À Garoua, le yaourt produit localement, le pari gagnant de «Botte Kossam» - podcast episode cover

À Garoua, le yaourt produit localement, le pari gagnant de «Botte Kossam»

May 15, 20253 min
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Garoua est l’une des plus grandes villes du Cameroun. Située dans le septentrion, à près de 1 000 km de la capitale Yaoundé, le chômage y est un réel défi. Certains se tournent vers l’entrepreneuriat. Ce qu’essaient de promouvoir les autorités à travers la politique d’import-substitution : produire localement plutôt que d’importer. Un pari qu’a fait Madame Kaltoumi dans sa petite coopérative qui s’est lancée dans la production de yaourts. Coup de projecteur sur cette entrepreneuse de Garoua.

De notre envoyée spéciale à Garoua,

« On est ici dans la salle de production. Là, on est en train de fabriquer le yaourt », présente madame Kaltoumi épouse Boubakari, transformatrice du lait. Elle nous invite à rentrer dans sa petite unité de production. À la manœuvre, Raphaël. Charlotte sur la tête et gants en latex, il remue le lait dans un bac en plastique. « Je suis en train de transformer le lait en yaourt. Il va nous falloir peut-être 4 h de temps maximum pour remplir les bouteilles puis on les chargera », détaille-t-il tout en continuant à touiller.

Kaltoumi est une trentenaire, d’origine peule : « Le lait, c’est dans notre culture. Déjà petite, je savais comment faire de façon familiale. Je fermentais souvent le lait. Alors, je me suis dit pourquoi ne pas en faire un business qui peut, peut-être nous rapporter », se souvient-elle. Elle débute chez elle, produit à petite échelle, puis s’associe avec d’autres femmes en Groupe d'Initiative Commune. « J’avais commencé à la maison chez moi. Et après quelques années, on s’est constitué en GIC avec d’autres femmes parce que ça marchait. On n’a fait qu’augmenter [les quantités produites]. Le sachet de 500 francs et maintenant, c'est dans des bouteilles. Et on livre partout dans Garoua jusqu’à Maroua », explique-t-elle fièrement.

De sens de l’entrepreneuriat, elle n’en manque pas. « Je me suis formée sur le net sur la fabrication du yaourt. Et il y a des formations que l’État a faites auxquelles j’ai participé. Dès qu’il y a une formation, je fais en sorte d’y participer », souligne l’entrepreneuse.

Des freins au développement

Mais très vite la demande la dépasse. Dans le cadre de la Stratégie de développement du secteur rural du Cameroun, soutenu par le programme Acefa, de l’Agence française de développement, la productrice reçoit une aide financière de 6 millions de FCFA. Elle lui permet d’investir dans des frigos et d’avoir des locaux dédiés à la production. La façade du petit bâtiment affiche fièrement « Botte Kossam » – « le bienfait du lait ».

Aujourd’hui, sa petite équipe de dix personnes produit 500 litres de yaourts par jour qui sont livrés dans les restaurants, les supermarchés ou des petites boutiques. Déjà, elle pense à la prochaine étape : investir dans des machines. « On est en train de voir puisque actuellement, on ne peut pas produire plus. C’est déjà le travail de toute une journée de 7h à 19h pour produire la quantité avec l’équipe que l’on a, décrit-elle. On est en train de penser à trouver certaines machines qui peuvent faciliter et qui va nous permettre d’augmenter la quantité produite parce qu’il y a quand même la demande. Avec la production de 500 litres, on n’arrive pas à satisfaire le marché. »

Un développement qui ne va cependant pas de soi. Malgré des démarches auprès de plusieurs organismes de prêts, la petite coopérative ne parvient pas pour l’instant à obtenir les financements nécessaires.

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