Le couple hétérosexuel coûte-t-il trop cher aux femmes? - podcast episode cover

Le couple hétérosexuel coûte-t-il trop cher aux femmes?

Oct 20, 202143 minSeason 5Ep. 85
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Tous les deux mois, C'est Compliqué passe au format discussion. Pour ce premier talk de la saison consacré à l'hétérosexualité, Lucile Bellan accueille Lucile Quillet, journaliste et autrice du livre Le Prix à payer: ce que le couple hétéro coûte aux femmes et Hannah, qui a fait le choix de ne plus être en couple qu'avec des femmes.

Tous les quinze jours dans C'est compliqué, vous nous racontez vos histoires dans toute leur complexité. Une chroniqueuse vous répond et vous aide à y voir plus clair. Cette chroniqueuse, c'est Lucile Bellan. Elle est journaliste: ni psy, ni médecin, ni gourou. Elle avait simplement envie de parler avec vous dans ce courrier du cœur moderne.

Si vous voulez vous adresser à Lucile, vous pouvez enregistrer un message sur votre téléphone et nous l'envoyer par mail à [email protected], ou nous envoyer une note vocale par WhatsApp au 07 61 76 74 01.

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C'est compliqué est un podcast de Lucile Bellan produit et réalisé par Slate.fr sous la direction de Christophe Carron et de Benjamin Saeptem Hours.
Production éditoriale, réalisation et montage: Aurélie Rodrigues
Musique: «Eyeliner (LilRod Edit)», Underbelly


Hébergé par Audion. Visitez https://www.audion.fm/fr/privacy-policy pour plus d’informations.

Transcript

Slate Podcast Toutes et à tous, je suis ravie parce que c'est notre premier talk C'est compliqué de la saison. Cette année, un épisode sur quatre est au format discussion. Aujourd'hui, j'ai avec moi Lucille Quillet et Anna et nous allons parler de l'hétérosexualité. Lucille, tu es journaliste et autrice du livre « Le prix à payer ». Ce que le couple hétéro coûte aux femmes, aux éditions Les Liens qui Libèrent. Bonjour Lucille.

Bonjour Lucille. Et Anna, tu es notre témoin du jour. En tant que femme initialement bisexuelle, tu as fait le choix de ne plus être en couple qu'avec des femmes. Bonjour Anna. Hello. Alors dans son livre Réinventer l'amour, comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles aux éditions La Découverte, Mona Cholet fait un peu un état des lieux du couple hétérosexuel. Alors il y a différents niveaux, c'est-à-dire sur la question des violences, sur la question...

de l'argent sur la question de l'amour et des clichés qu'il peut y avoir autour de l'amour. Et il y a une phrase que j'ai retenue, qu'elle a dit dans la presse, je crois que c'est dans Le Monde, que je trouve très forte. Le modèle actuel de l'amour hétéro ne fonctionne que lorsque les femmes ferment leur gueule.

Lucille, tu as décidé d'aborder les difficultés des femmes dans le couple hétérosexuel à travers le prisme de l'argent, spécifiquement dans ton livre, comme Titu Lecoq dans le podcast Rends l'argent, qui a été diffusé sur Slate. Pourquoi tu as choisi cet angle ? En fait, pour moi, l'argent, c'était un peu un prétexte. Étant journaliste et donc ayant écrit beaucoup d'articles sur...

La vie des femmes, leur couple, leur sexualité, la contraception, leur travail, leur vie. Et aussi dans ma vie personnelle, je voyais bien que quand les femmes parlaient de... des injustices qu'elles ressentaient ou des inégalités qui les empêchaient d'être heureuses. on allait toujours leur opposer que c'était subjectif, que c'était peut-être de l'hypersensibilité. Parfois, c'est aussi l'argument un peu typique de l'hystérie. On remet le sujet sous le tapis.

en disant « mais c'est ton cas particulier, tu ne peux pas faire de généralité avec ça ». Moi j'avais depuis longtemps des indignations personnelles. qui m'ont servi d'intuition pour faire des articles, des angles, explorer des choses, par les témoignages de femmes que j'ai recueillies, par les avis des sociologues, par les chiffres aussi qu'il y a. Moi, je me suis spécialisée sur le travail des femmes.

Le travail des femmes, c'est le lieu qui est entre la vie privée, la vie pro et les injonctions de la société. Donc c'était très parlant. Donc en fait, moi, mes intuitions, on va dire, elles ont été confirmées. Parfois, j'ai aussi eu des révélations. Et en fait, je me suis dit, pour parler de tout ça...

de tout ce que les femmes donnent et de tout ce qu'elles ne récoltent pas aussi en reconnaissance. Il faut parler de la langue universelle de l'argent. C'est pas la langue des hommes, mais c'est une langue qu'ils pourront difficilement contrer. Les chiffres, a priori, on peut les discuter, mais pas trop quand même. C'est là où je me suis dit qu'en mettant en perspective tout ce que j'avais récolté comme idée au fil de mon activité...

Je trouvais ça pertinent parce qu'il y a la charge esthétique, il y a la charge contraceptive, il y a la gestion du budget dans un couple qui n'est pas forcément égalitaire. la répartition des dépenses, les carrières des femmes freinées qui du coup bénéficient aux carrières des hommes et puis après il y a le coût de la séparation aussi qui est...

souvent vecteur d'appauvrissement pour les femmes, qui gèrent les enfants. Je ne vais pas faire tout le menu réjouissant, mais la note était un peu salée. Je me suis dit qu'il faut traduire ça en chiffres et là, on pourra parler tous ensemble sans... Sans mettre le sujet sous le tapis.

Tu parlais de révélation, qu'est-ce que tu as découvert en écrivant le livre ? Je dirais que ma définition du travail s'est élargie. Moi j'ai commencé à parler du travail des femmes, j'étais journaliste pour le site Madame Figaro. Je trouvais qu'on constatait beaucoup les inégalités au travail, qu'on ne donnait pas beaucoup de solutions. Donc j'ai commencé à faire des articles plus de coaching pro avec des coachs. Donc c'était un peu dans l'esprit empowerment.

Je continue de parler de coaching pro aujourd'hui. J'écris un livre de coaching pro, donc je veux dire, je ne vais pas renier ça. on peut vraiment agir sur ses freins et sur ses biais, sur toute cette éducation qui nous a pénalisé et qui fait que Dans notre carrière, on part toujours 20 mètres en arrière. Mais à côté, je faisais aussi des articles avec des témoignages de femmes où on voit que leur vie privée impacte leur carrière et que ça, le mindset, comme on dit, n'y peut rien.

Il y a du sexisme et des discriminations dans le monde du travail et le mindset ne peut rien quand on est harcelé sexuellement, quand on est discriminé au retour d'un congé maternité, quand on subit du sexisme, quand on est jugé moins compétente, quand on est jugé sur son physique, bref, tout ça. Les femmes, elles peuvent agir, mais on ne peut pas se sur-responsabiliser pour tout. Moi, ça a un peu ouvert mon champ. Et après, vraiment, en écrivant le livre...

J'ai réalisé que le travail, ce n'est pas un contrat de travail et un salaire et des cotisations retraites. C'est une activité qui génère une valeur ou des opportunités pour un autre bénéficiaire que soi. En plus, ça me rendait dingue aussi d'entendre que les femmes étaient nulles en argent, qu'elles n'en avaient pas beaucoup, qu'elles produisaient quand même moins, alors qu'en fait, elles produisent une valeur immense, mais qui n'est pas restituée dans leurs mains.

qui est répercuté plutôt dans la carrière de leur conjoint, qui bénéficie à la société, qui bénéficie à l'État. S'il n'y avait pas des femmes autant à temps partiel ou mère au foyer, on aura un problème de crèche. Si les femmes ne géraient pas la contraception toutes seules, on aura une crise sanitaire avec plein de problèmes de...

de maladies, de grossesses non désirées, de plein de pères qui auraient des enfants dont ils ne voudraient pas. Il y aurait plein de secteurs aussi économiques qui, je pense... serait bien embêtée parce qu'on ne pourrait plus être aussi présentéiste, parce qu'on ne serait plus dans cette logique hyper productiviste, parce que les gens devraient sortir à 17h30 et aller tous chercher leurs enfants à l'école si chacun se responsabilisait.

Les carrières des hommes sont ce qu'elles sont aujourd'hui parce qu'il y a des femmes qui travaillent gratuitement à la maison. Et donc quand on dit aux femmes, rattrapez les hommes, ayez les mêmes carrières qu'eux. C'est souvent parce qu'il y a d'autres femmes qui sont moins bien payées qui peuvent faire ce travail. Donc là, je trouve que ça lance une discussion intéressante sur qu'est-ce que le travail.

comment on le remodèle pour qu'en fait réussir, ça ne soit pas forcément conditionné au fait qu'il y ait quelqu'un en bout de chaîne qui ne soit pas forcément rémunéré à sa juste valeur. Donc c'est une réflexion sociale même, globale en fait, de société. Oui, complètement. Pour moi, il s'agit de justice sociale. Donc je sais qu'aujourd'hui, on...

Il y a beaucoup de femmes qui se demandent comment elles peuvent changer leur couple. Est-ce qu'il faut rester dans le couple ? Je trouve que c'est, encore une fois, les responsabiliser. Encore une fois, trop injuste de vouloir être un modèle d'exemplarité dans une société qui ne l'est pas. Je trouve ça difficile de dire moi j'ai 20 sur 20 à l'égalité dans une société inégalitaire. C'est un peu un comble que ce soit à nous de faire ça alors que c'est nous qui en subissons les conséquences.

Moi je pense qu'on ne fait pas forcément de sa vie une œuvre militante. Le but c'est d'être heureux, pas d'être parfaite. Pour moi c'est vraiment une question de société et d'État. Moi j'ai découvert plein de trucs hyper sexistes dans les logiques de l'État. qui m'ont beaucoup choquée. Et c'est là où on se dit, c'est pas qu'une question d'hommes-femmes, c'est une question de société, de reconnaissance globale du...

travail qui est fait. Moi je parle du travail des femmes mais en fait je pense qu'après ça fait reconsidérer plein de choses de façon transversale dans une logique de... Oui, de justice sociale. C'est une question de pouvoir en fait aussi. Oui, c'est une question de pouvoir et puis c'est une question de valorisation. Qu'est-ce qu'on valorise ? Qu'est-ce qu'on valorise pas ? Pourquoi ? Moi je me demande dans le bouquin pourquoi une mère au foyer, elle a pas les mêmes droits ?

pourquoi déjà elle n'a pas de salaire, pourquoi elle n'a pas des droits au chômage et des droits à la retraite, plus qu'un directeur marketing de Fleury Michon. Là, c'est aussi reconsidérer l'utilité sociale des métiers. On en a parlé pendant le confinement.

Moi, tout ce que dit Dominique Méda, je trouve ça hyper intéressant. Donc en fait, ça ouvre beaucoup plus de champs et se demander où va l'argent, qui le tient, donc qui a le pouvoir, qui est reconnu, qui est valorisé et qui a des facilités aussi. dans la vie du coup, donc tout ça après s'entretient évidemment.

Tu parles de femmes qui cherchent des solutions et qui, même si, encore une fois, il ne faut pas se mettre d'injonction à la perfection et à résoudre à titre individuel des problèmes qui sont beaucoup plus globaux et sociétaux. On va enchaîner avec toi Anna qui a réfléchi en tout cas à comment atteindre ton bonheur dans la société et dans la vie privée, dans ta vie privée. Mais avant de parler de ton expérience, je voudrais citer Virginie Despentes, la reine Virginie Despentes.

qui a réfléchi à la question de l'hétérosexualité. Donc je la cite. Sortir de l'hétérosexualité a été un énorme soulagement. Je n'étais sans doute pas une hétéro très douée au départ. Il y a quelque chose chez moi qui n'allait pas avec cette féminité. En même temps, je n'en connais pas beaucoup chez qui c'est une réussite sur la période d'une vie.

Mais l'impression de changer de planète a été fulgurante. Comme si on te mettait la tête à l'envers en te faisant doucement un tour complet. Et c'est une sensation géniale. On m'a retiré 40 kilos d'un coup. Avant, on pouvait tout le temps me signaler comme une meuf qui n'était pas assez scie ou qui était trop comme ça. En un éclair, le poids s'est envolé. Ça ne me concerne plus. Libérée de la séduction hétérosexuelle et de ses dictates.

D'ailleurs, je ne peux même plus lire un magazine féminin. Plus rien ne me concerne, ni la pipe, ni la mode. Alors il y a l'essayiste américaine Jane Ward dans un livre qui s'appelle La tragédie de l'hétérosexualité. qui aussi a réfléchi à la question du lesbianisme politique et qui a confié son soulagement. de sortir de la culture hétéro, parce que du coup là il est plus question de culture de l'hétérosexualité que de réelle.

orientations sexuelles et qui se sont soulagées d'avoir, je la cite, perdu le conformisme, l'ennui, les oppressions, les déceptions et les frustrations de l'hétérosexualité. Anna, est-ce que c'est un sentiment que tu partages ?

Je pense que je me suis libérée d'un poids, mais pas le poids que je pensais. Initialement, je pensais que je me libérais de m'occuper des factures des mecs, être leur psy, être leur coach de vie, être leur femme de ménage, être la femme qu'ils appellent en disant comment est-ce que je cuisine une butternut. je pensais que c'était ça et en fait je me suis rendu compte que c'était beaucoup plus loin, c'était plus

l'image que j'ai des hommes et le fait que j'ai besoin de leur validation non-stop. Et je pense que ça, c'est vraiment d'avoir été éduqué par eux. Une mère célibataire qui a jamais digéré son divorce et d'être une mère célibataire au chômage toute sa vie avec deux enfants à charge. Donc ça rejoint un peu la discussion qu'on a eue juste avant.

Et de me dire tout le temps que toute ma vie, il faudrait que j'ai un homme si jamais je suis dans la galère. Parce que quand on est une femme, on sait qu'on va être moins payé. on sait qu'on va devoir faire des petits jobs, on sait que ça va être dur. Et je me souviens, j'ai dû travailler longtemps en tant que serveuse pour pouvoir payer mes études, mon loyer, l'argent de poche de mon frère, parce que c'est un garçon, c'est différent.

Alors qu'on a le même âge. Et j'ai eu pas mal de mes copains qui me disaient mais je pourrais pas me rabaisser à être serveur quand même. Alors qu'ils vivent chez moi. Je payais le loyer, je payais les courses, je payais les restos, je payais les cadeaux d'anniversaire des potes. Je les aidais à faire leur déclaration d'impôt. Et qu'est-ce qui me permettait de faire tout ça ?

1. ma charge mentale de femme 2. l'argent d'être serveuse parce que pour moi c'était pas avoir un sous-job c'est avoir un job qui va m'aider à me démerder et à payer mon loyer parce que moi je peux pas appeler ma mère pour me dépanner comme eux ils le faisaient Donc c'était surtout ça qui était un poids pour moi, de toujours devoir avoir la validation des hommes et de toujours devoir m'occuper d'eux.

Comme si j'étais toujours leur babysitter, comme si dès qu'ils ont un conseil, on va appeler Anna, elle a toujours un conseil. Fais Google. Va voir une psy, s'il te plaît. J'aimerais savoir le nombre de femmes qui vont chez le psy pour leur mec. Pour leurs frères, pour leurs pères, pour leurs onges, pour leurs ex.

Combien en a on sait à qui envoyer la facture franchement ? Et je vais citer quelque chose que j'ai vu sur Twitter. On est les filles des femmes qui ne font pas aller voir des psys. Parce que malheureusement on leur disait que si tu vas voir un psy c'est que tu as un problème et que tu ferais mieux de t'occuper de ton homme. Alors qu'en vrai c'est l'homme qui a dû voir un psy.

Et c'est le meilleur corps du voir des psys. Et donc ça déjà c'est un poids en moins, mais aussi le poids en moins de ne pas me dire... putain faut que je me maquille sinon il va trouver que j'ai l'air moche ah non je me suis maquillé il déteste quand je me maquille on dirait un pot de peinture ah il aimait pas cette robe ah je vais mettre des talons ah bah non il est plus petit que moi je vais pas mettre de talons

Le nombre de talons que j'ai pas bordé pendant 5 ans, si vous saviez. Donc c'est vrai que ça m'a fait un point en moins. Et c'est vrai qu'il y a moins ce côté male gaze qu'on a au quotidien avec un homme quand on sort avec une femme. Moi j'ai eu des ex qui me trouvaient merveilleuse sans maquillage ou merveilleuse en robe ou en baguie ou en jean trouée, on s'en fout. Sans forcément de commentaire sur mon apparence.

Ou sur comment je dois me comporter en société. Bref, je suis sortie avec une fille qui malheureusement avait de la misogynie intégrée. Et là c'était pareil, c'était t'es plus belle sans tatouage, t'es plus belle sans maquillage.

Ou t'es pas obligée d'être féminine. Bah oui, mais si j'aime les robes sixties, c'est pas grave en fait. J'ai le droit d'être qui je suis et je pense qu'il y a malheureusement aussi certaines femmes qui, je m'inclue dedans, de la misogynie intégrée et c'est très compliqué de...

de s'en défaire. Oui parce que c'est pas la panacée quand on parle de lesbiennisme politique, d'ailleurs il y a plusieurs débats qui entrent en ligne de compte, c'est à dire est-ce qu'on a le choix ? Est-ce que c'est quelque chose qu'on peut choisir ? Moi du coup en tant que femme bisexuelle je pense que j'ai moi le choix de décider de ne pas me mettre volontairement en couple hétérosexuel.

Je le ferai probablement un jour dans ma vie. Je pense que quand j'y serai confrontée à cette question-là, ce que je fais en couple, je pense que ça va devenir naturellement parce que je ne me vois plus à mon âge me reconfronter à éduquer quelqu'un comme ça m'est arrivé avec mes ex-hommes. C'est énormément d'énergie et de temps que je n'ai plus envie de donner aujourd'hui.

C'est aussi pour ça qu'on prend le choix de ne pas quitter les gens. Les femmes, souvent, ne quittent pas quelqu'un parce qu'elles se disent « mais j'ai tellement mis d'énergie dans cette création de couples, de décorations d'appartements, de mecs qui à peu près descendent ».

que je ne vais pas partir, quoi. Et c'est vrai que c'est des constats aujourd'hui que moi, je... Parfois, c'est compliqué de partir. C'est la question de l'argent que tu poses dans le livre aussi, c'est-à-dire, combien ça coûte de quitter un homme quand t'as une femme ? de part de niveau de vie pour une femme.

En plus, quand il y a les enfants, on leur demande de faire plus avec moins. C'est aussi la question de choix des meubles, de comment tu te sépares aussi, ce que tu récupères dans l'appart ou pas ? Dans le livre, je suis assez virulente contre les couples.

qui font 50-50. Je trouve ça incroyable. En tant que femme, on doit défendre notre honneur et dire, regarde, je suis indépendante, je sors ma carte bancaire et on fait 50-50 et je suis pas une femme entretenue. Encore une fois, c'est à nous d'être exemplaires alors que personne ne l'est autour de nous. Bon, la limite quand on gagne à peu près les mêmes salaires, oui, ok, ça s'entend de faire 50-50. Tu vois, j'ai interrogé des couples qui avaient des gros écarts de salaire.

et qui font 50-50. Du coup, l'homme va même plus s'épargner, investir, faire des choses qui vont lui faire une capitalisation. sur le long terme, beaucoup plus importante comme sa carrière. Il y a plein d'hommes qui disent « mais moi je me fais chier à travailler pour ma famille ». Je pense qu'ils se font vraiment chier dans leur carrière et qu'ils n'aiment pas leur job. Et qu'ils le font parce que c'est des hommes et qu'on leur a dit qu'il fallait qu'ils ramènent le gibier sur la table.

Ils ont aussi des injonctions qu'ils ont sur le dos, sauf qu'au final ils ont plus d'argent et plus de moyens derrière. Donc c'est pas pareil, mais peut-être qu'ils aiment pas leur carrière, mais en attendant, ils garderont toujours leur évolution de salaire, leur évolution professionnelle, leur droit au chômage, leur droit à la retraite. C'est en leur nom seul.

Et c'est en fait au moment d'une rupture où bam, tu vois, le rideau se lève et on découvre qu'on était à l'égalité quand on s'aimait et que théoriquement ce qui était à moi était à toi. Mais en fait dans la rupture ça se passe pas du tout comme ça. Un livre, je pense que ça a été le clou du spectacle qui m'a incité à écrire le prix à payer, c'est la lecture du genre du Capital.

qui est un livre que je recommande mille fois sur comment la famille, plus généralement que le couple, reproduit les inégalités de capital et de patrimoine entre hommes et femmes. Donc en effet, il n'y a pas toujours les moyens de partir. Il y a des femmes qui sont à temps partiel, il y a des femmes qui sont freelance pour s'adapter à la carrière de leurs hommes. Comment je retrouve un appartement ?

Est-ce que je vais obtenir un bail ? Il y a plein de choses. Moi, j'ai vécu à l'étranger, donc je me suis un peu plus penchée sur la situation des femmes d'expatriés. Il y a des femmes d'expatriés qui n'ont rien, qui sortent, elles n'ont rien.

Donc on leur dit, oui, mais tu as vécu une vie très riche, tu es dans des pauvres appartements, tu as eu une vie de luxe. Mais en fait, c'est des femmes pauvres dans des foyers riches. Et ça, on s'en rend compte quand il y a une séparation. Et cette séparation, elle arrive quand même. relativement souvent. Donc c'est vrai qu'il y a aussi un problème là-dessus de l'indépendance économique des femmes, tout simplement. Même sans parler d'argent, ce que tu disais tout à l'heure, Lucille.

Tu parles du fait que souvent quand tu t'investis dans une relation, à la fin tu te dis j'ai investi tout ça pour rien. Et je pense qu'au moins une fois dans notre vie on s'est tout dit. punaise c'est la prochaine qui va en profiter parce que tu sais que la fille d'après elle va prendre tarif

Elle va prendre cher, mais toi, t'as un petit peu monté la barre d'un cran, mais la barre, elle est toujours au sol. Oui, elle va prendre la fille moins chiante, entre guillemets, qui est plus docile, entre guillemets, et qui va pas faire Ou qui est dans sa fiche Bristol, tu sais, elle coche toutes les casques qu'il voulait. Ouais, voilà, tu vois, là... Qui est un peu plus jeune, qui gagne un peu moins

qui veut un enfant ou qu'on veut pas, qui est de gauche ou qui est de droite, qui est artiste ou qui est trader, c'est selon sa fiche. Franchement c'est triste. Le premier prix à payer, en fait, au-delà de l'argent, tu vois, pour moi, il est symbolique. C'est l'oubli de soi, quoi. La santé mentale. Ouais, la santé mentale. C'est-à-dire que le prix à payer, c'est de se moduler sans arrêt. Et moi, je sais que quand j'écris la partie sur la charge esthétique... Donc tout ce qu'on fait à...

J'ai adoré ce chapitre parce que du coup tu fais la liste de ce qu'il y a dans ta salle de bain et de combien ça coûte ! et de ce qu'il y a à ton mec et tu te dis bah du coup lui il se sert dans mes crèmes quand il en a besoin ah non lui il se sert pas dans mes crèmes il y a des mecs qui se servent dans les crèmes lui il se sert pas dans mes crèmes mais lui il a rien voilà en fait j'explique l'exercice que je recommande à tout le monde

C'est d'aller dans sa salle de bain et vous regardez tout ce qu'il y a autour du lavabo et dans les tiroirs. Et on fait le panier moyen. Donc quand on enlève le dentifrice, le déodorant, la brosse à dents, les choses que des gens normalement propres ont. moi j'avais un panier de 1000 euros à peu près, de maquillage, de crème, de sérum, de masque, de fer lissé, de vernis, de tout ça.

Et mon conjoint, il avait 4,99€. Donc, encore une fois, personne ne me force à faire tout ça. En parlant de la charge esthétique avec d'autres femmes, c'est quelque chose... qui revenait très souvent. Souvent, elle se mettait sur la défensive. Je pense que personne n'a envie d'être une victime, évidemment. Donc on trouve toujours des...

des stratagèmes pour se rassurer, mais j'ai choisi, mais je m'aime comme ça, j'adore me maquiller. J'aime beaucoup me maquiller et m'étaler 36 crèmes sur le visage. Et en fait ce que je trouve dingue, c'est qu'on a été éduqués pour raboter notre corps, dominer notre nature et domestiquer nos corps. Et moi c'est vrai que c'est quelque chose que j'ai toujours...

Trouver très violent, c'est des actes de non-amour qu'on commet sur nous pour obtenir l'amour des autres. Et pour moi, ça, c'était comme montre-pâte blanche. montre comme tu te docilises toi-même, que tu enlèves tous tes poils, que tu te modifies tout le temps, que tu surveilles ton poids, toute cette charge mentale du... du corps et cette charge financière aussi que je trouve épuisante et injuste et symboliquement violente en fait. Est-ce qu'on peut être aimé en étant poilu ?

Je pense qu'il y a plein de femmes qui disent « mais quand même, tu fais pas d'efforts, t'es pas motivée ». Tu pourrais prendre soin de toi, ça aussi, mais c'est un truc qui m'a rendu dingue. Je suis allée dans un rayon de parapharmacie et j'ai relevé le... tous les adjectifs qu'on collait aux produits cosmétiques, et c'est que du soin de soi, de...

de bien-être, alors que, bon, en fait, on le fait parce qu'on est complexé, quoi. Donc, est-ce qu'on peut pas être aimé différemment ? Et ça aussi, je le dis dans le livre, est-ce que vous, les hommes, votre façon de nous aimer aussi, politique, est... Vous pourriez nous aimer différemment, ça serait agréable et sans doute qu'on pourrait aussi plus les aimer pour nous aimer comme ça. Mais voilà, ça c'est du miroir miroir.

Moi, j'y pense souvent dans les phases d'épilation. Maintenant, ça fluctue, mais j'ai eu ma phase, j'épile tout le temps, impeccable, il faut être douce, c'est important, machin. Et puis, en fait, régulièrement, je le refais. Mais à chaque fois, je me dis... Mais c'est un peu contradictoire parce que du coup il y a la partie, mais pourquoi tu le fais ? Parce que ça fait mal.

Ça coûte cher, c'est du temps, c'est de l'énergie. Je n'ai pas envie. Je me rends compte en y allant que je n'ai pas envie d'aller chez l'esthéticienne. Personne gentille au demeurant, mais je la déteste. Du coup, j'y vais et je me dis, putain, je ressors la carte bleue et je n'ai pas envie. Et après coup je me dis mais en plus je suis une mauvaise féministe. Et du coup, il y a vraiment ce double tranchant de truc de « je me fais mal ».

Je ne sais même pas pourquoi je le fais. Et après, je me dis, le pire que tout, c'est que c'est en plus quelque chose de négatif ou mon combat général. Et c'est vraiment assez ambivalent, difficile, douloureux à tous les niveaux de la chaîne. Et en fait, je me rends compte que les moments où je me sens le mieux avec ça, c'est quand je n'y pense pas.

C'est-à-dire globalement quand j'ai plus de poids, mais du coup, il y a des petites phases d'apaisement là-dedans. Pourquoi on le fait aussi ? Parce que c'est pas... Il y a la pression sociale. Oui, voilà. Je prends vraiment l'exemple de l'épilation, parce que je pense que c'est une de mes premières indignations. T'es ado et après, quoi. On nous dit, ouais, mais vous avez le choix. Mais tous les choix ne se valent pas. Si demain j'arrête de m'épiler, je vais au travail...

Si je travaille dans une entreprise, je suis freelance donc c'est pas le cas, mais si je travaille dans une entreprise et que j'arrive en débardeur avec les aisselles poilues, les cheveux gras, pas maquillés, il y a un backlash aussi au niveau professionnel parce que le male gaze dont tu as parlé, Anna, Il est transversal à toute la société et il est aussi dans la façon dont nous on se trouve jolie, dans la façon dont on est jugée compétente ou pas, ou motivée ou pas. Le corps c'est...

C'est un peu un CV bis, quoi. En fait, c'est injuste. Moi, j'avais envie de te demander, du coup, qu'est-ce que t'as fait de tout ce temps gagné ? Moi, je parle d'argent, mais en fait, le temps, c'est de l'argent, blablabla, mais l'énergie et le temps... qu'on passe pas dans cette dévotion-là pour cocher ces cases-là. Je trouve ça merveilleux d'imaginer ce qu'on en ferait.

Après, en termes d'épilation, j'adore mettre mes jambes dans des draps frais quand je vais me coucher. Donc je continue de temps à autre à me raser les jambes. Non, le truc a tout changé, c'est quand je me suis rasé le crâne. Et là, tu gagnes vraiment une demi-heure à une heure tous les matins.

Parce que moi, j'ai les cheveux de nature très bouclés. Et du coup, ça me prenait entre une demi-heure si j'ai pas le temps, sinon 1h30, voire 3h de séchage. Et quand t'as le crâne rasé, t'oublies, t'as pas ce temps. Mais en revanche, quand t'as le crâne rasé et que tu crois que t'es bi, aucun mec ne vient te voir. Tous les mecs qui venaient me voir me disaient « Oh, t'es lesbienne ? »

Moi je pensais que j'étais hétéro à l'époque. Donc je fais bah non. Ils font non mais t'es forcément bi. Tu fais non. Et à l'époque ça se faisait pas trop en fait quand je l'ai fait. Donc évidemment c'est plus compliqué. Mais j'ai pas changé ce temps parce que je t'ai demandé si je me maquillais pour les hommes.

En fait, je me maquille pour moi. C'est vrai que j'ai souvent l'impression que je peux aller dans un travail et ne pas me maquiller ou ne pas m'épiler ou autre. Et ça dépend pour qui je bosse. Et je vois que rien que mon dressing change selon mes années. Si je bosse en agence de pub, je vais être tout le temps en petite robe, en petit talon, je vais être maquillée, je vais être coiffée tous les jours.

Si je bosse pour une boîte écolo, alors là on s'en fout, je viens avec ma gueule de bois de la veille, je mange un sandwich en guise de petit déjeuner à 10h et tout va bien. Et t'as d'autres jobs où c'est un peu l'entre-deux. Et en fait, les jobs où je suis obligée d'être au top du top du male gaze, c'est parce que c'est que des darons en costard qui me jugent. Moi j'ai eu un client, il m'a appelé la petite, je fais un mètre 75 voire 77.

J'ai 31 ans, il m'appelait la petite environnement à la troisième personne, il était avec son petit costard et il fallait que je sois avec les dernières tenues Zara ou HM alors que je m'habille qu'en seconde main et que je sois maquillée tous les jours avec la visio à chaque réunion.

Alors que deux heures après, j'avais une réunion avec d'autres clientes et elles, elles s'en foutent. Tu sais qu'il y a des secteurs professionnels où il y a des remboursements de frais de maquillage, coiffure et tout. À la limite, je trouve ça moins hypocrite. Tu sais qu'il y avait ça en restauration. J'avais connu une fille qui bossait chez COS.

À l'arrivée, il n'y a pas de talons, ils ont sorti 100 balles de la caisse, ils font tiens, tu te prends des vrais talons et tu vas pas chez H&M. C'est sexiste, mais à la limite, c'est pas toi qui paye. Oui. Après, est-ce qu'ils payent les semaines orthopédiques, je suis pas sûre. Ah ouais, non, ça... Ouais, j'ai une grande tante qui me disait, mais Lucille... les talons, ma santé...

À l'échelle d'une vie, ça aussi, ça fait partie des coûts que tu payes quand t'as plus 70 ou même avant. En fait, tu les as avec à peu près tous les trucs esthétiques, c'est-à-dire que pour les cheveux, en termes d'extension permanente, de trucs selon les modes. Tu te niques les cheveux, le lissage brésilien sur les ongles, tout ce qui est vernis permanent, semi-permanent, tu peux te niquer les ongles.

En fait c'est des trucs qui sont pas anodins ce qu'on fait à nos corps et t'en paye le prix à des niveaux divers et variés, même au niveau alimentaire parce qu'on a la culture du régime qui est très très forte.

Dans le patriarcat et dans la culture du couple hétérosexuel avec la femme qui est tout le temps plus petite au régime et gna gna, pendant que l'homme doit manger de la viande et des pommes de terre, beaucoup de féculents. Du coup au final ça a des conséquences sur notre santé. Mais même les dommages collatéraux de la contraception.

J'avais fait un article sur la charge contraceptive dans le couple et c'était marrant, il y avait un homme qui avait témoigné et qui m'avait dit c'est quand j'ai vu que la pilule diffusait des hormones dans l'urine qui étaient nocifs pour les poissons, que je me suis dit quand même que c'était pas bien et tout.

pour ma conjointe, qu'est-ce que ça doit être ? Et tu dis, c'est dingue. Il y a une forme d'empathie, mais très très éloignée. Je vois les sushis, je pleure, mais je rappelle que ça se réveille tous les jours. Après, c'est bien que la réflexion soit montée quelque part au cerveau. sa conjointe ne prend plus la pilule et il remettait des préservatifs. Est-ce que ça va jusqu'à la réflexion de la vasectomie ? Non, parce qu'ils n'avaient pas encore d'enfants à l'époque.

Du moins, c'est le choc. Il y avait des poissons qui lui a fait réaliser que c'était aussi nocif pour sa conjointe. Les dommages collatéraux liés à la contraception. Le seul intérêt d'être lesbienne. C'est que t'en as plus. Moi, j'en laisse que j'ai l'endométriose, mais normalement, tu n'es pas censé prendre de pilules, tu n'as pas pensé à acheter les capotes.

Tu n'as pas à compter tous les mois parce qu'en fait t'as tes règles, mais normalement tu n'as plus le budget pilule et la charge mentale de te dire à 18h Je vais prendre ma pull, faut pas que j'oublie, sinon je vais devoir acheter un test dans 5 jours et faire pipi.

et pas le dire à mon mec et le mettre dans les toiles de la salle de bain et tout jeter avant qu'il arrive. C'est le seul intérêt. C'est vrai que je te rejoins sur le maquillage, on peut se maquiller pour plein d'autres choses comme... La mode, pour moi, ce n'est pas du tout un outil d'asservissement des femmes. Ça sert à plein d'autres choses. Le maquillage aussi, c'est des modes d'expression après.

Pourquoi on le fait ? Est-ce qu'on le fait vraiment pour nous ? Encore une fois, tu reviens à l'oubli de soi. Est-ce que tu as l'impression d'avoir appris des choses de toi-même ? Moi, je suis vraiment rendue compte, quand une relation se termine avec quelqu'un, c'est là où je réalise. Comme un peu ratatou qui croque dans la courgette et il voit des trucs qui apparaissent de partout.

Je réalise à quel point la relation était vraiment nulle et toutes les petites phrases pourries que m'a dit la personne. Et après j'essaie de me construire en me disant que ces phrases étaient nulles. Et du coup en me débarrassant de tous ces mecs nuls, vraiment nuls, je sortais avec eux mais en plus... Il me plaisait même pas en fait, c'est juste que j'étais éduquée en disant tu vas mourir via.

Tu vas mourir vierge. Parce qu'au lycée, il fallait que dans les films, tout le monde ait couché en seconde, en première avec un mec. Moi, mon premier bisou, je crois que je l'ai eu à 18 ans, donc ça passait pas. J'ai bossé en bar tous les soirs. Les mecs parlaient du nombre de meufs qui sont sautées la veille.

Moi j'étais vierge, donc clairement tu fermes ta gueule, tu dis rien. Et j'ai perdu ma virginité avec le premier pauvre type qui passait parce que j'avais nulle part où dormir et que quand tu dors chez un mec, il faut payer le loyer. et j'avais pas trop le choix, et c'était un pauvre type, et clairement, c'est pas glorieux. Et après, tous les mecs que j'ai vus après, c'était « Ah, il me donne un peu d'attention, et il va un peu dans ma fiche Bristol. »

Donc c'est bon, pourquoi pas. Et au fur et à mesure, quand cette histoire se termine, je me dis, mais en fait, lui, il n'aimait pas que je me maquille. Lui, il voulait que je me maquille tout le temps. Lui, il voulait que je sois tout le temps remis en talons. Lui, il n'aimait pas, fait que j'ai des jeans troués et limite que j'aille à la ZAD. En fait...

Tout ce que ces hommes voulaient de moi, c'était jamais moi. C'est toujours l'image qu'ils ont de moi au début. Ah c'est cool, Anna, elle sort tout le temps, elle a plein de potes, mais après... Putain, Anna, elle reste pas à la maison, elle peut pas me faire ma petite bouffe, elle peut pas m'écouter. Et en fait, ils sortent jamais avec toi, ils sortent avec toi avec l'image qu'ils ont de toi.

Et parfois c'est même au point que j'ai été une femme trop faite pour un homme. Alors là, ma différence de tulle, on s'en foutait parce qu'il fallait qu'il paye tout tout le temps. Et tout le temps qu'il montre qu'il m'a emmené au resto. Et qui payait les Uber. Même le resto, il a 10 minutes à pied. Non, on prend un Uber pour y aller. Et du coup, quand je me suis dit, j'arrête les mecs. Je n'en peux plus d'être tout le temps leur psy, leur coach, leur mère.

C'est bon un moment quoi, genre tu peux faire un tableau Excel de tes dépenses, enfin on a eu les mêmes cours vu que c'était souvent des gens du même parcours que moi, ce qui est un peu classique. C'est assez facile quoi. Donc en fait quand j'ai arrêté de dater les hommes, je me suis dit bon bah moi qui je suis ? Et j'ai pris tous les trucs toxiques que m'ont dit ces mecs, tous les trucs méchants. J'ai trouvé, allez, je dis Anna.

Qui est-ce que tu es ? Et ça, bah oui, j'aime les robes sixties, j'aime me maquiller, mais j'aime aussi regarder des films d'horreur avec un vieux t-shirt de groupe de rock, et c'est qui je suis, et si la personne avec qui je suis, elle n'aime pas qui je suis, bah ne sors pas avec moi. Donc elle sort avec quelqu'un d'autre et elle peut aller se faire voir.

Je pense qu'au début, quand tu sors avec quelqu'un, tu projettes un peu des fantasmes que tu as sur lui et tout. Enfin, j'imagine que les femmes le font aussi. Est-ce que c'est pas un truc qui me dit ? Parce que c'est pas un truc humain, tu vois, au début, un peu de se raconter un conte de fées ou de projeter des choses chez l'autre. Et puis après, c'est le classique, ce qui t'a plu au début.

C'est aussi la raison pour laquelle tu pars à la fin. Si, on le fait toutes, mais ce qui est différent, ce que j'ai vu, c'est que dès que tu as un date avec une personne qui s'identifie en tant que femme, C'était direct, tu veux quoi toi ? Tu veux coucher ? Tu veux qu'on soit amis ? Tu veux qu'on soit autre chose ? Pourquoi t'étais plus avec ton ex ? En un quart d'heure, tu as des bunkers que tu as au bout de trois mois.

donc c'est assez réglo et à la fin limite tu fais pour moi tu sais quoi en fait je sens pas trop mais j'ai peut-être une pote à qui tu peux plaire c'est assez drôle ça fait un peu je te passe mon MSN et c'est beaucoup plus rapide après oui je pense qu'il y a des gens qui peuvent avoir un fantasme et moi je lui ai que avec mon ex qui me reprochait d'être qui j'étais, mais parce qu'elle se reprochait à... parce que ça s'appelle encore voir une psy, autre sujet.

On peut pas toujours choisir, je l'ai dit au début, même si on sait aujourd'hui que la performance de l'hétérosexualité et nos rôles genrés sont une construction sociale imputable au patriarcat pour la grande majorité. Toutes les femmes ne peuvent pas devenir lesbiennes politiques. Il y a toujours la question quand même de l'orientation sexuelle. on ne peut pas le remettre en cause. En l'occurrence, moi, ce que je pense, c'est que comme on est quand même formaté,

Pour être hétérosexuel de base, on parlait d'expérience de collège et de lycée. En l'occurrence, au collège, tout le monde est hétérosexuel, tout le monde a exactement la même vision du couple, de la sexualité, de machin. Il faut être dépucelé avant 17 ans, il faut avoir vu tel film.

On est très très très normés dans notre expérience de jeunes. J'avais vu un tweet de je sais plus qui d'ailleurs, mais je vais le citer quand même parce qu'il était vachement bien, qui disait, c'est une femme lesbienne qui disait, on m'a volé mon adolescence de femme lesbienne. parce que du coup t'as jamais l'expérience de le vivre en fait tu deviens lesbienne une fois que tu quittes

Tout ce truc qu'il faut d'ailleurs déconstruire, ça prend du temps de normer. Et donc je pense que parler en tout cas de parcours comme celui d'Anna, mais globalement comme tous les gens qui remettent en cause à la fois la monogamie, l'hétérosexualité reine ou absolue.

et globalement tout ce qui est rôle genré, ça permet aussi peut-être de faire réfléchir des femmes qui ont toujours cru qu'elles étaient hétéros et qui le sont peut-être pas à 100%, qui le sont peut-être à... 70% peut-être à 80% on sait que c'est des spectres c'est pas des choses avec des oui non ça dépend aussi les rencontres qu'on fait dans la vie et du coup je trouve ça un peu pertinent pour moi c'est comme ça que je vois le lesbianisme politique c'est à dire qu'on peut

faire envisager des choses à des femmes qui, peut-être, seraient restées dans l'espèce de figure sacrificielle de l'hétérosexualité, alors qu'elles ont peut-être une petite fenêtre pour s'offrir autre chose, quoi. Et être qui elles sont vraiment au fond. Dans ton livre, Lucille, tu parles de cette ambivalence de la féministe hétérosexuelle qui a confiance

conscience totalement d'être au coeur d'un système pourri. Comment tu gères avec ça ? Je suis d'accord avec tout ce que tu dis en fait l'hétérosexualité pour moi c'est même pas forcément... Un homme et une femme, c'est un homme, une femme, qui sont exclusifs, qui habitent ensemble, qui font des enfants, et qui parfois divorcent. Une fois sur deux. Au début du livre, je suis obligée de définir ce que j'entends par couple hétéro. Et c'est plus qu'une orientation sexuelle. C'est un idéal de vie.

C'est pour ça qu'il y a des gens qui sont hyper hétéros qui sont jamais en couple, mais qui vont en fait se conformer ou du moins avoir cette quête et essayer de coucher toutes les cases et tout. Voilà, donc c'est d'abord un rêve un peu. Et ce rêve-là, on nous l'a présenté comme le truc qui allait pouvoir te rendre le plus heureux. et surtout qui te rendait normale. Moi, je commence le bouquin en parlant de Bridget Jones qui fait tous ces trucs de cas de l'amour.

Tu vois, elle a des amis, elle sort, elle rigole. Elle a une carrière. Est-ce que Bridget Jones, elle fait tout ça parce qu'elle a envie d'être en couple ou parce que juste elle a envie d'être normale, de se sentir normale ? Parce qu'autour d'elle, il y a plein de gens qui leur envoient qu'en fait, elle n'a pas compris les règles du jeu et elle est à la masse.

Et tous ces couples hétéros aussi qui la regardent en lui disant « Alors, qu'est-ce que tu fais ? T'es à la traîne ? » Je pense que c'est aussi eux pour se rassurer comme quoi j'ai fait le bon choix et surtout je vais pas remettre les trucs en question.

Il y a des couples hommes-femmes qui n'ont pas d'enfants. Et eux, ils sont peut-être un peu moins hétéros que les autres au fond. Ceux qui ne se marient pas, ceux qui sont polyamoureux, les intersexes aussi. Enfin, tu vois, bon, il est quand même... Moi je trouve qu'il y a toute une diversité qu'on oublie complètement dans ce truc très binaire de l'hétérosexualité qui est hyper pauvre. Après bon, moi comment je fais ?

Moi, je suis hétérosexuelle jusqu'à preuve du contraire, entre guillemets, parce que je n'ai jamais été qu'avec des hommes et je n'ai pas eu de relation avec des femmes. Le premier réflexe que tu vas me dire c'est ça va, tu vois. Parce que je sais pas, j'ai la tête dans toutes ces questions de vie des femmes. Moi j'ai l'impression d'avoir eu un grand privilège en étant journaliste.

Parce que j'ai entendu tellement d'histoires, j'ai l'impression d'avoir eu plein de bandes annonces de ce qui pouvait arriver, de ce qui était possible aussi, et que du coup ça m'a confortée dans mes intuitions. Encore une fois, j'ai l'impression de... Parce que moi aussi je suis dans un couple où j'ai l'impression que je suis... complètement accepté pour qui je suis.

Donc l'oubli de soi, je n'ai pas l'impression de le vivre, donc je suis heureuse dans ce couple-là. Et encore une fois, sans doute, tout n'est pas parfait, mais je pense que la meilleure jauge, ça reste quand même le bonheur. Ce que je dis aussi, c'est qu'on vit avec des principes. qui nous aident à nous écouter, à nous sentir respectés, à nous aiguiller, savoir quelles sont nos valeurs, mais on ne vit pas pour ces principes.

Moi, je ne peux pas porter tout sur mes épaules et je n'ai pas envie d'avoir la culpabilité, en plus de ne pas être dans un couple 100% parfait. En fait, ça va. Bon, si je suis heureuse, c'est bien. Après, si évidemment, je suis avec un mec hyper macho, a priori, vu mes convictions, je vais pas être heureuse, donc ça va pas le faire. Personne n'est parfait.

On est aussi avec les gens de notre génération, de notre époque. Ils peuvent changer aussi, ils peuvent écouter. C'est pour ça que moi le premier conseil à la limite que je donne, c'est de commencer à parler d'argent. de voir comment l'autre réagit, d'être indulgent, de se donner du temps autour de cette question parce qu'on a tellement de stéréotypes, là-dessus c'est tellement compliqué, on a tellement fait de l'argent.

un truc contraire à l'amour et en plus pour les femmes l'intérêt pour l'argent c'est une jauge de l'amour qu'elles portent à leur conjoint donc en fait c'est hyper compliqué mais si déjà on... On peut en parler, on peut dire comment on se sent, on peut réfléchir et tout. Moi je pense qu'il y a quand même des couples où les choses évoluent, où il y a du respect. Donc on peut être hétéro. Je veux dire, on peut être avec un homme en étant une femme et en étant heureuse.

Mon conjoint m'a vachement soutenue dans cette écriture de livres. Tout ce que je dis ne lui enlève rien. Et il me dit qu'il est fier de moi. Donc en fait, j'ai encore plus envie de rester avec lui. Voilà, spéciale dédicace, merci.

Je ne sais pas trop. Je pense qu'il n'y a pas de mode d'emploi. Mais en gros, le bonheur, c'est une jauge qui est pas mal, je trouve. Anna, est-ce que tu as un conseil ? Parce que du coup, tu disais que le conseil de s'écouter, d'écouter le bonheur et puis même de discuter, c'était déjà important. Toi, de ton côté de cette histoire-là, est-ce que tu as un conseil pour les femmes qui peut-être hésitent ou en tout cas réfléchissent à avoir ce genre de...

De pas dans leur vie. De dire les hommes c'est fini. En fait je vais vous demander de vous poser la question que je pose à toutes mes potes qui me disent qu'elles sont pas bi. C'est est-ce que vous regardez parfois du porno où il y a des femmes dedans ? Si oui, vous vous posez une question. Voilà. Si tu regardes que du porno, c'est des couples hétéros, je peux le comprendre. Mais si tu regardes beaucoup de porno lesbien, je pense qu'il faut te poser une petite question.

Surtout la question que moi je me suis posée quand je pensais que j'étais hétéro, c'est ça ferait quoi si j'avais le droit sans l'éducation, sans mes parents ? sans la religion. Si dans un autre monde que celui-là, si j'avais le droit de regarder des femmes, de me demander si elles me plaisent, et de m'imaginer avec une femme, qu'est-ce qui se passe ? Et là, si ça te fait quelque chose, Peut-être dans un mois, dans trois mois.

Peut-être que c'est une porte ouverte et si ça ne te fait rien, je te souhaite de trouver. assez gentil et décent. Mais tu vois, quand on dit gentil, moi, ça... La barre, elle est au sol. Ça m'énerve, en fait. La barre, elle est au sol. Gentil et descendre propre. On dit bonjour. Déjà gentil.

qui sait quel est ton prénom, ce que tu fais dans la vie, qui te descend pas quand tu parles de ton boulot et qui sait ce que t'aimes, qui fait les courses sans te dire t'as vu j'ai fait les courses. Tu vois pour moi c'est pas être gentil en fait c'est normal mais c'est l'égalité c'est juste. tu vois que voilà c'est comme moi le nombre de femmes que j'entends disant j'ai de la chance

Mon mari va chercher les enfants à l'école la moitié du temps. C'est normal ça, encore heureux. Oui, c'est normal. Pourquoi on considère que c'est de la chance ? Pourquoi on considère qu'il est gentil ? Je suis féministe, mais il est gentil parce qu'il m'accepte. Il n'est pas gentil. Si ce n'était pas le cas, tu ne serais peut-être pas avec lui.

Tu vois, c'est ça, ça m'énerve, c'est que là, on parle de tous ces sujets féministes du couple et tout, et t'as l'impression que les mecs, ils te font une faveur quand ils s'y intéressent, quoi. Et moi, je me demande vraiment, est-ce que, en fait...

Ça va changer parce qu'ils vont être dans la compassion ? Ou est-ce que ça va changer le jour où on va leur montrer par A plus B que ce sera bien pour eux ? Mais ça, je pense que c'est un réflexe humain, sans doute très égoïste, de te dire que les gens changent quand ils voient l'intérêt pour eux-mêmes. Sinon ils ont l'impression d'être des bons samaritains. Les féministes le théorisent. Les hommes ont des choses à gagner aux féministes.

Ça, c'est sûr, sur plein de plans. Mais il y a aussi des choses à perdre pour eux en termes de privilèges. Et là, pour le coup, cette prise de conscience-là, si on attend juste celle-là, c'est-à-dire le moment où ils vont se rendre compte des petits trucs qu'ils ont et gagnés qui sont pas négligeables, mais qui sont quand même plus petits que...

en l'occurrence le pouvoir qu'ils ont aujourd'hui dans la société, je suis pas sûr qu'on avance aussi. Je pense qu'effectivement, moi je crois à l'empathie, alors j'y crois... je veux dire, avec mon expérience de vie et de la relation de couple avec des hommes.

Je me trouve parfois un petit peu conne d'y croire encore à ce moment là mais pour le coup je veux y croire à ce rapport humain de personne à personne et à un moment hors de la question de l'amour. C'est à dire ne pas tout poser sur l'amour et la passion mais juste de l'empathie.

de se parler juste de personne à personne. Et je pense que ça, c'est quelque chose qu'on peut éventuellement réussir à créer parce qu'on s'exprime, parce qu'on dit aussi des choses et parce qu'on met les mots, comme dans ton livre Lucille.

sur des inégalités qui sont pas juste théoriques en fait, juste chiffrées avec des choses basiques, incompréhensibles. Et ça, c'est vraiment aujourd'hui une vraie question. Est-ce qu'on va réussir à faire changer les hommes ? Est-ce qu'il faut qu'on change nous ?

Est-ce qu'il faut tout changer et tout casser ? Moi je pense qu'il faut un peu tout casser parce que la question est quand même beaucoup plus globale sur la question sociétale. Il y avait une phrase, alors je sais plus qui a dit ça, je suis désolée. C'était on ne casse pas la maison avec les outils du maître.

C'est trop bien, quoi. Enfin, tu vois, c'est vrai. Je pense qu'il faut renverser la table. Mais je pense que les hommes aussi, en fait, peuvent renverser la table. Tu vois, tu dis que, bon, oui, ils ont des privilèges, ils ont du pouvoir et tout. Est-ce que, encore une fois, tu vois, si je reviens à ma jauge de bonheur, qui est peut-être hyper naïve, je sais pas, tu vois. Bon, ils ont de l'argent, ils ont des carrières. Est-ce qu'ils sont heureux ? Non. Enfin, tu vois, moi les...

Les hommes avec qui j'ai été, j'y repense, ils avaient tous l'air un peu à côté de leur pompe. Et aussi d'essayer de correspondre à des trucs et d'être dans des nœuds. mais dont il n'y a même pas de mode d'emploi. Moi, je me dis, bon, des femmes, on a cette chance-là de se parler et de s'écouter, d'être indulgente et de se soutenir et tout. Bon, c'est pas toujours le cas, mais quand même, je veux dire, il y a cette culture-là de... de l'écouter de la parole et de l'attention et du soutien.

qui est vraiment une richesse. Moi, je ne sais pas si les hommes s'accrochent à leurs privilèges ou si c'est juste qu'ils n'ont pas d'autre modèle. En fait, il y a plein d'hommes qui ont peur des féministes, parce qu'en fait, je pense qu'ils ne savent pas quoi faire. C'est quoi l'autre scénario ? Nous, on peut visualiser ce qu'on aurait. si on gagnait autant qu'eux, si on arrêtait d'être stigmatisé pour ci pour ça, tu vois.

Eux, j'ai l'impression que c'est page blanche et que du coup, par peur de l'inconnu, on préfère le statu quo. Le fait que tu parles de libérer la parole et qu'on discute beaucoup en tant que femme, pour moi c'est ça la plus grande force et qui peut aussi nous aider.

Soit pas se mentir, un homme qui voit le nombre de féminicides, il en a rien à foutre. Sauf si c'est sa sœur. Donc le but, c'est que nous, on parle de nos histoires à nos potes. Au début, on passe pour la seule fille à qui c'est arrivé. Puis plus on en parle, plus on se rend compte qu'il y en a d'autres.

Puis après, ils vont savoir que c'est leur sœur qui aura le courage de leur en parler. Puis leur tante, puis leur fille. Et je pense que c'est par l'intime qu'on peut réussir à les toucher. Moi, le nombre de mes potes qui me disaient « Ah non, t'es la seule fille qui se fait autant agresser, t'as vraiment la poisse. » Et après je dis écoute on fait une soirée chez moi, je fais une soirée chez moi, on a 40 femmes, les 40 femmes se sont faites violer.

Je sais à mes potes ils me croient pas, ils font oui elle, bah elle aussi, oui elle, elle aussi. Et en fait au fur et à mesure ils commencent à creuser, ils se rendent compte que...

Bah oui, et c'est là où les articles apportent un peu les textes qu'ils cherchent, les statistiques qui les rassurent. Mais pour moi, le début de l'engrenage, c'est vraiment l'intime et c'est vraiment que nous, on continue de raconter nos histoires et notre vécu en sachant que forcément, on ne va pas toujours avoir le bon public. Mais ce qui compte, c'est déjà de donner la bande-annonce. Je pense que c'est une bonne conclusion, celle de l'écoute.

On a besoin de tous se parler, on a besoin que les femmes continuent de parler, mais peut-être de pas seulement parler entre elles aussi, qu'on parle tous et toutes ensemble. Ce serait peut-être une bonne chose et puis une façon d'avancer encore un peu plus. Et puis lisez des livres aussi, on a la chance d'avoir de la très très bonne théorie féministe à disposition. Et en particulier le livre de Lucille, qui est le livre « Le prix à payer » disponible dans les librairies.

Merci Anna d'être venue. Merci Lucille aussi. Merci à toi pour cette invitation. C'était C'est compliqué le podcast. Si vous avez aimé, n'hésitez pas à vous abonner, liker ou envoyer un commentaire. Pour participer à ce podcast et partager vos témoignages, Vous pouvez vous enregistrer et nous envoyer ce message par mail assezcompliqué.fr ou nous envoyer un message vocal par WhatsApp au 07 61 76 74 01.

C'est compliqué est un podcast de Lucille Bélan produit et réalisé par Slate.fr sous la direction de Christophe Caron et de Benjamin Septemours. Production éditoriale, réalisation et montage Aurélie Rodriguez

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