire ici. Derrière le bar, il y a Patrick. Patrick Lumumba. C'est le patron. Alors qu'il sert des verres, Patrick voit entrer un groupe d'une vingtaine de filles. Des étrangères de passage à Pérouse pour une année. Parmi elles, il y a Amanda. Patrick la reconnaît. Amanda, non.
C'est une américaine. Il l'a rencontrée plus tôt. Apparemment, elle a besoin d'un job. Alors Patrick lui a proposé de passer ce soir pour qu'il discute. Il a toujours besoin de serveuse. Il va bien lui trouver quelque chose. Mais Amanda ne vient pas tout de suite voir Patrick. C'est une autre jeune femme qui s'approche du comptoir. Vous avez de la Zubrovska ? C'est la première fois que j'en vois ici. L'étudiante s'appelle Meridi.
Elle a un fort accent britannique. La fille explique à Patrick qu'avant d'arriver ici, elle travaillait dans un bar à Londres. Et justement là-bas, elle préparait des mojitos à la Zobrowska. C'est rare, c'est fou d'en trouver ici. Patrick n'est pas peu fier. Il fait venir cette vodka de Pologne et il est content que quelqu'un le remarque. Elle est marrante cette fille. Patrick lui propose de passer derrière le bar. Si elle est experte, qu'elle vienne donc préparer un de ses mojitos.
La soirée se poursuit et puis l'américaine finit par venir le voir et comme convenu il l'embauche. Amanda viendra travailler les soirs, 5 euros de l'heure, de 21h à 1h du matin. Patrick ne le sait pas encore mais Meredith l'anglaise et Amanda l'américaine sont colocataires. Ce ne sont pas les meilleurs amis du monde mais elles sortent régulièrement à des soirées ensemble. Elle vive avec deux italiennes au premier étage d'une petite maison dans les hauteurs de la ville.
au 7 Via della Pergola. C'est ici que la première, Meredith, va mourir. Et la seconde, Amanda, sera accusée de l'avoir tuée. Mais ça n'aura lieu que dans quelques jours. Pour l'heure, nous avons bien le temps pour un petit concert de musique classique. Nous sommes le 25 octobre 2016. une semaine avant le meurtre. Les deux colocataires, Meredith et Amanda, s'installent dans la salle de concert. L'une à côté de l'autre, près de la porte.
Autour d'elle, les spectateurs ont tous trois fois leur âge. Enfin, sauf ce garçon là-bas. des lunettes rondes et a l'air bien sage. On dirait le Harry Potter italien. Amanda le repère aussitôt. Il lui plaît bien. Les deux jeunes gens échangent des regards et à l'entracte, Meredith doit partir et Harry Potter vient prendre sa place.
Il s'assied à côté d'Amanda et se présente. Il s'appelle Raffaele, Raffaele Solecito. Il a 24 ans, il étudie l'ingénierie informatique et il est enchanté de faire sa connaissance. C'est tellement rare de trouver quelqu'un de sa génération qui aime la musique classique comme elle. Amanda se dit qu'elle a de la chance et puis Seattle et sa famille sont à 9000 kilomètres.
Amanda est un peu seule ici. Elle tombe sous le charme de l'italien. Après le concert, Raphaël et Amanda ne se quittent plus. Chaque soir, l'élève ingénieur se rend au chic et attend que son américaine ait terminé son service. A part les cours et le travail d'Amanda, le programme c'est selfies d'amoureux, sexe et quelques joints par-ci par-là. La Dolce Vita à la sauce étudiante.
À 20 ans, on croit toujours que ça va durer toute la vie. Mais pour Amanda et Raphaëlle, l'idylle va être vraiment courte. 5 jours jusqu'à un coup de téléphone. 2 novembre 2007 13h15 Giuliano Migneni est chez lui L'idole de Giuliano Minini, c'est Sherlock Holmes. Il fume la pipe comme lui et comme lui, il adore enquêter. Ça explique pourquoi il est devenu procureur de Pérou.
Et vous qui êtes des habitués d'homicide vous le savez, quand le téléphone d'un procureur se met à sonner, c'est rarement pour annoncer une bonne nouvelle. à l'autre bout du fil c'est le chef de la brigade mobile Il vient de retrouver le cadavre d'une jeune fille dans sa chambre. La scène de crime est terrible. Il faudrait qu'il vienne voir. Menini prend ses affaires et son courage, il va lui en falloir beaucoup pour pénétrer dans la chambre de Meredith Kerscher.
Avant de poursuivre cet épisode, nous voulions vous remercier pour votre écoute. Si vous voulez... abonnez-vous à la chaîne bababam plus sur apple podcast cela vous permettra une école Écoutez ce message de notre partenaire sans qui ce podcast. juste après. Quand le procureur arrive au set via de la pergola, il voit tout de suite deux jeunes gens à l'extérieur de la maison. Une fille et un garçon, la vingtaine, en train de s'enlacer et de s'embrasser. C'est Amanda et Raffaele.
Elle a l'air un peu paniquée et lui tente de la rassurer. Des scènes de Grimm, Giuliano Minini en a vu des paquets. Mais avec des amoureux qui se bécotent à quelques mètres d'un cadavre, jamais. C'est vraiment déplacé. Voilà ce que se dit le procureur. Il se demande bien qui sont ces deux-là. Et il n'est pas le seul. Les journalistes apprenant qu'une étudiante londonienne vient d'être massacrée, ils débarquent en masse.
Installés devant le garage, les reporters immortalisent les embrassades de Knox et Solicito. Bon, enfin, le pire est à l'intérieur. Le procureur pénètre au premier étage de la maison. Une des fenêtres a été brisée. Minini passe devant une première salle de bain. Il y a des traces de sang et des excréments dans la cuvette. C'est ici, lui indique un policier. La chambre de Meredith Kersher. La porte était fermée à clé. Les agents sur place ont dû la défoncer pour remplacer.
La première chose que Minini remarque dans la pièce, c'est le sang. Sur la poignée de porte, sur le carrelage, sur les murs, les meubles, absolument partout. sur le soutien gorge blanc qui gîte au sol aussi, par terre, Ils voient une petite culotte retourner, retrousser, comme si elle avait été enlevée en vitesse. La chambre est complètement en désordre. Au centre de la pièce, une couette recouvre le corps de Meredith.
Un de ses pieds dépasse de la couverture. Un policier saisit la couette et la soulève pour montrer le massacre au procureur. Dessous, il y a une image dont Giuliano Menini ne se séparera plus jamais. Mérédith Karcher, 21 ans, nue, des écimauses le long des bras, des coups de couteau à plusieurs endroits et surtout une profonde entaille à la gorge.
Minini pose alors une question à voix haute, une question qui va planer pendant huit ans sur cette enquête infernale. Quel monstre est responsable de ça ? Dans la chambre, la police scientifique s'active. La culotte, le soutien-gorge, tout est mis dans des petits sacs plastiques. Des prélèvements ADN sont faits un peu partout, sur les murs. Les draps, le sol. Le coupable a forcément laissé une trace.
Le corps de Meredith Karcher, lui, est placé dans un grand sac mortuaire et transporté hors de la maison sous l'œil des photographes et des caméras de télévision. Direction l'Institut Médico-Légal. A ce stade, personne ne peut dire ce qu'il s'est passé, si ce n'est que la scène est ultra violente. On s'est acharné contre cette pauvre mérité. Mais le légiste chargé de l'autopsie va faire parler le cadavre et changer à tout jamais la face d'une enquête qui ne fait que démarrer.
Ça, c'est dans le prochain épisode. En attendant, chers auditeurs, n'hésitez pas à nous mettre des étoiles ou des commentaires sur vos applis de podcast préférés. ¡Gracias!