Sous-titrage Société Radio-Canada Comment ce groupe d'hommes peut décider pour des millions et des millions d'autres hommes ? Mesdames et messieurs, Culture Générale. Bonjour, bonjour et bienvenue dans Culture 2000. Bonjour tout le monde, bonjour les gars.
J'aime bien quand tu as ce grand sourire, Léa. Bonjour, Johan. Salut. Toi aussi, tu as le sourire, Morgane. Le sourire également. Allô ? Julie, ça va ? Ça va, ça va, ouais. Alors, Morgane, tu as dit bonjour en allemand parce qu'aujourd'hui, dans Culture 2000, on va vous parler du Bauer.
Haus. Le Bauhaus, c'est d'abord une école d'art et d'artisanat avec sa propre idéologie fondée au début du XXe siècle en Allemagne et puis ça devient rien de moins qu'un cours artistique et de design sans qui nos meubles et nos immeubles n'aurait pas
la même tête. Et le baowao, ça veut dire littéralement école de la construction. Et on le décrit souvent comme un courant minimaliste ultra fonctionnel avec des formes cubiques, sans ornements. Ça sent déjà le futur, le béton lacier ou le rétro futur, c'est vous qui...
Vous voyez, pour ajouter un peu de piquant dans cette histoire, le tout va se passer entre 19 et 33. C'est aussi les dates de la République de Weimar dans une époque pas hyper stable. Le Bauhaus, ça peut ne rien vous dire, surtout si vous n'êtes pas allemand.
sans vouloir, mais ne vous inquiétez pas parce qu'on va tout voir dans cet épisode. Qu'est-ce que ça vous évoque, le Bauhaus ? Je recommence par toi, Léa. Justement, moi, ça ne me dit rien du tout et ça m'a juste fait penser au bébé rappeur Lil Bauhaus. avec les docs ouais donc toi ça te dit rien du tout cette punchline je le vois je l'ai écrit Morgane qu'est-ce que ça t'évoque toi ?
Ça évoque l'intégralité des filles d'Instagram sur lesquelles on voit des chaises inspirées par Breuer en ce moment. Ah ouais, d'accord. Julie ? Moi, ça m'évoque un tableau dont j'ai dû googler carré, jaune, rouge et bleu pour savoir ce que c'était.
C'est mon brillant. Vous ferez pareil que moi. Faites-le tout de suite, ça vous donnera des bases. Moi, ça m'évoque le design et du coup, ça m'évoque l'école de design de Saint-Etienne. Ça faisait longtemps. J'avais été à la Biennale du design quand j'avais dit...
J'ai 18 ans pour la première fois et j'ai découvert un petit peu ce qu'était le Barros à ce moment-là. Ok, ok, ok. Alors avant de commencer l'épisode, on va se faire une petite frise chronologique en mode revue de presse. Laurent Ruquier, accroche-toi, c'est le top chrono qui arrive. 1919, traité de Versailles, la guerre est finie, l'Allemagne est ruinée et si on crée une école ? C'est quand on touche le fond qu'on a le plus de chances de rebondir, non ?
1923, super exposition du Bauhaus, mais hyperinflation en Allemagne. Tu n'as pas un milliard pour que je me paye un café, stop. 1926-1929, ça crée, ça vend, ça construit. Ils ont Baou, c'est dur pour en arriver là.
à ça 1933 pardon c'est la fin pour le Baos Adolphe n'aime pas le Baos il préfère l'art héroïque si vous n'aimez pas le Baos vous avez un point commun avec la pire personne de l'univers c'est vraiment chaud pour vous voilà vous êtes prévenus attention vous êtes prévenus vous avez intérêt à aimer le Baos ou
au moins essayer de le comprendre parce que sinon, comme tu l'as dit, Morgane, c'est pas de bonne augure. Morgane, c'est toi qui as préparé cet épisode et dans ton plan, tu vas nous faire voyager dans trois villes. Weimar, Dessau et Berlin. Rien que ça. Alors, direction l'Allemagne tout de suite. parce qu'on part pour le Grandin. C'est bien, c'est beau, c'est Bar House.
Alors on va débuter notre histoire avant la création du Bauhaus, avant la Première Guerre mondiale. On remonte loin, vous voyez. En Allemagne, on a déjà une certaine idée des arts et des techniques. Ce n'est pas encore le Bauhaus, mais on a déjà une petite trame allemande qui va créer ça plus tard. Oui, on est en plein dans l'industrie.
de l'Allemagne à ce moment-là. Et on est déjà dans le début du conflit entre la technique et la beauté. Évidemment, l'industrialisation, c'est l'avènement de tout ce qui est technique. Donc si c'est technique, c'est pas beau, c'est ça ? Non, mais c'est un peu une opposition qu'il y a au début. Et le Bauhaus, justement, va s'inscrire à l'inverse de ça. On peut aussi faire de l'utile et du fonctionnel.
et du beau. Ouais, on est dans une société qui s'industrialise, donc on commence à faire des produits en série à la chaîne, à pas cher. Et donc, il y a cette question sur est-ce que l'art peut être au service de l'industrie et vice-versa. Et on demande à un petit mec qui est belge à l'époque, qui s'appelle Van de Veil.
on lui demande donc il est dans la région de Weimar le land de Weimar et on lui fait une commande justement d'essayer de mettre en valeur les productions culturelles de la région et d'essayer justement de penser cette réarticulation art, artisanat et industrie. Pas de peau, il est belge et il n'est pas vraiment le bienvenu à cette époque-là, juste avant la Première Guerre mondiale. Donc en gros, il va devoir quitter l'Allemagne, mais il souffle un petit nom en partant, celui de Walter Gropius.
nom. Voilà, un gros nom dont on entend parler, en disant, ce mec-là, je pense qu'il a des choses à vous proposer sur le sujet. Oui, il faudra bien retenir son nom, d'ailleurs, vous l'avez déjà retenu, mais c'est ni plus ni moins que le fondateur du Bauhaus. On n'en est pas encore là, parce que d'abord, on doit terminer la guerre, donc on a encore un petit peu de chemin.
Justement, en Allemagne, c'est le bazar à ce moment-là. Déjà, ils vont perdre la guerre. Et puis en plus, ils vont changer de régime. C'est la fin de l'Empire. C'est ça, en fait, de 1918. La période 1918-1919, elle est cruciale pour l'Allemagne parce qu'on sort et de la guerre et d'un empire. Ça fait beaucoup de boulot d'un coup.
En novembre 18, il y a l'abdication de Guillaume II et on démarre direct 18-19 par une année de révolution allemande. Il y a des grèves, des mutineries, il y a aussi des poussées communistes et ça tourne mal parce que cette fièvre révolutionnaire est un peu achevée.
en janvier 19, avec l'assassinat de Rosa Luxembourg et Karl Liebnecht. C'est ça. Donc ça ressemble un peu, en très résumé, mais un peu à la Commune de Paris, c'est-à-dire une vraie poussée des éléments révolutionnaires, notamment communistes, anarchistes, etc.
et en fait on a un espèce de compromis social-démocrate assez centristes qui va quand même assassiner tu l'as dit les leaders de la révolution et mettre en place un régime républicain ce qui est quand même vu comme un progrès par rapport à d'où on vient en Allemagne c'est-à-dire l'Empire effectivement
Et donc c'est le début de la République de Weimar qui démarre en juillet 19, mais quand même sur les cendres du mouvement ouvrier et du mouvement communiste. C'est un pays qui est vraiment en pleine tension. Et attends, on n'a pas dit où était Weimar. Moi, je ne savais pas le placer sur la carte. Très important. Prenez, c'est pile poil au milieu de l'Allemagne, mais un peu plus à droite.
tout petit peu plus au nord. À droite et au nord. À droite et au nord. C'est à l'est de l'Allemagne, mais quasiment au centre quand même. Ce serait un bon spot pour faire une capitale. Alors, il faut savoir que la République de Weimar... La capitale, ce n'est pas Weimar, ça reste Berlin. Niveau pépette, ce n'est pas terrible parce que l'Allemagne croule sous les dettes également du traité de Versailles. Oui, c'est un peu le traité de la honte qu'ils l'ont appelé en Allemagne. C'est juin 1919.
ravagé par la guerre et on met en place avec le traité de Versailles ce système de réparation. Donc c'est un montant qui n'est pas fixé au début au moment de la signature. Il va falloir allonger la moula. Il va falloir allonger la moula en gros. Ça va complètement anéantir tout espoir de s'en sortir un peu vite. Et à Weimar, en tant que tel, la municipalité de Weimar est aussi...
dans cette même catégorie de situation. Walter Gropius arrive et lui, il arrive avec un projet. Salut les gars. Vous êtes ruinés, mais moi, j'ai un projet. Parce qu'il arrive, il n'arrive pas à la municipalité. Non, lui, il vient.
parce qu'il y a M. Van de Velde qui l'a appelé. Van de Velde a dû partir. Van de Velde a soufflé le nom de Gros Pius pour le remplacer. Gros Pius ne peut pas venir tout de suite parce qu'il a un petit truc à faire. Il doit terminer la guerre parce qu'il est sur le front. Et quand il revient, il n'est pas en grosse forme. C'est-à-dire que d'une part, il...
Il voit le pays vraiment secoué par le traité de Versailles et par la guerre. Mais il voit aussi un pays dans lequel il y a un véritable élan d'espoir. Et ça, ça l'emballe à fond. Du coup, il arrive avec un gros projet pédagogique et aussi un projet un peu pragmatique parce qu'il n'y a vraiment pas de pognon.
Donc l'idée, c'est de faire de la production mécanisée, mais aussi une grande qualité esthétique. Donc vraiment cette réconciliation de l'art et de l'artisanat avec l'objectif d'être performant économiquement sur le marché international. Et en gros, il remplace Van der Velde à la tête de l'école des Beaux-Arts.
de la ville et il la fusionne avec l'école des arts déco arts appliqués et donc ça voilà c'est vraiment à son arrivée que ça se fait qu'on fusionne donc arts appliqués avec arts déco ce que disait ce que disait Morgane en fait de fusionner déjà arts art et artisanat.
Et ça va s'appeler le Bar House. C'est à ce moment-là que ça va prendre ce nom, cette école. C'est cette idée d'unité de l'artisanat et de l'art, réunir les beaux-arts et le savoir-faire artisanal pour qu'il n'y ait plus de distinction entre les deux. Il faut le mettre dans son contexte, ce truc-là.
ça ne sort pas de nulle part, genre tiens, si je réunissais art et artisanat, c'est aussi une époque, on l'a dit, d'industrialisation. Et quand même, même si la révolution était matée, en fait, dans les milieux progressistes, et Gropius en fait partie, on est très marqué par la révolution russe qui vient d'avoir lieu.
de l'autre côté et on se dit il y a quelque chose à faire dans une société démocratique une société républicaine pour rendre justement l'art accessible au plus grand nombre et donc derrière en fait il y a un projet politique pour Gropius de dire que réunir art et artisanat c'est faire redescendre les artistes de leurs pieds
et rendre le beau accessible au plus grand monde. Donc il y a vraiment cette idée politique. Qui redescendent bien, bien, bien ces bâtards. Non mais on le sent, en tout cas, il a envie de joindre l'utile à l'agréable. Il veut marier art et industrie, on vient de le dire. Il veut mettre du sens, il veut intellectualiser aussi.
les objets du quotidien. Et voilà. Et en même temps, il veut aussi diffuser ces idées-là à travers son école. En tout cas, en 19, on ne l'a pas dit, mais c'est en 1919 que l'école est créée. En même temps que Weimar. Voilà. Et Gropius, lui, va écrire justement un manifeste qui est visible...
je ne l'ai pas lu, mais un peu philosophique, voire ésotérique. Est-ce qu'on peut essayer de décrire justement ces principes et puis par la même occasion, pourquoi pas mettre des images visuelles ? Oui, je reviens un peu sur le personnage quand même de Walter Gropius.
qui lui, on ne l'a pas dit, mais est au départ architecte et designer industriel. Donc effectivement, quand il écrit son manifeste en 1919, un peu ésotérique sur les bords, sa philosophie générale à lui, c'est qu'il se dit qu'il faut absolument qu'on crée des... objets qui soient à la fois, comme on disait, esthétiques, mais aussi fonctionnels, innovants, et qui soient destinés à une production de masse en série, pour le marché certainement, mais aussi international. Mais surtout pour le peuple.
puissent rentrer dans la vie quotidienne du peuple, exactement. Et une de ses premières idées, c'est de mettre aucune frontière déjà entre les artistes, d'une part, c'est-à-dire qu'on va mélanger les disciplines, les peintres, les tisseurs, les sculpteurs, etc.
mais aussi, il veut enlever toutes les frontières entre les artistes et les artisans. Et le manifeste dit vraiment, je cite, architectes, sculpteurs, peintres, nous devons tous nous tourner vers l'artisanat. Pour lui, c'est ça qui est vraiment important. C'est un retour à la base du travail manuel.
Et en vrai, c'est vraiment une application d'une partie des idées communistes appliquées à l'art, c'est-à-dire repenser l'articulation entre travail intellectuel et travail manuel. Il se dit que les artistes, c'est juste des intellos éloignés du travail manuel, donc il faut les ramener, comme tu dis.
l'artisanat. Et concrètement, ça donne un style effectivement très épuré. On est aussi dans la lignée, Julie parlait tout à l'heure de Mondrian, donc l'art abstrait géométrique qui est très à la mode à l'époque. On a le constructivisme russe qui est un courant...
de peinture assez proche de ça on s'aime pas quand il fait ça on a le constructivisme moi j'aime beaucoup Johan on essaye de penser autrement y compris la composition des corps c'est presque un peu du cubisme c'est à dire on fait des formes
on fait des formes très géométriques et donc on est dans cette idée aussi d'appliquer des maths dans l'art et en fait si vous imaginez un peu ce genre de tableau là ou si vous tapez constructivisme ou mondrian vous voyez un petit peu l'idéal pictural qui préside au bas
d'ailleurs lui il allait chercher des peintres pour les embaucher comme prof dans son école parce qu'il trouvait que c'était vraiment l'avant-garde du siècle la peinture mais pour lui l'art enfin comment dire en fait ce qui est marrant c'est que c'est pas une école d'architecture le Bauhaus à la base c'est comme 1927 qu'il va y avoir des cours d'architecture
je crois mais en fait tout le monde fait des trucs qui servent à faire de l'architecture il y a de la peinture il y a de la sculpture il y a du tissage il y a du métal il y a de la reliure de l'imprimerie tu vois il va foutre c'est Paul Klee je crois qu'il fout dans un atelier de l'imprimerie
Il le met à la tête d'un atelier d'imprimerie et de reliure, alors que lui, il est peintre, donc il dit « mais attends, moi je ne sais pas faire ça ». Et en fait, le principe des ateliers au Bar House, c'est qu'il y a un artiste, donc ici Paul Klee, avec un artisan, un mec qui sait faire de la reliure et de l'imprimerie, et les deux ensemble.
enseignent aux élèves. Et donc, voilà, des peintres aussi, parce que c'est l'avant-garde, ils savent maîtriser la forme, la couleur. Et la couleur du barrage, c'est quoi ? C'est ce qu'on disait tout à l'heure avec Mondrian, c'est bleu, c'est jaune, et c'est rouge, c'est les couleurs primaires. Le reste...
C'est non. Est-ce que tu veux rajouter un truc, Morgane ? Oui, en fait, l'inspiration, une des premières inspirations du Bauhaus, il y a la première qui est le Arts & Craft, qui est un courant anglais. Et il y a aussi toute l'inspiration de style. qui est le courant dont fait partie Mondrian, qui va vraiment infuser ça. Pour entendre, Mondrian, ce n'est pas du Bauhaus, parce qu'il n'y a pas non plus... Si deux styles est un véritable mouvement artistique, mais aussi...
urbaniste quasiment le mouvement du Bauhaus ça ajoute aussi des valeurs humanistes autour de ça donc il y a l'amour de chacun le règne de la beauté et aussi la création d'un homme nouveau ça fout un peu les jetons c'est vrai que c'est un peu ésotérique c'est la mode de l'époque c'est ça et puis Oui.
Comment qu'en gros Pius, avant de ça, il pense... Alors là, je reviens sur un petit point étymologie. Le Bauhaus, c'est non seulement Bauen et Haos, donc la maison de la construction, mais c'est aussi Bau-Hütte, donc c'est les constructeurs de cathédrales. Il n'y a rien de...
religieux là-dedans, mais il se voit vraiment comme quelqu'un qui va construire des villes et réinventer l'homme de demain. Justement, on commence à comprendre, on dessine un petit peu son programme, on a déjà quelques images... en tête. Est-ce que ces grands projets vont se dérouler comme prévu à notre ami ?
Alors en fait, ça tourne un peu mal. C'est-à-dire qu'à la première entrée, il y a 207 inscrits, ce qui est pas mal. En vrai, c'est surtout des anciens de l'école d'art qui reviennent, qui n'ont pas du tout envie de travailler en atelier. Parce que c'est des fainéants, les artistes. Évidemment.
C'est censé être une école égalitaire et normalement, tout le monde a accès. Mais rapido, on va flanquer les filles uniquement dans des ateliers textiles. Elles sont privées d'accès aux autres ateliers. Oui, parce qu'en fait, elles ont été victimes de leur succès. Comme il y avait plein de filles, il s'est dit, oula, ça fait chier. Il ne faudrait pas qu'il y en ait trop non plus. de fils que de garçons au départ. Mais ce qui est intéressant, c'est quand même que ça a été les ateliers.
qui ont le plus fonctionné, qui ont été les plus rentables. C'est-à-dire que c'est celles qui ont, en textile et tapisserie, tissage, etc., qui ont fait rentrer le plus d'argent dans l'école. Alors que, justement, à cette époque-là, de l'argent, il n'y en a pas beaucoup. Et dans l'école, il n'y en a pas beaucoup.
plus en fait c'est ça le problème le tissage c'est un peu le seul truc qu'ils ont réussi à exporter parce qu'en fait ils ont pas vraiment tant que ça réussi à faire ce que voulait faire Groupio c'est à dire faire des prototypes que les industries vont réutiliser pour les diffuser et les vendre ça n'a pas vraiment pris parce qu'en fait
c'était beaucoup trop avant-gardiste et la population allemande était pas... Je pense qu'il y a une autre raison aussi, je pense que c'est ça, t'as raison, mais il y a une petite raison économique aussi, j'imagine. C'est ça en fait, c'est que le Baos, c'est un peu poudlard, mais sans la magie, sans argent, et il y a vraiment...
Aucun moyen. Le problème, c'est que... Sans celui-là qui a les lunettes. C'est vrai. Il y en avait qui avaient des lunettes. Mais pas le même. Mais pas la cicatrice. C'est ça. En fait, le problème, c'est qu'au Baos, le Baos aussi est touché par la faim, le froid, le manque de matériaux. Il n'y a pas d'électricité. On s'éclaire au gaz, mais c'est des failles.
Il n'y a pas de charbon pour le chauffage. C'est vraiment la cata. Et c'est la même situation qu'en Allemagne. Vous ne plaignez pas à l'école. Parce qu'il y a un million de logements qui attendent d'être construits. Mais comme il n'y a pas d'argent, il n'y a pas de matière première et que les alliés d'hier ont un peu... envie d'être remboursé, ça ne va pas être construit tout de suite. C'est sûr que ce n'est pas une méga conjoncture.
Il a plein d'idées, mais il n'a pas l'argent pour les réaliser. Il veut penser moderne, mais il a du matériel du 19ème. Donc, c'est compliqué avec toute cette pénurie. Malgré tout, après les deux premières promotions, on est en 1921, il va restructurer le projet. Et là, c'est à ce moment-là...
il va ramener des stars dont on parlait tout à l'heure. C'est ça, malgré ça, il arrive quand même avec peu de moyens et effectivement des trucs de briquet de broc à être attractif dans le milieu artistique parce qu'au niveau des idées, on est dans l'air du temps, on est sur quelque chose d'assez avant-gardiste. Donc on a parlé de Paul Klee, de Kandinsky qui sont des...
peintres très célèbres qui vont être embauchés par Gropius et qui vont avoir ces ateliers dont parlait Julie. Donc, rappelez-vous, à chaque fois, un atelier, c'est un artiste décollé de la matière, un artisan. On appelle ça des maîtres. Et après, il y a les apprentis.
Les mots ne sont pas anodins parce qu'ils l'empruntent au Moyen-Âge, d'où la référence aux bâtisseurs de cathédrales. Ce n'est pas juste un truc ésotérique, cette référence, c'est aussi parce que, pour lui, le modèle de la cathédrale, c'est un modèle où tous les corps de métier se réunissaient, on ne distinguait pas les artisans des artistes, et tous ensemble, on faisait un chef-d'œuvre.
Donc ça, c'est la base. En gros, la cellule, c'est l'atelier. Et il y a, on a dit malheureusement, les filles qui étaient contraintes d'être essentiellement à l'atelier textile. Il y a un atelier métal, un atelier vert, un atelier bois. Plus tard, il y aura un atelier béton. Donc on travaille vraiment à partir du matériau brut. à partir des formes brutes géométriques et de la couleur, et à partir de ça...
on essaye de penser des choses qui soient utiles pour le plus grand nombre. C'est vrai que le but, ça on l'a compris, c'est que les élèves mettent la main à la pâte, qu'ils construisent des choses avec leurs mains, même dans l'atelier du métal, donc c'est pas juste un petit peu de canevas.
avec des bambous. Même si c'est dangereux pour le métal, même si tu peux te blesser, etc. Il faut que les élèves mettent la main à la pâte et qu'ils construisent les choses eux-mêmes, ce que je trouve assez cool. Est-ce qu'on a quelques exemples ? justement ? Oui, il y a le très célèbre, en 1922, la création du très célèbre berceau iconique de Peter Keller. Peter et Steven. Voilà, qui est censé avoir trois formes, trois couleurs. Ça, c'est vraiment la base de la...
Regardez-le sur Google, il est assez incroyable. Vous allez voir, il y a un triangle qui est pris dans un rond, qui est pris dans un truc carré, de trois couleurs différentes. Il y a aussi, Morgane en parlait tout à l'heure, les chaises, je crois que tu en as parlé tout à l'heure. des chaises tubulaires, donc avec ce que vous retrouvez maintenant aujourd'hui dans ces grandes enseignes suédoises. C'est qu'en commerce, on ne va pas faire le nom. Mais aussi, je voulais quand même la citer parce que
qu'on oublie souvent de citer les femmes, mais il y avait notamment si, il y avait Marianne et il y avait aussi Gunther Stoltz. Marianne, elle avait un nom de famille quand même. On va reparler de Marianne correctement après, mais il y avait Gunther Stoltz qui était... justement une apprentie au départ dans l'atelier textile et tissage qui a fait des tapis incroyables, allez les regarder sur internet ou dans des bouquins prenez des livres, lisez des livres
T'as passé ton message comme ça, c'est passé. C'est génial, t'as bien fait l'air. J'ai oublié son nom de famille. Brandt, qui a fait une théière qui est d'inspiration. asiatique, mais voilà, qui est reprise à sa manière. Qui est toujours sur cette idée de forme très épurée, qui paraissent très modernes à l'époque, qui utilisent les matériaux les plus en vogue, donc le métal, le verre notamment. Et effectivement, c'est...
un peu le problème du Baos c'est que c'est des objets qui aujourd'hui paraissent très beaux et très stylisés qui sont un peu à l'origine de ce qu'on appelait le courant du design à l'époque rencontrent pas forcément leur public c'est tellement avant-gardiste que ça rencontre moi je suis plus loin que toi aujourd'hui
ça paraît banal sauf qu'à l'époque ça l'était pas c'est ce que je voulais dire mais tu le dis bien j'aime bien à l'époque c'était complètement fou c'est moche ça fait peur et justement en manque de fond pardon L'école de Gropius va recruter un peintre qui est hongrois qui s'appelle Las Lomo Linagi. Alors on croit qu'il est hongrois. C'était la blague de mon père, j'étais obligé de la faire. Merci le papa de Greg. Et en fait, lui va développer...
la réflexion et l'esprit d'invention dans l'école. Justement, c'est lui qui va particulièrement s'intéresser aux mathématiques, à la systématisation, etc., du prototypage. Et c'est grâce à lui que va être possible la production en série.
et donc les rentrées d'argent par la foulée ça fait du bien on avance un petit peu maintenant on est en 1923 là on a une exposition qui est assez intéressante je vous conseille d'aller la voir une fois de plus sur Google aller voir les images ça s'appelle de cette exposition vous pouvez pas aller la voir en effet allez la voir sur Google ça s'appelle Amhorm et là on est en plein dans l'architecture utile ouais exactement mais alors si vous voulez vraiment le voir Amhorm existe toujours je crois
C'est encore visible. C'est une maison modèle qui a été construite en trois mois par le Bauhaus. Pour rappel, avec zéro budget. C'est assez incroyable. C'est un bambou du coup. Elle est entièrement équipée par les élèves et les profs. Ça crée une émulation. D'ailleurs, il y a les bouts d'élèves dedans, encore dans les murs. Et c'est la première fois. Grampius, pardon. On profite aussi pour imprimer un livre qui sera vraiment la substantifique moelle de ce qu'est le projet du Bauhaus.
Et ça fait enfin écho en Allemagne et dans le monde. Donc, c'est enfin une réussite. Mais... Mais c'est la crise. Petit souci, quoi. En fait, économiquement, ça ne marche pas parce qu'on est en pleine période d'hyperinflation. des chiffres à la louche parce que je ne les ai plus, mais en quelques semaines, le marque passe de plus d'un marque pour 10 dollars à un million de marques. C'est écrit sur le plan, Johan. Bref, le marque ne vaut plus rien. Mais par contre, c'est un succès
de renommée parce qu'il y a plein d'artistes de toute l'Europe qui viennent voir cette expo du Baos. Et c'est vraiment ce modèle, j'insiste là-dessus, mais de trucs très simples parce qu'on veut du confortable esthétique mais économique. Il y a toujours cette logique de...
thunes en Allemagne parce que le but c'est de loger le peuple dans des endroits beaux. Peut-être que ça joue un peu. Alors petit souci, on est à l'entre-deux-guerres et puis les mecs qui construisent des bâtiments communistes avant l'heure, ils sont un peu trop innovants. On va les prendre pour des communistes et ça c'est pas cool.
à cette époque-là ? Non, effectivement, on les accuse de bolchevisme culturel parce qu'en fait, on est dans l'état de Thuringe qui vient d'être remporté par l'extrême droite. et qui réclament la fermeture du Bar House. Ils disent que c'est des créations de malades mentaux. Donc ils virent la moitié de leurs subventions, alors qu'on est en pleine crise économique. Donc ils n'ont pas le choix, ils sont obligés de déménager dans une ville plus progressiste. On va y venir, qui s'appelle...
DSAO que tu as mentionné tout à l'heure, Greg. Exactement, oui, parce qu'on va aller se balader un petit peu partout dans le monde. C'est la fin de la première partie. On a compris que Walter Gropius avait de grandes ambitions pour son école. Repensez-la, repensez le mobilier, repensez le quotidien. l'art et du sens de la philosophie
dans chacun de ses gestes, dans chaque objet, malgré les difficultés économiques. Ça partait presque bien à Weimar, mais il faut déménager. Les gens qui pensent différemment ne sont plus les bienvenus. J'en avais marre de la droite. Le bar house déménage à Dessau. J'ai eu l'impression de faire... Il était tristou ce titre. J'ai eu l'impression de faire Pascal Pro avant, là, tu vois. Bref. Si tu nous écoutes ou pas. Et d'ailleurs, Sarah a dit Desso. En fait, on dit Dessau. Dessau. Dessau.
Pour toi, elle s'appelait elle-même Grau. C'est vrai que c'est ironique. Un dessin où ça va mieux marcher pour l'école, mais déjà parce que ça marche mieux aussi, plus généralement pour la République de Weimar et pour l'économie de l'Allemagne en général. C'est ça. En fait, de 24 à 29, c'est vraiment l'âge d'or de l'Allemagne de Weimar.
Il y a la création d'une assurance chômage, on crée une assurance pour les familles, on augmente les retraites. C'est aussi l'âge d'or des arts et de l'expressionnisme allemand. En 1927, c'est par exemple la sortie du film Métropolis de Fritz Lang. Génial. Alors ça, il faut le voir. Je l'ai vu il n'y a pas longtemps. Vous pouvez le regarder.
En x4, parce qu'il n'y a pas de parole et il dure 3 heures. Est-ce que c'est ce que tu as fait ? C'est vrai que je l'ai fait. Et c'est aussi une période incroyable pour l'évolution des mentalités. C'est aussi l'essor du militant. homosexuel où Berlin est surnommé la capitale de l'homosexualité, c'est vraiment... On ne doit pas trop plaire aux gars qui vont arriver après ça. Après, c'est effectivement, comme tu disais, un âge d'or de ce régime qui a très...
mauvaise presse, encore aujourd'hui qu'il y a mauvaise presse en Allemagne, faut relativiser. C'est un âge d'or dans une période où l'Allemagne est toujours très endettée, etc. Mais effectivement, on va réussir à stabiliser un petit peu le régime et notamment d'un point de vue économique, il y a un plan...
qui est mis en place, qui est le plan d'Aus, je crois que ça se prononce comme ça, je ne suis pas certain, mais qui est en fait un plan d'échelonnement un peu des remboursements, donc il y a à la fois des aides de capitaux américains, et en gros on dit à l'Allemagne, vous n'êtes pas obligés de rembourser Versailles d'un montant qui soit le même chaque année.
ça va dépendre de vos performances économiques. Et comme là c'est la merde les gars. Mais effectivement ça commence à aller mieux et notamment ça va mieux aussi pour l'école du Bauhaus. Pourquoi ? Parce que qui dit ça va mieux dit on reconstruit du logement après la première guerre mondiale.
de logements. Il y a la même chose en France, enfin dans plein de pays anciennement belligérants. Et donc on construit en 27 300 000 logements neufs. Donc voilà, il y a ce signe que l'architecture aussi commence à être la bienvenue parce qu'on recommence à se projeter dans du progrès et de la construction.
en déménageant à Dessau quand l'école arrive ils vont carrément construire un campus universitaire alors là les écoles de commerce on se rend compte qu'ils n'ont rien inventé bravo ils construisent un gros machin et c'est vrai que c'est le bon lieu pour le faire
gros machin on va y revenir au bâtiment lui-même ouais parce que c'est un peu le temple c'est le temple du Bar House il y a écrit Bar House en gros dessus bah on peut pas se tromper ils ont choisi cet endroit parce que c'est une ville ouvrière qui a un maire progressiste qui va un peu leur laisser faire leur bail en gros et ils construisent donc
ce gros machin en 1926. J'adore. Donc, c'est du fer, du béton, du verre. Donc, c'est des grandes façades en verre, un gros bâtiment rectangulaire en béton. Ouais, c'est blanc.
Je ne sais pas, j'ai vu des photos pas très courantes. Oui, c'est généralement blanc et gris. Aujourd'hui, ça a l'air, comme on disait, assez habituel, mais à l'époque, c'est complètement fou. Donc, il y a des logements étudiants pour qu'ils soient logés sur place, des pavillons pour les profs un peu excentrés pour qu'ils soient pépés.
père. Askip Gropius, il s'est fait le meilleur bâtiment, la meilleure maison pour lui. Et ça s'appelle des maisons de maîtres. Elles sont encore visibles, elles ont été détruites pendant la Seconde Guerre mondiale, puis reconstruites.
Kandinsky, il avait repeint la façade. En fait, il n'aimait pas que ça soit vitré et qu'on puisse le voir de la rue. Donc, il avait repeint en blanc le truc. Donc, je ne sais pas s'ils y étaient très bien, mais en tout cas, voilà. C'est ça qui est le paradoxal, c'est que ça devait les couer un petit peu. Il n'aimait pas trop. Ça ne devait pas être habituel.
n'étaient pas hyper bien apparemment. Mais bon, voilà, plein de fenêtres, des pincelles lisses, des balcons arrondis. C'est hyper novateur. Et avec tout ce que tu dis, c'est novateur dans l'architecture, c'est novateur dans les idées. Et c'est novateur aussi comme pédagogie parce qu'on est sur un mode de vie étudiant communautaire.
Ce que vous venez de dire, c'est globalement des enseignants et des étudiants qui vivent au même endroit. Effectivement, c'est le modèle du campus, mais à l'époque, ça n'existe pratiquement pas, je crois. Donc, il y a quelque chose d'assez nouveau et qui est dans l'idée aussi de Gropius, du départ, de créer une communauté d'artisans.
ans d'artistes, d'apprentis, etc. – Attends, et on n'a pas dit où était Dessao ? – Ah oui, c'est le petit point G.O. – Au centre, à gauche. – Et donc, vous prenez le centre de tout à l'heure, de Weimar, et vous montez de 160 km, vous allez un tout petit peu à droite. Et voilà, c'est là. C'est pas très loin. Qu'est-ce qu'on y fait à l'école ? Qu'est-ce qui se passe ? Ça fait longtemps qu'on n'a pas parlé de ce qui sort. On veut de la création.
loin dans ce qu'est le Bau, c'est donc dans ce qu'est cet accord art artisanat Donc on se concentre évidemment sur le métal, mais aussi sur le tissage, aussi sur la peinture murale, mais aussi le théâtre, l'imprimerie. En fait, il y a vraiment le choix d'avoir une pédagogie qui va utiliser des événements sociaux pour faire...
C'est-à-dire qu'on organise des balles, on organise des pièces de théâtre, mais c'est aussi l'occasion de créer des costumes, de créer des affiches, de créer de la typographie. C'est une véritable révolution typographique en Allemagne sous l'influence du Dada. C'est aussi une certaine obsession allemande.
la typographie, puisque plus tard, notamment avec l'arrivée du nazisme, il y a certaines typographies qui seront interdites aux éditeurs juifs et d'autres qui seront autorisées. Il y a vraiment un travail autour de ça. Il y a une grande réforme de l'orthographe.
une grande réforme de la typographie en Allemagne quelques années avant. Et on arrive au paroxysme du progrès technique. On est en pleine créativité. Breuer s'achète une bicyclette, se rapproche d'un serrurier et il va inventer la première chaise tubulaire.
alors qu'il a toujours travaillé le bois. C'est une véritable révolution, même si on ne s'en rend pas forcément compte aujourd'hui, puisque toutes nos chaises sont faites en mauvaise. Nous sommes d'ailleurs assis sur des chaises tubées. Et on enseigne pour la première fois l'architecture en embauchant un petit gars qui s'appelle Hannes Meyer. dont on parlera plus tard. Je vous propose justement d'écouter un petit extra sonore.
ces cadres, ces squelettons de bicyclette. Et je disais non, je ne le connais pas. Il me disait. on les courbe comme macaroni et cette expulsion restait dans mon image alors on pourrait faire les meubles Avec Courbon. C'est Bruère qu'on entend. Il parle de cette fameuse chaise. Justement, c'est celle qu'on retrouve dans les salles d'attente des médecins. Et derrière l'idée, au-delà de ce truc révolutionnaire, au lieu d'avoir des montants...
montants en bois, d'avoir des montants en métal tubulaires. L'idée de Brewer, c'est aussi de... En fait, toute la matière doit être à nu. Il ne doit pas y avoir... En fait, à son époque, un fauteuil, il y a du crin, de cheval, il y a des ressorts, il y a plein de trucs cachés pour faire un truc joli. Et là, l'idée, c'est que ce soit la matière...
et que quand tu vois l'objet, tu vois comment il est fait. Il n'y a pas de filtre entre toi et l'objet. Et ça, c'est assez révolutionnaire. Alors, on peut oublier Gropius qui quitte la direction de l'école. Déjà parce qu'il se fait un peu emmerder par l'extrême droite.
envie de refaire un petit peu d'architecture. C'est d'ailleurs ce qu'il fera un petit peu plus tard quand il partira, quand il fuira aux Etats-Unis construire des buildings. En attendant, le nouveau boss, c'est meilleur. C'est quoi sa vision ? Est-ce que c'est très différent de celle de Groupe ?
ou pas ? Alain Smeyer il a trois obsessions il veut finalement c'est pas si différent du fonctionnel du collectif du constructif et la différence avec Meyer c'est que lui il va aussi beaucoup plus politiser l'école c'est ça lui il est très politisé
il est très imprégné du marxisme donc il va s'ouvrir ouvertement communiste et ça c'est ce qui évidemment va le mettre un peu dans la merde par la suite mais donc il est très imprégné de l'histoire du mouvement ouvrier et c'est aussi ça qu'il a envie de mettre en place au sein de l'école. C'est important aussi pour lui que les différents élèves puissent s'imprégner de travail concret. On s'éloigne un peu plus du côté artistique des maîtres d'art.
L'artisanat devient encore plus important. On répond à des commandes. Les étudiants en prennent des responsabilités. Et l'exemple le plus célèbre, qui va rester le plus célèbre pour le Bauhaus, c'est-à-dire la meilleure commande au-delà de... l'atelier textile dont on a parlé tout à l'heure, qui avait fait parler de lui. C'est surtout le papier peint qui a été commandé par l'industriel Rach.
Et en fait, les étudiants en ont fabriqué énormément. Et ça a été un véritable succès commercial. Il y a 10 000 logements qui en ont été équipés. Et aujourd'hui encore, il a encore commercialisé ce papier peint. C'est-à-dire que c'est le papier peint avant le papier peint orange qu'il y aura partout. C'est ça.
c'est un papier pas uni enfin uni c'est ça parce qu'avant ça on était sur des petits trucs avec des petites fleurs des grosses fleurs mais aussi ça rendait l'espace beaucoup plus petit là ils font des choses unies ça ouvre ça ouvre en fait
simplement. Malheureusement, ça c'est une très bonne nouvelle que tu nous annonces Léa, mais malheureusement ça va pas très bien se passer une fois plus. Comme on l'a dit, on aime pas trop les avant-gardistes à ce moment-là. On est à l'entre-des-guerres et forcément il y a les nazis qui sont pas très très loin. Ça commence à monter.
avant-gardistes et on n'aime pas surtout ce mélange communiste, artiste, mélanger intellectuel, apprendre l'histoire du mouvement, payer à des artistes, etc. C'est beaucoup trop gauchiste pour le gouvernement. Et surtout, fin des années 20, effectivement.
droite et l'extrême droite montent de plus en plus fort en Allemagne et du coup ça commence à virer un petit peu chocolat dans l'école y compris Kandinsky qui enseigne là-bas trouve qu'avec Mayer à la tête de l'école ça devient vraiment trop politisé Et donc, il va quand même commencer à en parler à des personnes sous responsabilité dans la région. On va dissoudre la cellule communiste, donc les militants ouvertement communistes du Baos. On va commencer à expulser des élèves politisés.
nazis qui commencent en fait à prendre déjà du pouvoir en Allemagne aux élections locales dans différents endroits ont clairement l'école du Baos en ligne de mire pour eux c'est vraiment une école de propagande communiste qu'il faut fermer et donc c'est à ce moment là
commencent vraiment à en faire leur cheval de bataille. Fin de la deuxième partie, fin du deuxième directeur également. Vous avez vu, on fait une partie par directeur. C'est presque Art Laker à vif. On passe maintenant au grand trois. Des sauts pas des sauts quand les nazis entrent dans la danse.
Plus de directeurs, vive le nouveau directeur. Cette fois-ci, ce n'est pas M. Vanderveld, mais il a quand même la particule. C'est M. Vandereau. Et lui, il va essayer de calmer un peu le jeu parce que l'autre, il avait fait le bazar avec les... On est communiste, on est communiste. Bon, ça a fait chier les nazis. évidemment. Et donc, il va calmer le jeu parce que l'ambiance est un peu tendue. Résultat, Van der Roos va prendre des mesures assez vénères au sein de l'école. C'est ça, en fait.
pour remplacer Mayer. Attends, continuez plus rapide. Elle pense bien mieux que toi quand même. Ludwig, Miss Van der Rohe arrive et remplace Mayer et il va commencer à négocier avec les nazis.
et avec la droite. C'est comme ça qu'on les appelle, je crois. Non, mais pas que avec les nazis, aussi avec les nationalistes. Tous les nationalistes n'étaient pas nazis. Il essaie de calmer le jeu avec la municipalité de Dessau et le LAN de l'ANALT, donc l'état de l'ANALT, pardon. Ses premières actions pédagogiques, quand il...
arrive, c'est hyper sympa. Il proclame le retour au fonctionnalisme dans un contexte où ça construit déjà plus tellement à gogo parce que c'est vraiment la grosse crise. Donc c'est l'inverse complet de la pensée de Gropius. Il commence à expulser les élèves trop proches de meilleurs. Nickel. Il arrive première action, il en dégage cinq.
Il fait aussi signer une sorte de règlement intérieur assez rigolo, interdisant entre autres de discuter à la cantoche, les discussions politiques, mais aussi il supprime toute notion de communauté en supprimant les logements d'élèves. Donc c'est vraiment la fin de la récré.
Et puis, côté politique... Oui, niveau politique, c'est pareil. Il fait comme tout le monde, il joue pas les héros à cette époque-là. Mais même en fermant... Il joue pas les héros, mais il se plie beaucoup plus aux nouvelles exigences des autorités politiques réactionnaires que ne le faisaient...
précédemment meilleur. Oui, j'entends parler, il joue pas les héros, il collabore quoi. C'est ça, effectivement, il continue d'exclure des élèves, etc. Grosso modo, en fait, dans sa tête, c'est pour que l'école survive, je vais me plier aux nouvelles exigences. même si franchement elles remettent complètement en question les idéaux de l'école de départ.
Et finalement, les nazis, les représentants nazis et nationalistes qui sont majoritaires dans l'État, où est Dessau, décident de fermer l'établissement pour, je cite, bolchevisme culturel. Comme ça, c'est clair. Sandero, il est obligé de chercher un nouvel endroit et là, il réfugie l'école à Berlin. C'est super, voilà. L'école est fermée pour une deuxième fois. Du coup, cette fois-ci, départ vers Berlin, troisième ville. Rassurez-vous, ça ne va pas durer longtemps. Oui, c'est plus bref.
Globalement, on rouvre à Berlin. Ça ne devient plus qu'un enseignement technique. Les pavillons Adessa sont un peu pillés et saccagés par les nazis, même si le bâtiment reste toujours debout. Ils vont aussi, par ailleurs, investir les lieux.
Ça devient le centre de formation pour cadres nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Le bâtiment à Dessau. Ça prend une autre tournure. En 1933, vous le savez, Hitler devient chancelier de la République de Weimar. Vous vous doutez que ça ne va pas améliorer les affaires du Barhaus. Et donc, en 1933, toujours...
texte de cacher de la propagande communiste, l'école est fermée jusqu'à nouvel ordre et dissolution du collège des professeurs. C'est les profs qui décident, en fait, ils n'attendent pas que les nazis, ils savent que l'école va fermer, grosso modo, et dans un peu un truc d'honneur, en fait, c'est nous qu'on va fermer.
premier, ils décident collectivement de s'autodissoudre. Et donc, c'est la fin du Baos. Et ce qui est fou, c'est que du coup, la date de cette école, c'est vraiment exactement les dates, les bancs de la République de la République, 1919-1933.
L'école est définitivement fermée. Ce n'était pas une histoire facile. On se demande même comment ils ont réussi à faire leur trou à ce moment-là. C'est assez exceptionnel. Justement, on va aller voir un petit peu après. Est-ce que ça a marché, ce futurisme ? Qu'est-ce qu'il en reste ?
justement de tout ça aujourd'hui ? Alors, le bon côté, c'est qu'il y a quand même les alumnis de l'école qui ont diffusé le message, parce qu'en Allemagne, après la guerre, les anciens élèves, notamment en poste, en université, ont pu diffuser le mouvement et ont notamment diffusé...
cette pédagogie en héritage, c'est-à-dire 150 étudiants pour 12 profs, des méthodes semi-directives, la pratique quotidienne du matériau, c'était un peu une école Montessori, avant que ce soit la mode du Montessori, quoi, en gros. Et ce que disait Gropius, c'est que sa position par rapport... aux élèves, ça a été dès le début de leur laisser trouver leur propre voie.
qui t'allait laisser un peu galérer ce qui est marrant c'est que Gropius il disait qu'il y avait une grande émulation entre les profs et les enseignants tout le monde est un peu mis au même stade on laisse la parole libre aux enseignants et à côté il y a des
témoignages d'élèves de Kandinsky qui disent qu'il n'y avait que lui qui parlait, parce que sa parole était la vérité sacrée et qu'en fait on ne pouvait pas ouvrir sa gueule. Mais ce n'est pas grave dans les textes, ce n'est pas ça. Mais en tout cas, ce qui est fou, c'est que c'est une vraie avant-garde dans le sens où finalement... cette histoire qu'on vient de raconter elle est presque anecdotique dans l'Allemagne de l'époque elle concerne très peu de gens en fait
Très peu de monde connaît le Baos à ce moment-là. Et pour autant, le Baos va devenir célèbre dans le monde entier. Tu l'as dit par les anciens élèves, aussi par les anciens profs qui, en fait, sont beaucoup des personnes qui ont fui le nazisme, donc ont émigré aux Etats-Unis, notamment en Israël après la Seconde Guerre.
mondiale, où Tel Aviv va devenir une des villes phares, si ce n'est la ville phare du Bauhaus, avec quelques grandes villes américaines. Et en fait, ces idées de, il faut juste déformer purée du matériau brut, le béton, le métal, le verre, etc., qu'est-ce que c'est ?
les grandes idées qui vont inspirer dans toutes les Trente Glorieuses la plupart des bâtiments de ce qu'on appellera en fait dans le monde l'architecture internationale. En gros, celle que vous voyez dans les grands buildings très simples qui commencent à pousser dans les années 50. Cette architecture dite internationale, elle est vraiment...
dérivé du Baos. Donc, en fait, le Baos, c'est presque partout. Alors, on l'a dit, après la guerre, on retrouve l'influence du Baos dans d'autres courants architecturaux. En France, on a tendance à plus parler de Le Corbusier quand on veut parler de futurisme. Mais finalement, ça sera...
un petit peu, le Bauhaus et le Corbusier. Gros Pius et le Corbusier, en fait, ont été collègues. Ils se sont écrits beaucoup. Ils ont travaillé ensemble. Ce n'est pas étonnant. Ce qui est chouette, c'est qu'à Tel Aviv, par exemple, si vous avez l'occasion d'aller à Tel Aviv ou sur...
Google Maps. Vous avez vraiment le combo des deux, c'est-à-dire que c'est des maisons, des immeubles qui sont surpilotis. Donc ça, c'est vraiment inspiré de la pensée du corbusier. Donc il faut que l'air puisse circuler parce qu'on est en bord de mer et qu'il fait très chaud. Mais en même temps, on est sur des mouvements.
d'immeuble avec du plâtre lissé. En fait, le fait que ce soit blanc, c'est hyper important parce que ça reflète la lumière. Et ça, c'est vraiment du bas-hous. Les balcons ronds, c'est du bas-hous. Les arrondis, c'est du bas-hous. Les vitres, c'est du bas-hous. En fait, tout ça... Tout est bas-hous. Tout est bas-hous, finalement. Vous êtes bas.
On confond aussi un petit peu avec Art Deco. Je ne suis pas un expert en art. Art Deco, le point commun avec le Baos, c'est que c'est pareil comme Art & Craft. C'est ses premiers courants qui essaient de réussir. l'art, la création et l'art déco, c'est-à-dire l'art appliqué à des objets, des bâtiments, etc. Mais moi, ce que je veux dire, c'est qu'il y a aussi d'autres exemples au-delà de ce que tu disais sur Tel Aviv. On a par exemple, parmi les premiers buildings, le Seagram Building de...
New York, qui est construit par Wander lui-même. Donc on a comme ça des bâtiments très différents qui sont faits par des héritiers du Baos et qui ensuite vont inspirer tout ce que va devenir l'architecture plus tard, y compris l'idéal de...
du futur HLM c'est un peu caricaturé de dire ça mais en fait les bars HLM qui aujourd'hui sont si décriés sont pensés à l'époque comme l'apanage de la modernité parce que c'est logé beaucoup de monde à pas cher dans des choses simples efficaces confortables quand tu sors d'un bidonville t'es quand même content d'être
retrouvés dans un HLM. Donc toute cette idéologie-là, elle vient en grande partie du bar. Et au niveau des objets, est-ce qu'on le retrouve encore ? Justement, tous ces objets, ils vont connaître vraiment leur heure de gloire à partir des 30 Glorieuses. C'est des objets qui vont enfin être produits en série.
les chaises de Brouillard qui vont être produites par Tonnet, puis par Chaska, les services à café de Marianne Brandt qui vont enfin être produits, les lampes de Wagenfeld qui sont des lampes en tube métallique. Il faut taper tout ça pour aller regarder. Tout ce que vous allez voir dans un catalogue Ikea, c'est inspiré de...
ou de loin par l'esprit Bauhaus. Et en fait, ça a tellement diffusé dans le monde entier que les deux gros courants architecturaux et deux modes de vie, deux visions de l'urbanisme très marqués politiquement vont apparaître et seront nécessairement traversés par le Bauhaus. Que ce soit le brutalisme...
pour le bloc de l'Est ou toute cette mythologie des suburbs et du lotissement aux Etats-Unis. D'accord, voilà le mot de la fin. Morgane, merci. On espère que ça vous a plu. De toute façon, vous n'avez pas trop le choix parce que sinon, ça veut dire que vous êtes comme Hitler.
On espère que vous avez regardé quelques images pendant l'écoute de cet épisode. C'est indispensable. Vous ne l'avez pas fait ? Allez le faire maintenant. Les amis, on se retrouve dans deux semaines pour un autre épisode. D'ici là, vous nous réécoutez, vous nous écrivez.
Et vous nous faites un don sur YouTube. Bref, vous nous aimez. On se quitte en musique avec Malvina Reddolz. C'est aussi le générique de la série Weeds avec les little boxes. Comprenez les lotissements comme tu viens de le dire. A dans deux semaines. Bye bye. C'est parti. Sous-titrage ST' 501 Sous-titrage ST' 501 C'est parti ! Sous-titrage ST' 501 C'est parti ! Juste ça.