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Investir dans l'immobilier africain, la diaspora entre doute et envie

Apr 22, 20252 min
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La diaspora pèse plus de 90 milliards d’euros sur le continent africain. Un chiffre en constante augmentation. Achats de terrains, location d’appartements, infrastructures, l’immobilier draine une part croissante de ces fonds. Mais ce type d’investissements ne va pas de soi. Les craintes des futurs investisseurs sont encore nombreuses.

Elaje Sequifanon souhaite acheter un terrain dans son pays d’origine, la Guinée. Le trentenaire est responsable commercial dans une société de transport maritime au Havre. Il est venu s'informer au Salon pour l’investissement dans l’immobilier et les énergies renouvelables en Afrique qui se tenait à Paris du 11 au 13 avril. Il a besoin d’être rassuré par les acteurs de la filière, car il a des doutes. « Est-ce que les promoteurs immobiliers ont des outils ou une plateforme qui mettraient en lumière et en transparence pour avoir une vision claire sur l’investissement et le projet qu’on réalise sur place ? », fait-il remarquer. D’autres zones d’ombre persistent, notamment sur le financement : « Comment ça se passe sur le plan notarial ? Est-ce qu’il y a des investissements qui seront levés de leur côté ou est-ce que l'investissement se fait directement sur fonds propres ? »

L’éloignement et le difficile accès au crédit freinent les investissements de la diaspora dans l’immobilier. Les acquisitions immobilières représentaient moins de 5 % des transferts d’argent de la diaspora guinéenne il y a quelques années, selon la Banque centrale de la République de Guinée.

« Il y a un vieil adage qui dit : quand on achète un terrain, on achète parfois un procès » témoigne Allou Boigny Nobel. Ce magistrat en Côte d’Ivoire est spécialiste du droit foncier et immobilier. Il est venu au salon présenter son livre Acheter un terrain en toute sécurité en Côte d’Ivoire. « On a çà et là des affaires dans lesquelles des personnes estiment avoir perdu beaucoup d’argent. Beaucoup d’investisseurs ou d’acheteurs achètent des terrains dans des lotissements qui ne sont pas approuvés. Il appartient aux acteurs de comprendre les règles, de s’y mettre », estime-t-il.

En Afrique de l’Ouest, le secteur immobilier grandit, mais moins vite que la demande. En Côte d’Ivoire, il manquerait plus de 800 000 logements. En Guinée, c'est plus de 500 000. Pour combler ce manque, les États changent les règles. « On a un cadre légal aujourd’hui – qui a été mis en place à travers la nouvelle Constitution à l’époque et qui n’était pas exploitée –, qui a mis en place tous les principes de copropriété et qui a permis de construire [des bâtiments] de manière verticale et donc de pouvoir ensuite morceler des immeubles sous forme d’appartements, détaille Samuel Lequertier, promoteur immobilier en Guinée. C’est pour cela que des promoteurs immobiliers comme nous aujourd’hui pouvons nous appuyer sur ce cadre légal pour développer nos programmes fonciers et donc nos programmes immobiliers. »

Promoteurs, banquiers, constructeurs, tous les exposants se veulent enthousiastes et rassurants. Mais l’optimisme ambiant n’efface pas un doute persistant chez de nombreux visiteurs, l’instabilité politique de la région qui empêche les investisseurs de se projeter.

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