Episode 189: Dans le corps de Jean - podcast episode cover

Episode 189: Dans le corps de Jean

Sep 10, 202314 minEp. 189
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Episode description

Longtemps, j'ai eu une gêne visible dans mon maintien, ma conversation. Une gêne qui se nourrissait d'elle-même, en fait. Progressivement, ces choses se sont estompées, notamment avec un déniaisage plutôt tardif, à mes 22 ans. L’autre jour, j’ai fait du "floating" dans un caisson d’isolation sensorielle. En me connectant à mes sensations, j’ai ressenti beaucoup de bonheur et de gratitude envers mon corps. La fois d’après, j’ai même eu une érection dans le caisson par le simple plaisir de... respirer.

Transcript

"Dans le corps de Kean" Vous �coutez D�ferlante, podcast agitateur... d'�motions. L'�pisode de ce soir est le 12�me de la tr�s belle s�rie de r�cits intimes, exclusivement consacr�e au corps masculin, � ses ressentis, � ses craintes. A ses �motions. Je voulais en savoir plus sur le corps masculin, alors j'ai pos� quelque questions, et des hommes m'ont courageusement confi� leur histoire... Et dans "confier" il y a confiance. Alors, je tiens � remercier Jean pour sa fa�on de voir le verre � moiti� plein. Pour cette belle gratitude envers son corps d'homme et envers la vie. J'esp�re que ces r�cits intimes, sinc�res, parfois crus permettront aux femmes de mieux apprivoiser la partie cach�e de l'iceberg des �motions masculines. Allons-y pour ce nouvel �pisode. *** J�ai toujours �t� plus grand que la moyenne, et je suis de plus en plus muscl�, surtout les �paules. Les jambes sont plut�t fines, pas de gras. Je suis entre � athl�tique � et � normal �. Pour 33 ans, je dirais que je m�en sors plut�t bien. Quand je pense � l�aspect esth�tique, vu de l'ext�rieur, je pense que j�ai une silhouette fine et plut�t attrayante pour la moiti� des femmes. Mais je crois que mon visage a des traits un peu marqu�s: les paupi�res tombantes, la bouche qui boude, du psoriasis dans la barbe et les sourcils. Je n'en fais pas vraiment un complexe, mais bon, disons que �a va dans le mauvais sens. Plus jeune (pr�-ado jusqu�� jeune adulte), j��tais comme tout le monde: complex�! Par quoi? Par mes dents du bonheur, par un sexe petit (enfin, je le croyais), un mono-sourcil (que j��pile l�g�rement maintenant), un peu d�acn� et ma maladresse devant les filles. Une g�ne visible dans mon maintien, ma conversation, une g�ne qui se nourrissait d'elle-m�me, en fait. Progressivement, ces choses se sont estomp�es, notamment avec un d�niaisage plut�t tardif, � mes 22 ans. Vous savez? j�aime mon corps, pour plusieurs raisons: J�aime qu�il soit r�sistant � l�effort (en randonn�e par exemple), et j'aime qu�il puisse d�gager beaucoup d��nergie d�un coup (dans un bras de fer), j�ai une image de mon corps, de ce point de vue qui peut �tre sur�valu�e par rapport � d�autres hommes ou par rapport � des obstacles. Ce n�est pas vraiment du d�ni, mais plut�t le fait que je lui fais tr�s confiance. Je pense que �a vient de ce que petit, j��tais d�j� grand, calme, et discret, et que personne ne m�a jamais emmerd� (sauf Hugo en maternelle, qui m�a donn� un coup de pied dans les couilles � la r�cr� et depuis, il est mon ennemi jur�). Je suis tr�s content de mon corps parce qu�il n�est pas malade, rien de chronique, pas de blessure qui fasse souffrir. J�avais un d�but de scoliose, mais �a s�est calm� � l��ge adulte, j�ai une �paule un peu plus faible que l�autre apr�s un trauma � l�escalade qui n'a pas �t� bien gu�ri, mais � part �a... il est juste parfait. J�ai un bon syst�me immunitaire et je prends m�me plaisir � gu�rir d�une grosse grippe. L�autre jour, j�ai fait du "floating", dans un caisson d�isolation sensorielle. Et en me connectant � mes sensations j�ai ressenti beaucoup de bonheur et de gratitude envers mon corps. La fois d�apr�s, j�ai m�me eu une �rection dans le caisson par le simple plaisir de... respirer, un plaisir qui circulait et s�accumulait comme une boule dans mon ventre. Bref, je lui fais confiance, sans l�entretenir particuli�rement. Aussi... j�aime mon corps parce qu�il me donne du plaisir sexuel. Je le connais de mieux en mieux et c�est vraiment agr�able d�avoir cette ressource. Avec la masturbation du p�nis bien s�r, ce qui est tr�s pratique, c'est comme une manette � tirer simplement pour jouir, ou pour faire fleurir le plaisir... notamment avec les orgasmes � paliers, les � orgasmes tantriques �. J�ai aussi d�couvert le plaisir puis l�orgasme anal � l�adolescence, ce qui fut une source de trouble et de honte mod�r�s. Enfin il y a quelques ann�es l�orgasme par hypnose �rotique, cela m�a surpris (sans les mains ??). Tout cela est bien agr�able et contribue � me faire me sentir bien dans mon corps. Depuis un peu plus de deux ans environ, j�ai d�couvert que mon corps pouvait �tre objet de d�sir. Il pouvait exciter la femme que j�aime, ce dont je n�avais jamais pris conscience auparavant, jamais �t� dragu� ni compliment�, par une femme de mon �ge, j'entends. D�sormais, on a une relation o� le jeu sexuel peut aller jusqu�� l�objectivation de mon corps, de la m�me fa�on dont le corps f�minin peut �tre parfois l�objet du d�sir de l�homme. J�aime bien qu�elle m�indique ce qu�elle d�sire (ma taille fine, mes �paules, mon torse) et ce qu�elle aime moins (mes cheveux qui se clairs�ment), ce qu�il faut am�liorer (raser tout le torse,le sexe, les fesses, faire du sport pour avoir de gros pecs, des fesses plus hautes). Si je pouvais changer quelque chose? ce serait probablement un meilleur contr�le de l�orgasme p�nien. Je sais que c�est rare d�induire un orgasme chez la femme par stimulation vaginale seule, mais si j�avais un bouton pour mettre la mont�e de mon orgasme en pause, on pourrait faire monter le sien � son rythme, et jouir ensemble l�un dans l�autre, facilement. Mais pas besoin de baguette magique, je n�ai pas fini d�apprendre � conna�tre mon corps, tout seul et aussi avec elle. J�ai aussi le projet d�apprendre � parler, � poser ma voix et � me faire mieux entendre. On me reproche de parler pas assez fort, de mani�re indistincte, cons�quence de ma timidit�. Or, la voix est tr�s li�e au corps et � son attrait, et mon rapport � mon corps s'en trouverait je pense enrichi de cette meilleure ma�trise de ma voix. Alors, ma verge? au repos, ma verge c�est une sorte de doigt un peu frip�, sans os, sans ongle, avec une esp�ce de jabot. Elle n�est pas tr�s belle objectivement, au niveau des abats chez le boucher? J�imagine qu�on peut la trouver mignonne, pour son potentiel, ou alors, mignonne comme un petit chien affreux, trouv� dans la rue. En �rection je l�ai longtemps trouv�e trop petite �tant ado, avec 16 centim�tres, mais ma ch�rie la trouve de taille honorable et plus �paisse que la moyenne. J�ai beaucoup aim� explorer avec elle les rapports sans p�n�tration (elle frottant sa vulve par-dessus, par exemple), et les p�n�trations sans �rection (qu�elle garde mon p�nis en elle m�me d�band�, ou alors continuer � lui donner du plaisir en levrette avec une demi-�rection, apr�s avoir joui). Sur une note un peu diff�rente, c�est aussi vraiment lib�rateur d�avoir un "vocabulaire sexuel" plus �tendu que celui de la verge. On s�est un peu rencontr�s autour de �a. La langue, les doigts, la peau, les t�tons, la p�n�tration sur moi, �a remet en perspective l�importance du p�nis et �a � d�charge � cet organe de cette mission presque impossible: celle d��tre le canal privil�gi�, voire unique, de la jouissance. Je suis m�me meilleur amant p�nien depuis. Il est clair que l�homme a pour pr�rogative de bander au bon moment, au risque de heurter son image et de d�cevoir, voire de blesser l�autre, tant est que... la verge en �rection est synonyme, que dis-je? symbole du d�sir, tout comme l��jaculation est le symbole du "jouir". �videmment, ce n�est pas tout � fait le cas et quand je ne bande pas, j�essaye de prendre �a par l�humour, de d�dramatiser et de voir mon sexe comme m� par un agenda propre, pour ne pas m�en vouloir. Je pense que c�est un des avantages, et m�me des sens, de la d�construction: se sentir moins sujet � des r�actions attendues. Sans cette attente de l�infaillibilit�, paradoxalement, l�homme s�autorise � �tre moins perm�able � ces images. Alors, ma timidit�. Elle se traduit aussi dans mon corps par une posture l�g�rement vo�t�e, un langage corporel plut�t ferm� et gauche, une voix qu'on n'entend plus au-del� de 3 personnes, et le regard qui cherche la sortie. Avec le temps, tout ceci s'est am�lior�. J'ai en partie r�ussi � faire une vertu de cette parole rare, je choisis plut�t les t�te-�-t�te et les amiti�s profondes, mais si je suis � l'aise dans mon corps en g�n�ral, je suis mal � l'aise dans mon corps dans un certain nombre de situations sociales. En compagnie exclusivement m�le, je n'ai pas ce probl�me, je ne sens pas de regards pos�s sur moi, pas de pression et sans faire le fanfaron, je suis une pr�sence discr�te, une petite place d'o� je ne sens pas de p�ril. En compagnie f�minine pas trop de probl�me non plus (pas de probl�matique de s�duction). Mais en compagnie mixte, c'est diff�rent, j'ai peur de blesser par ma gaucherie, d'�tre jug� comme �tant moins sympathique, peut-�tre mena�ant les femmes par ma taille, par mes expressions emp�tr�es et ma fermeture. Je m'explique, il y a deux choses : d'abord, j'avais peur que ma gaucherie blesse, de n'�tre pas � la hauteur de cette image de virilit� active, et de ne pas savoir me diriger devant la soi-disant "passivit�" d'une fille, ses attentes que j'ignorais, les non-dits, par manque d'empathie, ou de compr�hension fine de ses signaux. Une peur de blesser parce que je ne ma�trisais pas ce que je devais faire devant la suppos�e fragilit� f�minine. Et d'autre part, j'ai eu un complexe d'inf�riorit� dans le jeu de l'�tre-en-soci�t�, le jeu de la s�duction aussi, un peu envieux de voir d'autres hommes �tre pr�f�r�s � moi. Et ces deux choses m'ont sans doute pouss� � chercher � d�velopper avec les femmes des qualit�s moins mises en avant par la virilit� monolithique. (dont je ne renie pas certains privil�ges, comme celui de ne pas rendre de comptes, la libert� d'�tre audacieux, de para�tre fort quand je veux) Mais, une qualit� d'�coute, de remise en question, de patience, de douceur, et des pratiques du corps (sexuelles aussi) qui me mettent parfois en position de vuln�rabilit�. Progressivement, je me suis construit, et mon d�sir s'est nourri, d'un �loignement de la paire traditionnelle-classique: l'homme s�r de lui et la femme fragile. J'ai cherch� plut�t ce qui me manquait: un charisme dans la prise d'initiative, une assurance dans le d�sir, qui pouvait me garantir d'un �chec (j'avais peur de blesser ma partenaire ou de rater compl�tement la s�duction). Et un jour, j'ai reconnu ces qualit�s chez celles qui se revendiquaient "dominantes". Ainsi, progressivement, � partir de ma vingtaine, j'ai plus sp�cifiquement recherch� des partenaires � l'aise dans cet imaginaire. *** Vous avez �cout� D�ferlante, le podcast �rotique qui vous met � nu.
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