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Episode 199: La bibliothécaire

Nov 03, 202412 minEp. 199
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Episode description

"C’était un couple de quadras comme on en croise des dizaines dans les cinémas d’art et d’essai. Elle portait un collier en argent et un bracelet d’ambre. Lui, une corde de cuir fermée par un symbole d’infini. Il était grand et fin, elle était pulpeuse et très jolie. Monsieur et Madame Bobo Parisien. Avec un zeste de piment. Cela faisait plusieurs samedis que j’observais leur manège..." Texte original "La bibliothécaire" par Charlotte Cocci, auteur du blog https://charlottecocci.wordpress.com Trame sonore par Samuel Mazzotti (https://linktr.ee/samazzotti) preneur de son, mixeur, podcasteur et créateur de sons. Voix Supernova (https://www.deferlante.be/) créatrice, plume et voix du podcast érotique Déferlante. Special Guests: Charlotte Cocci and Samuel Mazzotti.

Transcript

"La biblioth�caire" Vous �coutez D�ferlante, podcast provocateur... de plaisir. Je vous ai manqu�? Un peu, beaucoup, �norm�ment? Nah, j'y crois pas, balivernes! En tout cas, �a me fait dr�le de susurrer � nouveau des mots d�licieux dans vos oreilles. Mais j'implore votre indulgence: �a fait 6 mois que je me tais. Alors, gloups, mais si si si! j'ai le trac. J'ai le trac d'autant plus que ce soir, je vous pr�sente une tr�s jolie plume. Merci de tout coeur � l'auditeur (il se reconna�tra) qui m'a fait d�couvrir ce texte de Charlotte Cocci. Elle �crit merveilleusement bien. Vous verrez, ce r�cit pfff c'est un peu coquin, un peu vilain, c'est beaucoup trop bien! Et d'ailleurs, chers auditeurs, si vous voulez conseiller des nouvelles plumes, n'h�sitez pas � m'en parler. Mais revenons � notre �pisode dont la trame sonore est, une fois de plus, magistralement r�alis�e par le seul et unique (tambours) Samuel Mazzotti. (aaahhh, merci � lui) Allons-y... euh? comment? quoi? Mais oui, les coquins-vilains, vous m'avez manqu�! Un peu? Beaucoup? M'enfin, c'est quoi �a, comme question? Un peu de s�rieux. Bon, allons-y pour ce nouvel �pisode. *** C��tait un couple de quadras comme on en croise des dizaines dans les cin�mas d�art et d�essai. Elle portait un collier en argent et un bracelet d�ambre, lui, une corde de cuir ferm�e par un symbole d�infini. Il �tait grand et fin, elle �tait pulpeuse et tr�s jolie. Il �tait probablement ing�nieur et elle responsable de "business unit". Monsieur et Madame Bobo Parisien. Avec un zeste de piment. Cela faisait plusieurs samedis que j�observais leur man�ge. Je m�appelle Charlotte et j�ai 46 ans. Je suis biblioth�caire dans le Quartier Latin. Je m�occupe des ouvrages anciens dans une tr�s vieille institution. Je ne passe pas inaper�ue avec mes robes l�opard et mes chignons r�tro, mon nez chauss� de lunettes aux couleurs improbables et mon corps harnach� de lingerie qui fait pigeonner mon 105 D. Pourtant, ces deux-l� font mine d�ignorer ma pr�sence. Ils arrivent � l�ouverture, quand la biblioth�que est encore d�serte. Ils sortent des rayons deux exemplaires de ce recueil reli� de cuir vert. Elle s�installe avec le sien dans le coin lecture, sur un des fauteuils bas. Lui, il reste debout derri�re un pupitre, une vingtaine de m�tres plus loin. Ils semblent ouvrir chacun leur recueil � la m�me page. Ses l�vres � elle bougent quand ses yeux parcourent le texte. Son regard � lui navigue du grimoire � sa compagne. Il ne la quittera pas des yeux. La troisi�me fois que j�ai rep�r� leur man�ge, j�ai voulu en avoir le c�ur net. Savoir ce qu�ils lisaient chacun de leur c�t�. Le logiciel qui recense tous les ouvrages m�a alors appris, sans aucun doute possible, qu�il s�agissait d�un recueil �rotique scandinave, datant de plus d�un si�cle. Pour d�couvrir son contenu, je l�ai emprunt� en semaine, sur mon temps de midi. Le moins qu�on puisse dire est que... j�en ai eu pour ma curiosit�. Il s�agissait de la traduction en fran�ais d�un recueil de lettres �crites par une femme � un homme. La narratrice faisait profession de fille de joie. Une anc�tre des "escort girls" de nos jours. Tr�s haut de gamme. Ne vendant son corps que dans la soie et l�opulence. Issue d�une famille tr�s conservatrice, elle �tait devenue orpheline � 18 ans et avait - sans que les lettres n�expliquent pourquoi - profit� de son drame familial pour vivre une vie que ses parents n�auraient sans doute pas permise. Elle �tait devenue une d�esse vivante de luxure. Par convenance, elle avait �pous� un notaire plus �g� qu�elle qui fermait les yeux sur sa vie dissolue. Qu�elle lui contait par le menu dans des lettres qu�elle lui adressait chaque jour. Ce recueil �pistolaire �tait un trait� de candaulisme ancien. Chaque missive �tait un sc�nario obsc�ne, qu�elle racontait � son notaire de mari. Avec force d�tails graphiques et d�comptes de prestations. Comment le couple de bobos contemporains avait d�couvert l�existence de ce recueil ancien ? Je l�ignore. Toujours est-il... qu�ils avaient int�gr� ce magnifique texte �rotique � leur jeu complice. Ils lisaient ensemble le texte. Elle, appliqu�e � prononcer les mots et lui , l�observant � la d�rob�e. Il ne m�avait pas �chapp� qu�elle profitait de l�absence de fr�quentation pour se caresser discr�tement pendant sa lecture. Ses jambes �taient largement plus �cart�es que la d�cence ne le recommandait et sa main venait se nicher l�, entre le livre pos� sur ses genoux et son ventre. L�ourlet de sa robe prestement remont�, je discernais l�agitation de son bras et le rouge sur ses joues. Elle se branlait en lisant en public et... il me regardait de loin. Leur man�ge durait �-peu-pr�s une heure tous les samedis. Parfois d�autres � rares � visiteurs venaient d�ranger leur exhibition. Elle se cachait � peine, mais personne d�autre que moi ne semblait remarquer l�ind�cence folle de cette brune rac�e et de son voyeur de compagnon. Au bout d�une dizaine de semaines, un samedi matin, le couple ne vint pas r�clamer leurs deux exemplaires de "Lettres � un notaire de Stavern". La femme s�avan�a seule au comptoir, il restait en retrait les bras crois�s, un dr�le de sourire sur le visage. � - Bonjour Mademoiselle. Je cherche un livre dans le m�me genre que� � Elle ne finit pas sa phrase, mais me regarda avec un air bravache. � - Vous savez� � Elle reprit son souffle, rougit consid�rablement, et continua: � - J�ai pens� que vous pourriez me montrer la r�serve. Aller chercher un registre ancien en double exemplaire sur le haut d�un rayon? Vous nous avez suffisamment observ�s, mon mari et moi, ces derniers samedis. Il a vu combien vous �tiez excit�e par mes cuisses entrouvertes et mes caresses os�es. � notre tour de profiter de la vue imprenable qu�il doit y avoir sous votre jupe patineuse quand vous �tes perch�e en haut d�un escabeau �. Il m�est difficile de d�crire mon �tat d�esprit quand elle me fit entendre sa tirade. Je me sentais joyeusement prise au pi�ge. Ainsi donc, ils savaient depuis le d�but que je les observais ?! Ainsi donc, ce que j�avais pris pour un jeu � deux m�incluait aussi ?! J�avais l�impression d�avoir �t� � la fois bern�e et devin�e. Roul�e gentiment dans la farine par deux joueurs encore plus tordus que moi. Je n�avais aucune peur. Aucune g�ne. Juste au moment o� elle me fit cette proposition ind�cente, j'�tais excit�e "summa cum laude". Je me disais qu�il �tait temps de ne plus r�ver ma vie mais de la vivre, joyeusement. Je r�pondis alors du tac au tac, en tremblant un peu, mais sans l�ombre d�un regret : � - Aah, si vous voulez bien me suivre, la r�serve se trouve � l��tage sup�rieur. Son acc�s est strictement r�serv� aux personnes habilit�es. � *** Merci d'avoir �cout� D�ferlante, le podcast �rotique de vos r�cits... tellement sexy.
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