#13 Eric-Emmanuel SCHMITT -  Dramaturge, romancier - podcast episode cover

#13 Eric-Emmanuel SCHMITT - Dramaturge, romancier

Oct 04, 202326 min
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Summary

Eric-Emmanuel Schmitt, auteur francophone mondialement lu, se confie sur son parcours, sa vision de l'existence et sa foi inébranlable. Il aborde son rapport complexe au corps, son processus d'écriture entre ordre et désordre, et sa philosophie sur le rôle du mal dans l'histoire humaine. Il partage également son expérience marquante de sa rencontre avec le Pape François et évoque ses dernières pièces de théâtre, dont « Bungalow 21 ».

Episode description

Eric-Emmanuel Schmitt est un des auteurs francophones les plus lus au monde. Ses livres sont traduits en 43 langues et plus de 50 pays jouent régulièrement ses pièces.
Né en 1960, normalien, agrégé de philosophie,
Eric-Emmanuel Schmitt traite
des sujets liés à la condition humaine, comme la liberté, la responsabilité ou encore l'existence divine.
Il vient d'écrire la pièce Bungalow 21 qui met en scène le couple Signoret-Montand et Marylin Monroe - Arthur Miller
Il se livre avec franchise dans cette  "Conversation Intime" proposée par Catherine Ceylac. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcript

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Conversation intime avec qui ? Votre prénom et votre nom ? Alors, le prénom, il y en a deux. Eric Emmanuel Schmitt. Quelle est votre profession ? Conteur. Je compte des histoires en écrivant des pièces, en écrivant des romans, des nouvelles. et en faisant parfois des films. Mais je suis un homme qui aime dire qu'il était une fois. Votre défaut majeur. Ce fut longtemps l'impatience, mais je commence à me soigner. Et votre qualité principale ?

L'empathie. Et une philosophie de vie, si vous en avez une ? Ne pas perdre une seconde. Déguster chaque instant. se rendre compte que la vie est un cadeau et vivre de façon à peut-être pouvoir à la fin de sa vie avoir mérité ce cadeau. Est-ce que vous pensez, Eric Emmanuel Schmitt, être plus intéressant aujourd'hui qu'à 20 ans ?

J'ai cette prétention, oui. Vous remarquez, il faut se raconter des choses pour justifier les outrages du temps. Mais je suis plus ouvert qu'à 20 ans. À 20 ans, j'étais quand même... Je croyais savoir beaucoup de choses et j'ai désappris. Je sais maintenant tout ce que je ne sais pas. Et donc je suis plus ouvert à l'altérité. Quand j'affirme quelque chose, j'ai immédiatement la dimension critique de ce que j'affirme. Est-ce que l'âge apporte le doute ? Je pense que là j'apporte la nuance.

La modération ? Oui, ce qui est essentiel. C'est vrai que quand on est jeune, on affirme les choses très fort, on manifeste, on désigne des ennemis, on est un peu manichéen. Et puis, avec le temps, on apprend la complexité. Et l'intelligence, c'est la saisie de la complexité. Donc, réellement, je pense qu'on devient quand même plus intelligent dans la mesure où...

On n'est plus dans une logique de bouc émissaire et de simplification des causes. Normalia, agrégé de philosophie, vous êtes un homme traduit dans une cinquantaine de langues, vous êtes sans doute le premier écrivain francophone au lieu au monde. Est-ce que vous remerciez vos parents de vous avoir mis au monde ? Mais... Tout le temps. Y compris aujourd'hui où ils ne sont plus là.

Peut-être d'ailleurs plus facilement aujourd'hui parce qu'ils ne sont plus là. Comme ça, il n'y a pas de préambule, je m'adresse directement à eux. Et ils ne répliquent pas. Et ils ne répliquent pas, mais non, non, j'ai eu beaucoup de chance. Je suis vraiment un fils. Il y a des gens qui sont obligés de se construire dans la rébellion ou parfois dans la solitude. Moi, pas du tout. Vous n'avez jamais rien reproché à vos parents ? Si, bien sûr. Mais avec le temps...

Ces reproches ont disparu, ont fondu. Vous savez, on dit que c'est difficile d'être un père ou d'être une mère, mais on devrait se dire que c'est aussi difficile d'être un fils ou une fille. Parce que se rendre compte que ses parents existent, qu'ils ont une autonomie, qu'ils ont leur propre histoire, qu'ils ont eu leur propre souffrance.

Et que nous, on a été un élément de leur vie, et simplement un élément de leur vie, et non pas le centre absolu comme on l'a cru pendant tant d'années dans notre enfance. C'est ça, devenir un fils. Et donc moi, avec le temps, mon père qui était très dur, qui était très froid, très austère, très exigeant, je le remercie de m'avoir porté un amour conditionnel.

Et je remercie ma mère de m'avoir porté l'autre amour qui était inconditionnel. Pourquoi ? Parce que l'amour inconditionnel de ma mère m'a donné des ailes, m'a permis d'être ce que je suis, m'a donné de l'audace, m'a permis de m'envoler. Et l'amour conditionnel de mon père, je t'aime si tu te comportes bien, je t'aime si tu travailles, je t'aime si tu réussis cela, et bien ça a été un tuteur, vraiment au sens botanique.

Et donc l'équilibre des deux était nécessaire. Et du coup, ce que je pouvais sautement reprocher à mon père, je ne le lui reproche plus. Est-ce qu'eux-mêmes ont eu un reproche envers leur fils ? local je crois que Non, non, ils avaient toujours une inquiétude par rapport à moi qui était... Par rapport à votre profession ? Non, non, c'était que je ne m'épuise pas, que je n'en fasse pas trop parce que je suis quelqu'un de suractif.

Et c'était toujours, toujours leur inquiétude. Et puis que j'explose en vol parce que j'entreprends plein de choses. Et puis, avec le temps, ils avaient fini par voir que finalement j'y arrivais et que je ne explosais pas en vol. Mais c'était leur grande inquiétude. On peut parler de fierté ? Alors, mon père ne savait montrer son amour que sous la forme de la fierté.

Amén. il a été heureux et je pense que j'ai fait une grande partie de de choses dans mon existence pour obtenir la fierté de mon père parce que ça me gratifiait énormément et puis ça nous réunissait alors que l'amour était difficile à dire autrement que sous cette forme là Et mon père était en plus un grand, exactement le contraire de moi, je pense qu'il a été un dépressif chronique. Et je pense que j'ai passé toute ma vie à le rassurer.

Et finalement, c'était pas mal. Le fait qu'il soit dans l'éducation physique, tous les deux, après il a été kiné, votre père, est-ce que justement le rapport au corps, Ça vous a apporté quelque chose de leur voir ? C'est-à-dire que... D'abord, je dis toujours, bon, ils ont fait du sport pour moi, ils en ont tellement fait. Donc, moi, je suis Churchillien, no sport. et puis moi j'ai eu très longtemps un rapport très compliqué avec mon corps je pense que si j'ai commencé ma vie comme dramaturge

C'était pour que d'autres aient un corps à ma place, que d'autres corps disent mes mots, que d'autres corps vivent les histoires que j'avais envie de vivre. Je crois que j'avais un immense complexe qui me portait à être dramaturge. Et je crois que la plupart des dramaturges ont ça. On finit par être aimé. Ça aide à s'accepter et ces choses-là finissent par s'effacer. Vous dites que nous vivons un obscurantiste matériel. L'argent est au cœur de tout.

Vous, vous êtes un auteur prolixe qui génère de l'argent. à quoi il sert cet argent il assure d'abord la vie des miens Et ensuite, la vie de... Il y a beaucoup de gens qui travaillent pour moi. Au sens où moi, j'ai organisé ma vie pour être totalement consacré à l'écriture. C'est pour ça que je suis ici prolifique. Et puis, après, il y a des choses que je peux faire avec l'argent.

dont on n'a pas à parler, parce que des engagements humanitaires, etc., si on les dit, on s'en vante, si on n'en parle pas... On est dans le faux, mais bon, ça c'est une autre chose. Notamment, oui, je suis un fou de maison. Je peux passer des heures, faire des milliers de kilomètres pour trouver le tissu qu'il faut exactement là-dedans. Donc je construis mes maisons comme mes romans. J'en connais une.

Oui, que j'ai déjà refaites depuis. Alors, c'est à Bruxelles. C'est une maison, je l'ai à décrire. Il y a beaucoup d'étages. Il y en a cinq ? Cinq. Cinq étages. C'est une maison, moi, qui m'avais particulièrement étonnée et séduite par sa bibliothèque. Une bibliothèque très ordonnée. On retrouve n'importe quel essai, document, roman, par ordre alphabétique, me semble-t-il. Elle est très haute, elle est très majestueuse. Est-ce que ça, ça reflète votre caractère ?

Je ne sais pas, parce que dans mon travail, par contre, je n'ai pas du tout ordonné Enfin si, je suis très ordonné. Non. Mais il m'arrive quand même de ne pas trouver quelque chose que j'ai écrit et de le réécrire par flemme de le chercher. Et mon assistante, à ce moment-là, a toujours surpris parce qu'elle finit par retrouver le premier document, la première version d'une nouvelle, d'un chapitre, d'un texte, et me dit, tu as récréé exactement la même chose.

Oui, c'est fou ça. Mais vous avez un bureau au dernier étage, comme un peu une tour de guet, très intimiste, mais j'ai le souvenir quand même que c'était assez bordélique. Voilà. Le bureau lui-même. Le bureau lui-même. C'est très ordonné dans ma tête. Et matériellement, je suis très, très désordonné. Oui, oui, ça a toujours été. C'est pour ça que je vous dis, je préfère écrire un texte que le chercher.

Mais par contre, c'est très clair dans ma tête, le temps est découpé. Quand je dis à mon éditeur que je lui rends le 26 mars un texte, Alors qu'au mois de novembre, il sait qu'il aura le 26 mars le texte. Parce que je me connais très, très bien. Je sais combien de temps il me faut pour faire les choses. Ça, c'est l'avantage de l'âge aussi. Vraiment, j'ai fini par bien cohabiter avec moi-même.

Mais j'ai besoin du soutien des autres pour que ça soit ordonné. Comment dans l'existence vous vous servez de la philosophie ? Vous êtes agrégé de philosophie. Vous dites que l'humanité ne progresse qu'à travers les maux et les catastrophes. Il faut des horreurs pour qu'elles fassent en sorte que ça ne se reproduise plus. Je crois que le moteur de l'histoire...

C'est le mal et non le bien. Sur quoi vous reposez cette analyse ? Je suis ce que j'appelle un optimiste tragique. C'est-à-dire que je pense que l'humanité évolue, mais uniquement. à cause de catastrophes, de guerre mondiale, de pandémie, etc. C'est-à-dire qu'il faut que les hommes soient devant soit une catastrophe naturelle, mais maintenant de plus en plus, surtout devant des catastrophes provoquées par l'homme, y compris les catastrophes naturelles.

Et il faut que l'homme soit en face du mal pour qu'il cherche à faire en sorte que ça n'arrive plus. Donc en fait c'est pour ça que je dis que le mal est le vrai moteur de l'histoire. C'est pas la volonté du bien qui guide les hommes, c'est la volonté du moins pire. Et donc, optimisme tragique. Mais à Grignan, au Festival de la Correspondance, vous allez débattre avec Pascal Brotner. de la haine et de l'amour. Vous vous soutenez que vous n'avez jamais connu la haine.

Et est-ce que cette rencontre, elle repose aussi sur la foi qui est la vôtre, donc l'amour ? Est-ce que vous pourriez être l'avocat du diable et défendre l'inverse ? Défendre la haine ? Je sais que chez certains, et la preuve c'est dans cette discussion avec Pascal Bruckner, cet échange de correspondances que nous avons eu cette année, la haine peut être constructive dans la mesure où lui, il l'avait raconté dans ce très beau livre qui s'appelle Un fils rebelle.

Il avait un père à tendance nazi, violent, qui frappait sa mère et lui-même. Donc il s'est construit dans l'opposition absolue et dans la haine de tout ça. Mais moi, je pense que la haine n'est pas symétrique avec l'amour. C'est que l'amour nous lie avec les autres. L'amour est indéfiniment expansible. Alors que la haine a des actions locales. Ce n'est pas universalisable la haine.

Mais à la fois les hommes font du mal. Les hommes font du mal. Alors la haine est un principe d'unification des êtres et par exemple des nations très fortes. Quand on désigne un ennemi à un groupe d'hommes, ils s'unissent. Et tout d'un coup, ça devient un système d'explication. On l'a vu dans le nazisme avec l'Allemagne des années 30. Mais je trouve aussi, on le voit aujourd'hui dans certains partis politiques.

qui désigne un ennemi, c'est le riche, c'est l'étranger. Et les réseaux sociaux sont quand même un torrent de haine. Un torrent de haine. Non mais... Et qu'est-ce que ça dit de notre société ? Ça dit l'isolement. Je crois que les... C'est des cris d'amour déçus, des cris de haine. On crache ta haine parce qu'on n'a pas trouvé à... à s'exprimer dans un aller-retour avec l'autre parce qu'on ne sait pas communiquer moi on a de mots plus on a de haine moi on est à l'aise dans les phrases

Plus on est ténueux. Je crois véritablement qu'on dit souvent que le pétrole c'est l'instruction, mais pour moi le pétrole c'est le dialogue. Ce qui peut nous guérir de tout ça. Et les gens qui crient leur règne dans les réseaux sociaux sont désisolés. Et en fait, je n'entends qu'une seule chose derrière, je suis seul, je suis seul, je suis seul. Mais c'est l'amour qui unit.

La correspondance, elle passait autrefois par des lettres, des missives. Que la Poste mettait des jours et des jours à amener, surtout la Poste à cheval. Certes. Est-ce que vous continuez, vous, à écrire ? De l'être. Alors moi je... Envoyer des cartes postales par exemple. Non. Non. Ça c'est vrai que la carte postale... Y'a de l'être non plus. Très rarement. C'est quand vraiment je veux marquer une émotion. Donc créer un événement. Ouais. Très rarement.

Il y a d'autres formes d'écriture aujourd'hui, je veux dire, il y a les emails, j'écris des emails et parfois je les soigne, même les SMS je les soigne, parce que c'est une écriture, c'est des haïkus, c'est une écriture concentrée que j'adore. Mais je pense qu'on écrit toujours, mais on écrit différemment parce qu'on est dans l'immédiateté. Justement, écrire un SMS, c'est écrire sur une émotion, quelque chose qui va être reçu immédiatement, dont on attend immédiatement la réponse.

Ça favorise l'émotion, ça ne favorise pas la réflexion. Quand on écrivait une lettre, on savait qu'elle mettrait 10 jours à être acheminée et qu'on aurait une réponse encore que 10 jours plus tard. Forcément, la lettre était plus réflexive, plus construite. Et donc susciter peut-être moins justement de reproches, parfois même de réactions négatives. Mais je pense, là par exemple pour Grignan, cette année on a travaillé sur les lettres d'amour. Et on voit...

cette espèce de système. Par exemple, je pense aux lettres de Diderot à Sophie Volant. Moi, j'ai une passion absolue pour Diderot. Et toute cette correspondance amoureuse avec cette mystérieuse Sophie, puisqu'on n'a aucune de ces lettres à elle.

il commence souvent dans un emportement parce que c'est un homme d'humeur Diderot et puis on voit que la lettre le purge de cet emportement et qu'il retrouve la dimension amoureuse et à la fin c'est C'est une lettre d'amour alors que c'était une lettre de reproche.

dans un sms vous n'avez pas ce mouvement Eric Emmanuel Schmitt, le défi de Jérusalem, c'est chez Albin Michel, suspendre son travail, parce que vous démarrez comme ça en fait ce livre, pour partir donc en Terre Sainte, alors durant un mois. À la demande du Vatican, ça a été un sacrifice ou une véritable aubaine ? Une aubaine, absolue.

Parce que c'est un voyage, le voyage en terre sainte, c'est un voyage dont évidemment je rêvais. Bon, j'avais écrit l'évangile selon Pilate qui se passait là-bas, mais finalement sans y aller. parce que je me disais d'abord qu'en 2000 ans les choses avaient dû changer et qu'ensuite j'ai travaillé avec des livres, des films et mon imagination. Mais je rêvais d'aller là-bas, mais ma peur d'y aller était plus forte que mon envie d'y aller.

Cette peur, c'était quoi ? C'est la peur d'être déçue. C'est la peur de me trouver finalement comme un touriste et d'avoir des émotions de touriste. Et puis finalement cet appel du Vatican me fait penser que, bon, il y a des fils invisibles qui m'indiquent que je dois y aller. Et j'y viens me demandant, mais pourquoi je fais ce voyage ? Et puis au cœur du voyage, je vais comprendre pourquoi je fais ce voyage. Est-ce qu'il y a eu des moments où votre foi a été ébranlée, chahutée ?

J'ai presque honte de vous dire ça jamais. Je peux avoir des grands moments de sidération, où ma foi est comme à côté de moi. Je peux avoir des moments de colère, mais qui n'ont rien à voir avec d'indignation, de chagrin. Mais ma foi est là de toute façon. Donc inébranlable. Oui parce qu'elle relève du cœur. C'est-à-dire que c'est au niveau de la raison que j'ai des doutes. Mais au niveau du cœur, j'ai pas de doute. Pascal distinguait merveilleusement

le rôle du cœur et de la raison dans l'esprit. Il dit l'esprit, il est fait de cœur et de raison. Alors c'est vrai qu'au niveau de la raison, on doute. Par exemple, il n'y a pas de preuve de Dieu, ni de preuve de l'inexistence de Dieu. On est dans le doute. Mais au niveau du cœur, quand on a expérimenté ce que moi j'ai expérimenté dans le désert du Sahara et ensuite ce que j'ai expérimenté à Jérusalem, non, on n'a pas de doute, on consent à la réalité.

Est-ce que vous êtes fier comme un pape d'avoir rencontré le pape? Bon, je dois avouer que oui. J'étais comme un enfant. Moi j'ai rencontré dans ma vie, grâce au trajet de mes livres, j'ai rencontré des présidents, des rois, des reines, des premiers ministres, des tyrans. Ça ne m'a jamais impressionné parce que le pouvoir ne m'impressionne pas. Mais l'accomplissement spirituel.

L'élévation mentale, c'est une chose qui me fascine. Et quand je suis arrivé devant cet être-là, moi je ne rencontrais pas le chef d'un état. Le Vatican, je rencontrais un homme à l'accomplissement spirituel extraordinaire et je n'ai pas été déçu. Et lorsqu'il vous dit « Priez pour moi », Là, je crois que je n'ai pas compris. Je lui fais répéter. Lui, il parlait en italien. Moi, je parlais en français. Et And...

Et puis vous savez, je suis fils de kinésithérapeute, donc immédiatement, je regarde son corps, ses hanches, sa canne, ses genoux, et il a un grand sourire. Et il me dit, non, non, c'est pas ça. Et il monte le Vatican, et puis derrière, sans doute, toute la chrétienté. Et il dit, la tâche est lourde. Mon travail est pesant. Priez pour moi pour que j'y arrive. Alors cette modestie vers de dire moi j'ai pas d'importance, j'ai que l'importance de la mission qui est la mienne.

cette humilité absolue ça m'a profondément touché et puis je le voyais dans une sincérité totale et puis il y avait un message subliminal dessous qui consiste à dire Ta prière auprès de Dieu elle compte autant que la mienne. C'est-à-dire que vous étiez à égalité. Oui, mais ça, c'est toute sa nouveauté au pape François. de pape. Il s'est fait élire en disant je vais rendre l'Église aux Évangiles.

Et il a même dit cette chose qui a choqué tellement de personnes, il a dit que le christianisme n'appartient pas au catholicisme, le christianisme n'appartient pas à l'Église. Et il pense que tout être est légitime qui vit avec les valeurs chrétiennes pour incarner, représenter le christianisme. Et c'est ce qu'il a fait avec moi. Moi, je suis un chrétien très imparfait et un homme encore plus imparfait. Et très écubinique.

Oui, le pape François est comme ça, et moi, dans tout ce que j'ai écrit, j'ai toujours visité les grandes spiritualités du monde avec un profond intérêt humaniste. Alors, vous visitez aussi un amour particulier, qui est un symbole, qui est celui de Marilyn Monroe avec Yves Montand. Ça s'appellera Bangalow 21. Ce sera au théâtre à la rentrée. Mais sur quels documents repose cette pièce ?

Alors c'est Benjamin Castaldi qui est donc le petit-fils de Simone Signoret comme sa mère avait été adoptée par Montand aussi, le petit-fils de Montand, Benjamin a fait mon siège pour me... parler de cette histoire j'ai tout de suite compris que c'était une histoire passionnante Parce que c'était une histoire ordinaire avec des êtres extraordinaires. Une histoire ordinaire, c'est-à-dire une histoire de...

de trahison, d'adultère, de désir, etc. Bon, on connaît tout ça, mais par des êtres extraordinaires. Et moi, j'ai écrit une pièce sur deux femmes. Ce qui m'intéressait, c'était Simone Signoret et Marilyn Monroe.

Parce que c'est deux choix de féminité totalement différents. Et elles sont toutes les deux, à ce moment, elles approchent de 40 ans. À l'époque, C'était l'âge charnière, il a été repoussé depuis, mais à l'époque c'était vraiment l'âge charnière pour une femme, donc elles s'interrogeaient sur leur destin de femme. Je me suis appuyé sur, d'abord tout ce qu'a écrit Simone Signoret, du côté Simone Signoret, plus des lettres que m'a permis de lire Benjamin Castaldi.

qui m'ont éclairé sur cette... Des lettres de Simon Signoret, Edith Montand. Oui, c'était des lettres de... mais d'un amour éperdu, mais aveugle. Et acceptons l'idylle. Non. Elle en a été très malheureuse. Bien sûr, ça l'a brisé. Ça la brisait d'autant plus qu'elle croyait qu'elle était amie avec Marilyn Monroe. Donc c'était une trahison d'amitié et une trahison de l'homme de sa vie.

Et puis en plus l'humiliation internationale, elle venait d'avoir l'Oscar quand même, l'Oscar de la meilleure actrice devant Catherine Hepburn, Elizabeth Taylor et Doris Day. et Audrey Byrne, elle apprend par la presse du monde entier qu'elle est cocu. Donc c'est une femme qui a beaucoup d'orgueil en plus.

Et ça va la briser, bien sûr. Et à la fois, elle dit, mais comment résister à Marilyn Monroe ? Bien sûr, ça c'était surtout l'argumentaire d'Yves Montand qui disait... Donc elle l'avait adoptée parce que finalement, ça quand même, ça l'arrangeait. Et puis moi, je lui fais dire dans la pièce, reviens, il sera plus facile de te pardonner que de ne plus t'aimer.

Et ce qui m'a passionné évidemment c'est aussi Marilyn Monroe qui me fascinait depuis toujours. Là j'ai lu à peu près tout ce qui était possible de lire. y compris les comptes rendus de psychanalyses, parce que quand même il y a une chose épouvantable, c'est que ces psychanalystes enregistraient les analyses, ce qui est interdit. Mais du coup, on peut puiser évidemment beaucoup de choses dedans. Et voilà, cet être à la fois magnifique et perdu, resplendissant et totalement cassé.

m'a profondément ému. Et elles seront incarnées par les deux sœurs. Alors, c'est Mathilde Seigné. Elle sera incarnée par Mathilde Seigné et... Marie Monroe sera incarnée par Emmanuel Seignet et je trouve que c'est formidable qu'elles apportent leur propre histoire à cette histoire-là parce que c'est aussi l'histoire de deux choix de féminité. Tout à fait différent. On vous retrouve à Emmanuel Logemit à Grignan.

On retrouve aussi Variation énigmatique à Avignon. Oui, ça c'est un vrai bonheur parce que c'est une pièce qui a été créée en 1996 au Théâtre Marigny par Alain Delon qui faisait son grand retour au théâtre et Francis Wister. Alors moi, depuis, je l'ai vu dans le monde entier, mais en France, on ne l'avait pas rejoué.

Avec Pierre Rochefort et Hugo Becker. Et là, Pierre Rochefort et Hugo Becker, c'est-à-dire une nouvelle génération d'acteurs, une modernité qui correspond aujourd'hui et ça donne une... une pêche et une force incroyable à l'histoire. Donc ça a été un grand bonheur de découvrir ce spectacle qui sera au Chelle Noire à Avignon. Comment vous aimeriez finir cette conversation intime ? J'aime pas finir. Alors, on recommence. Merci beaucoup. On se retrouve pour une nouvelle conversation.

dans la semaine prochaine.

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